Avec Sea of Thieves (SoT), Rare nous propose de réaliser ce rêve de gosse. Embarquer sur un rafiot, écumer les mers et trouver des trésors sont au programme ! Après 30 heures de jeu, voyons ensemble mon verdict dans le test Sea of Thieves.Condition du test : version 2.74, sur Xbox One X.
Test Sea of Thieves : un univers avant tout
Première chose à faire : créer son avatar. Ou plutôt choisir parmi les pirates proposés aléatoirement. Heureusement, on peut relancer la génération de nouveaux pirates à l’envie et se décider quand bon nous semble. Mais j’aurais préféré créer mon pirate de A à Z, placer les cicatrices où je veux, etc. Dommage. Sea of Thieves permet de jouer en vue FPS, de 1 à 4 joueurs, du petit bateau « sloop » (pour 1 à 2 membres) au galion (3 à 4).
Le joueur se retrouve ensuite bombardé sur un des avant postes de la vaste carte du jeu, avec une embarcation amarrée au ponton. Sans plus d’explication. Sea of THieves ne s’embarrasse pas de tutoriel, ne prend jamais le joueur par la main. Mais, après tout, on est des pirates, on n’a pas besoin de consignes assommantes ni de conseils. Néanmoins, en 2018, ceci est à la fois déstabilisant et rafraichissant. Ainsi, pendant les premières heures, chaque découverte de gameplay ou d’interaction est réjouissante.
Dans Sea of Thieves, il n’y a pas non plus d’histoire racontée classiquement. Par contre, il y a un univers cartoonesque et coloré, vaste et magnifique. Dans une mer tropicale et une cinquantaine d’îles, le studio Rare a fait un pari : celui de l’imagination des joueurs qui vont créer leurs propres récits au cours de leurs périples. Interrogez un joueur et il vous racontera avec passion s’être sorti d’une embuscade du coté de Skull Island, ou alors avoir trouvé un trésor incroyable sur une épave en pleine mer…
Test Sea of Thieves : la pelle de la fortune
Sur chaque avant-poste, les trois factions du jeu (qui nous proposent les quêtes dans le jeu) sont disponibles. Le collectionneur d’or donne des missions de recherche de coffres. Ce sont les plus intéressantes et fun. Ce peut être une carte d’îles avec une croix dessinée dessus par exemple. Il faudra la reconnaître sur la mappemonde dans le bateau (la seule carte disponible), s’y rendre, trouver l’emplacement à l’instinct ou avec la boussole et creuser. Ou ce peut être une énigme, avec un nom d’île comme destination. Une fois sur place, la suite de l’énigme est lisible. Elle demandera de trouver un point d’intérêt (un squelette pendu par exemple) puis de faire un nombre déterminé de pas dans une direction et de creuser…
L’ordre des âmes vous confiera toujours le même type de mission : éliminer des capitaines squelettes sur telle ou telle île. Ils lâcheront des crânes maudits qu’il faudra ramener aux avant-postes pour récolter XP et or.
Enfin, l’alliance des marchands vous confiera des missions de récoltes assez ennuyeuses et chronophages. Il faudra capturer des poules ou des cochons et les vendre à un avant-poste en particulier. Si ces missions étaient réalisables en parallèle des deux autres factions, cela passerait… Hélas, un seul « voyage » est faisable à la fois, et ceux de l’alliance se terminent à la livraison finale. Pas d’optimisation possible.
Test Sea of Thieves : le bon et le mauvais pirate…
Dès le début, SoT fournit le nécessaire aux joueurs et exige qu’ils se débrouillent. Ainsi, on dispose d’une pelle, lampe, seau, longue vue… Il fait nuit ? Utilise ta lampe ou profite de celle de ton comparse… Tu crois avoir vu un bateau au loin ? La longue vue te permettra d’en avoir le cœur net. Naviguer aussi passera par un apprentissage, car on est loin d’Assassin’s Creed Black Flag. Il faudra lever l’ancre, déployer plus ou moins la voile, l’orienter avec une poulie… Et pour ce faire, vérifier le sens du vent avec le drapeau au sommet du mat, monter à la vigie pour vérifier que tout va bien.
Naviguer correctement est un défi dans les premières heures, un délice par la suite. En tout cas pour le sloop (bateau à 2 places), le galion requiert infiniment plus de coopération, de coordination et d’entrainement. Il faudra faire également attention aux chocs sur la coque : heurteZ un récif et c’est un trou assuré ! Heureusement, des planches peuvent servir de rustines salvatrices et le seau à vider la cale remplie d’eau. Ainsi, la navigation et sa gestion atteignent des degrés de crédibilité, de réalisme rarement atteints.
Test Sea of Thieves : tous égaux sous les cieux tropicaux
Les missions/voyages permettent d’amasser de l’or et des points d’expériences auprès des trois factions. Monter en niveaux auprès d’elles permet de passer des paliers débloquant des missions de plus en plus difficiles mais rémunératrices.
En dehors des niveaux de réputation des factions, point de montée de niveaux pour le personnage. Dans Sea of Thieves, du débutant au chevronné, tous les joueurs sont égaux. Les armes disponibles en magasins (pistolets, tromblons, fusils à lunette) ne sont donc que des skins sans effet supplémentaire. Pas de pistolet avec plus de munitions, pas de sniper à plus fort grossissement… Il en va de même pour les nombreux vêtements : chapeaux, gants, vestes, pantalons, bottes et accessoires. Bizarrement, pas de tatoueur à l’heure de ce test.
Pour se soigner, il faudra se gaver de bananes. Oubliez les poules, cochons, serpents croisés, ils ne peuvent pas être dégustés. On ne peut pas non plus pêcher…Étonnant, non ?
Test Sea of Thieves : l’important, c’est le rafiot, pas le ratio.
Je ne sais pas combien de joueurs sont au maximum présents sur la même phase de Sea of Thieves. Reste que croiser un autre bateau reste un événement, qui insuffle tout de suite sa dose d’adrénaline. Nous-on-t-il vu ? Pourchassons-nous ces marins d’eau douce ? A-t-on de quoi lutter ? Et si on allait furtivement voler ses coffres ?
Quand la bataille s’engage, on oublie ces considérations pour laisser parler les canons. On essaie de faire mal, d’investir le pont adverse, de voler leur cargaisons. Malheureusement, le combat à l’épée est vraiment trop simpliste. Une touche pour donner un coup, une autre pour parer, plus un coup chargé… pas très sérieux. Par contre, les armes à feu font le boulot.
Pour le moment, la mort n’est pas sanctionnée de perte d’or, il faut juste patienter quelques instants sur le vaisseau des damnés. On peut d’ailleurs y croiser les morts adverses et s’échanger des amabilités avec la roue d’emote. Après la mort, le point de réapparition est le bateau, ou s’il a coulé une île avec une nouvelle embarcation flambant neuve.
Test Sea of Thieves : un monde magnifique, mais un peu vide
Techniquement, Sea of Thieves resplendit dans sa version Xbox One X. Coloré et fluide, l’expérience de jeu est vraiment convaincante. La musique vient ponctuer efficacement les batailles navales ou affrontement terrestres… mais s’efface le reste du temps. Le jeu revêt un coté zen, avec juste le bruit des vagues, du bateau qui craque. Reposant.
Sea of Thieves est malheureusement parfois un peu vide. Où sont les dauphins qui pourraient venir s’amuser à coté du bateau. Où sont les baleines et leurs chants emplis de douce mélancolie ? Où sont les poissons volants ? Les pieuvres ? À noter que je n’ai pas encore croisé le Kraken…
Et où sont les îles volcaniques ? Les îles se ressemblent malheureusement un peu trop. Certes pas dans leurs formes, bien distinctes, mais dans leur végétation et leur faune. Espérons que Rare va injecter rapidement de la vie et de la diversité. Sur le bateau, pas de problème, on sort la vielle à roue ou l’accordéon et on entonne des chants de pirates ! Mais là encore, un peu déçu qu’il n’y ait pour égayer l’aventure que 2 instruments de musiques et que quelques mélodies vite redondantes. Vite, Rare, mettez nous d’autres éléments inutiles ! Un banjo, une flute ! Et encore plus d’air de pirates ! Car quel régal quand tout l’équipage joue tous ensemble la chevauchée des valkyries…
Si magnifique soit-il, le jeu souffre tout de même de manque de stabilité aux heures de forte affluence. Là encore (et pour l’instant), rien de dramatique pour un jeu sorti il n’y a que quelques jours…
Test Sea of Thieves : Conclusion
Avec Sea of Thieves, Rare réalise le tour de force de mettre en image le rêve de gosses de nombreux joueurs. Ce jeu se savoure tout particulièrement entre amis. On navigue, se saoule, s’échoue ou pille ensemble pendant des heures très plaisantes. Sea of Thieves manque certes de profondeur sur bien des aspects (combat à l’épée, variété des missions ou des ennemis) mais réussit sans soucis à divertir et à émerveiller. Après cet appareillage réussi, Rare doit maintenir le cap pour étoffer son expérience de jeu dans les mois à venir.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^