Ratchet et Clank (Test PS4) : le retour d’un genre

Et un reboot de plus. La génération PS4 enchaîne les «Remastered» et «les remises au goût du jour» à un rythme effréné à cause principalement d’un manque d’audace des studios (un peu) et des éditeurs (beaucoup). Seulement, avec ce retour aux sources pour Ratchet et Clank, Insomniac Games pourrait bien avoir relancé sa série de la plus belle des manières. Sceptiques ? Voyons ça de plus près !

Un Projet Trans-média

Ratchet, le Lombax aventurier.

La série Ratchet et Clank a fait les beaux jours de la PS2 avec sa formule « Aventure-Plateforme » et son humour bien senti. Après un passage sur PS3 et Vita un peu plus difficile, la licence se devait de faire un retour marquant pour à la fois contenter les puristes et attirer un nouveau public.

Le studio a donc fait un choix plutôt original : faire un film d’animation retraçant les péripéties du premier épisode (sorti le 13 Avril au cinéma) tout en développant un jeu inspiré du film. Vous suivez ? En clair, la méthode peut paraître insolite mais au bout du compte, elle paye. Ne pas se contenter de copier l’oeuvre de base, y ajouter de nouveaux ingrédients tout en respectant le matériel d’origine, la vision du studio est la bonne pour toucher le plus large public.

Une histoire bien connue mais …

Shoot en ville, vaisseau en péril.

Résumons rapidement l’histoire : le méchant président Drek veut détruire des planètes afin d’en fabriquer une pour son peuple (les Blargs), grâce à son armée de robots. Hors, un de ces derniers (Clank) révèle un dysfonctionnement qui lui permet d’avoir une conscience et donc de déduire que le père Drek, et bien il n’est pas très très gentil. Il s’échappe de l’usine de robots et rencontre son acolyte pour le reste de l’aventure. Vous l’avez deviné, Ratchet le lombax (une sorte de petit félin humanoïde), mécanicien de son état. Il rêve d’aventure et s’embarque donc dans un périple sur plusieurs planètes où nos deux compères rencontreront une galerie de personnages déjantés, notamment le Capitaine Qwarck, une sorte de super héros complètement mégalo.

Le scénario est convenu mais relativement efficace grâce à un humour omniprésent. Seul bémol pour les habitués, quelques incohérences par rapport à l’histoire originelle avec notamment la découverte de certains peuples normalement rencontrés dans les épisodes suivants (mais rien de grave). L’histoire a été légèrement revue avec de nouveaux personnages, de nouveaux lieux, mais les grandes lignes sont conservées.

Le retour d’un genre

Des personnages loufoques mais attachants.

Pas de suspense, les gars de chez Insomniac Games sont des pros dans leur domaine. La jouabilité est aux petits oignons, les mécaniques du genre sont intactes : exploration, achat, upgrade d’arme, combat, course d’Hoverboard, shoot aérien, une diversité bien rafraîchissante qui renouvelle l’intérêt. La gestion de la caméra est par ailleurs un modèle du genre pour un jeu d’action aventure.

Notre duo peut piocher dans un arsenal généreux en armes exotiques pour contrer robots et autres animaux belliqueux. Du classique avec le Gant à bombes ou le Pyrolanceur, de l’original avec le Groovitron (boule à facette, oblige les ennemis à danser, même les boss) ou le Pixeliseur HD (Transforme les ennemies en pixel basse définition). La liste est particulièrement jouissive à utiliser, et le tout, sur 5 niveaux d’évolution.

Bien entendu il faudra compter sur les habituelles cartes à collecter, boutons d’or à récupérer pour accéder à des bonus bienvenus : des boulons (la monnaie du jeu), du Raritarium (nécessaire pour l’upgrade des armes) ou encore des cheats codes. La durée de vie est donc tout à fait honorable avec une quinzaine d’heure, un mode défis à débloquer, une galerie et toujours plus de bonus.

Une beauté sans nom

Non ce n’est pas moche, c’est le résultat de mon Pixeliseur HD.

Pour être clair, les graphismes de ce Rachet & Clank PS4 sont divins. Ce n’est pas difficile, on a pour la première fois l’impression de jouer à un film Pixar. Une des rares claques visuelles, avec The Order 1886 et le futur Uncharted. Les différentes planètes sont sublimes avec des environnements totalement différents qui vont de la ville au désert en passant par la neige et les séquences aquatiques. Les reflets métalliques, le rendu des lumières ainsi que la gestion des particules impressionnent. Tous les PNJ sont animés de façon crédible tout en restant dans un thème très cartoon. Et bien entendu sans aucun ralentissement et en 30 fps constant.

Parlons un peu du doublage qui a fait couler beaucoup d’encre. Le film a fait appel à des youtubers de la scène française pour les voix des personnages et franchement on pouvait craindre que le jeu empreinte cette même voix. Rassurez-vous il n’en est rien puisque de vrais acteurs, les originaux d’ailleurs, font partie de l’aventure.

Les cinématiques sont en partie reprises du film d’animation en salle (avec les doubleurs d’origine, ouf) pour une cohérence entre les deux supports, même si c’est au détriment du jeu puisque l’on a l’impression que des séquences manquent. Pour profiter du background complet, il faudrait donc voir le film puis jouer au jeu en suivant. Malin le lynx.

Alors, on danse ?

Et clank ne rouille même pas sous l’eau.

Ce Ratchet & Clank remplit son objectif : réunir les anciens et les nouveaux joueurs sans pour autant en abandonner en cours de route. Une aventure riche, des graphismes sensationnels, un arsenal varié…que demander de plus. Un prix attractif ? Pas de problème, environ 40 euros. Une aventure familiale pour tout le monde mais surtout un jeu vidéo pour les enfants…et les grands enfants.