Avec Space Marine 2, je me suis senti rajeunir. J’ai eu l’impression de revivre les heures joyeuses passées sur Gears of War 1 sur Xbox 360. Pas de blabla inutile, juste de l’action pure et dure, sans artifices, mais avec un sens de la mise en scène, de l’esthétique et du spectaculaire maîtrisé. Pendant la campagne, qui multiplie les moments de bravoure et d’exploits mémorables, je me suis régalé de bout en bout. Seuls les temps de chargement, un peu longs, viennent rompre cette frénétique et exaltante course au massacre. Un TPS à l’ancienne d’une très grande qualité technique et ludique. Déjà un incontournable en solo, le jeu sera sans aucun doute épique en coop. Test Space Marine 2 réalisé à partir d’une version éditeur.
Test Space Marine 2 : Sang pour sang action
L’action peut attendre, ce panorama mérite bien quelques secondes d’admiration
Je précise d’emblée que je ne connais pas grand-chose à l’univers Warhammer 40K. J’ai terminé quelques jeux tactiques au tour par tour et j’ai joué au tout premier Space Marine (avec sa belle édition collector). D’ailleurs, ce serait sympa si les ayants droit pouvaient le rendre rétrocompatible. Tout cela pour dire qu’il n’est pas nécessaire de connaître cette vénérable licence pour se plonger à corps perdu dans ce pur jeu d’action. Au-delà du déluge d’aspects biomécaniques, occultistes ou mystiques inhérents au décor de Warhammer 40K, on retrouve peu ou prou ce qu’offre, par exemple, un Gears of War. Soit une humanité au bord du gouffre, confrontée à un ennemi supérieur en nombre, sans merci ni conscience.
L’impression ne n’être qu’un rouage dans un conflit majeur et existentiel
Pendant les deux tiers de l’aventure, on affronte des xénomorphes qui semblent être des rejetons issus d’Alien et de Starship Troopers. Un bestiaire déjà vu et, pour le coup, assez limité. Comme un petit malin, j’avais noté sur mon calepin : « manque de variété des ennemis ». Mais retournement de situation, un péril bien plus grand surgit, un mal innommable qui renverse tout sur son passage. J’ai raturé ma note, savouré ce twist, et dévoré sans pouvoir m’arrêter le dernier tiers de cette redoutable machine de guerre vidéoludique
Après la bataille, quelques instants de répits pour savourer les environnements
La bataille fait rage à peine arrivé sur la planète. Il est temps d’y aller
Le scénario est d’autant plus facile à suivre que Space Marine 2 est entièrement doublé en français. On ne peut que s’incliner devant la qualité du doublage. Les comédiens qui prêtent leur voix sont impeccables et incarnent parfaitement les personnages. Le ton employé est très premier degré : pas de place pour des blagues intempestives, les soldats sont là pour sauver l’humanité, et ils prennent leur mission très à cœur, ce qui se ressent dans chaque dialogue. Ce sérieux, parfois poussé à l’extrême, m’a même arraché quelques sourires. J’avoue que cela m’a rappelé les films ou jeux d’action de ma jeunesse, ce qui renforce encore mon affection pour cet opus.
Les hordes de Tiranides se déversent aussi vite qu’un torrent de haine sur Twitter
Test Space Marine 2 : Chérie, ça va trancher !
L’arsenal est très complet et donne une belle sensation de puissance
Manette en main, on se sent immédiatement à l’aise pour semer la mort. Le meilleur, c’est que, que ce soit à distance ou au corps à corps, Space Marine 2 est particulièrement jouissif. Notre personnage, Titus, dispose d’un arsenal de gros calibres pour éliminer les menaces à moyenne ou longue portée. Rien à redire, c’est du sérieux. Quant aux armes de mêlée, cela tourne rapidement à la boucherie. Le niveau d’hémoglobine et de charcutage pourrait nuire à la lisibilité, mais il n’en est rien.
Regardez ce setup de dingue. C’est là qu’on peut relancer n’importe quel niveau
Le système d’alerte visuelle, inspiré de Batman: Arkham Knight, est utilisé à bon escient. Un signal bleu indique un coup que l’on peut parer, menant à une exécution réjouissante, tandis qu’un indicateur rouge signale un coup imparable qu’il faudra esquiver avec une roulade bien synchronisée. Ainsi, malgré la multitude d’ennemis à l’écran, on ne rate rien des dangers. Impressionnant.
Tout comme dans Doom (2016), les exécutions ne sont pas là uniquement pour le spectacle, même si elles sont visuellement percutantes. En effet, ces finish moves permettent de regagner rapidement de l’armure, un système brillant qui incite, s’il en était besoin, à jouer de manière agressive et bourrine.
Les exécutions sont à la fois classe et indispensables pour récupérer du bouclier
Au final, au niveau du gameplay, la seule réserve que j’émettrais concerne les grenades. Les lancer avec précision n’est pas évident. En effet, il faut maintenir le bouton A tout en visant avec le stick droit, ce qui peut devenir compliqué si l’on n’a pas deux mains droites… Je me suis donc souvent contenté de les lancer à l’arrache, juste avec une pression du bouton. Voilà, c’est tout ce que j’ai à reprocher à ce TPS, autrement dit des peccadilles, car pour le reste, c’est du caviar.
Il va me falloir un plus gros flingue
Test Space Marine 2 : du contenu massif pour le genre
Tout le décorum de Warhammer est là pour le plaisir des fans
La jungle est le premier environnement visité, et le ton est donné
La campagne de Space Marine 2 est jouable jusqu’à trois en coopération, offrant 13 heures d’action gore et stylisée. Les moments de bravoure s’enchaînent comme si les développeurs avaient passé un pacte : pas une minute sans exploser du xéno. J’exagère à peine, tant il y a très peu de moments de dialogue. Ceux-ci sont parfois intégrés aux temps de chargement déguisés, comme lors des nombreux passages en ascenseur. Pas de temps à perdre !
L’architecture est écrasante, nous ne sommes rien
Pour qui sonne le glas… ça sera pour les Tyranides !
Je mentionnais plus haut les films d’action, et ce n’est pas un hasard. Certains passages sombres et angoissants m’ont rappelé Alien. Un autre moment m’a fait penser à Predator, avec ce xéno invisible perché dans les arbres. Il y a même un court, mais mémorable instant où l’escouade est plongée dans l’obscurité, et on entend simplement les xénos s’agiter et hurler. Comment ne pas penser à la Mine de la Moria !
Ici, les ennemis m’ont rappelé les Krylls de Gears of War, je n’étais pas bien
Pour finir, Titus, plus provocateur que jamais, tenant bon sur une barricade de cadavres ennemis, m’a évoqué 300. Ces références fugaces, qui parleront à celles et ceux qui se sont nourris de pop culture ces 50 dernières années, ne peuvent que ravir. (Oui, Alien, j’arrondis, mais ça va bientôt faire 50 ans tout de même !)
Une séquence de dingue, juste éclairé par le lance-flamme dans ce remake de la mine de la Moria
Le jet pack appelle lui aussi à des purs moments de plaisir
En plus de la campagne, le mode Opérations fait son apparition, et il est très ingénieux. Parfois, au cours de l’aventure principale, pour accomplir certains objectifs, Titus envoie des escouades en mission de diversion ou pour éliminer un ennemi spécifique. Eh bien, ces incursions sont jouables ! Et pas seulement pour quelques minutes expédiées à la va-vite ; elles durent bien une heure chacune.
Les décors grandioses sont légion et participent grandement au spectacle
Ce qui rend ce mode particulièrement intéressant et rejouable, ce sont les six classes de soldats disponibles, que l’on peut améliorer, chacune avec son propre arsenal et son coup spécial dédié. Ce mode est également jouable à trois, promettant des heures de défoulement intense. À noter, pour finir, qu’il existe également un mode joueur contre joueur, que je n’ai pas testé ici.
Test Space Marine 2 : conclusion
Space Marine 2 est un TPS à l’ancienne, comme je pensais ne plus en voir, mais mis aux standards techniques de 2024. Quelle agréable surprise ! Avec ses quatre niveaux de difficulté et que l’on soit fan ou non de Warhammer 40K, ce TPS d’action convient parfaitement à tous les amoureux d’action gore et bourrine. Ses combats sanguinolents et sa mise en scène, soutenue par une technique convaincante, en font une épopée agréable à suivre, que ce soit en solo ou à trois. Le contenu est déjà généreux avec une campagne de 13 heures, et le mode Opérations qui démultiplie la durée de vie avec ses six classes de soldats à améliorer. Que peut-on lui reprocher ? D’être le Gears of War de 2024 ? Certainement pas. D’être le seul représentant d’un genre désormais disparu ? Non plus. On ne lui reproche rien, on lance une partie avec ses amis.
‘L’héritier de Gears of War »
C’est l’inverse, c’est Gears of War qui a tout pompé sur W40K…