Depuis quelques années, les fans de jeux vidéo ont appris à redouter un mot qui, jadis, évoquait excitation et impatience : précommande. Aujourd’hui, précommander un jeu, surtout en édition collector, c’est parfois comme tenter de choper une PS5 à Noël 2020. Instantanément en rupture. Sites qui plantent. File d’attente virtuelle façon Disneyland en plein été. Et, au bout du tunnel, un scalper vous propose la même boîte trois fois le prix. Mais une formule aussi simple qu’efficace existe pour contrer ces situations insupportables : l’Open Pre-Orders ou précommandes ouvertes. Et si certains sites comme Pix’n Love en ont fait une arme anti-frustration massive, il est grand temps que toute l’industrie spécialisée s’en inspire pour de bon.
Des précommandes ouvertes…vraiment ouvertes
L’exemple récent de Pix’n Love avec l’édition collector de Clair Obscur: Expedition 33 est éloquent. En lançant une fenêtre de précommandes longue et sans limitation de quantité, le site a offert une solution à la fois équitable et rassurante. Pas de stress, pas de minuteur angoissant à surveiller, pas de bots plus rapides que Sonic dopé au Red Bull. Chacun a pu commander tranquillement son exemplaire, en toute sérénité, comme à l’époque bénie des précommandes à l’ancienne, quand Internet n’était pas un champ de bataille.
Et ça ne s’est pas arrêté là. Plus d’un mois après, Pix’n Love a remis le couvert avec l’artbook collector du jeu, proposé en précommande avant même que la production ne commence. Une stratégie assumée, qui garantit à chaque fan de repartir avec son exemplaire et évite à l’éditeur de produire à perte ou de frustrer sa communauté. Un win-win absolu.
Le retour du respect du joueur
Car c’est bien là le fond du problème : les éditions limitées vendues en moins de 5 minutes ne récompensent pas les fans. Elles profitent aux scalpers. Ces prédateurs de l’ombre qui, armés de scripts et d’algorithmes, raflent tout et revendent à prix d’or sur les sites de revente. Dans ce contexte, les sites comme Pix’n Love redonnent le pouvoir au joueur, à celui qui suit la scène indé, qui lit les interviews de développeurs, qui a backé des projets sur Kickstarter ou simplement qui veut faire vivre ce pan de l’industrie avec passion.
Quand on pense aux grandes heures de l’import, aux jaquettes japonaises commandées sur Play-Asia, aux jeux traduits à la main dans sa chambre façon Shenmue ou Suikoden, on comprend que cette relation joueur/éditeur repose sur la confiance. Et les systèmes de précommandes ouvertes l’incarnent à merveille. Vous avez un mois ? Deux mois ? Parfait. Vous avez le temps de vous organiser, de découvrir le projet, de décider avec calme. Et non sous la menace du FOMO imposé par une minuterie sadique.
Un collector reste un collector…surtout en précommandes ouvertes
Et qu’on ne vienne surtout pas dire que ce système de précommandes ouvertes enlève le charme du collector. Bien au contraire. Car l’unicité, la vraie, celle qui donne de la valeur à un objet, ne repose pas sur la rareté artificielle ou la spéculation sauvage, mais sur l’instant précis où il a été possible de l’acquérir. Quand Pix’n Love ouvre les vannes pour un mois ou deux, c’est un créneau unique, un rendez-vous ponctuel dans l’année, comme une lune rouge dans Zelda Breath of the Wild : vous le vivez, ou vous le ratez.
Et si vous l’avez vécu, vous avez un objet unique, souvent numéroté, que personne d’autre ne pourra obtenir ensuite, puisque la production est arrêtée une bonne fois pour toutes (sur ce point il ne faut pas plusieurs vagues donc). Ce n’est pas moins collector. C’est plus juste, plus honnête. Et franchement ? Ça a dix fois plus de gueule qu’un tirage limité à 3000 exemplaires écoulés en deux minutes dont la moitié traîne ensuite à 300 euros sur eBay.
Précommandes ouvertes : une fidélisation intelligente et durable
À l’heure où le jeu vidéo est de plus en plus fragmenté, entre AAA qui coûtent une blinde à produire, indés géniaux noyés dans la masse et grosses sorties qui débarquent avec des patchs de 60 Go, les sites spécialisés doivent cultiver leur communauté comme on cultive un potager dans Stardew Valley. Avec soin, écoute et patience.
Les précommandes ouvertes ne sont pas juste un choix logistique malin. Elles sont un acte militant dans ce qu’elles défendent : l’équité, la transparence, le respect des fans. Et à terme, c’est aussi un outil puissant de fidélisation. Car celui qui a pu acheter son artbook collector sans galérer reviendra. Il parlera du site à ses potes. Il soutiendra le prochain projet. Et il gardera ce lien affectif qui fait toute la différence dans un univers où l’abondance de choix n’a jamais été aussi grande. Tout le monde est gagnant.
Alors oui, l’Open Pre-Orders est peut-être le sort magique ultime pour contrer les scalpers et faire revenir une bonne fois pour toutes un peu de bon sens dans le monde du jeu vidéo physique.
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