Vous aimez Le Seigneur des Anneaux et vous avez aimé l’opus précèdent, ce test est pour vous. Vous n’avez pas aimé Shadow of Mordor, nous allons voir ce qui pourrait vous faire changer d’avis avec cette suite. Vous n’aimez ni la franchise, ni le jeu ? Mais qu’est-ce que vous faite là ? Vous êtes perdu ? Pas de soucis, ce jeu possède quelques particularités qui peuvent vous donner l’envie d’affronter l’armée de Sauron.
Testé sur PS4Pro. Aucun Spoiler.
Test de L’ombre de la guerre : Noir c’est noir
L’Ombre de la Guerre commence là où nous avait laissé l’Ombre du Mordor (oui, Monolith Productions ne s’est pas retourné la tête pour chercher un titre) : vous incarnez toujours Talion et Celebrimbor combattants Sauron grâce à un nouvel anneau de pouvoir. Sans spoiler, l’histoire n’est jamais arrivée à m’embarquer. La faute principalement au rythme du jeu qui, de par son abondance de contenu, nous submerge et ne nous permet pas de faire face aux enjeux avec un quelconque sentiment d’immersion. On s’amusera plus à lire les quelques descriptions de l’univers de Tolkien ici et là que de suivre la trame narrative. Les libertés prisent avec l’œuvre de base peuvent néanmoins amuser les connaisseurs ou alors braquer les puristes.
Le jeu reste donc un jeu d’action où la feature principale du jeu en fait toute son originalité : le système Nemesis. Ce dernier, comme dans le précédent opus, permet d’avoir un écosystème d’ennemis autonomes, avec ses règles et sa hiérarchie. Pour faire simple, l’armée de Sauron réagit à vos actes en fonction d’une multitude de paramètres comportementaux. Composés de chefs de guerre, de capitaines et autres lieutenants, vos ennemis évoluent en temps réel sur le champ de bataille. Deux Capitaines peuvent s’affronter afin de gagner en puissance, un orque de base peut prendre la place d’un haut gradé s’il en a la force. Un garde du corps peux trahir son chef, un autre peut tendre une embuscade. Les actions sont donc nombreuses et cohérentes.
Dorénavant, on peut aussi créer sa propre armée pour attaquer des forteresses ennemies. Affaiblissez le chef de guerre en tuant ses subalternes, soumettez-les pour qu’ils trahissent leurs semblables, recruter des sbires pour grossir vos rang : vous avez l’embarras du choix. Et c’est assez grisant au début ! Une fois ces forteresses conquises, vous devrez en plus les défendre.
Test de L’ombre de la guerre : Nous sommes Légion
Ce Nemesis System nous propose des adversaires toujours différents avec des caractéristiques physiques, mentales, des forces, des faiblesses, des armes, des lignes de dialogues et parfois une monture toujours variable. De plus, ils font désormais partis d’une tribu, qui leurs donne des caractéristiques bien distinctes.
Dans cet univers, vous devrez donc effectuer des missions principales et secondaires mais aussi récupérer des « collectibles » toujours plus nombreux. Votre activité privilégiée restera le meurtre de milliers d’orques (et je pèse mes mots) grâce à un système de combat « à la Batman ». C’est plutôt fluide et bien violent avec des ralentis du plus bel effet. Pas de révolution depuis l’Ombre du Mordor mais l’arbre de compétence est beaucoup plus étendu, avec des points de compétences à distribuer suivant vos préférences. N’ayez pas peur, vous pourrez compléter la totalité de l’arbre sans soucis. Du point de vu de l’équipement, place au loot. Nouveauté de l’Ombre de la Guerre, ce système vous fait littéralement crouler sous les épées, les arcs, les armures et même les anneaux. Oui, des anneaux de pouvoir en veux-tu en voilà ! Pas très cohérent mais passons.
Les différentes régions disponibles sont grandes et peu variées mais Talion, grâce aux pouvoirs de Celebrimbor, se déplace aisément à coup de double saut, de grimpette à la Assassin’s Creed ou de montures terrestres ou ailées. Le gameplay reste souple malgré une raideur dans les sauts ou encore quelques problèmes de collisions.
Test de L’ombre de la guerre : In the Shadow
Le vrai problème du titre, ce sont les micro-transactions. Car oui, parlons-en : un jeu presque intégralement solo avec ces ignominies, déjà le concept n’est pas sain. Alors certes, on peut s’en passer grâce à la monnaie du jeu -jusqu’à la dernière partie du jeu-, mais bien évidemment pour avoir la vraie fin, vous devrez farmer comme un cochon pour espérer avoir un équipement et surtout une armée à la hauteur. Les ennemis progressant plus vite de niveau que vous et vos alliés, vous devrez soit y passer des centaines d’heures, soit espérer un loot généreux. Puisque en fait, ces micro-transactions vous donnent accès à des coffres avec du contenu aléatoire. Vous l’aurez bien compris, ça sent quand même l’enfumage à plein nez.
Reste que malgré tout ce contenu en plus, ces territoires supplémentaires, ce Système Nemesis de plus en plus bluffant, le système de loot, et les compétences plus nombreuses, je ne suis pas arrivé à m’amuser autant qu’avec l’Ombre du Mordor. On pourrait penser que c’est à cause du sentiment de nouveauté de ce dernier (peut-être un peu), mais je pense que l’abondance de contenu nuit à l’investissement du joueur. Aucune urgence dans les enjeux, des mécaniques redondantes et un héros lisse, sans aspérité, sans faille. Certains personnages secondaires arrivent même à être plus intéressants. J’ai beau avoir affection particulière pour l’opus précédent malgré ses défauts, cette nouvelle aventure ne prend pas.
La partie graphique quant à elle n’est pas transcendante : l’Ombre de la Guerre est plus beau que son prédécesseur mais reste en deçà des standards actuels. Les éclairages sont néanmoins plutôt réussis (merci le HDR) avec une mention spéciale pour les cinématiques, jolies à regarder. Seulement, si vous voulez profiter de ces dernières en 4K, il faut télécharger un patch de 25 Go (#j’aipaslafibre). En plus des plus de 3 Go de Patch Day One.
La partie sonore se fait discrète. Petit bémol, un problème de mixage entre le volume des cinématiques et du jeu, qui occasionne des sursauts à chaque transition. Les doublages sont très inégaux et pas très inspirés.
Test de L’ombre de la guerre : Conclusion
L’Ombre de la Guerre n’est pas un mauvais jeu mais la direction prise par le développeur n’est pas la bonne. Plutôt que de maitriser complètement son gameplay et son système, il nous propose une surabondance de contenu sans nous permettre de nous investir dans la campagne. Même si ce jeu d’action invite à trucider de l’Orque et du Gobelin à tour de bras dans un environnement toujours en mouvement, les défauts récurrents et ces satanées micro-transactions vous laissent un goût amer. Dommage pour un jeu qui reste malheureusement l’ombre de ses promesses.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^