Dragon’s Dogma 2 souffle constamment le chaud et le froid. Son système de pion et sa volonté de récompenser la curiosité forcent l’admiration. Ses combats dynamiques et épiques contre des monstres immenses en font aussi une aventure mémorable. Cependant, il est possible de relever tous ces aspects et de trouver des critiques, voire même des obstacles susceptibles de gâcher réellement la fête.. Ainsi, Dragon’s Dogma revêt une exigence et des contraintes parfois incompréhensibles en 2024 et qui ne conviendront pas à tout le monde. Mais pour peu que l’on se prenne au jeu et que l’on dispose du temps nécessaire pour le savourer, son aventure marquera les esprits tout comme le premier opus en son temps. (Test Dragon’s Dogma 2 réalisé sur PS5 à partir d’une version éditeur)
Insurgé ?! Mais contre quoi ?
Les possibilités de création des avatar sont hallucinantes mais moi, je n’ai pas la patience.
Quiconque a joué à Dragon’s Dogma premier du nom en garde un souvenir vivace. Pas très beau, ne disposant pas non plus d’une histoire passionnante, il avait néanmoins ce petit quelque chose en plus qui le rendait unique. Sa générosité en contenu ? Son système de pion ? Sa liberté d’action ? Oui un peu de tout ça en fait. Plus de dix ans après, Capcom nous livre une suite qui n’en porte réellement que le nom. L’impression dès les premiers instants de jouer à un reboot, une version revisitée du premier opus est tenace. Très tenace. Et se confirmera au fil des heures qui défilent sans s’en apercevoir.
De rares et courtes cinématiques animent un scénario assez convenu
L’histoire est convenue au possible et se joue sur deux tableaux. Pour commencer, votre avatar à créer de A à Z, est l’élu. De quoi ? Ben…Il se fait arracher le cœur par un dragon et sa destinée en tant que nouvel ”Insurgé” sera de le récupérer pour regagner son humanité. Pas dingue. Surtout que je vous le donne en mille : votre personnage est amnésique. Mais le pire restant à mon sens cette vilaine habitude des héros muets. Moi, ça me crispe quand tous les pnj parlent, posent les questions et y répondent seuls. Dragon’s Dogma 2 ne déroge pas à cette règle datée.
Les combats contre les monstres sont épiques et spectaculaires !
Et que dire de la trame scénaristique tournant autour de nations au bord de la guerre, avec complots et tout le toutim. Cet arc s’entremêle avec votre statut d’Insurgé pour ne jamais atteindre le niveau d’un Game of Thrones par exemple. Dans ce genre d’Action-RPG, je préfère la simplicité aux histoires ampoulées . De plus, les occasions de dériver de l’histoire principale sont légion et extrêmement tentantes. Entre les quêtes secondaires et l’exploration, garder un fil conducteur simple permet de ne pas être paumé quand on se remet aux affaires d’Insurgé.
La curiosité est un bien joli défaut
J’ai bien fait de passer par cette grotte…
La puissance du scénario n’est donc pas le point fort de Dragon’s Dogma. Par contre, il y a quelque chose qui fonctionne dès les premiers pas, c’est l’effet Skyrim. Démarrer une session de jeu en se concentrant sur une quête principale et se retrouver quelques heures plus tard à l’opposé sur la carte en train de piller une grotte. Avant de découvrir qu’elle ne débouche sur une clairière nimbée de brouillard et jonchée de ruines… Bref, on sait où on commence notre partie mais absolument pas où elle va vous emmener. Cette sensation grisante, pour peu qu’on s’y prête et qu’on ait le temps, ramène à l’enfance où les forêts et les grottes sont autant de lieux magiques pour de jeunes aventuriers. On retrouve ici cette joyeuse naïveté et innocence. De plus, cette inextinguible soif de découverte est souvent récompensée de trésors.
Acte 1 : je reste fasciné par le vol d’un griffon majestueux
Si la carte est immense et riche en endroits à explorer, l’absence réelle de voyage rapide peut vite pénaliser. Il y a bien des transports en chariot ou des pierres de téléportation à usage unique, mais rien n’est vraiment penser pour les joueurs ou joueuses n’ayant pas trop le temps de s’adonner à Dragon’s Dogma 2. Les allers et retours s’enchaînent vite et laissent surgir un sentiment de lourdeur pénible, voire rédhibitoire pour les Insurgés pressés. L’impression d’un jeu issu d’un passé lointain est accentuée par un monde pas franchement beau ni très fluide. Heureusement, au cours des combats, même avec des boss immenses, le framerate reste constant.
Test Dragon’s Dogma 2 : des combats dantesques mais peu lisibles
Acte 2 : Le griffon majestueux s’en prend à moi et mes pions
Dans cet action RPG, les combats prennent une place prédominante. L’insurgé et son pion commencent avec quatre classes basiques au début de l’aventure : guerrier, archer, mage ou voleur. Mais notre héros en découvrira bien plus au fil de ses pérégrinations. C’est en forgeant que l’on devient forgeron dit-on. C’est sur ce principe simple que notre avatar progressera et apprendra de nouvelles techniques d’attaque, de défense ou de soutien. Par contre, avec seulement quatre techniques équipées à la fois, il faudra prendre des décisions que nous aurions préféré éviter. Je me suis senti cloisonné et restreint dans ma puissance à ne prendre que la moitié de ce qu’une classe met à ma disposition. Alors oui, on peut changer les compétences embarquées, mais il faut repasser par un maître d’arme ou un feu de camp. Cela alourdit inutilement l’ensemble et confirme le côté passéiste (assumé) et old school de Dragon’s Dogma 2.
Acte 3 : le griffon s’enfuit, avec moi sur le dos. Pour un voyage inoubliable.
Les affrontements sont impressionnants et dynamiques, surtout contre des créatures immenses. Par contre, ils souffrent d‘une lisibilité limitée. Difficile de s’y retrouver avec autant d’effets visuels sur les attaques et les sorts (et c’est encore pire dans les endroits exigus). Malgré cela, le tout reste mémorable comme le fait de se retrouver accroché à un griffon qui fuit le combat, le voir s’envoler avec vous sur son dos pour se retrouver dans son nid, à plusieurs kilomètres de là. Ou ce sentiment d’accomplissement après avoir vaincu un troll, étant juché sur sa tête, le voir tomber doucement avec nous au-dessus, le tout sur une musique épique et majestueuse ! Sensations uniques garanties.
Sur le toit du monde, une mer de nuages s’étend à l’infini… que de chemin parcouru !
Mais. J’ai l’impression d’enchaîner les “mais” dans ce test. Bah oui, Dragon’s Dogma 2 fait sensation sur bien des domaines mais laisse en même temps un léger goût amer. Par exemple, j’ai loué le dynamisme des combats MAIS ils restent souvent brouillons. Sans pouvoir verrouiller sa cible, on se retrouve parfois à taper dans le vide. Sans dash, certains classes s’en prennent aussi plein la trogne. Il faudra donc bien faire attention à composer une équipe complémentaire !
Le multivers avance ses pions
Ne comptez pas sur la conversation des pions… ils ne disposent que d’une phrase ou deux.
Notre personnage principal dispose de son propre pion, que l’on peut créer de fond en comble avec quasiment une infinité de possibilités. Ce pnj, d’une loyauté sans borne, nous suivra coûte que coûte. De plus, pour mener notre aventure, il est possible de recruter jusqu’à deux autres pions façonnés par les joueurs du monde entier ! Ceux-ci pour peu de connaître la région ou la quête en cours, nous donneront de précieuses indications sur d’éventuels trésors ou même pour compléter la mission. Encore faut-il qu’il ait déjà vécu cette expérience avec leur insurgé dans leur propre univers.
Ah tiens ! Un RPG avec une phase de bal masqué. Très original^^
Vous voyez là, la puissance unique de Dragon’s Dogma 2. Elle éclate enfin devant nos yeux ébahis. Quelle fierté quand notre pion revient couvert de cadeaux après qu’il ait été recruté. Quelle joie d’entendre les pions dire qu’ils donneront l’emplacement de ce trésor à leur propre maître. Un régal. MAIS (vous connaissez bien la musique dans ce test désormais), leurs phrases censées leur donner vie sont répétées jusqu’ à la nausée et ne font que renforcer leur côté artificiel. On dirait de simples pantins animés par quelconque magie et singeant un semblant d’humanité. Bref, ils répètent tout le temps la même chose et cassent les ******. Bon on peut pas écrire ça dans une critique, donc on va dire les pieds.
Ce monde est avant tout façonné pour nous : piller chez les gens pose aucun souci 🙂
Les missions secondaires et principales demanderont parfois de la jugeote pour s’en sortir. Cela est assez surprenant pour un Action-RPG. En l’absence d’indications claires de la part du donneur de quête, il faudra soi-même enquêter ou fouiller pour débloquer la situation. Là encore, il faut avoir de temps devant soi car la durée de vie gigantesque. Enfin, sachez que Dragon’s Dogma 2 est intégralement traduit en français MAIS que les dialogues audio sont en anglais ou japonais.
Conclusion Test Dragon’s Dogma 2
Les rencontres avec un dragon sont toujours un évènement. Et souvent funeste.
Pour conclure ce test Dragon’s Dogma 2 parviendra à satisfaire ceux qui avaient apprécié le premier opus bien qu’il ne soit pas nécessaire d’y avoir jouer pour plonger dans cette aventure. Ce jeu pétri de bonnes idées, est hélas lourdement impacté par des choix étranges en 2024, pouvant refroidir les ardeurs des nouveaux venus. Les voyages rapides lourdingues à souhait, les combats peu lisibles ou le manque d’indication dans les quêtes peuvent aussi décourager les joueurs les moins patients. Pour ceux qui persisteront et qui se prendront au jeu, il y aura toujours une grotte à fouiller, toujours une forêt plongée dans la brume pour émerveiller leur âme d’enfant. Ils découvriront une odyssée certes classique mais portée par un monde fascinant à explorer.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^