Présenté comme un « Monster Hunter Killer », Wild Hearts pose ses valises sur PS5, Xbox Series X et PC en ce début d’année. Est-ce que le jeu assume son rang de challenger pour décrocher le titre de champion dans sa catégorie ? On va dire qu’il sait cogner fort mais qu’il oublie totalement sa garde et doit arrêter de fumer pour tenir les round. Voici mon test Wild Hearts PS5.
Test Wild Hearts PS5 : le choc graphique
Doux Jésus que c’est incroyablement vilain pour un jeu PS5.
Alors que je sors d’une expérience Hogwarts Legacy absolument sublime à tous les niveaux, me voici plonger dans un titre à l’opposée en termes de rendu graphique. Je vous préviens, je ne vais être pas tendre avec Wild Hearts dans ce domaine. Pourquoi ? Et bien parce que son apparence est répugnante et qu’il faudra bien de la patience pour passer outre ce défaut majeur qui cache une forêt de bonnes idées pour un gameplay des plus intéressants. Autant donc écarter de suite le principal sujet qui fâche. Vous êtes prêts ?
L’effet météo de la neige est CATASTROPHIQUE. MES YEUX, JE NE VOIS PLUS.
Wild Hearts est dégueulasse. Je m’excuse du mot employé, j’ai eu beau réfléchir et tenter de trouver des synonymes mais c’est le seul qui correspond vraiment à ce que j’ai ressenti devant ma télévision et sur ma PLAYSTATION 5 (oui j’ai écris en majuscule pour me convaincre que je jouais bien sur PLAYSTATION 5).
J’ai baptisé ce passage, la grotte du vomi. Y’en a absolument partout.
Les équipes en charge de la technique n’avaient absolument pas le droit de bâcler une direction artistique aussi réussie et possédant une identité propre (Japon de l’ère féodale mélangé avec quelques « éléments de technologie » que sont les Karakuri mais j’y reviendrai plus tard). On peut parler de faute professionnelle. Je n’y ai d’ailleurs pas cru de suite en réinstallant par précaution 2 fois le jeu. « Il y a du y avoir un souci à l’installation, ce n’est pas possible« . Jusqu’à me rendre à l’évidence : c’est moche et ça rame même parfois en mode « Performance ». Quelle honte.
Franchement, sur l’eau, on est pas loin des substances étranges qui traînent dans les couloirs de Châtelet-Les-Halles.
Wild Hearts souffre de multiples infections toutes aussi graves les unes que les autres : clipping, chutes de framerate (pas des masses mais il y en a), textures ignobles, effet de flou désastreux. Le jeu coche absolument toutes les cases du cahier des charges de la technique foireuse.
Qui a osé mettre de telles textures sur un jeu PS5, qu’il se dénonce !
Le rendu de l’eau est atroce, la végétation, qui est très présente, nous renvoie directement à l’ère de la Playstation 4 sans passer par un sas de décompression. Le choc est violent, la rétine a mal, très mal et si je ne m’étais pas renseigné un minimum sur les idées de gameplay proposées par le jeu, j’aurai tout simplement rage quit au bout de 3 minutes.
Ce panorama reste passable sur un screenshot, mais en mouvement…ça piiiiiiiquuuuuue.
Vous voilà donc prévenus comme vous pouvez le constater sur les images postées sur ce test. Wild Hearts est un jeu très moche techniquement, mais très réussi sur sa direction artistique. C’est une énorme déception à travers laquelle il faut passer et « tenir bon ». Et clairement, je pense que plus de la moitié des joueurs désinstalleront le jeu alors qu’il a pourtant de vrais arguments manette en mains.
Pour comparer, j’ai relancé Monster Hunter World paru en 2018 il y a 5 ans donc…Screenshot réalisé sur une PS4 Pro…
Un peu à l’image d’un candidat qui se pointe sans s’être lavé depuis 3 mois, avec une barbe de bucheron, un débardeur de taulard affichant fièrement son bide et des mouches aux alentours. On est sur le point d’appeler la sécurité mais on se dit que l’on va quand même écouter ce que le gugus va nous dire, par curiosité, il a fait le déplacement après tout.
Et là, on se rend compte que notre attention est détournée sur ses propos et non plus son apparence. On écoute et on passe un étonnamment un bon moment.
Des tonnes de bonnes idées : LA FORCE de Wild Hearts
Un autre Karakuri qui vous permet de vous déplacer plus facilement et d’attaquer par surprise des créatures mêmes imposantes.
Passé le choc graphique, certains joueurs donneront une chance à Wild Hearts en écoutant donc ce qu’il a à dire. Et là, les petites (bonnes) surprises commenceront à s’enchaîner. On traque un, puis deux, puis, trois, puis quatre Kemono…en découvrant un bestiaire des plus réussis et des chasses intenses à travers lesquelles vous aurez à votre disposition de nombreux outils originaux.
Renforcer ses armures et ses armes est indispensable.
Huit armes sont proposées dans le gameplay de Wild Hearts (quoi comment c’est tout ?). Oui, c’est tout mais ce sont 8 armes que vous pourrez forger, améliorer et maîtriser de mieux en mieux à travers un gameplay vraiment bien fichi. Même si l’ensemble manque de clarté au départ avec un menu qui aurait clairement être pu mieux penser, Wild Hearts a beaucoup de choses à vous proposer dans ce domaine. Vous pourrez enchaîner des attaques simples, des combos, des enchaînements spéciaux depuis le sol, les airs et autres compétences…
Je crois qu’il y a beaucoup de choses à débloquer (et on peut scroller encore en bas sur cet écran…)
Car il n’y a pas que vos armes et armures qui progresseront pour traquer des monstres de plus en plus terrifiants. Vous évoluerez dans votre approche et l’utilisation des Karakuri.
Qu’est ce qu’un Karakuri ? Et bien c’est une sorte de capacité technologique qui vous permettra de faire apparaître des tremplins, des blocs de murs, des arcs pour vous transporter à des endroits…et j’en passe. Ces Karakuri vous offrent une liberté quasi totale dans l’approche de votre chasse et de vos combats, variant grandement les affrontements et rendant parfois quelques situations incroyablement épiques, surtout en multi-joueurs. C’est sans aucun doute la meilleure idée du jeu qui apporte vraiment du fun et du dynamisme.
Ici, un Karakuri utilisé. J’ai dressé un mur pour me protéger d’une puissante attaque. Dès qu’il fonce dedans, j’escalade pour lui sauter dessus et l’enchaîner comme il faut.
Le tout est accompagné de musiques réussies et collant parfaitement aux différentes situations / décors. On regrettera cependant des effets sonores manquant de « vivant » (ambiances de la nature, sons ambiants). Pour vous faire une petite idée de l’ambiance durant une chasse, voici une vidéo de gameplay de 22 minutes où je finis par me faire coucher lamentablement à la fin.
Le jeu propose également aux joueurs d’établir leurs propres feux de camp afin de se préparer au mieux aux affrontements contre les Kemono (les créatures immenses du jeu pour rappel). L’occasion donc de forger vos armes, armures, d’augmenter en compétence et de looter comme il se doit.
Jouer en mode bourrin n’apportera rien, il faudra vraiment vous préparer et comprendre vos ennemis pour les terrasser
La préparation est vraiment indispensable par la suite car il faudra vraiment prendre du « skill » pour venir à bout du jeu. Et si jamais vous bloquez, Wild Hearts propose de l’entraide entre joueurs. Et c’est réussi…en partie.
Une progression maîtrisée sublimée par un multijoueur intéressant
Plus vous avancerez dans Wild Hearts, plus les créatures que vous affronterez seront redoutables. L’univers s’étoffera également en termes d’exploration rendant l’aspect technique moins répugnant (bon, il y a aura toujours l’odeur par contre).
Wild Hearts fait partie de ces jeux où la progression est vraiment maîtrisée. Vous aurez vraiment le sentiment d’avancer dans le gameplay, dans les compétences, au point d’avoir votre propre identité de jeu. Là où Monster Hunter m’avait un peu perdu, Wild Hearts a réussi à me maintenir plus attentif manette en mains.
Le jeu reste très très simple à suivre sur son histoire et c’est tant mieux.
La dimension multijoueur, assez simple dans son ensemble apporte beaucoup dans Wild Hearts. La possibilité de jouer avec le terrain et les Karakuri donne vraiment des situations ultra-dynamiques. Bon, clairement, il y a eu des Epic Fails avec des attaques incroyables lancées depuis les airs et qui atterrissent au pied du boss qui me termine d’un coup sec, mais quand le tout marche, on en arrive à jouer en se penchant plus vers sa télé, sourire en coin.
Je vole, comme un aigle Royal
Cela dit, la coopération dans le mode histoire avec des inconnus n’est elle, pas au point. Je me suis ainsi retrouvé coincé dans une scène cinématique car l’hôte de la partie n’avait toujours pas répondu à une question…On reste donc devant son écran en attendant que le joueur en question revienne de sa pause pipi pour faire son choix. Et ça peut prendre du TEMPS. POUR-QUOI.
Donc là j’attends la fin de la pause pipi du mec pour pouvoir jouer en coopération…
En dehors de ces quelques couacs, Wild Hearts reste vraiment réussi dans son gameplay. Et j’attribuerai aussi une mention spéciale pour la Larme Griffe, une arme redoutable. Il s’agit tout simplement de l’équipement tri-dimensionnel de l’Attaque des Titans. Vous volez dans les airs en esquivant et attaquant sur fond de musique épique.
L’effet est là les amis : c’est vraiment réussi et ultra plaisant. A ce moment là, on oublie totalement les graphismes du jeu pour se concentrer uniquement sur le gameplay. C’est là que j’ai compris que Wild Hearts, qui était bien laid, faisait partie de ces bons jeux qui ont vu leur apparence soignée avec les fesses. Un véritable gâchis qui l’empêche de se hisser en tant que hit incontournable.
Test Wild Hearts PS5 : une histoire qui se laisse suivre
Exactement, le Karakuri me donne envie de relancer une partie et d’avancer plus loin dans le jeu
Car en supplément de ce gameplay vraiment réussi, le jeu propose une histoire assez simple qui se laisse suivre. L’écriture n’est pas folle mais fait le travail pour ne pas perdre le joueur. Des Kemono menacent le peuple d’Azuma. Rendez-vous à Minato (votre HUB dans le jeu) pour vous armer et défendre les habitants de ces terribles monstres.
Si seulement il n’y avait pas cette technique foireuse et ces bugs de murs / escaliers invisibles…
Certains dialogues et doublages français sont plus ou moins réussis et ne sont jamais « complexes ». Comme dit plus haut, c’est aussi à ce niveau là que le titre m’a plus capté qu’un Monster Hunter. Le jeu ne se prend pas plus la tête que ça et donne ce qu’il faut, quand il faut. L’action et le gameplay restant toujours l’argument numéro 1 du jeu et heureusement.
Conclusion Test Wild Hearts PS5 : quel gâchis
Pour conclure ce test de Wild Hearts PS5, je pense qu’il a autant de qualités que de défauts. Proposant un gameplay agréable et offrant de multiples possibilités (surtout en coopération), le titre souffre d’une technique scandaleuse. Alors oui, certains panoramas peuvent parfois passer « un peu mieux »‘, mais en 2023, sur Playtation 5 et après Hogwarts Legacy, le choc est beaucoup trop brutal pour ne pas être sanctionné.
Si la technique reste un critère important à vos yeux, passez votre chemin et attendez une suite plus aboutie ou une baisse de prix conséquente sur ce premier volet. En revanche, si vous faites l’impasse sur la réalisation, la technique, les graphismes, et que vous aimez la chasse, alors n’hésitez pas. Car le concurrent Wild Hearts a bien émergé pour affronter Monster Hunter.
Bon, il est sorti des égouts, mais il est bien là.
Très bonne analyse, et j’ai bien ri 😁
Djoda