7 ans. C’est très exactement la durée qui me sépare de mon dernier achat d’un Call of Duty. À l’époque, Modern Warfare 2 était parvenu à me convaincre et j’en étais ressorti « grandi » en tant que joueur FPS. Un gameplay dynamique, un mode solo solide, un mode multijoueur exigeant, la saga allait durer un bon bout de temps. Puis, Call of Duty, à force d’être cloné, a perdu de sa saveur. Il y aura bien entendu eu un petit éclat avec Black Ops premier du nom mais derrière, mon divorce avec Activision était inévitable. La raison ? Des gadgets par milliers, une ambiance futuriste mal maîtrisée et une surenchère inutile dans la réalisation de sa campagne solo. Est-ce que le studio Infinity Ward a pu rectifier le tir avec Call of Duty Infinite Warfare ?
Test de Call of Duty Infinite Warfare : c’est l’histoire d’une guerre…
Le solo de Call of Duty c’est un peu la partie échauffement du jeu. Celle qui nous permet de découvrir les nouveautés comme les armes, les déplacements ou encore les accessoires. Call of Duty Infinite Warfare ne déroge pas à cette règle et vous plonge en pleine guerre entre la Terre et un groupe terroriste (F.D.C ou Front de défense de colonies). Vous incarnez Nick Reyes, un commandant qui devra faire face aux lourdes responsabilités de diriger des hommes et de les ramener en vie une fois leur mission accomplie.
Autant tuer le suspens tout de suite : le pitch est simpliste, décousu et franchement inintéressant. Les personnages secondaires restent…secondaires. Les personnages principaux (Salt et Reyes) restent les personnages…principaux et les méchants restent…vous l’avez compris les méchants. Difficile dans ce contexte de s’attacher ne serait-ce qu’une seule seconde à l’histoire ou aux personnages de ce Call of.
Si la réalisation vient par moments vous réveiller lors de vos moments de somnolence (merci l’ambiance sonore et les compositions musicales), vous répéterez encore et encore les mêmes actions avec peu de surprises. Seules les phases en vaisseaux viendront par moment vous plonger un peu plus dans l’aventure. Ce qui faisait le charme des anciens solo de Call of Duty est ici absent 90 % du temps. Heureusement que la fin du jeu, libératrice par ailleurs, empêche le naufrage complet. Dommage d’avoir attendu près de 6 heures (le temps qu’il vous faudra pour boucler le solo) afin de voir enfin une mission intéressante avec de l’intensité et de l’action maîtrisée.
Test de Call of Duty Infinite Warfare : qui devient intéressante seulement sur la fin
La fin de Call of Duty Infinite Warfare reste la seule chose positive d’un mode solo insipide et qui n’aurait pas dû dépasser les 2 heures en durée de vie. Un vrai gâchis car le potentiel d’un grand jeu de science fiction était là, la direction artistique étant globalement très réussie sur cet épisode. On ne peut malheureusement pas en dire autant des graphismes. Si par moments, ces derniers sont de très bonne facture, vous serez choqués de revoir des textures oubliées de l’ère PS3 et Xbox 360 en 2016.
Alors oui, les graphismes ne font pas forcément la qualité d’un jeu…Mais quand vous vous ennuyez devant des dialogues interminables, ces derniers peuvent vous occuper et vous permettre de rester « éveiller » derrière votre écran. Je ne vais pas vous cacher qu’en termes d’ennuis, on était pas loin d’un Quantum Break. Et ceux qui ont souffert psychologiquement derrière le dernier Remedy sauront de quoi je parle.
Bref, une fois le solo bouclé, direction le jeu multijoueur qui reste le coeur même de la série Call of Duty. Et là, le constat est encore plus triste. Le solo serait la meilleure partie du jeu ?
Test de Call of Duty Infinite Warfare : le multisoukeur…
Dans la famille des mauvaises idées, je demande le mode multijoueur de Call of Duty Infinite Warfare. Alors que le dernier né d’Infinity Ward avait vraiment tout pour renouveler le multijoueur de la saga, il vient un peu comme cet ami qui pense faire la blague de l’année et qui au final provoque un drame irréparable. Je prononce donc le décès officiel du multijoueur de Call of Duty le 14 novembre 2016 à 20h18. Je le qualifierai d’ailleurs plutôt de multisoukeur (oui avec le radical souk), tant celui-ci est un bordel sans nom. Si les armes de base procurent de bonnes sensations, les différents bonus ultra puissants viennent tout ruiner. Et je ne parle pas des différentes « classes » qui vous permettent d’incarner des robots. Du grand n’importe quoi, de la fête du slip, la vraie, avec les slips sur la tête.
Le skill passe ici au second rang et seuls ceux qui auront le courage de connaître les maps par coeur, les points de réapparition et les meilleurs « spots » en team play fraggeront en série. Exit la sensation d’affrontements et de stress. Aujourd’hui, le multisoukeur de Call of Duty vous permets de glisser, courir sur les murs et de vous déplacer à la vitesse de la lumière non stop en zigouillant tout ce qui bouge tout en laissant votre cerveau de côté. Au secours.
Test de Call of Duty Infinite Warfare : …du néant
On voit bien où les producteurs d’Infinite Warfare ont voulu venir en proposant un multijoueur ultra dynamique. Cependant, les malheureux se sont perdus en route en oubliant non seulement de faire un jeu équilibré, mais également cohérent avec l’univers même dont il s’inspire. Vide est le mot qui résumerait le mieux le mode multijoueur d’Infinite Warfare. Cela me brise même le coeur mais je n’ai rien de plus à ajouter. Le multijoueur de Call of Duty est vide.
Qu’elle est loin l’époque des grandes parties multijoueurs sur Call of Duty. On comprends tout de suite mieux pourquoi cet épisode est accompagné de Modern Warfare 4 dans son édition Legacy. Mine de rien, il y a un parallèle avec la série Pro Evolution Soccer. Oui, je vois PES partout que voulez-vous mais pourtant, que cela soit avec Konami ou Activision, on retrouve les mêmes erreurs de communication qui consiste à s’appuyer sur le passé pour construire l’avenir de leurs licences déjà déchues. Le résultat est aujourd’hui sans appel : le jeu de guerre N°1 est Battlefield, sans aucun débat possible. Certains préféreront tout de même le feeling Call of Duty, mais dans l’absolu et au fond d’eux, ils ne pourront nier que le titre d’Electronic Arts demeure bien plus sérieux et complet. Sauf sur un seul mode de jeu qui lui, a décidé d’hausser son niveau.
Test de Call of Duty Infinite Warfare : les zombies empêchent le crash
Au milieu de cette médiocrité ambiante demeure cependant une belle satisfaction. Le mode secondaire « Zombie » de Call of Duty empêche Infinite Warfare de se péter les dents sur Mars. Fun à souhait, pensé pour la coopération avec plein de bonnes idées, celui-ci saura occuper vos soirées entre amis. Autant vous dire qu’aujourd’hui j’hésite à conserver le jeu pour jouer uniquement à ce mode de jeu, c’est dire.
Fous rires, stress, tactiques…on se retrouve tout simplement avec un jeu vidéo amusant où l’on ne passe pas son temps à sprinter pour zigouiller tout ce qui bouge. Je vais vous avouer que j’allais attribuer la note de 10/20 à ce Call of Duty Infinite Warfare. Puis je me suis relancé quelques parties le weekend avant la publication de ce test et j’ai réalisé au final à quel point je prenais du plaisir dans le mode Zombie. L’objectif est simple : survivre avec vos potes au milieu de vagues successives de zombies résistants et agressifs. Pour y parvenir, vous pourrez utiliser de nombreuses armes, bonus et éléments du décors. Un concept encore étoffé sur ce Call of Duty Infinite Warfare. Voilà qui mérite donc deux points supplémentaires sur la note finale.
Pour conclure ce test de Call of Duty Infinite Warfare, je dirais que l’épisode souffre de la comparaison avec les opus précédents. Si son mode solo est passable dans l’ensemble, son mode multijoueur lui (hors mode zombie), vous achèvera. Call of Duty est au fond du trou et je pense qu’à partir de maintenant, la franchise ne peut plus descendre. Il sera intéressant de voir la réaction d’Activision sur le prochain opus. D’ici là, préparez-vous à flinguer du zombie en masse ou préférez-lui Battlefield.
Merci pour le test.
Le Call of Jon Snow a fait ma journée.