Critique Jurassic World Renaissance : la vie trébuche en chemin

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Il y a des sagas qui vieillissent comme le bon vin, et puis il y a Jurassic World Renaissance, qui donne plutôt l’impression d’un verre de jus de raisin laissé trois semaines au soleil. On avait pourtant envie d’y croire, à ce retour annoncé en fanfare, censé redonner un coup de fouet à une franchise peinant à retrouver l’émerveillement de 1993. Malheureusement, au lieu d’un T-Rex majestueux surgissant des brumes du passé, c’est un script brinquebalant et incohérent, tel un squelette mal reconstitué, qui débarque. Cela dit, soyons justes : tout n’est pas à jeter dans cette Renaissance, qui porte décidément bien mal son nom. Voici ma critique Jurassic World Renaissance (Juillet 2025). Attention, spoilers ci-dessous.

Des scènes spectaculaires mais sans saveur

rebirth mos dino

 

Le film parvient néanmoins à réussir quelques scènes de bravoure, bien emballées par une mise en scène soignée. Gareth Edwards, malgré un scénario criblé de trous gros comme des nids de vélociraptors, sait encore cadrer l’action. Certaines séquences respirent un minimum de majesté, comme la chasse aquatique du Mosasaure, qui offre enfin à la créature son moment de gloire. Le gigantisme, la tension, la profondeur de champ : on sent que derrière la caméra, il y a un cinéaste qui a vu Les Dents de la Mer plus d’une fois et dans l’ensemble, c’est franchement réussi.

En revanche, difficile de sauver le Distortus Rex, censé être la star monstrueuse du film. Visuellement, c’est un hybride gênant entre un T-Rex sous stéroïdes, un insecte mal léché et un boss de fin de Resident Evil mal texturé. Une créature ni vraiment marquante, ni vraiment effrayante, qui semble conçue pour cocher la case « nouveau dinosaure mutant obligatoire » sans jamais réussir à imposer une véritable identité. On devine bien que les artistes des effets spéciaux ont tenté de lui donner un look original, mais le résultat a autant de personnalité qu’un skin alternatif dans un jeu vidéo free-to-play : ça attire vaguement l’œil, mais on l’oublie aussitôt l’écran noir arrivé.

Enfin, la photographie offre quelques audaces, notamment dans les laboratoires et jungles nocturnes, avec des ambiances parfois frissonnantes quand la lumière vacille et que le danger rôde. On est loin du style plat et surexposé des précédents Jurassic World.

Mais derrière l’emballage, la vacuité

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Derrière cette belle vitrine, le film reste creux. Jurassic World Renaissance, c’est comme ces coffrets collectors magnifiques… mais où le disque est rayé dès le déballage. Les qualités visuelles peinent à masquer le problème central : un scénario paresseux et téléphoné, recyclant les figures imposées de la franchise sans les moderniser.

L’histoire, prétexte à envoyer mercenaires et famille lambda sur une île de dinosaures mutants, ne tient pas plus la route qu’un squelette de tricératops monté à l’envers. Les enjeux sont flous, les personnages à peine crédibles, et les rebondissements, plats.

Mention spéciale pour l’idée absurde du Snickers, responsable de la libération du monstre mutant. C’est tellement grotesque qu’on croit à une blague de stagiaire, mais non : comment un scientifique, avec tous les procédés et millions en jeu, peut manger une barre de chocolat avant d’entrer dans une zone sensible, comme s’il allait simplement « au bureau ». C’est à ce moment précis que j’ai su que le film allait être très long et incohérent.

Des personnages aussi creux qu’un fossile

personnages creux

 

Côté casting, c’est la foire aux stéréotypes : le père inconscient, la fillette attendrissante, le geek transparent, le PDG cupide, et les mercenaires prédestinés à finir en casse-croûte pour dinosaures.

Scarlett Johansson et Mahershala Ali font ce qu’ils peuvent, mais leurs personnages manquent de nuances et leur passé est expédié en deux répliques larmoyantes. Il aurait été intéressant de creuser leurs traumatismes et motivations, mais l’émotion est sacrifiée au profit du spectacle immédiat.

La famille Delgado, parachutée là comme une quête secondaire dans un RPG mal ficelé, n’apporte que dialogues mollassons et situations improbables, comme emmener ses enfants dans une traversée océanique à la limite d’une zone de guerre biologique. On frôle l’épisode spécial de La Petite Maison dans la prairie version Jurassic.

Une tension qui s’effondre à chaque détour

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Là où Jurassic Park jouait sur la tension, ici tout est prévisible. Chaque dinosaure surgit après un bruit étrange, un personnage isolé (pause pipi oblige), et hop : attaque. C’est devenu un jeu de devinettes plus qu’un film d’aventure. La « plot armor » des héros principaux est si épaisse qu’ils pourraient traverser la jungle en trottinette sans une égratignure.

Même le climax, le face-à-face avec le Distortus Rex, retombe : après tout le teasing, la confrontation finale de Jurassic World Renaissance se limite à une diversion avec une fusée éclairante. Ce qui ressemble davantage à un recyclage paresseux qu’à un hommage à Alan Grant.

 

Un message écologique en kit Ikea

ikea jurassic

 

Le film tente bien de dénoncer la cupidité des grandes entreprises pharmaceutiques, mais le propos est tellement bâclé et caricatural qu’il en devient inutile. Le PDG véreux meurt, la menace est évitée, mais le monde ne progresse pas. Aucune réflexion sur la cohabitation humains-dinosaures, pourtant un sujet avec un potentiel depuis Jurassic World Dominion.

C’est dommage : en creusant cet axe, Jurassic World Renaissance aurait pu apporter une pierre à l’édifice jurassique, au lieu de simplement empiler les cadavres scénaristiques. La vie trébuche en chemin, et j’espère qu’elle ne se relèvera plus.

 

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