Trop similaire à Far Cry 3, le charisme du bad guy en moins, Far Cry 4 a laissé un goût amer de déjà vu. Ubisoft devait renouveler la formule de son FPS action/infiltration/aventure. Après l’avoir magistralement réussi avec sa licence phare Assassin’s Creed, Ubisoft parviendra-t-il à dépoussiérer Far Cry ? Voyons cela dans le test de Far Cry 5 (FC5).
Condition du test : jeu terminé en 50h, en Normal ; version 1.0.
Test de Far Cry 5 : Bienvenue dans le Montana !
Exit l’océan pacifique de Far Cry 3, ou l’Himalaya du 4, l’action de ce cinquième opus se déroule dans le pittoresque Montana. La secte Eden’s Gate a pris le contrôle du comté de Hope County, en s’appropriant les terres, les télécommunications et autres infrastructures. Sous les ordres de son leader Joseph Seed, Eden’s Gate se prépare à la fin du monde en asservissant, pardon, « en sauvant » un maximum de personnes. Et ce sera à vous, Marshal des Etats Unis d’Amérique, et à votre équipe de passer les menottes à ce gourou aux faux airs de Matthew McConaughey. Bien sûr, l’arrestation ne se déroulera pas comme prévu et donne lieu à un prologue magistral. Sans évidemment entrer dans les détails, il se dégage des premières minutes une atmosphère étouffante et dérangeante. Celles-ci se terminent avec un des gimmicks de la série de Far Cry : le héros esseulé, fuyant ici la vindicte de la secte.
Test de Far Cry 5 : Bienvenue au paradis…
Passé le souffle épique des premières minutes, ce sera à vous d’aider les Montaniens à se libérer du joug de la secte. Le jeu se déroule dans 3 grandes zones, sous le contrôle des 3 lieutenants de Joseph, sa « famille ». John l’inquisiteur, Faith la manipulatrice et Jacob le bras armé ont chacun un rôle très précis dans Eden’s Gate. Leur spécialité donnera lieu à des missions principales bien distinctes, barrées et souvent originales tant sur la forme que sur le fond. Seules celles de John ont un air de déjà-vu. Par ailleurs, libre à vous de commencer par celle que vous voulez ou de passer à une autre quand vous le désirez. D’autres activités seront au rendez vous : avant-postes à libérer, des quêtes secondaires, explorer des caches de survivalistes… Sans oublier la chasse et la pêche, il y a toujours quelque chose à faire dans le Montana !
La fin de Far Cry 5 est un trait de génie. Je dis juste ça. Je n’ajoute aucun autre adjectif. C’est l’une des meilleures fins de l’histoire du jeu vidéo. Rien que ça, Bibi ? Non ! C’est l’une des meilleures fins tout court ! La fin d’une histoire racontée brillamment dans les premiers instants du jeu. Puis le joueur s’installe tranquillement dans son confort pendant qu’il s’occupe de la secte… Personnellement, je me suis dit, OK, il va se passer ci, ça, et cela n’a pas raté. Le charisme des lieutenants n’est pas du tout en cause (à part ce pauvre John, peut être). Ni les missions principales en elles-mêmes, qui sont plaisantes à jouer. Mais on est cueilli par la conclusion magistrale qui restera sans aucun doute dans les mémoires. Sidérant.
Test de Far Cry 5 : On est en 2018 ?
Pas de nom, pas de voix non plus, le héros de Far Cry 5 est une coquille vide. Petite nouveauté, votre avatar sera personnalisable sommairement au début : choix du sexe, visage, coiffure et surtout fringues de redneck ! Ici la chemise écossaise est reine, pour un look résolument et délicieusement ringard. Mais comment pardonner que le héros ne parle pas. Cela donne encore et toujours des dialogues bancals au possible, où tout le monde vous appelle Officier… Pénible et un retour en arrière incompréhensible comparé au 3 et 4.
Dans FC5, finis les points d’Xp en tuant, capturant des avant-postes etc., il faudra ici compléter des défis. Tuer 100 ennemis en tout, 10 de telle manière, pêcher tel poisson… les défis sont assez simples et faciles. Une fois réalisés, les points de compétences glanés seront à répartir parmi 5 arbres de talents archi classiques. En conséquence, l’avatar est très vite une machine de guerre.
Test de Far Cry 5 : Un gameplay toujours aussi efficace.
Dans ce FPS d’action/aventure en monde ouvert, l’infiltration a encore et toujours sa place de choix. En effet, la reconnaissance aux jumelles, les exécutions furtives, l’arc et les silencieux sur les armes permettent de s’en donner à cœur joie. On retrouve même avec bonheur les cailloux à balancer pour faire diversion et la possibilité de planquer les corps. Indispensables ! C’est à se demander même pourquoi on ne rencontre pas plus souvent ces features dans d’autres jeux. De plus, avec le grappin, le parachute et la wingsuit, FC5 offre de multiples approches dans les missions. Si on ajoute à cela les nombreux véhicules à disposition, quad, voitures, camions, hélico et avions. On peut vraiment jouer comme on l’entend. Mais où sont les motos ?
Test de Far Cry 5 : Elle est où l’armurerie ?
Toujours aussi pratique, la roue des armes accessible en maintenant (LB) permet de sélectionner en un clin d’œil ce que vous voulez. Armes, buffs, grenades, armes de jets… tout l’inventaire est accessible facilement et rapidement. On peut même fabriquer ses explosifs et buffs à la volée, sans interruption, sans entrer dans un menu… L’action de Far Cry 5 est fluide au possible.
Etats-Unis oblige, je m’attendais à un arsenal ENORME. Hélas, seulement quelques types de fusils, pistolets… L’arsenal à disposition est famélique. Heureusement, l’arc et le lance-flamme sont toujours là, pour deux approches différentes de la furtivité… Pour finir, les organes de visée sont eux aussi décevants. Cetes, le point rouge fait le boulot, mais les lunettes n’offrent pas un zoom satisfaisant.
Test de Far Cry 5 : A vot’ bunker, m’sieurs dames !
Dans le Montana, on est des vrais Américains. On ne fait pas confiance au gouvernement, on aime les flingues et le survivalisme. On cache donc plein d’armes dans le bunker de nos papis et mamies. Reconvertis après la fin de la guerre froide, ils fourmillent d’armes, medikits, argent, gilets pare-balles et améliorations. Les caches d’armes sont très nombreuses et demandent un peu de réflexion ou d’agilité pour y parvenir.
Mais attention, soyons clair, FC5 n’est pas un jeu de survie. Par exemple, la santé remonte toute seule. Pour se faire de l’argent, il faudra pratiquer les sports locaux : la chasse et la pêche. D’autant que le bestiaire est assez fourni : du bison à la moufette, le Montana regorge de vie.
Test de Far Cry 5 : La revanche de la coupe mulet
Les Montaniens eux aussi gagnent à être rencontrés, en tout cas, certains. FC5 livre un regard tour à tour tendre mais souvent acide sur la société américaine, sans en faire trop, heureusement. L’action se déroule en 2018, mais on dirait une plongée quinze ans en arrière. Les moniteurs plats en 4/3 côtoient les unités centrales d’antan. Un morceau d’Amérique hors du temps en somme, livrée à une guerre civile coupée du monde… Bizarre quand on y réfléchit ; et justifiée par le fait que la secte a sanctuarisé le comté. Par contre, le joueur sera spammé par les sous fifres de la secte. En restant sur la route, les hordes d’Eden’s Gate ne vous lâcheront pas avant d’avoir vaincu le chef local. Agaçant par moment.
Test de Far Cry 5 : Il fait toujours beau dans le Montana !
Je n’ai jamais mis les pieds dans le 41ème état des USA mais il y fait toujours un temps superbe… pas de pluie à l’horizon. Dommage. Toujours est-il que le jeu est superbe ! La palette de couleur est riche et offre de superbes paysages de forêts et de montagnes. Néanmoins, le rendu de l’eau est en retrait. D’une manière générale, FC5 est techniquement très abouti pour un open world. Le jeu est toujours fluide, à 30 images par secondes. Les temps de chargement sont assez courts pour ne pas être gênants ni pénibles.
En 50 heures de jeu, aucun crash constaté, ni bug de mission. Restent quelques bugs de collision, inhérent à tout open world fraichement sorti et qui seront sans doute corrigés bientôt. Marque de fabrique des Far Cry, le feu et sa propagation sont toujours aussi jouissifs et impressionnants. Un autre point appréciable est la possibilité de paramétrer l’ATH. En l’épurant, l’immersion est totale.
Grande première dans la série, toute la campagne et ses à-côtés sont jouables à deux en coopération. Seul (gros) bémol, on ne peut guère trop s’éloigner l’un de l’autre. Impossible à l’un de chasser dans un coin de la carte pendant l’autre fait une mission secondaire… Il est possible également d’être accompagné d’un familier ou d’un allié, avec chacun leur spécialité. Par exemple, le chien de chasse Boomer repèrera les ennemis à proximité.
Test de Far Cry 5 : Conclusion
Far Cry 5 ne révolutionne pas tant que ça sa formule mais livre une copie toujours aussi fun à jouer et à explorer. Sur la Xbox One X, la nature semi-sauvage du Montana est magnifiée. En faisant fi du rendu de l’eau, les paysages superbes s’enchaînent. Disposant d’un prologue saisissant et d’une conclusion géniale, l’histoire est un surprenant point fort de ce FPS d’action/infiltration au gameplay toujours aussi bien maitrisé. La possibilité de vivre enfin toute l’aventure en coopération et les 2 ou 3 choix possibles au cours de la campagne permettent une bonne rejouabilité. Si livrer une guerre civile au pays des rednecks vous tente, il ne vous reste plus qu’à enfiler votre wingsuit et à faire le grand saut. Vous ne le regretterez pas.
Note : en marge de la campagne, un mode inédit est disponible. Baptisé Far Cry Arcade, il permet aux joueurs du monde entiers de façonner des cartes. En coopération ou compétitifs, les modes de jeu sont déclinables à l’infini… Reste à la communauté à s’emparer (ou pas) de ce mode pour en faire de belles choses. Pour avoir essayé quelques cartes, 90% sont à oublier. Mais j’ai pu tester une carte « hommage » aux premières minutes de Resident Evil 2, assez sympa au final.
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