Le marché du jeu vidéo physique est en train de se transformer, et pas forcément dans le sens espéré par les amateurs de boîtes bien rangées sur leurs étagères. Depuis quelques années, un phénomène s’est installé progressivement : la montée ininterrompue des prix des jeux au format physique. Longtemps considérés comme le choix de prédilection des collectionneurs, mais aussi de ceux attachés à la notion de propriété réelle, les jeux au format physique deviennent désormais un luxe. La question se pose donc : payer (encore) plus cher, est-ce la seule solution ?
Jeux au format physique : une hausse logique dans un contexte économique fragile
La hausse des prix pour les jeux Switch 2 a fait grincer des dents, surtout concernant Mario Kart World et les nouveaux formats « carte clé de jeu ».
Les causes de cette flambée sont multiples. D’abord, la hausse généralisée des coûts de production. Papier, plastique, transport, développement (sur les jeux les plus ambitieux)… tout a augmenté. À cela s’ajoutent des tirages plus faibles qu’avant, car une grosse partie des ventes se fait aujourd’hui en dématérialisé. Moins d’exemplaires produits, c’est un coût unitaire plus élevé, donc un prix final en hausse. La logique économique est implacable, mais frustrante pour les joueurs qui voient la boîte en plastique se transformer en produit de niche.
Parallèlement, les éditeurs adoptent une stratégie qui frôle parfois l’absurde : proposer des éditions dites physiques… sans le jeu complet sur le disque ou la cartouche. On paie le prix fort pour une galette contenant la moitié du contenu, le reste étant à télécharger. Résultat : on perd le principal avantage du format physique, à savoir la conservation intégrale du jeu sans dépendance à des serveurs. Ce type de compromis sème encore plus le doute sur la pertinence de payer plus cher pour un produit au final incomplet.
D’autres facteurs viennent complexifier le tableau. Les éditions collector se multiplient, souvent très coûteuses, et réservées aux plus passionnés ou aux plus fortunés. Leur rareté alimente la spéculation, et les jeux deviennent des objets de collection avant d’être des supports de divertissement. Une tendance renforcée par le marketing : artbooks, steelbooks, figurines… On en oublie presque que le cœur de l’expérience, c’est le jeu lui-même.
La fin des jeux au format physique ? Pas si vite…
Mais faut-il pour autant renoncer au physique ? Pas nécessairement. Certains studios indépendants, par exemple via des éditeurs comme Limited Run, RedArtGames ou Pix’n Love, s’efforcent de proposer des versions physiques authentiques, complètes et souvent bien finies. Certes, elles sont plus chères que les versions dématérialisées, mais elles restent cohérentes avec ce que l’on attend d’un produit tangible : un bel objet, autonome et durable. Pour certains joueurs, cette valeur justifie l’investissement.
Il est donc peu probable que les prix des jeux physiques baissent dans un avenir proche. Entre les coûts de fabrication, la diminution des volumes, et une demande qui se concentre sur une frange de passionnés, le jeu physique se repositionne peu à peu comme un produit de luxe. Payer plus cher devient en effet la seule solution, mais pas forcément une fatalité : c’est aussi un choix de consommation, voire de résistance, dans un monde où le tout dématérialisé gagne du terrain.
Alors non, ce n’est pas la seule solution, mais c’est peut-être le prix à payer pour continuer à tenir un jeu dans ses mains.
… Sans parler des abonnements qui distribuent des jeux triple a, sans aucun montant supplémentaire.
Je m’aperçois la semaine dernière que le game pass core (celui de base à 40 e par an), propose maintenant Batman Arkham knight et tunic, rien que çà !