La série Sniper Elite se dote d’un nouvel épisode qui se déroule en Italie, à l’époque de la seconde guerre mondiale, évidemment. Bien que pourvu de qualités indéniables, ce Sniper Elite 4 présente toutefois quelques lacunes qui l’empêchent de devenir aussi jouissif que l’on voudrait.
Je mets les pieds où je veux, et c’est souvent dans la gueule
Nous nous retrouvons dans la peau de Karl, tireur d’élite de l’armée britannique – mais considérant la voix bourrée de testostérone et le côté héros-solitaire-qui-dézingue-
Ce qui est tout de suite plus intéressant, c’est la grandeur des cartes de mission, qui vous proposent plusieurs objectifs en plus de la mission principale. Il peut s’agir de véhicules à détruire, de cibles à éliminer, de hangars à faire exploser, etc. Ils remplissent leur office et complètent bien l’aventure.
Puisque l’on parle du cœur du jeu, à savoir éclater du méchant nazi, sachez que vous aurez plusieurs moyens pour venir à bout de vos cibles : le décor est truffé d’explosifs dans lesquels vous pouvez tirer, et même si le titre s’appelle Sniper Elite 4, vous avez bel et bien la possibilité de vous amuser avec d’autres armes : grenades, mines, mitraillettes, pistolets…En réalité, vous n’allez pas rester planqué en haut d’une tour à attendre passivement que des ennemis passent.
Vous allez vous faufiler à travers la carte pour mener à bien vos objectifs et faire usage des différentes armes mises à votre disposition. Il est aussi possible de se la jouer corps-à-corps, mais il sera très facile de vous repérer : prenez deux ennemis relativement peu éloignés, si vous poignardez l’un des deux, son collègue vous remarquera. Ce qui est réaliste, contrairement à beaucoup de jeux du même genre qui estime que puisque vous vous êtes approché à pas de loup, l’IA ne remarque rien, malgré les grognements de votre victime ou le bruit du poignard qui frappe.
Discrétion ? Pourquoi faire ?
Ces nombreuses possibilités de péter du nazi sont très biens, mais elles apportent au jeu une qualité que l’on peut aussi considérer comme un défaut. Vous n’êtes pas obligé, à l’inverse de Hitman, par exemple, de vous faire discret. Vous pouvez très bien débouler arme au poing et tirer sur tout ce qui bouge. Pour ceux qui ne raffolent pas de l’infiltration, il s’agit indéniablement d’un point positif. Pour les autres, ils reprocheront à Sniper Elite 4 son manque d’exigence de ce côté-là, même s’ils auront la possibilité de faire tout le jeu en toute discrétion malgré tout. C’est d’ailleurs pour cela que je considère cela davantage comme un point positif : tout le monde peut y trouver son compte, et si un joueur souhaite une rigueur importante sur l’aspect infiltration, il peut tout à fait recommencer à partir du dernier checkpoint.
Malgré tout, on ne peut que regretter le manque d’exigence de certaines situations : un officier à neutraliser dans une place forte avec des opérateurs radio aux alentours, dont on nous précise bien qu’ils sont en mesure d’appeler des renforts et de mettre en péril la mission. Bien. Mais alors pourquoi l’important officier ne fuit pas lorsque l’on est repéré par les dits opérateurs ? Cela constituerait un élément de gameplay et de tension intéressant puisqu’il y aurait des ennemis en particulier qu’il faudrait éviter ou éliminer, sans quoi la mission serait fichue. Ce manque d’exigence se couple à une difficulté très peu relevée. En mode difficile, je n’ai eu aucun problème à foncer dans le tas – excepté bien sûr quand il y avait des véhicules blindés en face, mais même là, rien de bien périlleux. Dommage. En plus le héros n’est même pas un musclor de film américain. Il est british, ce n’est pas cohérent !
Sniper Simulator
L’arme principale du jeu est bien entendu le sniper, et son utilisation est plutôt bien pensée, avec un réglage de la distance de tir et la possibilité de retenir son souffle pour faire feu. Cette dernière caractéristique ralentit le temps pour vous permettre de viser un point précis pour éliminer un adversaire, en fonction de plusieurs paramètres. L’armurerie du titre est assez étoffée, avec les traditionnelles armes d’époque : Springfield, K98K, MP40, Thompson, Luger, etc. Chaque arme présente des caractéristiques propres et il vous faudra faire votre choix en toute conscience. La cadence de tir peut par exemple être à privilégier pour une mitraillette si vous avez l’intention de vous rapprocher au plus près de l’ennemi. Si vous êtes un petit filou, vous pouvez aussi tendre des embuscade avec des mines à fil. Vous pouvez même piéger des corps parce que, avouez-le, vous êtes un sacré pervers.
Ce qui fait la marque de fabrique de la série Sniper Elite, c’est sa vision aux rayons X, à l’instar de Mortal Kombat. Lorsque vous faites un tir propre, la caméra change d’angle et vous offre une superbe mini-cinématique du coup de feu, puis vous suivez la balle jusqu’à sa destination. Le corps de la victime est alors passé aux rayons X pour que vous puissiez voir l’effet dévastateur de votre arme. Petite déception de ce côté-là : vu le calibre d’un fusil de tireur d’élite, les dégâts sont assez peu détaillés, il s’agit surtout d’os qui éclatent mais, sans vouloir offenser votre sensibilité, quand une balle traverse un crâne, il n’y a pas que du squelette qui s’éparpille.
Y’a pas à dire, c’est joli l’Italie
Côté graphismes, Sniper Elite 4 s’en sort vraiment très bien. Si on met de côté les visages assez plastiques et très peu expressifs, on se retrouve avec un très beau jeu. Les paysages sont bien détaillés, avec peu voire pas d’aliasing ni de clipping. Les effets d’ombres et de lumière nous rappellent bien la chaleur méridionale de l’Italie. Globalement, vous aurez l’impression d’y être, et c’est très agréable. Pour moi, qui suis un fan inconditionnel des jeux portant sur la seconde guerre mondiale, j’avais l’impression de me retrouver dans un bon vieux « Commandos » à la troisième personne et surtout en beau !
Il faut mentionner les explosions et les flammes, qui sont vraiment très, très bien réalisées dans Sniper Elite 4. J’y porte systématiquement attention, et elles font partie des plus belles que j’ai pu voir. Leurs animations sont en plus très réalistes : le feu se dévore lui-même tout en enflant. Vraiment, je prends un malin plaisir à tout faire péter lors de mes incursions en territoire nazi.
Hanz, tu as un trou dans le crâne
Sniper Elite 4 présente quelques défauts, il est vrai, mais ils sont plutôt bien occultés par la beauté du titre, ses nombreuses possibilités pour venir à bout des nazis et son arsenal d’époque. Sur chaque carte, vous aurez suffisamment d’objectifs à remplir pour y passer une à plusieurs heures (en fonction de votre volonté d’être discret ou non) – durée de vie totale : entre dix et quinze heures. Malgré tout, les développeurs auraient pu corser un poil la difficulté et revoir leur copie côté IA : les nazis avaient beau être cons, je doute qu’ils couraient à découvert ou venaient inspecter une tour les uns après les autres quand ils savaient qu’un sniper s’y cachait. Enfin, je trouve dommage que les « collectibles » n’aient rien d’intéressant à raconter. Ils auraient pu permettre d’établir une intrigue intéressante à travers des témoignages. De même, le fait de devoir les récupérer – pour certains – sur les cadavres des soldats me semble peu judicieux : si l’on est bien dans un jeu d’infiltration, l’objectif est-il réellement de devoir éliminer tout le monde ?
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