Test TopSpin 2K25 : le Tennis vaut mieux que ça

La consternation et les regrets. Voilà les deux mots qui qualifient le mieux mon ressenti quant à TopSpin 2K25. Le gameplay, à la fois exigeant et riche, est ébouriffant et promet une courbe de progression jouissive. Mais tout le reste ruine l’envie de passer du temps à façonner notre propre champion. La connexion obligatoire, la pauvreté des modes de jeu, l’impossibilité de jouer avec des amis, les animations, l’habillage, la fermeture annoncée des serveurs en 2026… Rien ne va dans le bon sens. Les passionnés de Tennis y trouveront peut être leur compte (si tant est que les serveurs ne les lâchent pas en plein tournoi). Un beau gâchis. Ou plutôt un gâchis bien moche, le jeu n’étant graphiquement, même pas à la hauteur. Test TopSpin 2K25 réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version commerciale.

Test TopSpin 2K25 : du vieux pour faire du neuf ?

Comme dans FIFA, la première connexion donne droit à un dream match

Cela fait désormais bien longtemps que nous n’avions pas eu droit a une nouvelle itération de la série TopSpin. En effet, près de 13 ans nous séparent de la sortie du cultissime TopSpin 4, époque à laquelle Serena Williams et Roger Federer étaient encore dans la fleur de l’âge. Mais en 2024, les deux champions ont déjà pris leur retraite sportive, et cela m’a d’abord plutôt surpris de voir que 2K décide de hisser d’anciennes gloires en porte étendards pour le retour de cette licence mythique du jeu vidéo. Mais pas tant que ça après mûre réflexion : même ma mère les connaît, alors que la plupart des autres tenniswomen ou tennismen ne jouissent pas de la même côte de popularité. Ils sont le Tennis, au même titre que d’autres champions de la discipline, qu’on aurait d’ailleurs aimé voir au casting de TopSpin 2K25 (Rafa, où es-tu ?).

Oui c’est Roger Federer, en tout cas c’est indiqué comme tel dans TopSpin 2K25

Là où le bouchon est poussé un peu loin, c’est quand ce bon vieux John McEnroe avec sa voix de cowboy nous livre les bases du Tennis à travers des tutoriels par ailleurs bien fichus. C’est assez amusant de voir l’un des sportifs les plus “rebelles” dans son sport nous faire la leçon. J’ai trouvé cela vraiment drôle et plein d’ironie savoureuse. Bon, l’ironie s’arrête là car les choses sérieuses pointent le bout de leur nez très vite. Et heureusement que les tutos sont là pour nous faire comprendre la richesse et la profondeur du gameplay.

Les enceintes sont magnifiques ! Mais ne surtout pas regarder les spectateurs…

En effet, il ne suffit évidemment pas de frapper dans la balle pour performer dans TopSpin. Non, on apprend qu’il faut du timing, du placement, du déplacement, gérer sa fatigue et savoir quel coup faire dans telle situation. Les tutos vont d’ailleurs assez lentement pour que même un gars comme moi, qui a fait du tennis dans sa jeunesse, s’en sorte parfaitement (j’avais un excellent jeu de jambe. Information totalement inutile j’en conviens).

Test TopSpin 2K25 : un jeu de rythme ? Pas faux

Un public en délire pour les premiers pas de mon champion en mode carrière

On ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi ici. Frapper trop tôt, c’est donner une balle molle et facile à votre adversaire. Trop tard ? C’est une brique dans le filet que vous renvoyez. Et tout cela en fonction de la fatigue. Taper comme un bourrin au bon moment de la jauge de frappe va très rapidement épuiser votre athlète et le rendre imprécis pour le reste de l’échange et du match. La gestion de l’énergie prend donc là aussi une part majeure dans la stratégie. Asséner un coup puissant au bout moment, c’est-à-dire pour finir de déstabiliser l’adversaire ou pour conclure un jeu, est donc la clé. Et c’est surtout jubilatoire !

Quel régal de conclure un point après une belle montée au filet

Le tennis, c’est un sport qui requiert un certain niveau pour prendre du plaisir. C’est même un sport qui demande à ce que l’adversaire également aie du skill pour s’amuser. Et bien en cela, TopSpin 2K25 réussit son côté simulation. Dans les premiers matchs et après les leçons de tonton McEnroe, je me suis senti au bord du gouffre. Tellement de possibilités de jeu et de paramètres à gérer que je me suis senti un poil perdu. Mais à mesure des rencontres, tout cela s’est mis en place : le timing, le placement, tout (re)vient naturellement et on s’amuse, tout simplement !

Test TopSpin 2K25 : Silence, les joueurs sont prêts !

Les environnements sont assez réussis, mais cachent le reste de la misère

J’en ai quasiment terminé avec les bons aspects de ce TopSpin, qui se résument principalement au gameplay. Sinon pour le reste, cela oscille entre le moyen et le ratage. Pour commencer, TopSpin 2K25 est moche. Certains sportifs sont méconnaissables, à la limite du manque de respect. Par exemple, Pete Sampras ne ressemble pas au brillant sportif qu’il fût  ! À croire qu’ils ont choisi son beau-frère pour le modéliser, je ne vois que ça.

Mon avatar me supplie-t-il d’arrêter ? Je crois bien.

Ensuite, la personnalisation dans le mode MyCarreer est ridiculement limitée. Difficile de rivaliser avec le récent Dragon’s Dogma 2 par exemple, même si j’en conviens, nous sommes ici dans un genre totalement différent. Ainsi, notre avatar ne sera pas une bête de charisme. Cela vaut également pour la garde robe, on ne peut plus restreinte au début. On peut l’étoffer à mesure qu’on progresse dans la carrière, mais rien de bien folichon à l’horizon. Alors bien sûr, on peut dépenser de la monnaie virtuelle pour avoir l’air moins ridicule… Dépenser, encore dépenser…

La satisfaction de placer un coup parfait et gagnant est bien réelle

Le mode carrière commence alors que nous sommes un espoir du tennis mondial, avec des statistiques ridicules et tout à prouver. Divisé par mois, le calendrier des compétitions laisse également place à un entraînement ainsi qu’un événement “sponsor” mensuel. Vous avez bien lu : un seul entrainement par mois. Pas très crédible tout cela. On a donc l’occasion de faire des mini-jeux bien utiles pour se familiariser avec le gameplay, mais également pour empocher des précieux points d’XP. Ces derniers, indispensables pour passer de niveau, permettent d’améliorer les statistiques de notre champion. Il y a du boulot, et c’est long. Très long. Heureusement qu’il y a des boost d’XP. Mais ici aussi, ils seront achetés contre de la monnaie virtuelle. Dépenser, dépenser… toujours dépenser.

Test TopSpin 2K25 : Vu à la télé ? Pas vraiment.

On a très souvent l’impression d’affronter des joueurs du dimanche !

Que dire de l’habillage en match… Exemple : seulement les trois premières lettres du nom des joueurs sont affichées à l’écran. Certes, vous pouvez me trouver un tantinet pointilleux, mais on n’a jamais l’impression d’assister à un match de tennis “comme à la télé ». Les animations rudimentaires et robotiques ne font que renforcer cette vilaine sensation. Et sans passion, nous voilà à enchaîner l’entraînement mensuel, l’événement sponsor puis un tournoi si notre champion n’est pas fatigué… Métro, boulot, sanglot.

Les sensations sur terre battue sont excellentes. Les glissades, jouissives.

On ne peut donc qu’être peiné devant un tel gâchis. Le gameplay est tellement réjouissant que constater le reste fend le cœur et consterne. Par exemple, l’obligation de se connecter avec un compte 2K pour jouer crispe instantanément. Devoir être en ligne pour jouer même en solo agace. Mais le pire, c’est sans doute qu’il est IMPOSSIBLE de jouer avec ses amis. Que ce soit en écran splité ou en ligne, on ne peut pas inviter notre pote pour échanger. Impardonnable.

Les ralentis après un bon échange ne mettent pas forcément en valeur notre athlète virtuel

De même, les modes de jeu sont particulièrement limités. Impossible de faire un Roland Garros à l’envie avec les compétiteurs de son choix pour refaire des matchs de légendes. Avec de tels athlètes, autant capitaliser et pouvoir faire des dream matchs de dingues non ? Tout ce que l’on peut faire, c’est jouer en ligne avec notre avatar ou un des joueurs pro pour affronter un autre gamer au hasard. C’est sûr, cela peut être aguichant de participer à des tournois en ligne. Mais attention au pay-to-win, la course à l’XP boostée est déjà lancée… N’oubliez pas de dépenser, dépenser et dépenser ! Et comme les serveurs sont capricieux, bonne chance pour terminer une compétition sans rager façon McEnroe.

Test TopSpin 2K25 : conclusion

Les jauges d’énergie et de frappe sont claires et lisibles Par contre, désigner les joueurs par 3 lettres ne fait pas sérieux

Le Tennis vaut mieux que ça. Le Tennis VEUT mieux que ça. Comment ne pas voir dans la structure de ce TopSpin 2K25 un manque de respect et de considération envers les fans de ce sport. Le gameplay est excellent, et intégrer toutes les subtilités est à n’en pas douter jubilatoire. Mais le reste est indigne d’un prétendant à être la référence de son genre.