Test de Sonic Forces (Switch) : la montagne russe

Date de sortie : 7 novembre 2017
Développeur : Sonic Team

Test de Sonic Forces : Nigloland 

Parfois, c’est joli

J’aurais dû m’en douter. Un jeu avec le mot « Forces » dedans, c’est rarement bon signe. Ce n’est pas visuellement que ce Sonic me fera dire le contraire. En mode TV, même si certains niveaux sont plutôt jolis (Green Hill par exemple), le titre se veut dans l’ensemble assez crade graphiquement. Entre des textures d’une laideur inhabituelle et des décors qui puent le jeu pas fini, la pilule a du mal à passer. À vrai dire, on a souvent l’impression que plusieurs équipes différentes ont bossé sur le jeu. Une équipe au niveau, car quelques rares passages envoient du bois graphiquement, et une autre équipe, dont les mecs viennent apparemment de finir leur CAP Plomberie avec mention « peut mieux faire ».

Les textures à gauche… aie aie aie

Ajoutez à cela une visibilité du personnage très limitée (surtout ceux d’une couleur sombre) et vous avez un jeu à la finition plus que douteuse, totalement indigne d’une production SEGA.

En mode portable, la fluidité est cependant au rendez-vous mais on baisse encore d’un cran graphiquement, ce qui rend Sonic Forces vraiment très limite par moments.

Test de Sonic Forces : mais saute bordel !

Il est où Sonic ?

Mais revenons au contenu du jeu. C’est quoi ton projet en fait ? C’est la question que je me suis posée dès les premières minutes. Le titre démarre tambours battants, sans la moindre explication. On se met alors à courir pleine balle sans trop savoir pourquoi.

Faut-il finir le level le plus vite possible ? Faut il ramasser des objets ? Dieu seul le sait, et une note nous est attribuée à la fin, pour des raisons elles aussi pas toujours très claires. Car ce Sonic Forces qui alterne « 2D » et 3D est au final un mélange entre Sonic Colours sorti en 2010 sur Wii et Sonic Génération sorti en 2011. Disons le tout de suite : la salade n’est pas très fraîche.

Ici, il suffit de matraquer la touche saut

Durant la grosse première moitié du jeu, je me suis souvent surpris à faire plus ou moins n’importe quoi avec la manette, ce qui ne m’empêchait pas de finir les niveaux avec une bonne note. Le souci émane d’un gameplay brouillon et loin d’être précis. En mode « course » il est trop souvent possible d’alterner le matraquage des touches saut et la touche turbo pour s’en sortir. Ca va vite mais il est souvent très difficile de retrouver son perso dans cette bouillie de pixels. On retrouve ce problème, et là c’est quand même plus grave, dans les passages plateforme plus classiques et donc plus lents en 2D.

Quand le challenge arrive enfin (et bien trop tard !), s’ajoutent une précision et une inertie du personnage plus que douteuses venant gâcher le peu de plaisir que Sonic Forces offre manette en mains. Pour résumer, j’ai baillé pendant les courses qui ne sont en réalité que des suites basiques, simples et répétitives de QTE, et j’ai ragé sur les quelques passages 2D qui auraient pu être intéressants. Un patch est semble-t-il dans les tuyaux, vous connaissez l’Histoire dans 90% des cas…

Test de Sonic Forces : le silence des anneaux

Ceci n’est pas un jeu PS2

Côté sonore, il y a quand même un bon point. Oui, il faut les compter. On retrouve tous les sons et bruitages qui ont fait la renommée d’un Sonic. Wahou trop cool… le contraire aurait été chelou non ?

La bande-son, même si elle a le don de dynamiser l’action, est très discutable musicalement parlant. Les goûts et les couleurs me direz-vous même si SEGA nous a tellement gâté par le passé avec ses bandes sons de qualité. Résultat : on ne que être déçu par cet épisode.

Je ne m’étalerai pas aussi sur le scénario, aussi surprenant qu’une dinde servie le jour de Thanksgiving, mais le doublage des personnages est plutôt bon et j’ai même cru reconnaître plusieurs voix connues (Sonic a la voix de Jesse dans Breaking Bad non ?). Cependant le ton global, voulu par l’écriture et les vannes pas drôles gâchent le tout. L’ensemble est finalement digne d’un mauvais dessin animé du dimanche matin.

Test de Sonic Forces : Si si la famille

Losing Eleven

Il y en a des montagnes russes dans Sonic Forces , et bien nous finirons de la sorte avec ce paragraphe. Du Fan Service tu en veux ? Et bien il y en a, avec un nombre invraisemblable de Sonic. Honnêtement j’ignorais qu’il y en avait autant et j’avais parfois l’impression de regarder un épisode des Télétubbies : des rouges, des noirs, des verts, des pas mûrs et y a même un crocodile !

Toute la famille est réunie et les fans seront sans doute ravis. Mais quel dommage de ne voir tout ce beau monde que pendant les cinématiques. Il aurait été cool de les contrôler, si et seulement si cela permettait de varier le gameplay. Le jeu nous propose également de créer son Sonic (allez c’est cadeau un de plus !). Il est également possible de l’habiller via des vêtements que l’on gagne à la fin de chaque niveau. Mais Seigneur que les fringues sont graphiquement laides et basiques… On a l’impression d’habiller son Avatar sur Xbox360 ! Pour varier un peu votre style, vous pouvez également armer votre personnage de plusieurs armes différentes, ce qui ne change pas grand chose finalement.

Enfin, concernant la durée de vie, la trame principale du jeu se termine en environ 5 heures. Elle propose cependant un New Game + pour les fans ou ceux qui n’auraient pas encore revendu le jeu à la superette du coin : faire les meilleurs chrono, ramasser tous les objets éparpillés dans les niveaux… Le problème, c’est qu’à cause de tous les défauts évoqués plus haut, on a simplement aucune envie d’y retourner.

Wow ça c’est du bonus qui fait plaisir….

Conclusion

Il est évident, et je pense que vous l’aurez compris : je me suis permis une certaine subjectivité en écrivant ce test. Mais je ne vais pas vous mentir, je n’ai absolument pas accroché et je tenais à le faire savoir. Un jeu vidéo doit donner du plaisir et je n’en ai pas eu ici. Techniquement limité, un gameplay brouillon et sans surprise, Sonic Forces n’a finalement pas grand chose à offrir aux joueurs lambdas. À moins que vous ne fassiez parti du club des irréductibles fans de Sonic, je ne peux que vous déconseiller d’acheter ce titre, et ce, même à un prix déjà très bas (tiens-tiens comme c’est étrange). Pour finir n’oubliez jamais la citation de Tonton Stephen : la Vie est trop courte pour jouer à des jeux moyens.