LEGO Horizon Adventures est une déception à double titre. Il ne parvient ni à être un bon jeu LEGO ni à offrir un hommage réussi aux aventures d’Aloy. Le résultat est un jeu d’action et de plateforme insipide, jouable en coop local ou en ligne, mais sans véritable saveur. J’ai parcouru ce titre sans enthousiasme, esquissant seulement quelques rares sourires au cours des 9 heures nécessaires pour atteindre une conclusion totalement décevante. Malgré sa maîtrise technique indéniable, LEGO Horizon Adventures semble révéler, peut-être involontairement, le manque de profondeur de la licence Horizon elle-même. Test Lego Horizon Adventures réalisé sur PS5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Ni un jeu LEGO…
Test Lego Horizons : tout commence pourtant bien, comme à la maison en somme…
Il est fortement recommandé de commencer par Horizon Zero Dawn avant de s’aventurer dans cette adaptation LEGO des aventures d’Aloy. Dès les premières minutes, l’intrigue principale est dévoilée, puis malmenée par une histoire qui finit par sombrer dans l’absurde, au point de dénaturer le personnage d’Aloy. Le côté parodique propre aux jeux LEGO est bien présent, mais il se révèle d’une lourdeur telle que j’ai rapidement opté pour jouer sans le son. J’y reviendrai plus tard. Pire encore, les cinématiques, souvent grotesques, m’ont conduit à les passer systématiquement, tant l’histoire vire au ridicule et ne rend en rien justice à l’une des licences phares de Sony.
L’incompréhension atteint son comble lorsque des factions pourtant centrales dans l’univers de Horizon ne sont même pas mentionnées. Et ce n’est pas la pire des incohérences, mais j’y reviendrai également plus loin.
Même en LEGO, on reconnait les personnages instantanément
C’est d’autant plus frustrant quand, comme moi, on aborde le jeu avec enthousiasme et de grandes attentes après un remaster de haute volée du premier épisode.
Quelques rares moments rigolos rompent l’ennui
S’il y a bien une chose que je ne peux pas reprocher à ce LEGO, c’est sa volonté d’expérimenter et de renouveler une formule souvent appliquée de manière trop mécanique à chaque licence adaptée. Ici, l’accent est mis sur l’action et les combats, au détriment de la plateforme et des petites énigmes environnementales qui faisaient le charme des précédents jeux LEGO.
Ces énigmes, qui obligeaient à revisiter les niveaux avec le “bon” personnage pour débloquer les précieuses briques rouges, sont tout simplement absentes. Le mode libre, autrefois incontournable, est également absent, ce qui ne constitue pas une grande perte tant il aurait eu peu d’intérêt dans ce contexte.
À la place, le jeu propose une chasse aux machines d’élite, une alternative qui, bien que sympathique en théorie, peine à combler le vide laissé par ces éléments classiques.
Test Lego Horizon : ce jeu LEGO est visuellement très réussi
Au final, le jeu offre un contenu plutôt maigre, avec une rejouabilité limitée et une durée de vie famélique de moins de 10 heures. Ce qui surprend le plus, c’est le nombre de personnages jouables : seulement quatre. Oui, quatre. Et encore, on a clairement l’impression qu’ils ont dû puiser dans les moindres recoins du lore, à tel point qu’une des matriarches se retrouve équipée de bombes pour compléter le casting.
Sans vouloir manquer de respect à ce personnage, il faut avouer que ce choix est pour le moins inattendu et témoigne du manque flagrant de richesse dans cette adaptation.
…ni un jeu Horizon
Test Lego Horizon : les effets de lumière et d’eau sont magnifiques
Les 24 niveaux répartis sur 4 biomes se parcourent sans grande difficulté et d’une seule traite. Ils proposent seulement quelques trésors à ramasser pour accumuler un peu d’argent, sans réelle profondeur ni nouveauté. On pirate des grands cous, mais sans que cela n’apporte de conséquences notables ni ne bénéficie d’une mise en scène digne de ce moment emblématique.
Les creusets, pourtant des lieux majeurs et riches de mystères dans le périple original d’Aloy, sont réduits ici à de simples niveaux supplémentaires, dépourvus d’enjeu ou d’impact. Si le décor de l’univers Horizon est bien présent, il est malheureusement sous-exploité, n’offrant qu’une reproduction superficielle qui peine à capturer l’essence de la licence.
Une tyrolienne ? Aloy va débarquer dans une arène
Le pire réside dans la structure répétitive et paresseuse des niveaux. On enchaîne une petite phase de plateforme, suivie de l’ouverture d’un coffre à peine dissimulé, une descente en tyrolienne qui mène à une arène, et enfin un affrontement expédié en quelques instants. Une fois l’affrontement terminé, la boucle recommence.
Certes, cette mécanique répétitive peut être vue comme un clin d’œil au fonctionnement de la licence originale, mais ici, elle manque de dynamisme et de variété, rendant l’expérience rapidement monotone.
Cette boucle répétitive est constamment interrompue par deux ou trois punchlines que votre personnage répète inlassablement, au point de devenir insupportables. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à couper le son. Parmi les personnages, Varl est probablement le plus agaçant. Dans Horizon Zero Dawn, il était un jeune guerrier en quête d’approbation et de reconnaissance de sa mère. Ici, il est transformé en un personnage arrogant et suffisant, totalement à l’opposé de son caractère original.
La parodie, pourtant une marque de fabrique des jeux LEGO, était attendue et aurait pu apporter une touche rafraîchissante. Malheureusement, elle tombe à plat. Ce LEGO n’est ni drôle, ni gentiment corrosif. Il se contente d’une parodie fade et sans saveur, incapable de provoquer ne serait-ce qu’un sourire sincère.
Varl est de loin celui qui m’a poussé en couper le son
Les affrontements, pourtant censés être le cœur de l’expérience, sont d’une pauvreté désolante. À partir de là, je ne mentionnerai plus que le gameplay d’Aloy, les trois autres personnages jouables m’ayant totalement lassé. Le système de combat repose sur la mécanique classique des points faibles des machines, qu’il faut révéler avec le focus avant de les cibler avec l’arc. Cependant, il n’y a ni attaques au corps à corps, ni système de dash, ce qui limite considérablement la dynamique des combats. Un gadget occasionnel, à usage limité, vient parfois ajouter un semblant de variété, mais il ne suffit pas à enrichir l’expérience.
Résultat : on fait rapidement le tour des mécaniques, rendant les affrontements monotones et sans profondeur.
Les machines ennemis en jettent
Face aux grosses machines qui chargent sans relâche, une roulade aurait été une option précieuse pour esquiver leurs assauts. Pendant les premières heures, j’ai d’ailleurs tenté instinctivement de la réaliser, en vain, par habitude acquise lors du remaster d’Horizon Zero Dawn que j’avais terminé juste avant de me lancer dans ce LEGO.
La mémoire musculaire, fidèle et tenace, m’a fait ressentir cruellement l’absence de cette mécanique pourtant essentielle dans un jeu mettant en avant des combats. Cette lacune accentue encore plus la rigidité et le manque de dynamisme des affrontements.
LEGO Horizon Adventures : c’est quoi alors ?
Rarement vu un Hub aussi grand et autant inutile
Le Cœur de la Mère, lieu d’origine d’Aloy, sert ici de Hub central. Malheureusement, il est transformé en un véritable fourre-tout dépourvu de toute cohérence. Laissez-moi expliquer.
La seule activité proposée est de décorer les bâtiments, une tâche dont l’intérêt est, pour le dire poliment, très limité, voire inexistant. Mais le plus déroutant reste l’ajout inattendu de décors et éléments issus de LEGO City et Ninjago. Oui, vous avez bien lu. En plus des environnements inspirés de Horizon Zero Dawn, le jeu intègre ces deux univers sans justification, permettant même de déguiser Aloy en policière ou en astronaute. Une idée brillante ? Probablement pas, si l’on considère que 99,9999999 % de la population mondiale n’a jamais rêvé de voir Aloy dans un tel accoutrement.
Et comme si cela ne suffisait pas, aucune autre licence PlayStation n’est représentée. Pas de déguisements, pas de clins d’œil amusants à d’autres univers emblématiques de Sony. Une absence qui ajoute encore à la déception générale face à ce contenu à la fois incohérent et insipide.
Test Lego Horizon : je repeins une maison du Hub aux couleurs de LEGO City, mon rêve
L’argent récolté dans le jeu sert uniquement à améliorer vos quatre personnages, acheter de nouvelles tenues (enthousiasme mesuré) et des décorations pour le hub. Et voilà, c’est tout. Le Cœur de la Mère, présenté comme un grand hub central, aurait tout aussi bien pu être remplacé par un simple menu. Cela aurait évité de devoir courir inutilement pour accomplir des tâches sans intérêt.
Le bilan est loin d’être flatteur, particulièrement pour une licence comme Horizon. Le nombre limité de personnages jouables, seulement quatre, dont certains choix sont discutables tant ils sont anecdotiques, laisse perplexe. Pourtant, l’univers d’Horizon regorge de personnages mémorables et attachants croisés tout au long de Zero Dawn : la chasseuse Talanah, la forgeronne Petra, ou encore Nil, le redoutable tueur de bandits.
L’absence de ces figures emblématiques, au profit de personnages secondaires ou oubliables, renforce encore la sensation de gâchis dans cette adaptation.
Test Lego Horizon : les creusets sont ici réduits à de simples niveaux comme les autres
Au-delà de son postulat captivant, de son final marquant et de sa maîtrise technique, Horizon Zero Dawn souffre peut-être d’un manque de profondeur une fois dépouillé de ses atouts majeurs. LEGO Horizon Adventures en devient un révélateur cruel. L’ajout incongru des univers LEGO City et Ninjago, censés enrichir le contenu, ressemble davantage à un aveu désespéré du vide laissé par l’univers original. Un constat affligeant, particulièrement pour moi, un fervent admirateur des deux aventures d’Aloy, que j’ai explorées avec passion.
Le volet parodique, pourtant attendu dans un jeu LEGO, se révèle ici d’une faiblesse accablante, prévisible et peu inspiré. Quant au lore de la licence Horizon, il est simplifié à l’extrême, bricolé pour être immédiatement accessible, mais l’effet recherché est complètement raté. On se retrouve face à une histoire maladroite et édulcorée, réduite à une sorte de bouillie fade. Le tout culmine dans une conclusion absurde, qui non seulement dénature mais infantilise un personnage aussi iconique qu’Aloy. Une véritable déception.
Lego Horizon Adventures : conclusion
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