Test PES 2018 : verdict sur le multijoueur (local et online)

Suite du test de PES 2018 qui se compose cette année en deux parties. Cela fait maintenant une semaine que le jeu en réseau de PES est disponible. Que vaut l’expérience multijoueur de PES en local ou en ligne ? Voici mon verdict après de nombreuses heures passées dessus.

Test PES 2018 online : un autre jeu en multijoueur

Le masque tombe, nous sommes vendus à EA, la preuve irréfutable du grand complot.

La semaine dernière je vous faisais part de ma déception du mode solo de PES 2018 qui décidemment n’est pas prêt de me réconcilier avec le jeu un joueur. MasterLeague et BAL bien fades, manque d’immersion autour du terrain, menus dégueulasses et temps de chargements à n’en plus finir, tout ça pour jouer contre une IA limitée et nous obligeant à jouer de manière particulièrement stéréotypée, sans faire appel au moindre sens tactique.

Est-ce que cette négligeance du mode solo aura au moins permis à Konami de se mettre à jour sur son jeu en ligne ? Et bien oui et non.

Oui parce que pour la première fois depuis je ne sais plus combien de temps, tout s’est très bien passé lors du lancement du jeu en ligne, du moins sur consoles. Connexions stables, adversaires que l’on trouve assez rapidement que cela soit en 1 vs 1 ou 3 vs 3, bref cette année, le online m’a agréablement surpris de part sa progression. Si l’an passé, l’expérience fut clairement catastrophique, cette fois-ci, le jeu est enfin jouable Day One sans énième soucis ridicule venant tout ruiner. Et rien que pour ça, je dis +1.

Cependant, il n’y a pas non plus de quoi s’enflammer. Car si les connexions en coop ou en solo semblent bien plus stables que l’année dernière, d’autres problèmes perdurent mais j’y reviendrais plus bas. Avant ça, je tiens d’abord à vous parler du mode coopération de PES 2018 qui constitue pour moi la plus grande satisfaction de ce PES 2018.

Test PES 2018 Online : la magie de la coopération 3 vs 3…

Remarquez en arrière plan, même le stadier veut être sur le selfie sur la célébration de but.

Après avoir pris en compte l’an passé une pétition demandant un mode 2 VS 2 et après avoir échangé avec monsieur Hosoda, Konami allait clairement proposé avec ce PES 2018 un jeu axé sur la coopération. Si la demande initiale était d’avoir tout simplement un 2 VS 2 classé, les équipes de Konami sont allées plus loin en intégrant un véritable mode coopération dans lequel chaque joueur peut « monter en niveau » selon ses performances sur le terrain.

Ici, il n’est donc pas seulement question d’enchaîner des matchs en 2 vs 2 pour simplement monter de division,  il faudra également être régulier dans vos performances en jouant collectif, en réalisant les bonnes courses offensives et en vous plaçant bien défensivement. Une idée novatrice qui fait franchement du bien et vous obligera à penser collectif lors de vos matchs en coopération. C’est dans ce mode que toutes les nouveautés de PES 2018 ressurgissent, que cela soit au niveau des animations, des petits gestes techniques qui transpirent le foot ou encore des mouvements tactiques donnant lieu à des actions magnifiques. Le tout est accompagné par une physique de balle réaliste à souhait et surtout un tempo bien plus « humains » et donc proche du véritable football comparé à l’expérience face à l’IA.

À la fin des rencontres en coopération, vous montrez de niveau et des styles de jeu vous seront attribués.

…malheureusement, la traduction française = kamoulox

Oeuvrer pour le bien de l’équipe en attribuant des niveaux aux différents joueurs, voilà qui devrait faire du bien même si certains joueurs n’ont semble-t-il toujours pas compris le concept.

La faute à une traduction française absolument désastreuse (Pieds collants #forever) mais surtout à l’absence totale d’explication sur la façon dont sont attribués les différents points lors des matchs. Une fois de plus, nous nous retrouvons avec une version « développeur » dans laquelle il faudra donc deviner que tous vos faits et gestes sur le terrain ont une importance.

Un véritable gâchis quand on compte tous les temps de chargement pendant lesquels un écran noir apparaît et durant lesquels il aurait été judicieux d’intégrer des tutos vidéos ou des petites sessions de mini jeux tournant autour de ce nouveau mode. Ce manque d’explication peut encore être « pardonné » aux développeurs qui ont réalisé à un gros travail sur ce PES 2018. En revanche, l’absence totale d’indication pour pouvoir réussir à lancer un 3 VS 3 ou un 2 VS 2 la première fois relève limite de la faute faute professionnelle.

…si l’on arrive à trouver comment faire

Donc voilà, j’ai envoyé la demande pour rejoindre le Choco Clan Vendu à EA. Derrière, aucune information, rien, nada. Le néant.

Ka Ka Ka KA Kamouuulox. Comment je fais pour SUIVRE d’autres utilisateurs ? Et bien il faut deviner, tout simplement.

Le principal soucis de ce PES 2018 se situe au niveau de la navigation, des menus et de tous ces temps de chargement. Cependant, on peut fermer les yeux et ne les ouvrir qu’une fois sur le terrain pour prendre du plaisir derrière sa console. Certains pardonneront ainsi toute cette finition lamentable, cette copie rédigée avec le cul malgré un véritable fond. En revanche, je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que trouver comment lancer un 3 VS 3 ou 2 VS 2 dans le jeu relève plus d’une énigme du père Fouras dans Fort Boyard que d’une banale routine.

Si vous n’avez toujours pas trouvé comment faire au moment de lire ces lignes (je vous rassure, on y arrive au bout de quelques minutes en essayant un peu tout et n’importe quoi), voici la démarche à suivre :

1. Rendez-vous dans le menu Clan et créez votre Clan. Tant que vous n’aurez pas de Clan, vous n’aurez pas la possibilité de lancer un match en coopération avec vos amis. Seuls les matchs « Amicaux » vous permettent de jouer directement avec des inconnus dans votre équipe.
2. Une fois votre Clan créez, demandez à vos amis d’effectuer une recherche dans le moteur de recherche de clans situé dans le menu « Clan ». Une fois qu’ils auront trouvé votre Clan, dites leur de vous envoyer une demande pour le rejoindre.
3. Retournez dans le menu Clan puis repérez la petite notification dans « Demande reçues ». Entrez dans Demande reçue puis acceptez les demandes et allez dans le menu « Matchs de Clan ».
4. Une fois dans le menu « Match de Clan », choisissez votre équipe dans « Utilisateurs » (WTF la traduction). Une fois votre équipe sélectionnée, créez la salle mais attention…Définissez un mot de passe que vous communiquerez à vos amis afin qu’ils vous rejoignent avant d’autres joueurs Lambda qui pourraient prendre leur place.
5. Une fois le mot de passe bien reçu par vos amis, envoyez les invitations. Vos amis n’auront plus qu’à vous rejoindre, entrer le mot de passe et magie, vous voilà enfin réunis pour jouer dans le même Clan et la même équipe.

Ceci mes amis, c’est la bêtise de Konami dans toute sa splendeur. Mais au niveau au dessus du génie. Là c’est l’espace, Stargate SG-1, Stargate Atlantis, Au delà du Réel, l’aventure continue, les Animaniacs.

Et ceci est l’une des raisons (stupides) pour laquelle certains n’arriveront pas à accrocher à PES. Surtout quand on sait que tous les menus et popin expliquant ces manipulations sont absolument immondes, mal traduites et accompagnées d’au moins 11 secondes de temps de chargement (11 secondes pour rentrer et …11 secondes pour ressortir).

Alors je me suis amusé à faire un petit calcul. Si un joueur de PES joue tous les jours au jeu (en solo ou en multi) , il passera environ 9h cette année derrière sa console et un écran noir distillant des Conseils de Jeu ou affichant des mentions comme « Données Modifiées Chargées » « Test Serveur… ».

De ce côté là, j’ai pu échanger avec Durandil (que je remercie encore pour tout le travail qu’il a pu faire autour des patchs cette année, son site par ici si vous voulez toutes les vraies équipes dans PES 2018) et ce dernier m’a bien confirmé que la navigation dans les menus n’était absolument pas optimisée avec un bordel sans nom au niveau du code. Clairement, nous joueons donc plus que jamais à une version développeur du jeu en réseau. Et sur laquelle on nous a d’ailleurs, une nouvelle fois promis quelque chose qui n’est finalement pas disponible dans la version « finale ».

Test PES 2018 Online : la carrote du mode Random et du 2 VS 2

L’absence d’un vrai mode 2 vs 2 sans IA venant pourrir la partie est aussi une déception. Une fois de plus, quelque chose de pourtant simple à mettre en place est absent et vient gâcher l’expérience de jeu.

Que cela soit dans les échanges que j’ai pu avoir avec Adam Bhatti ou dans la communication globale de Konami, le mode Random PES League et 2 VS 2 (PES League ou en réseau classé) ne sont finalement pas de la partie dans PES 2018. La faute à un calendrier trop serré. Une nouvelle fois.

Si pour le 2 VS 2 il est toutefois quand même possible de tomber avec un peu de chance contre uniquement 2 joueurs et non 3 joueurs (ou 1 joueur avec 2 IA, à ce sujet, faites un simple FILTRE pour permettre aux joueurs de chercher uniquement ce qu’ils souhaitent…) , il est malheureusement impossible de jouer au mode Random en réseau…

Un véritable gâchis quand on sait qu’en multijoueur local, ce mode pimente vraiment toutes les parties entre potes. Apparemment, les équipes de développement ne seraient pas contre l’intégration d’un patch permettant de jouer au mode Random en réseau. Mais de ce côté là, je pense qu’on pourra attendre cette mise à jour comme nous avions attendu l’an passé une mise à jour pour le mode 2 VS 2 qui n’est finalement jamais arrivé et s’est transformé en cours de route en 3 vs 3 pour PES 2018.

My Club passe en coop désormais. C’est plus drôle à plusieurs, mais encore faut-il se coltiner tous les menus insupportables et temps de chargement à n’en plus finir…

Donc oui, aussi génial soit le gameplay (avec lequel je me régale vraiment sur le terrain), cela ne m’éfface pas pour autant la mémoire sur les promesses initiales autour de ce PES 2018. Et ce n’est pas l’intégration en speed du mode MyClub dans la coopération (rendant quand même ce mode de jeu un peu plus intéressant mais toujours aussi faible / poussif sur la gestion, les temps de chargement, bref, tout ce qui a été évoqué plus haut), qui réussira à me faire avaler la pilule sans broncher un minimum.

Quand vous prenez tous ces éléments (traductions à la rue, navigation de la préhistoire, incompréhension totale du mode coop et surtout des temps de chargement scandaleux et à toutes les sauces), PES 2018 ne peut être un jeu grandiose et ce malgré son gameplay qui reste ce qui s’est fait de mieux à ce jour en termes de jeux de foot.

Test PES 2018 online : HEUREUSEMENT que le Gameplay est là

Le gameplay multijoueur (local ou online) de PES vient à la rescousse de tous les défauts de PES.

Je parlerai ici uniquement du gameplay en multijoueur local ou en réseau. Cette année, PES est la simulation de référence sur le terrain, que cela soit en FUTO ou en FUMA, il n’y a absolument aucun débat possible là dessus. Et si je vous confie tout cela, c’est que j’ai pu m’essayer longuement sur la version finale de FIFA 18 sur laquelle je reviendrais la semaine prochaine dans un test complet également.

Cette année, PES joue tout seul dans la catégorie simulation. Que cela soit sur la physique de balle avec ses rebonds et ses trajectoires, ses animations, son Player ID, ses tactiques, ses situations de jeu offensive et défensive, PES n’a pas d’adversaire à l’heure actuelle.

La physique de balle de PES 2018 enterre celle de la concurrence. Tout simplement.

En multijoueur, le titre de Konami offre aux joueurs une bataille sur toutes les parties du terrain : de la relance des défenseurs centraux en passant par les milieux récupérateurs, relayeurs et les attaquants / ailiers, il faudra batailler, couper les trajectoires, protéger son ballon, temporiser, gérer les appels de ses coéquipiers et bien entendu dribbler.

Dans ce PES 2018, les dribbles mais également la passe manuelle ont une grande importance. Ne pas rester sur cette foutue touche R1 (sprint) enfoncée tout le match est absolument capital si vous voulez maîtriser du mieux possible votre match. La vigilance est de tous les intants, sur tous les contrôles, les passes (en assistance de niveau 1) et cela se ressent surtout avec les petites équipes.

S’appliquer sur ses passes et varier son rythme de jeu pour mieux créer les espaces pour la circulation du ballon. Une des clefs de ce PES 2018.

Et que dire des animations qui sont vraiment réussies à tous les niveaux. Il faut vraiment passer par le mode ralenti pour se rendre des gros progrès de PES 2018 dans ce domaine.

Mais là où PES 2018 fait fort, c’est même si certaines équipes cheatées jouent avec une assistance à la passe élevée, le jeu offre encore des armes aux joueurs pour faire face aux différents styles de jeu agaçants (passes longues, jeu rapide à ras terre…) . Je parle uniquement ici de matchs en assistance niveau 1 vs niveau 1, à voir donc pour les matchs vs assistances niveau 2 et 3.

Tout est une question d’anticipation, de lecture de jeu et surtout de tactiques à déclencher et de joueurs à marquer. Rajoutez à cela la possibilité de contrôler manuellement votre gardien dans les situations les plus périlleuses, et vous aurez un jeu de foot qui même si il n’est pas parfait et sur lequel j’aurai préféré voir moins d’assistance à la passe, récompense la plupart du temps le meilleur joueur sur le terrain.

Et tous ces petits gestes qui transpirent le football…Sur PS4 Pro, le jeu est également plus fin que sur PS4 standard.

Si vous êtes meilleurs que votre adversaire, vous devrez donc remporter vos matchs…à condition de concrétiser vos actions où là aussi, les buts ne seront pas une affaire de routine. Timing, placement, Super Cancel, il faut user de tout pour se battre jusqu’à la dernière seconde sur la pelouse. J’avais pu lire pendant mes phases de test que les centres têtes étaient cheatés. Face à l’IA peut être, mais je peux vous garantir qu’en réseau, si vous défendez en amont en fermant les courses adverses dans les couloirs, votre adversaire sera naturellement pousser dans l’axe pour tenter de passer. Vous limiterez ainsi le nombre de centres par matchs et donc d’eventuels buts liés à ce types d’action.

Toutes ces situations de jeu (avec leurs solutions tactiques) ne sont malheureusement pas évidentes car non expliquées…Une nouvelle fois, la réalité d’un travail inachevé refait surface pour pénaliser un gameplay aux petits oignons.

Konami ne sait pas vendre son jeu, ni le mettre en avant dans ses menus, sa navigation, son ergonomie et sa façon d’introduire ce qui est pourtant, le meilleur gameplay d’un jeu football. Ever.

J’espère que l’année prochaine sera définitivement la bonne pour mettre absolument tout le monde d’accord.