Après des épisodes contemporains et le Battlefield One (sorti en 2016, le test par Looping est disponible ici), le FPS phare de DICE opère un retour aux sources pour ce Battlefield V. En effet, cet épisode se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale. Quoi !? Encore cette période !? Tout n’a pas été dit ? Ou plutôt joué ? À l’évidence, non… Après avoir terminé la campagne et 20h de jeu en multi, voyons ensemble ce qu’il en est dans le test de Battlefield V (BFV).
Test réalisé sur Xbox One X à partir d’une version commerciale (version 1.0.59). Le mode Battle Royal ayant été repoussé pour Mars 2019, il ne sera évidement pas traité dans le présent test. Celui-ci sera revu et corrigé au fur et à mesure des patches, mises à jour et autres contenus ajoutés…
Test de Battlefield V – Le solo en pleine débandade
Pour être direct et franc, le solo est une catastrophe. Pourtant le postulat de départ est plutôt encourageant. En effet, le parti pris de cet épisode est de raconter des faits de guerre oubliés. Ou plutôt, des événements assez peu mis en avant dans les livres d’histoires, documentaires, films et jeux vidéo. La campagne se décline en récits de guerre, comme dans l’épisode précédent. Trois récits de guerre sont disponibles dès la sortie du BFV, un quatrième est prévu (gratuitement) pour le 04 décembre. Avec seulement trois mini missions par récit, le mode solo se termine en 4 heures maximum (en normal).
Le premier se déroule en Afrique du nord, où le joueur contrôle un ancien braqueur de banque. Pour éviter la taule en Angleterre, celui-ci a accepté l’impensable : une mission clandestine et extrêmement dangereuse derrière les lignes ennemies. Ambiance « Les 12 salopards » assurée, mais vite passée. En effet, eu égard à la durée de vie de chaque récit, BFV n’a pas le temps d’installer quoi que ce soit et pare au plus vite… au plus mal. On n’y croit pas une seconde, on s’ennuie et on peste face à l’IA débile des soldats. On peut les spammer de cailloux pour détourner à l’infini leur attention… Mais dès que l’alerte est donnée, ils savent instantanément, précisément et tout le temps où on se trouve, et ce, même après un repli stratégique. Pénible.
Le deuxième récit est le plus réussi, pardon, le moins raté. On incarne une résistante norvégienne tentant de mettre à mal l’industrie de guerre allemande. Dans ce récit, on ne peut sauver que deux bonnes idées à savoir le déplacement à ski (super bien fait et grisant) et le blizzard forçant l’héroïne à se réfugier régulièrement auprès d’un feu… sinon, c’est le néant. Enfin, avec le troisième récit, direction le sud de la France avec les Tirailleurs Sénégalais. Pas trépidant non plus et vite bouclé.
Test de Battlefield V – Le multi à la rescousse
Autant le solo est chiche, autant le contenu multijoueur est riche. Au lancement de BFV, 8 cartes et 6 modes de jeu sont disponibles. Un septième, baptisé « sentiers de guerre », le sera à partir du 06 décembre. Sans entrer dans le détail de chaque mode, on peut choisir entre des modes classiques ou asymétriques (assaillants contre défenseurs), le nombre de joueurs maximum, la présence de véhicules ou non… avec en point d’orgue les Grandes Opérations qui n’ont jamais aussi bien portées leurs noms !
Étalées sur plusieurs journées (simulées, je vous rassure), à 32 contre 32 et pour 1 heure de jeu environ, celles-ci sont d’une ampleur incroyable. Pendant le (long) temps de chargement, une voix-off livre le contexte et donne le ton de la carte sur laquelle l’affrontement massif va se dérouler. Coté attaquant, la première partie peut même commencer avec un parachutage, immersion et sensations assurées ! Chaque jour est en fait un des modes que le jeu proposés par ailleurs. Mais avec un enjeu supplémentaire. En cas de succès, l’équipe victorieuse se voit attribué un bonus (plus de munitions, plus de véhicules par exemple). Ce mode de jeu est un film de guerre jouable tellement les affrontements sont âpres, longs et tendus… ou tournent au massacre.
Test de Battlefield V – Pas besoin de diplôme quand on a la classe
Comme dans tout Battlefield qui se respecte, on retrouve les 4 classes emblématiques de combattants. Le soldat d’assaut, le médecin, le soutien et le tireur d’élite. Et toujours sans surprise, on glane de l’Xp en cours de partie en tuant, capturant, soignant, délivrant des munitions, en marquant des ennemis… Cette progression de classe permettra de débloquer de nouvelles armes, grenades et même des tenues. Car oui, il est même (enfin) possible de personnaliser chaque soldat avec de nouveaux casques, hauts, pantalons, peintures de guerre… Mais BFV introduit également la notion de spécialisation pour chaque classe. Cette feature vraiment originale permet d’orienter par exemple le soldat d’assaut en spécialiste anti-véhicule. Pour le moment, au lancement, il n’y a que deux spécialisations par classe. Mais j’espère que DICE en proposera plus à l’avenir pour affiner encore plus sa propre classe de soldat.
Outre la progression de classe, il y a également une progression pour chaque arme utilisée. Cela permet là encore de spécialiser son arme. Par exemple, on peut choisir la possibilité de recharger son arme plus vite mais au détriment de la précision… Des choix à mûrir donc, selon sa manière de jouer. Mais ce n’est pas tout puisque se débloquent également au fur et à mesure de nouvelles skins pour personnaliser son engin de mort préféré. Cette personnalisation des armes se résume à des choix cosmétiques et non des accessoires (pas de poignée ni de chargeurs étendus). Ainsi, pour les allergiques des guerres d’antan, ce manque peut être un vrai frein. Par contre, je vous rassure, dès le déblocage d’une arme, tous les viseurs sont disponible (mire, viseurs, lunettes).
Test de Battlefield V – Mon escouade ? C’est ma famille
Dans la série Battlefield, on ne part jamais seul au combat. Chaque armée est divisée en escouade de 1 à 4 joueurs. D’ailleurs, ce système qui est la marque de fabrique de la licence a encore été amélioré. Plus que jamais, il est vital, essentiel et jouissif de jouer en escouade (pour peu que les partenaires jouent le jeu…). Pour commencer, voyons ce qui relève du classique : chaque partenaire hors affrontement peut servir de point de réapparition. Cela évite de se retaper trois cent bornes à pieds depuis le fin fond de son camp. Mais plus original, le chef d’escouade pourra acheter pour son équipe des ravitaillements, des véhicules voire même un bombardement ! Ce dernier est impressionnant avec le déploiement de la terrible fusée V1.
Autre originalité, chaque membre d’une escouade peut relever un des siens… même sans être médecin ! Alors que hors escouade, il faudra impérativement être médecin pour pourvoir relever un pauvre bougre en train de hurler à la mort. Je sais, quand on réfléchit deux secondes de manière rationnelle, cette feature parait franchement débile… mais force est de constater qu’elle fonctionne particulièrement bien ! Et prend tout son sens quand on joue entre amis : l’entraide est primordiale et récompensée. Bref un vrai mode coopération en plein conflit d’envergure.
Mais cette notion d’entraide, de coopération dépasse même le cadre de l’escouade. Car DICE a choisi de malmener le joueur, de le sortir de sa zone de confort. Celui-ci part à la guerre avec 1 kit de soin et 3 chargeurs. Ce sera alors aux joueurs de faire en sorte que son camp soit assez efficace (assez de médecin, de soutien) pour ne pas manquer de munitions ou de kit de soin. Cela apporte une profondeur supplémentaire aux affrontements. Enfin, il est possible pour toutes les classes de disposer des fortifications, barrières, chevrons pour freiner, voire bloquer la progression ennemie. L’ajout de défense passive est géniale, essentielle et peut faire basculer une partie. Un régal.
Test de Battlefield V – Froid comme l’acier
Techniquement, le rendu est bon. Malgré les tonnes d’acier, les dizaines et les dizaines de soldats, les explosions, le jeu reste toujours fluide. Et la destruction dynamique des bâtiments fait toujours son petit effet. On a vraiment la sensation d’être propulsé en plein cauchemar. Même si dans mon souvenir BF1 est un poil plus beau. Cela vient sans soute du fait que ce BFV parait plus froid, plus mécanique et prend moins aux tripes que l’épisode relatant la première guerre mondiale (moins d’obus qui propulsaient de la terre au visage, moins de gadoue…). Pendant mes heures de multijoueur, je n’ai planté qu’une fois, en cours de chargement. Mais là où le bas blesse (toujours), c’est au niveau des temps de chargement interminables pour trouver puis charger une partie.
Battlefield V, c’est également l’excellence en termes d’ambiance sonore. Les armes claquent avec fracas, les soldats hurlent à la mort, les Stukas piquent vers les positions alliées… j’ai même entendu un soldat pleurer et appeler sa mère ! Quand on se pose quelques secondes dans cet enfer virtuel, cela glace le sang. Les compositions musicales sont un régal également. Elles accompagnent avec férocité les fins de parties ou redeviennent douces et mélancoliques au menu principal. Les soldats de la Wehrmacht parlent Allemand. Logique. Les soldats Alliés, eux, communiquent en Français… Bizarre.
Au rayon des oublis (temporaires ?), il y a des absences incroyables : où sont les bateaux ? Si les avions, chars, blindés, jeep sont présents, il n’y a étrangement aucun affrontement maritime. De même, il manque des belligérants : où sont les Russes ? Et les Japonais ? Les Italiens ? Etc… Peut être feront-ils l’objet de DLC. D’ailleurs, BFV opte pour un système économique vraiment agréable : tous les futurs ajouts et DLC seront gratuits. Ouf ! on s’évite le cauchemar de Star Wars Battlefront 2 (pour rester chez le même éditeur, EA).
Test de Battlefield V – Conclusion
Ni fun, ni spectaculaire ni passionnant, le solo de BFV est en énorme déception. Mais le titre se rattrape complètement avec son expérience multijoueur déjà riche et convaincante à sa sortie. Doté d’une ambiance sonore de haute volée et de bons graphismes, il est le digne successeur de BF1 de ce point de vue. Et le dépasse allègrement avec le mode « grandes opérations », qui gagne en envergure et surtout son système d’escouade vraiment pertinent et agréable. BFV est la nouvelle référence en termes de jeu de guerre épique, réaliste et massif. Si des oublis majeurs sont à déplorer, la volonté des développeurs de proposer des contenus réguliers et gratuits augure qu’ils seront corrigés à l’avenir. Reste à ronger son frein jusqu’au mois de Mars 2019 pour découvrir le mode Battle Royal à la sauce BFV !
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