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Quantum Break (Test Xbox One) : jusqu’au bout de l’ennui

Le temps, c’est le pouvoir. C’est en ces mots que se présente Quantum Break, exclusivité Xbox One chouchoutée par Microsoft à coups de campagnes marketing et autres promotions à gros sous-sous. À la manière de Sony et de son The Order 1886 aussi court qu’anecdotique, le constructeur américain a tenté de nous vendre monts et merveilles autour de cette « nouvelle expérience vidéoludique » censée représenter « une des facettes de l’avenir » du jeu vidéo (excusez du peu).

L’idée de base de Quantum Break est bonne, intéressante et prometteuse mais qu’en est-il dans les faits ? Est-ce que cette fusion de jeux vidéo avec une « mini-série » TV parvient-elle à convaincre ? Tenons-nous l’un des jeux de l’année 2016 entre les mains ?

Oooh que non les amis et je vais vous dire pourquoi. 

 

Quantum Break, le hit en puissance de la Xbox One ? 

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Les animations de Quantum Break sont plutôt bien fichues et on se prends rapidement à parcourir certains endroits flingue à la main

C’est avec cette étiquette de « hit en puissance » que Quantum Break a été introduit par Microsoft. Développé par Remedy (un studio que j’apprécie pour son travail réalisé sur Alan Wake), le jeu vous plonge dans la peau de Jack Joyce et de son ami de Paul Serene incarné par le fameux Littlefinger de la série Game of Thrones. Ces derniers prennent part à une expérience de manipulation temporelle qui tourne mal et à l’issue de laquelle Jack récupère des pouvoirs lui permettant de manipuler en partie le temps.

C’est ainsi que débute votre aventure pour sauver le monde de la fin du « temps » (et non « des temps », petite nuance) qui vous verra affronter des hordes et des hordes de soldats de l’entreprise Monarch, les « bad guys oh yeah ». Pendant ce temps, votre ami Paul parcourra le temps et vous en subirez les conséquences. Le jeu vous placera également donc de son point de vue pour décider des grandes lignes du scénario. Oui vos choix auront un impact sur les cut-scenes et la fin du jeu.

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Moi j’aime Quantum Break, il y a des fusils de chasse avec des balles de tous les calibres dedans

Après un début poussif de près de 30 minutes de dialogues et de « fausse interactivité » avec PNJ et autres éléments narratifs du décors, vous entrez enfin dans le vif du sujet avec le « gameplay » de Quantum Break. Le jeu s’inspire de ce que propose Uncharted en termes de gunfight (pour les angles de vues, les couvertures, les animations de tirs etc…) et propose plusieurs armes vues et revues allant du simple 9 mm au fusils d’assaut sans oublier le grand classique fusil à pompe.

Pour faire face à vos ennemis vous aurez à votre disposition des pouvoirs vous permettant par exemple de figer vos assaillants, de vous déplacer rapidement, de créer des boucliers de protection ralentissant / stoppant les balles ou encore de les repérer tout en étant planqué comme une crapule derrière un mur.

Bref même si vous êtes seuls vous aurez tout ce dont vous aurez besoin pour pouvoir tuer, tuer, tuer et encore tuer. Ce dernier point me dérange particulièrement mais j’y reviendrai un peu plus bas.

 

Une progression linéaire

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Le jeu propose un système d’amélioration des capacités des plus basiques.

Sans surprise, vous pourrez, attention information à la Ziggy de Code Quantumaméliorer vos pouvoirs grâce à des points de capacités qu’il est possible d’utiliser tout au long du jeu. Remedy n’est pas allé chercher bien loin dans l’originalité en rajoutant simplement le mot « temporel » aux différents attributs de Jack Joyce : vision temporelle, arrêt temporel, esquive temporelle…ennui temporel (ah non, ça c’est la capacité qu’on débloque au bout d’une heure de jeu). Voilà donc de quoi vous rendre pratiquement invincible si jamais le jeu n’était pas déjà assez facile comme ça.

Côté sensations, la prise en main est assez simple, les animations sont bonnes, le doublage français tient la route, l’ambiance sonore est sympa, les graphismes et les différents effets de distorsion sont plutôt stylés, surtout avec les effets bullet-time renvoyant parfois à celle d’un Vanquish, toute proportion gardée avec la production de Capcom, et on se prends rapidement au jeu de manipuler le temps pour faire face à nos ennemis. Qu’est-ce qui ne va pas alors avec ce Quantum Break me direz-vous ? Et bien imaginez revivre encore et encore et encore les mêmes phases de gameplay pendant 12 heures et vous aurez une idée des principales lacunes du soft de Remedy.

 

La boucle temporelle de l’ennui

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À la manière d’un Walking Dead de Telltale, vous pourrez voir qui de vos amis approuve vos choix. Coucou Prince Valium !

La principale erreur de Quantum Break réside dans le fait que le studio Remedy a voulu raconter une histoire qu’il a jugé suffisamment solide pour tenir sur le format « jeux vidéo ». Comprenez par là que si vous n’accrochez pas à l’histoire de Jack Joyce et Paul Serene, vous allez galérer, vous allez souffrir, vous allez dormir.

Bien que non obligatoires, les scènes tournées avec de véritables acteurs traînent souvent en longueur et alternent le moyen avec le…très mauvais. Vous pourrez les zapper sans que cela ne nuise à la compréhension globale de l’histoire mais tout de même…

Ces épisodes de 20 minutes environ étaient sensés nous plonger davantage dans l’aventure de Quantum Break, pas nous en sortir. Pour les besoins de ce test et pour vous chers choco-lecteurs, j’ai donc TOUT regardé et (jouant tard dans la nuit) me suis endormi à deux reprises. La dernière fois que cela m’était arrivé, c’était derrière un mauvais épisode de Stargate Atlantis, ça vous situe un peu le niveau.

pour regarder cette vidéo.

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Les cut-scenes du jeu alternent scènes cinématiques avec véritables acteurs doublant eux-mêmes leur propre personnage.

Dialogues interminables, plans inutiles, jeu d’acteur tantôt médiocre, tantôt bon, rythme lent, TRÈS LENT, incohérences visuelles donnant parfois l’impression d’assister à une fan-série tournée pour les besoins d’un jeu vidéo et non d’une série à part entière…

Les défauts cinématographiques de Quantum Break sont nombreux et vous plongeront littéralement dans l’ennui, du moins pour ma part c’est ce qui m’est rapidement arrivé.

Pour le coup, c’est involontaire, mais la théorie de la relativité d’Einstein s’applique parfaitement à Quantum Break. Autant vous ne verrez pas passer le temps lors des gunfight et quelques (trop rares) phases impressionnantes, autant lorsque le jeu passe au format mini-série, vous aurez l’impression de regarder à chaque fois un mauvais film d’une durée d’1 heure 30. Je sais ce que vous allez dire : il n’y a qu’à zapper donc ces mini-séries pour faire de Quantum Break un bon jeu ? Si seulement c’était si simple…si seulement…

 

Un gameplay de DJ

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Les différents effets de distorsions sont particulièrement réussis avec objets, véhicules, éléments de décors mais également cadavres flottants dans l’espace temps

Car les mécanismes de gameplay de Quantum Break se découpent (honteusement) de la manière suivante : X, Y, joystick avant, Y enfoncé, gunfight, dialogues, énigme, joystick avant.

La touche X vous permets d’intéragir avec tous les éléments du décors : ouvrir une porte, monter une échelle, prendre une note narratif, regarder la télévision (mention spéciale au clin d’oeil de l’émission Night Springs que l’on retrouve dans le jeu Alan Wake) . La touche Y vous permets de manipuler certains éléments du décors en créant des boucles temporelles.

Par exemple, vous pourrez remonter le temps pour retrouver une poubelle à un endroit précis qui vous permettra d’atteindre un autre endroit…bah quoi, la flemme de la pousser, autant remonter le temps. Vous pourrez aussi inverser le cours des événements comme la chute d’une palette, monter dessus et remonter le cours du temps pour accéder à une zone.

Les idées ne manquent pas mais dans les faits, l’action est toujours la même et bien entendu, TOUT est indiqué à l’écran sur simple pression de la touche Y (où aller et quoi faire). En définitif, Quantum Break vous propose une expérience avec un guide intégré et cela mes amis, c’est problématique. Et ça l’est davantage lorsque ces séquences se répètent durant toute l’aventure, inlassablement, au point de vous entraîner au sein d’une boucle de l’ennui d’une durée de 12 heures (environ), nécessaires pour boucler une première fois le jeu. Pénible, agaçant, décevant, ça me break le coeur.

 

Quand tu me break le coeur, je dors

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Bien qu’en 720 p^, le jeu possède tout de même quelques plans remarquables. Graphiquement et en termes de détails, si certains décors se répètent et manquent de vie, d’autres valent le coup d’oeil

Oui je me suis ennuyé derrière Quantum Break, me surprenant même à m’endormir derrière la console lors des mini-épisodes de 20 minutes joués par de « vrais acteurs ».

Non le jeu en soit n’est pas si mauvais  et conviendra j’en suis sûr, à des joueurs friands de ce genre d’expériences. Mais à la manière d’un film ou d’une série, on accroche ou on accroche pas. La force du jeu vidéo contrairement à celle du cinéma fait que même si une histoire n’arrive pas à vous captiver, vous pourrez toujours vous raccrocher au gameplay et y trouver un certain plaisir. Ici et pour mon cas, le plaisir du gameplay était réduit à son strict minimum ce qui a accentué mon sentiment d’ennui.

Enlevez la communication monstrueuse de Microsoft, la pseudo hype crée par le casting du soft et certains médias et vous vous retrouvez avec un jeu des plus lambda. 

Outre la répétition de ses codes, le gameplay de Quantum Break s’inspire d’éléments présents dans Batman, avec l’analyse du décors révélant la position des ennemis, ou encore de Rise of The Tomb Raider,avec un Jack Joyce se parlant à lui même en essayant de s’encourager et se rassurer (allez Jack, tu peux le faire, oh oui, tu peux le faire !).

C’est du déjà vu par palettes et l’on devine sans trop grande difficulté la suite des événements. On sait généralement à l’avance ce qui arrive à l’écran comme les réponses de certaines répliques tombant à plat. Sans parler aussi de cette sensation d’incarner au final un serial killer en série, éliminant hordes d’ennemies sur hordes d’ennemis avec la même excitation que si vous éliminiez des rangées de couleurs sur Candy Crush Saga. Ce qui m’avait choqué dans Tomb Raider se retrouve ici dans Quantum Break : on tue plus d’êtres humains que dans une partie en ligne de GTA V où c’est pourtant déjà le souk.

 

Un manque d’ambition évident

Quel dommage de se retrouver avec ce gameplay fade, manquant d’ambition et d’audace, surtout quand on voit le travail effectué sur les effets de distorsions temporels…Il y avait tellement plus original à faire que du kill à outrance et de la résolution d’énigmes pour élèves de CM1.

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On incarne Paul Serène (alias Littlefinger de Game of Thrones) pour prendre des décisions importantes qui influenceront sur la suite des événements.

Cette « normalisation » du frag par le personnage principal de l’intrigue le décrédibilise par ailleurs d’entrée de jeu. Peu importe les efforts réalisés par Shawn Ashmore, l’acteur incarnant Jack, on ne peut pas s’attacher à son personnage. C’est impossible. Surtout que les transitions « scènes réelles » et « scènes cinématiques » vous font passer de l’univers jeux vidéo à l’univers cinéma de manière beaucoup trop violente.

Ce qui avait marché par moment dans Alan Wake se retrouve ici « sur-utilisé » avec pour conséquence, l’effet  contraire d’accroche et d’immersion souhaité au départ. Et si l’idée de prendre des décisions par l’intermédiaire de Paul Serène  est bonne (ce qui aura pour effet de vous proposer jusqu’à 16 fins différentes en théorie), on s’y perd également sur la narration avec de nombreuses informations distillées dans des notes et autres dialogues.

Si vous plongez à fond dans l’histoire de Quantum Break, vous pourriez éventuellement recoller tous les morceaux mais si vous n’accrochez pas au scénario…vous en subirez les fâcheuses conséquences pad en main. Un conseil, prévoyez les paquets de Schroumpf qui piquent ou de glaces Magnum (saveur amandes, c’est une tuerie) pour faire passer le temps.

À l’image donc de Jack Joyce subissant les agissements de Paul Serène à travers le temps, Quantum Break vous fait subir tout au long de l’aventure une déception continue dans laquelle vous ne pourrez vous raccrocher qu’à un seul espoir : celui de voir enfin le générique de fin. À oublier.

10
Quantum Break (Test Xbox One) : jusqu’au bout de l’ennui
Les plus
  • Graphiquement superbe, même en 720 p
  • Les effets de temps figés, les rewind, le slow motion bien classe
  • Plusieurs fins différentes
  • Little Finger
Les moins
  • Beaucoup trop répétitif
  • Le rythme des épisodes "live"
  • On y joue avec une glace Magnum dans les mains
  • Je me suis endormi 2 fois
Graphismes 17
Gameplay 10
Son 12
Durée de vie 8
Rapport qualité/prix 10

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