Et un Souls-Like de plus, et un. Après un « Lies of P » plutôt réussi, « Lords of The Fallen » tente de se faire une place dans le cœur des joueurs fans des jeux FromSoftware. Graphiquement superbe mais affichant une certaine instabilité technique, le titre développé par Hexworks a réussi à me surprendre, malgré des débuts plus que difficiles. Voici mon test Lords of The Fallen réalisé à partir d’une version éditeur Xbox Series X.
Test Lords of The Fallen : des débuts compliqués
Le premier plan du jeu vous annonce la couleur : le titre est BEAU
Mes débuts sur « Lords of The Fallen » ont été plus que compliqués. Tout commence pourtant très bien avec une belle impression sur les graphismes et l’univers. C’est « dark » à souhait, glauque, terrifiant et intriguant. Puis arrive la douche froide avec un tutoriel indigeste, ponctué de trop nombreux messages posés au sol, maladroits et ne nous laissant pas forcément le temps de digérer les mécaniques de jeu (et pourtant, j’ai plus de 2000 h facile sur tous les Souls à mon actif).
N’est pas FromSoftware qui veut donc, et « Lords of The Fallen » n’arrive pas à nous dévoiler toute sa richesse de manière subtile. Le tout est exposé de manière trop grossière, voire « spoilé » inutilement. J’aurais nettement préféré découvrir l’Umbral et ses possibilités de gameplay dans des situations concrètes (et pourquoi pas de manière surprenante) plutôt que de lire quelques lignes à l’écran. Comme dit plus haut, beaucoup de choses ont peut-être été empruntées à Dark Souls mais la narration et le savoir-faire en matière de « découverte » restent du côté de la firme nippone.
Attention où vous mettez les pieds Braddock
Passé ce tutoriel indigeste, on est assez rapidement confronté aux ennemis. Les sensations sont bonnes, on comprend que l’on peut esquiver, bloquer, et encaisser certains coups via des parades, nous retirant de la vie au passage. Cette vie peut être retrouvée en attaquant de nouveau vos ennemis, récompensant ainsi la prise de risque. Le jeu puise donc aussi son inspiration du côté de « Bloodborne » où le jeu audacieux était souvent récompensé.
Hélas (ou pas diront certains), le jeu est littéralement sans pitié. Comme si les développeurs proposaient un « Dark Souls 2 Scholar of The First Sin » sous stéroïdes, avec de nombreux ennemis aux capacités diverses. Tout est fait en permanence pour vous tuer, des tirs d’arbalète traitres, aux sorts magiques lancés de TRÈS LOIN, aux ennemis vous attaquant simultanément (alors qu’ils n’ont pas du tout les mêmes armes ni portées). Si vous n’avez jamais fait un Dark Souls dans votre vie, faites simplement demi-tour.
Certains boss sont abominables à souhait. Plutôt réussis mais rien d’aussi marquant que sur un FromSoftware
Si « Lords of The Fallen » copie/colle littéralement de nombreux aspects liés aux jeux FromSoftware (franchement, des fois je me demande s’ils ne risquent pas un procès), le titre parvient à trouver rapidement son identité via le mécanisme du monde de l’Umbral « imbriqué » au monde réel.
Deux mondes pour deux fois plus de plaisir ?
Affrontement épique dans l’Umbral. Si vous mourrez une fois, vous atterrissez dans cet univers impitoyable. Une deuxième mort et c’est le Game Over assuré.
Dans « Lords of The Fallen », deux choses vous seront essentielles pour progresser : une arbalète (ou un arc, peu importe, débrouillez-vous pour avoir quelque chose à ce niveau-là), et votre lanterne. Cette dernière vous permet de vous transporter ou d’afficher des passages secrets connectés au monde de l’Umbral. Un endroit hostile où le danger est encore plus grand. Les ennemis y sont plus nombreux, la vie est encore plus difficile à récupérer et si vous avez le malheur d’y rester trop longtemps, une « faucheuse » sortira du sol pour vous achever.
Le jeu a des airs de monde ouvert, mais il se rapproche bien plus d’un Dark / Demon’s Souls, que d’un Elden Ring.
L’Umbral est un endroit dangereux. Et c’est là où « Lords of The Fallen » trouve sa véritable identité, selon moi. Certains y verront une surenchère dans le style Dark Souls, mais pour ma part, je trouve le concept original et réussi. Plus qu’une idée, ce monde des ténèbres nous offre une toute autre perspective du monde « cauchemardesque » d’origine.
Un gameplay grisant et une progression à la dure
Le jeu ne vous fera aucun cadeau. Les pièges sont nombreux et la mort vous guette en permanence.
L’ambiance visuelle et sonore du jeu est sublime et colle parfaitement aux gameplays proposés. Dans le monde d’origine, on peut prendre un peu plus son temps, explorer, élaborer des stratégies. Dans le monde de l’Umbral, le jeu vous invite parfois à fuir dans l’espoir de trouver un checkpoint salvateur. Une approche totalement différente des Souls qui vous permettait de nettoyer toutes les zones avant de trouver votre récompense (un feu de camp). Ici, le gameplay est grisant et la progression se fait vraiment à la dure.
Un coffre posé seul au milieu d’une salle. Il serait bien imprudent de foncer tête baissée.
Ici, vous devrez bien réfléchir avant de vous reposer car vos points de réapparition seront très limités. Il vous faudra une graine pour faire émerger un checkpoint et ces dernières sont rares. Rusher sans réfléchir ou anticiper votre progression vous sera donc clairement fatal, et je peux donc comprendre la détresse de certains joueurs, « injustement punis » par ce challenge.
Certaines zones sont gigantesques. Les traverser à pied est synonyme de grand périples. Et vous êtes à pied dans le jeu.
Ce qui est regrettable, car « Lords of The Fallen » demeure un jeu plaisant. Même si les boss ne sont pas aussi marquants que ceux d’une production FromSoftware, certains font leur petit effet. Du moins, si le jeu ne fait pas n’importe quoi avec son framerate, véritable point noir du jeu sur Xbox Series.
Quand l’instabilité technique crée la frustration
Même en mode performance, on remarquera hélas quelques saccades / chutes de framerate (vite, un vrai gros patch)
Cette partie du test concerne uniquement la version Xbox Series que j’ai pu tester. Malgré le patch déployé assez rapidement après la sortie du jeu, je constate encore des passages techniquement instables, avec au mieux de brefs sauts d’images, au pire des chutes de framerate honteuses.
Si l’ensemble manque de justesse technique, les graphismes restent vraiment beaux tout comme les effets de lumière (et quelle direction artistique).
Et que dire des temps de chargement. Quand vous mourez ou quand il s’agit de se « reposer » à un checkpoint, le jeu est à la peine. Niveau « performances », « Lords of The Fallen » déçoit, et j’espère vraiment qu’une mise à jour viendra peaufiner le jeu car il mérite d’avoir un rendu à la hauteur de son gameplay.
Le forgeron est tout simplement indispensable. A débloquer dans le jeu, il vous sera d’une aide capitale.
Vous voilà donc prévenus concernant ces soucis techniques touchant parfois aussi le gameplay. Autre exemple concret pour le rechargement de votre arme à distance : vous devez d’abord rengainer votre arbalète, puis sélectionner la poche de munition, appuyer sur X, reprendre votre arbalète, recharger, puis tirer. C’est long et fastidieux. Et dans ce process, la touche X peut ne pas être prise en compte, vous laissant dans une situation délicate pendant laquelle 15 ennemis viennent vous achever sans pitié. Frustrant car inutilement « difficile ».
On se retrouve donc à attirer les ennemis où l’on veut, surtout pour se battre dans des espaces dégagés, quand cela est possible. Certains éléments du décors engendrent aussi des bugs de collisions cruels, ce qui pourra décourager certains joueurs. Pour ma part, malgré ces quelques manquements, j’ai beaucoup accroché. A chacun son seuil de tolérance à la « douleur » donc.
Conclusion Test Lords of The Fallen : un jeu presque brillant
En raison de son instabilité technique, de son manque de savoir-faire sur la découverte / narration et de son manque de fluidité dans certaines actions, « Lords of The Fallen » n’arrive pas à égaler « Dark Souls ». Cependant, si vous jouez sur Playstation 5 et que vous ne rencontrez aucun souci sur le framerate ou l’enchaînement des actions, vous pouvez rajouter un point à la note affichée sur ce test.
Sur Xbox Series, tout dépendra donc de votre seuil de tolérance face aux imperfections techniques. Pour ma part, j’ai pu passer outre et plonger totalement dans l’univers de « Lords of The Fallen ». D’autres en revanche seront moins indulgents, ce qui est compréhensible vu le prix du jeu (80 euros pour l’édition Deluxe). La note oscille donc objectivement entre 14 et 17 sur cette plateforme.
En attendant un éventuel patch, il reste un jeu que tout fan de Dark Souls se doit d’essayer pour son univers sombre, glauque, voire malsain, flirtant avec le Survival Horror. Une « très DARK » Fantasy à laquelle je dis Voui.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^