Avec Mario Paint Switch (et même sur Switch 2), c’est un pan entier de mon enfance qui refait surface, avec son lot de clics frénétiques, de mouches à frapper et de mélodies composées avec des aboiements de chien. Et croyez-moi, ça n’a rien d’un simple trip nostalgique : ce retour mérite votre attention, surtout si vous avez déjà passé plus de trois heures à tenter de dessiner Yoshi au pixel près avec une souris filaire qui sautait une ligne sur deux.
Un pinceau, des pixels, et des mouches…
Il faut bien l’avouer, Mario Paint n’a jamais été un jeu au sens classique du terme. Pas de boss à vaincre, pas de princesses à sauver, pas même un score à battre. Non, ici, on dessine, on colore, on anime et on compose. Et on s’éclate comme un gosse devant un paquet de feutres neufs. Dès le menu, le ton est donné : vous cliquez sur les lettres du logo, et paf ! Mario devient énorme, Yoshi surgit, des surprises à gogo. C’est simple, c’est bête, et c’est exactement ce qu’il fallait pour accrocher dès la première seconde.
La magie opère aussi dans le mode coloriage, où vous pouvez remplir des dessins prédéfinis avec des couleurs, mais aussi avec… d’autres Yoshis. Oui, vous pouvez colorier Yoshi avec des petits Yoshis. Si ça, ce n’est pas un hommage au chaos artistique qu’on adore dans les jeux Nintendo, je ne sais pas ce que c’est.
Et puis, il y a la fameuse breakroom, cette salle qui n’a strictement rien à voir avec l’artistique mais qui vous laisse taper sur des mouches autour d’une poubelle. Parce que pourquoi pas. L’ambiance y est grotesque, presque glauque, mais tellement fun. C’est le genre de bonus qui donne envie de revenir, juste pour battre son propre score de mouches éclatées.
Des tampons, des boucles et des mélodies absurdes
Là où Mario Paint dévoile tout son potentiel, c’est dans son éditeur de sprites. Pixel par pixel, vous pouvez créer vos propres tampons, jusqu’à 1500, ce qui est colossal. Et ensuite, ces créations peuvent être animées sur neuf images, puis déplacées sur des trajectoires pour leur donner vie. Pour ceux qui ont connu les débuts de l’animation sur ordi (coucou Deluxe Paint), c’est un petit miracle de retrouver cette liberté sur console, avec une interface aussi accessible.
Et que dire du mode musique ? On y retrouve 15 sons, parmi lesquels un chien, un bébé, ou encore une mouche. Oui, vous pouvez recréer le thème de Zelda avec des miaulements de chat si ça vous chante. Et c’est ça, le génie de Mario Paint : transformer l’absurde en art, ou inversement.
Sur Switch 2, l’utilisation des Joy-Con comme souris donne une nouvelle jeunesse au gameplay. Et pour les puristes, la compatibilité avec les souris USB sur la Switch classique, c’est la cerise sur le gâteau. Enfin une vraie bonne idée pour un portage rétro !
Une touche moderne dans un écrin 90’s
Le retour de Mario Paint, ce n’est pas qu’un copier-coller : la sauvegarde multiple via les points de suspension du Nintendo Switch Online, c’est exactement ce qu’on attendait en 2025. Fini les sauvegardes via un robot à pile ou les disquettes mystiques, là on sauvegarde tout, on recommence tout, sans stress.
Et le must : la bande-son originale est dispo sur Nintendo Music. Oui, les morceaux fous de Mario Paint, ces petits sons qui restent dans la tête (vous avez toudoudou-toudou en tête maintenant, avouez), sont désormais écoutables à tout moment. Autant dire que le morceau de l’écran titre peut facilement devenir votre nouvelle alarme du matin (je ne recommande pas, sauf si vous aimez vous réveiller en tapant sur des mouches imaginaires).
Mario Paint version Switch, c’est donc un hommage parfaitement dosé à un jeu culte, qui assume son côté bricolage foutraque et qui pousse plus loin que jamais la créativité vidéoludique. Que vous soyez un vétéran du pixel art sur Super Nintendo ou un novice curieux de créer votre premier gif de Mario dansant au son d’un bébé et d’un chat, vous trouverez ici de quoi vous exprimer. Et franchement, dans le monde de plus en plus normé du jeu vidéo, ça fait un bien fou.
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