Deuxième partie de la refonte du légendaire FFVII de 1997, Rebirth est une sorte de colosse aux pieds d’argile. D’une part, son épopée tragique, sa direction artistique, sa mise en scène et le charisme de ses personnages laissent sans voix. Mais d’autre part, son monde ouvert souvent dépassé et ses décors parfois grossiers viennent gâcher un peu la fête. Il demeure cependant pour les fans de la première heure une formidable occasion de replonger dans cette œuvre fondatrice. Mesdames et messieurs : à vos chocobos ! Test Final Fantasy 7 Rebirth réalisé sur PS5 à partir d’une version commerciale.
Ce test est dédié à Spirco, ce vaurien de Midgard
Le Cloud, c’est le futur ça ?!
Les cinématiques envoient du lourd dès le prologue
Rebirth est le deuxième volet d’un travail pharaonique, à savoir pour Square Enix, proposer une trilogie modernisée du classique d’entre les classiques des années 90, Final Fantasy VII. Cette œuvre culte sortie en 1997 a marqué toute une génération. Et continue à travers les années et décennies de jouir d’une aura sans pareil. Moi, je n’ai jamais joué à l’original. Pourtant, paradoxalement, je le connais bien. Et pour cause, mon meilleur ami m’en parlait souvent, comme d’un jeu fondateur non seulement dans sa vie de gamer mais même dans sa vie de jeune homme puis d’adulte. Le jeu d’une vie en somme…
Même sans avoir joué à un Final Fantasy, tout le monde connait CE plan
J’imagine donc la sidération de voir sa madeleine de Proust pixelisée ainsi retravaillée, étoffée et remise au goût du jour. Non, pas la peine d’imaginer, je sais ce que c’est. Car c’est le même choc que de voir le monument Le Seigneur des Anneaux de Tolkien mis en image par Peter Jackson avec sa trilogie. Juste l’envie de plonger dedans, d’y nager tout son saoul et de prolonger le plaisir à l’infini.
Entre deux missions, le plaisir simple d’admirer le monde
Mais attention. Je parle de Peter Jackson donc gare à l’effet Bilbo the Hobbit ! Car étirer un livre pour enfant en 3 films a fini par “trahir” un tant soit peu l’œuvre originale. Là dessus, concernant FF VII Rebirth, je ne peux pas me prononcer, évidemment.
Par contre au cours de mon périple, je n’ai pas ressenti de segments scénaristiques qui sentaient le rab injustifié. Grâce au monde ouvert qui permet de rythmer soi-même son aventure ? Cela aide forcément. Rebirth alterne phases faisant avancer l’histoire principale et d’autres dédiées aux activités secondaires open-world. Une structure particulière mais qui permet de se consacrer aux différents pans majeurs du scénario d’une traite sans trop se perdre dans les missions annexes.
Sur son nuage
Certains décors laissent bouche bée…
Rebirth est un JRPG dont je ne vais même pas aborder l’histoire. Aucun intérêt ici. Je vais juste dire qu’un résumé de la première partie est disponible dans le menu principal. Idéal pour raccrocher les wagons et même débarquer dans cet univers.
Ceci étant dit, parlons plus avant de ce monde qui ressemble au chaînon manquant PEGI 12 entre le cyberpunk et le steampunk. Par exemple, les tuyaux surgissent et s’engouffrent partout, à tel point que certaines zones peuvent faire songer au film Brazil de Terry Gilliam. La comparaison s’arrête là.
En effet, ici, les multiples grands thèmes qui sont abordés le sont d’une manière pas très subtile. Très souvent à coup de parpaings même, mais pourquoi pas après tout. Quitte à faire passer des messages, autant le faire clairement et pas de manière ampoulée. C’est tout à fait respectable.
… quand d’autres ont l’air de ressurgir d’un lointain passé
L’écologie, la politique à l’heure des méga corporations se substituant aux Etats, le syndrome post-traumatique, l’amitié, la vengeance, l’amour…sont autant de grandes notions qui accompagneront le périple de Cloud et ses amis. Cela peut se faire par des dialogues anodins entre personnages ou à travers des cinématiques grandiloquentes. Ces dernières sont magistralement mise en scène pour magnifier l’action et nous en mettre plein la vue. Mission réussie.
Les plans grandioses se succèdent pendant les cinématiques
D’une manière générale, Rebirth propose un spectacle formidable. La DA nous met devant un monde tour à tour désolé et aride puis bucolique et faussement paisible. Les régions ouvertes à l’exploration donnent l’occasion d’admirer des paysages saisissants. Mais souvent, il ne faut pas trop regarder les détails. En effet, certaines textures restent grossières, d’autres objets sommaires et finalement donnent une impression brouillonne. Dommage quand on voit le charisme des personnages principaux ou secondaires. Même si les PNJ lambda ne sont clairement pas à la fête…
Des nuages à l’horizon…
Entre deux missions principales, Rebirth nous propose de souffler et de monter de niveaux grâce à des vastes régions. Ces portions ouvertes apparaissent datées, voire mauvaises . En effet, il faudra activer des tours de synchronisation pour faire apparaître des points d’intérêts. Les activités en elle-même ne sont pas non plus des plus captivantes. De la chasse, des photos à prendre, activer des monolithes…
On profite de la balade mais les objectifs sont clairement aussi passionnants qu’un dimanche pluvieux à trier les timbres de mamie. Heureusement, les quêtes secondaires apportent une éclaircie bienvenue et donnent une bonne raison d’explorer la carte locale.
Les activités d’infiltration sont la division par 0 du JV.
Ces quêtes secondaires sont des boulots de mercenaire que l’on peut initier avec des dialogues, puis avec la recherche d’objets ou d’autres personnages. Cela n’atteint pas la richesses de celles de The Witcher 3, mais comparées à ce que Rebith nous propose comme activités dans son monde ouvert, on s’en contente bien. Je suis vache mais tout de même : The Witcher 3 pour revenir à lui avait en 2016 mis à l’amende TOUS les jeux avec ses quêtes secondaires.
Rebirth ne brille donc pas pour ses activités annexes, mais propose tout de même de quoi s’occuper, se promener et profiter de ce joli monde tout public.
Le bonheur, c’est simple comme une balade à dos de Chocobo !
Ah tiens, en parlant de tout public, j’en profite pour rebondir sur le PEGI 12 écrit plus haut. Pas de sang, peu d’ennemis humanoïdes, Rebirth propose une aventure clairement pour tout le monde. Et cela s’exprime jusque dans les dialogues, avec une VF intégrale et de bonne qualité.
Test Final Fantasy 7 Rebirth : La BO qui met KO
Les dialogues sont légion, l’occasion pour Cloud de faire plus ample connaissance
Cette épopée tragique est magnifiée par une bande originale d’anthologie qui fait passer par toutes les émotions. Les compositions majestueuses ou plus intimistes, mélancoliques ou franchement naïvement joyeuses laissent admiratifs et subjuguent. Il n’y a guère que les musiques accompagnant l’exploration qui peuvent lasser, les zones étant assez longues à fouiller à 100%.
Le panneau d’affichage, parfait pour trouver du boulot
Le coté tout public se manifeste également dans les 3 modes de difficulté permettant à chacun de voir en Rebirth un challenge ou de profiter de l’histoire. Il en va de même pour les combats. Il est possible de choisir un mode “classique” où les personnages attaquent, parent ou esquivent d’eux même. Seules les sorts et compétences seront à contrôler. Enfin, n’étant pas habitué aux J- RPG, j’ai été gêné par le manque de lisibilité des affrontements et les nombreuses lumières surgissant tout le long.
Le jeu de carte rallonge encore la durée de vie, si besoin était…
Pour terminer, comment ne pas mentionner le jeu de cartes “Queen’s Blood”, qui rappellera de bons souvenirs aux amateurs de Gwent. Cette activité tout à fait annexe peut vite devenir addictive. Chaque adversaire vaincu nous cède une carte qui viendra enrichir notre Deck ou simplement notre collection. Ainsi pour les plus acharnés ou joueurs, cela augure de nombreuses heures supplémentaires de plaisir pour une aventure déjà copieuse et généreuse.
Conclusion Test Final Fantasy 7 Rebirth
On croit deviner un message écologique assez subtile^^
Pour les fans inconditionnels de FF VII de 1997, ce Rebirth sera assurément une source de grande satisfaction. Pour les néophytes, entre le résumé avant de commencer et les modes de difficultés, il sera tout à fait possible de le savourer. Un très bon JRPG, spectaculaire et emmené par des musiques de légende, il ne vous en faudra pas plus pour vous emmener en voyage durant de nombreuses heures.
Merci à toi pour la qualité de tests 😉
Je me retrouve bien dans ce test.
Les – :
Certaines textures en monde ouvert sont très limites (les rochers par exemple)
Les quêtes d’exploration répétitives même si elles changent d' »habillage »
Les + :
BO exceptionnelle
On a toujours l’impression d’être embarqués dans un long voyage épique
Des séquences mémorables (plans, éléments de scénario, relations…)
Les nombreux mini jeux
Le système de combat parfait (notamment avec les coéquipiers)
Les chocobos !
Le Queen’s blood
La narration aux petits oignons
Les invocations impressionnantes
Le doublage en français
Bref, pour moi c’est quasi un sans faute ce FF, le meilleur depuis le X.
18/20
merci pour ton retour d’expérience vidéoludique 🙂