Après avoir parcouru de long en large le vaste univers de Dark Souls 3, voici donc notre avis définitif avec le test désormais complet du jeu. Oui Dark Souls 3 est l’un des jeux de l’année 2016 et oui il vient clore une saga exceptionnelle de la plus belle des manières.
La fusion parfaite entre Bloodborne et Dark Souls 1
Ce qui saute aux yeux au démarrage de Dark Souls 3, c’est cette sensation instantanée d’avoir entre les mains le résultat d’un développement minutieux. On ne joue même pas depuis 5 minutes que l’on se rend compte du travail accompli pour vous projeter corps et âme dans l’univers sombre et terrifiant de ce troisième volet.
Empruntant le dynamisme de Bloodborne avec le feeling des anciens Dark Souls (et notamment de Dark Souls 1), Dark Souls 3 est la fusion parfaite de ce que From Software a fait de mieux à ce jour. Un peu comme si le studio avait écouté et entendu toutes les requêtes des fans en termes de critiques par rapport à Dark Souls 2 et Bloodborne et s’était retroussé les manches pour peindre un ultime tableau avec les couleurs fournies par les joueurs. Car des nouveautés et des améliorations, Dark Souls 3 en a à tous les niveaux.
Exit tout d’abord le système d’humanité qui vous permettait de passer de l’état de carcasse à celui d’humain. Désormais vous devrez trouver des braises afin de vous « embraser » et de retrouver votre barre de vie complète. Peu contraignant au départ, le manque de « braises » deviendra rapidement problématique si vous trépassez souvent, vous rendant la tâche vraiment compliquée notamment face à certains boss.
Voilà qui devrait répondre à la question « est-ce que Dark Souls 3 est le plus dur des opus ? ». Je dirais oui et non. Non dans la mesure où le début d’un Dark Souls 2 Scholar of The First Sin reste ce qui se fait « de pire ». Oui dans la mesure où la difficulté est « mieux répartie » tout au long de l’aventure et où le nombre de morts comptabilisées devrait correspondre à ce que vous avez connu jusqu’ici sur la saga.
Un gameplay (encore) amélioré
Autre différence marquante avec Dark Souls 2 ou encore Bloodborne : le système de compétence. Chaque arme dispose ainsi (sur simple maintient de la touche L2) d’une attaque spéciale avec R1 ou R2.
Le résultat est souvent dévastateur et permet par exemple de déstabiliser un adversaire trop agrippé à son bouclier. Pour recharger votre barre de « capacité » présente au dessus de votre barre d’endurance, vous devrez également utiliser des fioles d’Estus Cendrées. Il est possible, selon votre style de jeu, de répartir chez le forgeron votre nombre de fioles d’Estus (3 fioles d’Estus classiques pour la santé et 2 fioles d’Estus Cendrées pour les capacités par exemple).
Une interface peaufinée
Celui-ci s’occupera également d’améliorer l’efficacité de vos fioles ou de vos armes mais fera l’impasse sur vos armures qui ne bénéficient plus d’un système de niveau. Une toute petite déception très vite oubliée devant la qualité des tenues que vous trouverez dans le jeu, croyez-moi. Une mention particulière également pour l’inventaire qui a aussi été retravaillé et vous permet d’accéder plus rapidement à vos différents objets et même de les changer en temps réel sans pour autant être gêné par l’interface.
Ceux qui ont connu cette douleur de « changement d’arme à l’aveugle » dans la série des Souls comprendront. Par ailleurs, le système de serments s’effectue lui aussi désormais à partir de l’inventaire, un peu à l’image des gemmes de Bloodborne que vous pouvez attribuer. Fini les aller-retours longs et fastidieux pour rompre votre serment, tout se gère désormais depuis l’interface même si vous devrez trouver tout d’abord les objets vous permettant de rejoindre une guilde.
Voilà donc pour les grandes nouveautés qui changent et dynamisent grandement le gameplay. Il est temps de faire monter la température de ce test en abordant l’aspect visuel de Dark Souls 3. Car côté graphismes, inutile de tourner autour du pot : ça déglingue la rétine. Le niveau de détail est monstrueux, la profondeur de champ importante et le travail artistique en parfait adéquation avec l’univers et le gameplay du soft. #DarkSouls3bientotaulouvre
Un travail de level-design hors norme
From Software a la réputation d’avoir proposé avec sa série Demon’s Souls et Dark Souls quelques-uns des paysages vidéo-ludiques les plus fous en termes de level-design. Autrement dit, ce qui se trouvait dans Demon’s Soul, Dark Souls et Bloodborne plaçait déjà la barre très haut au point de se demander comment le studio nippon allait trouver l’inspiration pour un troisième épisode.
Et bien un peu à l’image d’un Renaud Lavillenie (succès débloqué : placer un nom d’athlète français dans un test de jeu RPG) qui bat le record du monde de saut à la perche, Dark Souls 3 bat son propre record de level-design maîtrisé de bout en bout. Ahurissant.
Des paysages envoûteurs au bestiaire en passant par les armes, les armures, les personnages, tout, et je dis bien absolument tout est réussi. Un travail artistique hors norme profitant de la puissance de la Playstation 4 et qui sonne comme un vibrant hommage à la série des Souls. Jamais autant de décors n’avaient été travaillés et pensés pour permettre au joueur de s’identifier à certains lieux, de les analyser longuement afin d’en déceler les différents pièges et les différents raccourcis.
Une patte artistique dantesque
Oubliez les mondes séparés de Dark Souls 2, l’univers de Dark Souls 3 est bien plus cohérent, bien plus travaillé. Le niveau de détail atteint frôle parfois l’indécence artistique avec une certaine gêne éprouvée avec certaines productions à gros budgets. Comme quoi tout n’est pas seulement dans une question de polygones ou de 1080 p / 60 Fps. Dark Souls 3 se contemple à la manière d’un tableau interactif sur lequel vous avez le pouvoir d’interagir et d’aller presque partout où bon vous semble (à vos risques et périls, vous êtes prévenus).
Ce troisième volet résonne donc comme l’expression du potentiel artistique phénoménal de From Software que l’on a pu déceler il y a quelques années avec Demon’s Souls et entrevu avec Bloodborne. Difficile alors d’imaginer mieux sur la série et on comprend pourquoi Hidetaka Miyazaki, son créateur, a décidé de conclure la saga. C’est comme si vous vouliez une suite au Seigneur des Anneaux, Le Retour du Roi. Une fois que vous avez atteint ce niveau de perfection, inutile de franchir cette barrière qui ne nous emmènerait uniquement vers quelque chose de décevant ou de répétitif, déjà-vu. À moins d’exploiter la licence Bloodborne afin d’en faire une trilogie à part entière, la licence Dark Souls doit reposer en paix, par pitié. Surtout après cet hymne au jeu vidéo.
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Dark Souls 3 : Un hymne au jeu vidéo
Si la formule Dark Souls fonctionne toujours aussi bien , c’est parce qu’elle reste cohérente avec ses éléments phares : son univers, son gameplay, sa difficulté. Le jeu vous invite à prendre votre courage à deux mains pour traverser certains lieux, affronter certains ennemis capables de vous décimer en quelques coups. Et que dire de certains boss tout simplement traumatisants et imposants le respect.
Je n’imagine même pas le nombre d’heures qu’il aura fallu aux développeurs de From Software pour travailler sur le gameplay, toutes ces petites animations supplémentaires, toutes les nouvelles subtilités des ennemis encore plus intelligents et tous ces pièges assez fourbes.
À l’heure où je rédige ce test, il y a tout de même quelques petits soucis d’ordre technique à relever comme certaines saccades (légères) ou encore les écrans de fumés au feu du sanctuaire masquant le chargement d’une zone (durant une dizaine de secondes environ). Rien de bien grave mais même si le jeu s’approche de la perfection, il ne parvient pas à l’atteindre et nous rappelle quelque part que des êtres humains ont conçu cet hymne au jeu vidéo.
Nous aurons tous une manière d’aborder Dark Souls 3 grâce aux différentes classes disponibles : magicien, chevalier, voleur, pyromancien, assassin, mendiant… Nous aurons tous une manière de vivre l’aventure différente en empruntant parfois différents chemins et en utilisant (souvent) différentes armes, en tombant dans les mêmes pièges, en trépassant devant les mêmes ennemis.
Vous allez Dark Souls
Nous aurons tous des manières de réagir différentes, du joueur prudent scrutant et analysant chaque élément du décors au joueur intrépide n’hésitant pas à foncer dans le tas (coucou Makhossa). Et pourtant, nous, les joueurs, seront tous sur le même pied d’égalité pour aller au bout de l’expérience Dark Souls 3. Pas de niveau de difficulté, pas de solution incluse dans le jeu, pas de logique pour permettre au joueur de progresser plus facilement afin d’admirer les magnifiques boss du jeu.
Tout est pensé pour vous tuer, pour vous ralentir, pour vous éprouver, pour vous tester et voir si vous êtes « dignes » d’accéder au générique de fin. Et un générique de fin à atteindre en solo, j’entends par là, sans aucune aide de PNJ ou de joueurs sur le live. Vous allez errer, vous allez vous perdre, vous allez mourir, vous allez vaincre, vous allez exulter, vous allez pleurer…
Sans aucune surprise, Dark Souls 3 s’affirme comme un sérieux concurrent au titre de jeu de l’année sur PS4 et Xbox One. Bien loin des normes vidéo-ludiques ayant pour but de viser le maximum de joueurs en proposant plusieurs niveaux de difficultés et des solutions intégrées, Dark Souls 3 regroupe l’aspect de base du jeu vidéo pour le sublimer avec ce qui se fait de mieux en 2016. On retiendra et on parlera encore de la trilogie Dark Souls à l’avenir tant la baffe est monstrueuse et laissera sa marque dans l’univers du jeu vidéo, et une cicatrice sur nos pouces.
Hey OneLove,
Merci pour le retour 🙂 Et oui clairement, c’est un jeu à faire. Une expérience de fou furieux.
En ce moment je suis sur Nioh sur lequel je vais rédiger un test et il a du très bon aussi ce jeu (surtout si on aime l’ambiance samouraï / japon féodal).
É-N-O-R-M-I-S-S-I-M-E
Ça donne envie, on sent le respect, l’amour et la passion là…
Game of the year, un jour tu seras mienne 😀
Thanks Choco !.