La précédente trilogie Assassin’s Creed avait quelque peu divisé : trop long, des héros qui ne sont pas vraiment des assassins et parfois même trop bourrins. Avec Mirage, la licence s’offre un court aparté qui sonne comme un retour aux sources. Un Assassin en bon et due forme, la furtivité au cœur du gameplay et une ville comme terrain de jeu. D’ailleurs, Bagdad est parfaite : vibrante de vie, d’une beauté époustouflante, c’est l’une des grandes réussites de ce Mirage. Subsistent toujours les mêmes limites, comme par exemple une IA des gardes toujours aussi limitée ou les mêmes mécaniques “d’enquête” pour révéler les Anciens. Bref, peu de surprises, juste un épisode plus court, plus digeste dans une ville magnifique, le tout pour lever le voile sur un personnage principal intrigant. C’est déjà bien, non ? (Test Assassin’s Creed Mirage Xbox Series réalisé à partir d’une version éditeur.)
Test Assassin’s Creed Mirage : Basim, simple voleur
Bagdad, dans toute sa splendeur.
Assassin’s Creed Mirage nous propose de découvrir la jeunesse de Basim, ou plutôt ses premiers pas au sein de Ceux qu’on ne voit pas. En effet, le titre passe très vite sur les menus larcins que ce petit voleur de rue commet pour montrer le drame fondateur sidérant qui va faire basculer sa vie. Pour mieux se focaliser sur son entrée et son apprentissage au sein de la Confrérie ? Alors oui car nous avons droit (enfin ?) à des longues séquences d’entraînement, d’intronisation en bonne et due forme. D’ailleurs, cela fait plaisir et sonne comme un retour aux sources plaisant pour le fan désarçonné par la précédente trilogie. Par contre, chose plus bizarre, par la suite, quand Basim monte en grade dans la hiérarchie, cela manque de cérémoniel, de solennité. On a juste droit à un bandeau “nouveau statut : disciple”. Ah bah merci, j’aurai bien voulu que mon mentor me le dise dans un dialogue enflammé et motivant, je ne sais pas moi. Pas à la va-vite, comme un voleur…
Quand une simple filature ressemble à une visite des merveilles du quartier marchand.
Et de manière générale d’ailleurs, Mirage donne l’impression de rusher son propos pour que tout se termine en moins de 30 heures. Pourquoi pas : j’ai pris énormément de plaisir avec cette formule simplifiée, allégée des trois derniers épisodes, à savoir ici démanteler un réseau de l’Ordre des Anciens ayant gangréné Bagdad. Le revers de la médaille, c’est qu’on a pas le temps de détester les antagonistes, on enchaîne mécaniquement les missions, comme un bon petit soldat de l’ombre.
Bagdad, ville-monde
Les tours de synchronisation sont toujours là, et l’émerveillement, jamais loin.
Bagdad a grandement participé à ce que j’apprécie cet Assassin’s Creed. Elle apparaît bouillonnante de cultures du monde connu, de raffinement, de sciences mais aussi de misère, de drames. Ainsi, j’ai rarement expérimenté une cité aussi vivante. Déambuler devient un jeu dans le jeu. On découvre alors passionnément une Bagdad aux mille couleurs, aux mille saveurs et aux mille senteurs. Un régal absolu.
Grâce aux collectibles à ramasser au niveau des sites historiques, le passionné d’histoire, grande ou petite, peut même en apprendre plus sur la société bagdadienne. Politique, inventions, coutumes c’est passionnant… même si entre nous on aura quasiment tout oublié dans deux mois sans doute. Mais pour le coup, apprendre comment le papier a changé le monde ou plus prosaïquement sur les rites funéraires, tout cela a piqué ma curiosité.
Bagdad s’étend à perde de vue et n’attend que vous.
Par exemple, au détour d’une mission secondaire, Basim lit une note écrite par le fils d’un paysan très pauvre. Je me suis alors surpris à me demander comment un jeune homme aussi démuni pouvait être lettré. Et bien dans heures plus tard, j’ai lu une note sur le système éducatif dans le califat et j’ai compris que cela était tout à fait cohérent…
Basim, celui qu’on ne voit pas
La furtivité et l’évitement sont de retour.
De petit voleur minable à Assassin, notre héros mise tout sur la furtivité. Soyons clair, j’ai joué en difficulté “Normal” et clairement, Basim n’est pas une armée à lui tout seul et c’est tant mieux. Oubliez Eivor, Cassandra maîtrisant tout l’arsenal de leur temps et défonçant des armées entières en quelques instants. Ici, le combat ouvert ne se fait que contre quelques assaillants, avec épée et dague pour parer et à vos risques et péril. Les coups ne pardonnent pas, que ce soient ceux de Basim ou des ses ennemis.
Le travail sur la lumière est ahurissant et décroche très souvent la mâchoire.
Au final, Mirage donne avant tout les clefs pour privilégier la furtivité. D’ailleurs, la lame secrète tue instantanément n’importe quel ennemi, armuré ou non. Ensuite, pas moins de six objets de diversion seront à disposition pour au choix, empoisonner, enfumer, distraire. Ou même tout cela en même temps grâce à un système d’artisanat assez perfide. Par contre les gardes sont encore et toujours d’une faiblesse intellectuelle ridicule. Par exemple, Basim peut les siffler depuis un buisson et évidemment, ils accourent un par un pour se faire tuer…
A part dévoiler et contrecarrer le complot des Anciens, vous pourrez remplir des contrats pour la Confrérie. Assassinats, escortes, vols, la quinzaine de missions secondaires est de bonne qualité, de quoi prolonger le plaisir de parcourir Bagdad et ses environs immédiats, sans conteste LE gros point fort ce cette production.
Les mises à mort sont toujours aussi impressionnantes
Conclusion Test Assassin’s Creed Mirage
Assassin’s Creed Mirage essaie de reproduire la formule boulimique de la précédente trilogie, mais en version plus digeste. Les mêmes mécaniques, les mêmes gimmick de la campagne principale sont déclinées de manière allégée, plus directe. Trop ? Sans doute, car j’ai eu l’impression par moment que cela allait bien trop vite pour réellement s’impliquer dans le récit. Reste une plongée réjouissante et unique en son genre dans une Bagdad plus belle que jamais. Soit une invitation superbe à en apprendre plus sur l’Histoire, les us et coutumes de cette région.
La richesse visuelle est impressionnante et force le respect pour compléter le tout en 30 heures qui filent sans s’en apercevoir. Un temps suffisant néanmoins pour découvrir comment Basim le jeune voleur idéaliste est devenu le Basim calculaTUEUR découvert dans Valhalla. Assassin’s Creed Mirage apparaît donc comme une petite halte plaisante entre deux productions de plus grande envergure. Une petite halte charmante dans une oasis luxuriante dans les abords de Bagdad.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^