Test Mario Kart World : l’ambition dans le rétro

Cela faisait une éternité que je n’avais pas été aussi curieux à l’idée de lancer un Mario Kart. Depuis tout ce temps passé sur l’épisode précédent, je me demandais comment Nintendo allait réussir à renouveler la formule sans la trahir. Et voilà que débarque Mario Kart World, en même temps que la Switch 2. Difficile de faire plus stratégique. Je m’attendais à une mise à jour technique, à quelques circuits bonus, peut-être un nouveau mode. Ce que j’ai découvert, c’est un jeu bien plus ambitieux que prévu… et parfois un peu trop. (Test réalisé à partir d’une version commercialisé)

Test Mario Kart World et des courses jusqu’à 24 joueurs !

Un mode photo est disponible

Ce qui m’a frappé dès les premières minutes, c’est le soin apporté à la sensation de vitesse, au dynamisme des sauts, et surtout à ce nouveau système de tricks, de wall rides et de boosts aériens. Les dérapages, autrefois centraux, laissent un peu de place à des trajectoires plus fluides, plus verticales aussi. J’ai dû réapprendre à piloter, ce qui est à la fois stimulant et légèrement déstabilisant pour un vétéran de la série. Les courses à 24 joueurs, quant à elles, font monter la tension d’un cran : c’est le chaos permanent, et j’ai rarement vu une première place aussi fragile. Un simple objet lancé au mauvais moment peut me faire chuter en bas du classement en deux secondes.

Techniquement, Mario Kart World tient la route. Il est beau, lumineux, bourré de clins d’œil, et tourne comme un charme… du moins, en solo ou à deux. À trois ou plus, on tombe à 30 fps, et ça pique un peu. Quand on sort un jeu censé représenter la nouvelle console, on s’attend à une fluidité sans compromis, même à quatre sur un canapé. Ce genre de détails n’est pas anodin, surtout sur un jeu de course où chaque millième de seconde compte. De tout façon, en ligne, vous ne pouvez jouer qu’à deux maximums depuis la même console, donc ce problème reste vraiment sur du « jeu canapé », mais c’est ce qui fait le sel de cette pépite vidéoludique, non ?

Ces petits sacs de repas vous fera changer d’apparence

Un monde grand ouvert…mais vide

Le monde ouvert est l’idée forte de cet épisode. Tous les circuits sont connectés sur une grande île, et entre les courses, il est possible de se balader librement, récupérer des pièces, lancer des mini-jeux ou choisir le prochain circuit. Sur le papier, c’est séduisant. Mais dans les faits, j’ai eu un peu de mal à y voir autre chose qu’un grand hub décoratif. Le mode Balade, censé enrichir cette exploration, m’a vite semblé creux. Récolter des autocollants ou courir après des missions secondaires manquant de mise en scène, ce n’est pas ce que j’attends d’un Mario Kart. J’espérais quelque chose de plus engageant, de plus marquant. Là, c’est joli, c’est fluide, mais ça manque d’âme. Surtout que la carte est grande et pourtant ça n’est, pour moi, pas le point fort de la série.

Le monde ouvert est vaste mais vide

Côté contenu, c’est solide. Il y a déjà plusieurs tournois, un mode Survie étonnamment efficace, les classiques Versus, Bataille, Contre-la-montre… et tout est jouable en ligne comme hors-ligne. Ce nouveau mode survie aux allures de Battle Royale m’a même surpris dans le bon sens : nerveux, fun, accessible, c’est peut-être la meilleure nouveauté multijoueur depuis longtemps. De plus, le roster de personnages est conséquent, même si certains choix sont discutables. Débloquer un personnage au hasard à cause d’un objet lancé en pleine course, ce n’est pas ce que j’appellerais gratifiant. Et le menu de sélection est un petit désastre d’ergonomie : trop chargé, mal hiérarchisé, pas pratique. On sent que l’intention est là, mais que le confort a été relégué au second plan.

Test Mario Kart World – De la personnalisation manquante

En LAN, même quand tout le monde est disponible il faut attendre pour la prochaine course…

D’ailleurs, extrêmement perturbant, lorsqu’on choisi nos personnages on peut uniquement choisir son véhicule.  Contrairement à Mario Kart 8, on ne modifie pas la taille des roues, ni le planneur… Cependant, le nombre de véhicule est suffisant pour trouver votre meilleur kart, moto ou quad. Personnellement, j’adorais avoir des véhicules personnalisé pour booster un maximum l’accélération, ici cela semble plus équitable même si ça reste un Mario Kart. En effet, le côté équitable dans ce genre de jeu se résume à avoir de la chance pour esquiver les carapaces et avoir les meilleurs items.

Une victoire écrasante sur ce jeu qui sait se renouveler

Conclusion Test Mario Kart World

Une chose est sûre : Mario Kart World prend des risques. Tout n’est pas parfait, tout ne plaira pas à tout le monde, mais difficile de ne pas saluer l’audace et l’envie de faire évoluer la formule. Entre ses courses survoltées à 24 joueurs, ses nouveaux systèmes de gameplay et son contenu déjà bien étoffé, le jeu pose les bases d’une nouvelle ère pour la série. Il lui manque encore un peu de finesse, d’âme parfois, mais il y a là un vrai vent de fraîcheur qui souffle sur la licence. Une ambition dans le rétro, en somme : les mains sur le volant, mais un œil dans le miroir. Et rien que pour ça, ça valait le détour.