Attendu de pied ferme depuis son annonce qui a vendu du rêve pour certains, sentait déjà le roussi pour d’autres, Forspoken ouvre le bal des jeux en monde ouvert sur cette année 2023. Est-ce que le titre est une réussite pour Square Enix ? Je tue le suspens : NON. Cependant, est-ce que tout est à jeter ? Voici mon Test Forspoken PS5.
Test Forspoken PS5 : le jeu victime de sa hype ?
L’univers de Forspoken aurait pu être grandiose. A la place, il est absolument lambda.
C’est le risque quand on place la barre trop haut avec son jeu vidéo en annonçant à coups de trailers de gameplay des tonnes de fonctionnalités et en promettant la lune pour une « Exclusivité ». Seulement voilà, un plat de luxe se cuisine en amont, la recette doit être réfléchie, l’assaisonnement et les épices soigneusement choisies pour que l’ensemble ait un minimum de goût.
Le premier contact avec Forspoken n’aide clairement pas à plonger dans l’univers proposé par la suite…
Avec Forspoken, j’ai clairement eu la sensation que l’on m’a présenté sur le papier du homard cuisiné façon Top Chef avec un riz exquis et un dessert réalisé par un grand chef pâtissier. J’ai bel et bien retrouvé ce menu dans mon assiette, sauf que le homard était surgelé, que le riz était anodin et que le dessert bien qu’agréable en bouche, était clairement industriel.
Voici le bracelet qui déclenchera tous les évènements de Forspoken et révèlera tous vos pouvoirs.
Forspoken est un jeu vidéo qui peine donc à convaincre avec son univers en tentant de se justifier en permanence. Il appuie inutilement certains aspects tout en occultant injustement d’autres. Le titre a été développé à coups de controle C / controle V, de skins / textures douteuses mélangées de manière totalement incohérente à travers un level-design clairement incomplet. Passé cette très mauvaise impression, que reste-t-il du jeu ? Est-il vraiment infect ? Est-ce une daube totale ? Et bien, pas tant que cela au final et je vais vous dire pourquoi.
Test Forspoken PS5 : un univers raté, mais un gameplay intéressant ?
La partie exploration via le « Parkour magique » est la partie la plus réussie du jeu.
Comme indiqué plus haut, Forspoken est rempli de bonnes intentions. Vous aurez de nombreux pouvoirs et de quoi les faire évoluer tout au long de votre aventure (comptez une dizaine d’heures si vous rushez, le double voire le triple si vous prenez tout votre temps). Le jeu propose vraiment une sensation de liberté totale dans les déplacements et propose son lot d’actions bien stylées et enchaînement plus que satisfaisant.
Le gameplay de Forspoken mise beaucoup sur les gachettes de la Dualsense et sur votre sens de l’anticipation / gestion des pouvoirs. Hélas, il y a vraiment parfois trop de possibilités / ennemis et le combat peut parfois devenir bien brouillon. Le mieux est l’ennemi du bien, et on est en plein dedans.
Même si l’ensemble est vraiment souvent chaotique en raison d’une caméra capricieuse durant les combats (il faut croire, une marque de signature chez Square Enix désormais), le jeu offre un petit quelque chose avec la Dualsense. Ce n’est pas incroyable mais on sent une petite étincelle qui pourrait au final prendre un (petit) peu feu auprès de certains joueurs qui arriveront à mettre de côté l’histoire lambda et les graphismes tantôt datés, tantôt moyen, tantôt sympas. Le jeu m’a laissé un sentiment mitigé à tel point que je ne savais plus trop quoi en penser.
Quelques panoramas sympathiques mais très loin d’un Horizon Forbidden West paru il y a déjà un an…
Mais posez-vous la question : n’y a-t-il pas assez de jeux vidéo cultes à découvrir en dehors de Forspoken ? Rien que la sortie de The Witcher 3 PS5 en boîte éclipse totalement à mes yeux cette actu. Et on est quand même même en dessous de la production de CD Project (qui a plus de 7 ans…) d’un point de vue technique (je vous en parlerai dans mon test de la version PS5 que j’ai poncé depuis le mois de Décembre). Surtout que d’un point de vue écriture et narration pour un « Open World », Square Enix nous gratifie d’un lot de WTF parfois épiques.
Test Forspoken PS5 : histoire et rythme à la ramasse
Si l’héroine a son charisme et un côté attachant, tous les autres personnages autour sortent du générateur de PNJ Square Enix. Quel gâchis.
L’histoire de Forspoken est en lambeaux. Vous incarnez Frey Holland une jeune femme New-Yorkaise ayant des problèmes avec la justice et ayant pour seul véritable compagnon, son chat Homer. Un jour, celle-ci se retrouve transporter dans l’univers d’Athia, un monde fantastique dans lequel elle développera des pouvoirs surpuissants pour faire face à la Brume. Encore une fois, sur le papier les idées sont bonnes. Certains dialogues sont bons, bien joués et d’autres viennent comme une perruque sur la soupe. En un seul mot : POUR-QUOI.
J’ai été sidéré devant une réalisation aussi médiocre, clairement plombée par l’ambiance totale de baffe graphique sur les visages et expressions des personnages, principaux ET secondaires. Le jeu n’est pas next-gen et arrive avec plusieurs années de retard, à côté de la plaque. Quand on est amené à penser que Forspoken mérite déjà un remaster voire remake pour peut être l’apprécier à sa juste valeur, c’est qu’il y a vraiment un souci à l’écran.
Cette sensation de jeu cross-gen déguisé en exclusivité next-gen est appuyée par une mise en scène risible et surtout, un très, mais alors très mauvais rythme. Raconter des histoires est un métier à part entière qui demande beaucoup de réflexion, travail, et pas seulement là aussi de bonnes idées à la sortie de réunions.
A l’image du gameplay brouillon, le scénario de Forspoken perd le joueur à plusieurs reprises pour tenter de le rattraper de manière très maladroite, tiré par les cheveux avec à chaque fois un brin d’espoir qui vole en éclat quelques secondes plus tard. WTF encore une fois et surtout quel dommage.
Il faut vraiment s’accrocher au début du jeu…Certains joueurs arriveront à apprécier Forspoken, d’autres auront toujours le regard dans le vide
J’ai plus de deux décennies de jeux vidéo derrière moi et il n’y a rien de pire que de jouer à un jeu qui se croit exceptionnel sur son gameplay, ses graphismes et surtout sa narration avec des dialogues interminables, des personnages très souvent vides, des aberrations / facilités / scénaristiques.
Et que dire du jeu d’acteur plus que moyen (je parle pour la VO) tentant d’exploiter un scénario déjà explosé en 10 000 morceaux à sa racine, perdu dans la brume, totalement corrompu. Un peu comme si les développeurs traînaient le scénario comme un boulet tout au long de l’aventure.
Les personnages secondaires ont un design…vraiment discutable
Les amis, on voit toutes les ficelles, les skins, les presets. Il y a certes quelques passages avec de l’humour plus ou moins réussis mais qui sont aussitôt eux-aussi, décrédibilisés par l’ensemble de la production. Et c’est vraiment bien là tout le souci : rien n’a jamais vraiment marché pour moi sur Forspoken, tout fout le camp tel un château de carte que l’on s’amuse à construire / déconstruire en s’auto trollant sans raison.
Conclusion Test Forspoken PS5 : dur dur d’être un Open World en 2023
Sur le papier, Forspoken avait tout pour réussir. Dans les faits, la rencontre a été plus qu’en demi-teinte. Un an après Elden Ring, se pointer avec un jeu en monde ouvert est donc devenu extrêmement risqué, et Square Enix vient de l’apprendre dans la douleur dès ce début d’année 2023. Tout, ou presque TOUT sonne faux dans Forspoken, ce qui est terrible pour un jeu qui a pour ambition de vous faire plonger dans un univers vaste et enchanteur. J’ai beau eu faire l’effort, je n’y ai jamais cru trente secondes et je pense sincèrement que Square Enix non plus. Qu’ils se sont rendus compte en cours de route que le titre n’allait clairement pas être assez solide sur ses appuis. En dehors d’une simple édition steelbook par exemple, le titre aurait pu avoir une belle édition collector vu la direction artistique à la base et aurait pu profiter d’une meilleure communication également.
Entre les dialogues inutiles à rallonge, l’absence totale de crédibilité entre l’univers et son contenu, les graphismes qui prouvent clairement que le jeu aurait dû sortir également sur PS4 et a été transformé en exclusivité PS5, on a au final l’impression d’évoluer dans un jeu « démo » qui ne serait même pas passé au lancement de la Playstation 5 (lancez Returnal pour comparer les amis).
Cela dit attention, et j’insiste là dessus : Forspoken n’est pas une daube car il arrive tout de même avec quelques bonnes idées. Il est au final un « faux-ami ». Il affiche des ambitions qu’il n’atteint jamais mais propose tout de même un petit quelque chose manette en main. C’est hélas bien trop peu pour un achat au prix fort, mais pour découvrir un jeu au gameplay qui change un peu (grâce au concept du Parkour Magique et des multiples sorts), il se tente pour une quinzaine d’euros d’ici quelques mois si vous hésitez.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^