S’il est bien une des tendance les plus prononcées actuellement dans l’univers vidéoludique, c’est celle des Remaster Jeu video. Alors qu’une partie de la frange des gamers s’indigne devant un phénomène qui ne fait que s’amplifier, dénonçant une technique consumériste pure des éditeurs et un manque de prise de risque de leur part, je pense qu’il est nécessaire de distinguer les tenants et aboutissants d’une telle pratique.
Vous aurez bien perçu le cynisme récurrent de ma plume et ma tendance à voir toujours les choses d’un angle acerbe, il n’empêche que je ne suivrai que difficilement les détracteurs de cette mode du Remaster jeu vidéo. Non pas que leur propos est dénué d’intérêt, mais simplement qu’il est à nuancer concernant ce phénomène.
Alors certes, une abondance de titres semblant désuets nous sont resservis dans notre cher et tendre paysage audiovisuel sous le qualificatif de Remaster, et cela est d’autant plus visible chez certains éditeurs qui semblent avoir trouvé le bon filon pour augmenter leur Chiffre d’affaire. Nintendo notamment en figure de proue, qui nous sert depuis quelques temps ses hits passés Wii U sur son égérie Switch. Et là effectivement crier au scandale ne paraît illogique tant l’approche s’apparenterait à resservir une soupe réchauffée, agrémentée de quelques croutons pour essayer de masquer le camouflet servi à nos écrans. Mais s’arrêter à cette réflexion reste trop superficiel.
N’est-il pas finalement plus important de pouvoir enrichir notre culture vidéoludique de titres à côtés desquels nous serions passés uniquement du fait d’une réalité économique à un instant T ? Dans mon cas je trouve finalement la démarche noble, car bon nombre de possesseurs de Nintendo Switch n’ont pu goûter à certains petits bijoux de la Wii U, et pourront ainsi en profiter (et souvent à un prix concurrentiel).
N’oublions pas que le phénomène de Remaster est avant tout là pour ça, palier à une contrainte technique ou économique afin de nous permettre de vivre -ou revivre- une aventure dans les meilleures conditions. C’est d’ailleurs déjà le cas depuis des décennies au cinéma, qui nous ressort ponctuellement des films canoniques dont nous n’aurions jamais eu accès si cette démarche de mise à niveau n’avait pas été entreprise.
Qui aujourd’hui peut se plaindre de revoir un grand classique en VOD, de surcroit magnifié en 4K remasterisé 16/9, qui lui aurait été inaccessible par le passé ? Je pense notamment à Terminator 2 que j’ai revu il y a peu dans sa version remasterisée, aggrémenté d’un aspect visuel magnifié et de scènes coupées renforçant la narration et l’immersion du spectateur. Un film que j’ai redécouvert alors que j’ai du le visionner une bonne cinquantaine de fois plus jeune. Et c’est là un véritable tour de force.
Une analogie qui est tout à fait possible dans le jeu vidéo, avec notamment des titres comme Shadow of The Colossus, un des plus grand jeu auquel j’ai pu jouer, et qui est désormais disponible dans une version débarrassée de tous ses défauts. Ces mêmes défauts qui pouvaient être rédhibitoires pour une partie des joueurs de l’époque, n’acceptant pas de les occulter pour ressentir et éprouver la substantifique moelle de ce chef d’oeuvre. C’est désormais chose réparée, et qui s’en plaindra ?
Pouvoir ainsi faire profiter un maximum de personne de ce qui constitue une culture média à part entière ne doit pas être entravé d’habituels soulèvements anti-consuméristo-capitalistes, mais il faut surtout voir ce phénomène de Remaster comme une opportunité d’enrichir la culture vidéoludique des plus jeunes et plus curieux.
Tout dépend évidemment de la qualité du travail fourni par les éditeurs me direz-vous (car bricoler un vulgaire filtre HD est absolument insuffisant pour qualifier un titre de Remaster), mais lorsque le travail est fait avec passion et une volonté de transmission, c’est le jeu vidéo en général qui en ressort grandi.
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