Spider-Man 2 séduit par sa technique et un New York plus bouillonnant de vie que jamais. Cependant, cela ne compense pas totalement l’open world un brin désuet et répétitif présenté ici. En reprenant la structure des épisodes précédents, le jeu ne valorise pas suffisamment son histoire principale, qui ne se démarque que lors de quelques moments de bravoure et de sauvagerie un peu trop rares. Avec une fin prévisible, un troisième épisode semble inévitable. Il reste néanmoins un bon divertissement de 25 heures techniquement solide, mais qui peine à nous immerger dans un récit pourtant prometteur, au cœur de l’une des villes les plus iconiques du monde. (Test de Spider-Man 2 réalisé à partir d’une version commerciale)
Test Spider-Man 2 : New York, le parc d’attraction ultime
Le prologue envoie du lourd : spectaculaire et très cinématographique !
Ce qui marque dès les premiers instants, c’est la splendeur et la densité de New York. Son rendu, sa foule à certains endroits et ses embouteillages sont d’un réalisme saisissant. La ville est vivante. Avec 14 quartiers, dont les noms résonnent dans l’inconscient collectif, il y a effectivement de quoi faire ! Toutefois, après quelques heures, une désagréable sensation s’installe : celle d’évoluer dans un parc d’attraction superficiel dédié aux deux héros. Ainsi, en dehors des quêtes principales, on retrouve des activités qui ne sont que de légères variations de celles des épisodes précédents. Quelque peu redondant et regrettable au vu du travail d’orfèvre réalisé pour retranscrire la ville.
New York est sompteuse, le rendu est une grande réussite
Ayant joué à Spider-Man 1 et au spin-off Miles Morales peu de temps avant de découvrir ce second opus, difficile de cacher ma déception. Même les bandits de base ressemblent à des figurants de parc d’attraction, allant même jusqu’à être habillés en marcel, équipés d’un Bazooka pour dévaliser un petit commerce !
L’IA est très limitée, les ennemis ne semblent jamais lever les yeux…
La sensation parfois d’affronter la bande des Rapetou, ce qui peut être pour certains un frein à l’immersion. Quelques factions semblent épargnées, mais il faut admettre qu’on oscille fréquemment entre le grotesque et le théâtral.
Test Spider-Man 2 : on se fait une toile ?
Les combats sont toujours aussi impressionants
Comme vous l’avez compris, Spider-Man 2 conserve en grande partie la structure de ses prédécesseurs, avec un open world qui semble daté. En dehors des missions principales, les activités annexes ne transpirent pas l’originalité. Malgré tout, se déplacer avec Spider-Man reste un plaisir et reste particulièrement spectaculaire et grisant, d’autant plus que les mouvements ont été enrichis, comme avec la possibilité d’utiliser une sorte de paravoile. Mais qu’il est frustrant de se balader avec autant d’aisance à New York et de se retrouver confronté à des activités finalement peu inspirées.
Certaines missions, les plus réussies d’ailleurs, se rapprochent du film de genre et de l’horreur
Concernant l’histoire principale, là aussi, c’est laborieux. Néanmoins, cela commence tambour battant avec l’homme-sable. Ce prologue spectaculaire met en valeur les Spider-Men et leur complicité évidente. Cependant, les heures suivantes sont trop bavardes et recourent souvent à des facilités scénaristiques. De plus, cela prend un temps considérable pour introduire l’élément central de cet opus : l’apparition du symbiote extraterrestre et l’émergence de Venom, une version grotesque de Spider-Man. Lorsque cela se produit, ces missions principales sont captivantes. Elles explorent les relations entre les personnages principaux ainsi que leurs dilemmes personnels. Je n’ai rarement vu un jeu de super-héros aussi sombre. On pourrait donc penser qu’en oscillant entre le drame et le film d’horreur, l’intrigue principale nous emporterait jusqu’à une apothéose finale.
Venom nous donne de grands moments de sauvagerie, mais bien trop rares
La preuve que cela devient sérieux, ces missions se déroulent la nuit, sous une pluie battante : dramaturgie à son maximum. Et nous restons sidérés devant une mise en scène qui met en valeur la brutalité de Venom. Malheureusement, l’enthousiasme retombe aussi vite après quelques missions, basculant à nouveau dans le mélodramatique. L’affrontement final est interminable, avec je ne sais combien de phases, de QTE, et d’invectives de Peter Parker pour raisonner le boss. La fin est, elle aussi, prévisible, ouvrant évidemment la voie à un troisième opus. Sera-t-il enfin un épisode en phase avec son temps ?
Test Spider-Man 2 : conclusion
Les panoramas sont à couper le souffle et invitent à la contemplation
De l’histoire principale, je garderai l’avènement de Venom qui reste un grand moment de brutalité et de mise en scène sombre et parfois perturbante. Le reste de l’histoire est assez insipide, bourré de raccourcis faciles et englué dans un open world ne mettant pas du tout en valeur le travail de fou réalisé pour façonner New York. Cette dernière semble de toute manière n’exister que pour nous et s’apparente à un parc d’attractions où rien ne doit dépasser ni surprendre.
Merci pour vos compléments que j’entends et comprends parfaitement 🙏
J’apprécie tout spécialement ce site pour son authenticité et il m’arrive souvent de lire les tests ici, faits par des passionnés pour des passionnés.
On est bien d’accord, il n’existe pas de formule idéale pour présenter les qualités et les défauts d’un jeu.
Je tiens néanmoins à préciser que mes commentaires n’avaient pas pour but de descendre l’article et son auteur, c’était juste surprenant de voir une note si basse (même si 14 ça reste quand même bien ceci dit).
A très bientôt !
Pas de problème, bien au contraire : on aime la transparence, tu as des questions et interrogations légitimes auxquelles on essaie d’apporter une réponse, le tout de manière cordiale et respectueuse.
Je te remercie d’avoir apporté une réponse.
La lassitude est un critère purement subjectif et on ne peut pas faire un test presque totalement orienté sur un avis subjectif. Bien sûr que dans chaque test il y a un peu de subjectivité mais il ne faut pas trop s’éloigner de l’objectivité (technique, chara design, bande son, mise en scène, contenu, présence de bugs, chutes de framerate etc.). En ce sens, il faudrait un recul quasi journalistique.
Prenons god of war. Le 1 était une gifle monumentale et s’arrêtait là où commençait le 2, avec des mécaniques de jeu très similaires. Ça n’en a pas fait pour autant un jeu moyen et lassant. Il était superbe.
Autre cas, horizon 2. Techniquement splendide, j’ai pas du tout aimé mais je sais qu’objectivement c’était un jeu monstrueux et si je devais en faire un test je lui mettrais 18…
Enfin je repose l’eternelle question : faut il donner des notes aux jeux ?
Bonne journée 👍
D’excellentes questions soulevées ici ^^
Je pense que la note attribuée dépend de la ligne éditoriale du site qui réalise le test. On a toujours été pour que la note correspond à une expérience à un moment T et qu’elle représente uniquement le point de vue du testeur. Il y aura des nuances cependant dans le texte en spécifiant que tel ou tel type de public y trouvera son compte, mais je trouve l’approche intéressante car cela permet de se confronter par exemple à quelqu’un qui n’ a pas forcément plus accroché que ça et comprendre le pourquoi du comment.
Il en va de même avec les films. Il y a des chefs d’oeuvres absolus considérés par la majorité des critiques comme tels, mais certaines critiques exposeront une sensibilité différente et il m’arrive parfois de lire des critiques négatives sur des films que j’ai adoré pour voir ce que d’autres personnes peuvent en penser (et je ne suis absolument pas d’accord sur les points qu’ils soulèvent pourtant ^^).
Enfin sur le débat de donner une note ou pas, on l’a eu à plusieurs reprises en interne. Il y a une certaine « tradition » dans la note et plus jeune, quand je lisais Consoles+ par exemple, je filais tout d’abord voir la note avant de lire le test pour essayer de la comprendre. C’est un peu par tradition qu’on a donc conservé ce système de notre côté.
Je ne pense pas qu’il puisse y avoir de test objectif. Cela s’appelle une notice où on marquerait : il y a ci, il y a ça; il y a tant de missions, c’est beau, on a tant de combos. En tout cas, perso, pour avoir écrit plus de 300 tests depuis bientôt 6 ans (mince alors, ça commence à faire^^), cela ne m’intéresse pas et on est d’accord avec Choco pour que nos critiques reflètent effectivement le ressenti du testeur avant tout. On a pas le prétention d’avoir raison, jamais, mais tant que c’est argumenté, et pas (complètement ) de mauvaise foi, je suis pour cette formule qui donne carte blanche pour délivrer un sentiment sur le jeu. Spider Man 2 est très beau, techniquement ce qui se fait de mieux aujourd’hui, là on peut s’entendre et pour le coup, c’est objectif. Mais en terme purement ludique, il n’est pas satisfaisant à mon avis et je dis pourquoi. Et il y a suffisamment de tests écrits pour trouver le bon site dont la ligne édito sera proche de la tienne ou alors faire le tour de plusieurs sites pour te faire une idée de ce qui se dit sur tel jeu. En tout cas, tu te poses plein de questions, que l’on se pose nous même souvent et que l’on va continuer à se poser. Je ne sais pas s’il existe un formule idéale. En tout cas, on cherche aussi^^
Salut,
Je ne suis franchement pas d’accord avec ce test. La durée de vie est plus conséquente si on souhaite le poncer à 100% l’IA est parfois aux fraises mais c’est un peu propre au genre, la ville est superbe (on est d’accord sur ce point), la mise en scène est spectaculaire et l’Open World n’est pas daté. Je pense que « daté » n’est pas le bon terme, peut être vouliez-vous dire « déjà vu et revu dans les 2 jeux précédents » ? Mais si c’était déjà efficace, pourquoi changer une équipe qui gagne ? On est au 2eme épisode, dans la continuité du 1. Si le 3eme ressemble à tous les précédents en termes d’open World, il y aura forcément un mélange de lassitude et de frustration… Cela n’est pas encore le cas.
Je trouve la note franchement punitive. Ça rappelle que les jeux ne devraient pas être notés car ils ont des cotés artistiques qui font appel à la sensibilité de chacun. Mais au delà des considérations subjectives, on ne peut nier ses qualités techniques, bien plus nombreuses que ses quelques défauts, en toute objectivité…
Coucou : tu as le droit de ne pas être d’accord et surtout d’aimer ce Spider man 2. Et surtout tu as dit le mot clé je pense : lassitude. La même formule est répétée jusqu’à la nausée dans les très grosses productions. Technique impressionnante, tout est calibré parfaitement… mais sans surprise. La personne qui découvre ou qui n’est pas lassée trouvera sans doute ce jeu très bien. Moi, je suis resté grandement sur ma faim.
J’ai aussi été étonné par la note mais c’est un avis comme un autre sur un jeu qui à mon avis, joue énormément aussi avec l’affinité autour de l’univers de Spider-Man.
Dans mon entourage, j’ai pas mal de gros fans de Spiderman et pour eux, c’est le GOTY sans aucun doute possible. Le rapport au jeu change forcément aussi vis à vis des attentes de chacun.
En tout cas pour ma part j’ai vu le jeu tourner et il est absolument incroyable sur son rendu graphique / technique.