Depuis quelque temps, Nintendo ne se contente plus de faire exister ses licences manette en main. La firme de Kyoto étend méthodiquement son territoire, avec une précision presque clinique. L’annonce de la sortie en version française du livre Mario Galaxy s’inscrit dans ce mouvement, mais elle n’en constitue qu’un signal parmi d’autres. Derrière ce type de publication se dessine une stratégie beaucoup plus large : installer durablement les licences Nintendo sur l’ensemble des supports culturels, sans jamais perdre de vue la cohérence de leurs univers.
Un livre pensé comme prolongement de l’œuvre
Le Livre d’histoires d’Harmonie Super Mario Galaxy n’est pas un simple livre jeunesse ajouté au catalogue. Il s’inscrit directement dans le prolongement de Super Mario Galaxy, en mettant en avant un élément narratif déjà présent dans le jeu, mais volontairement discret : le conte lié à Harmonie et aux Lumas.
C’est précisément ce choix qui rend le livre Mario Galaxy révélateur. Nintendo ne cherche pas à enrichir artificiellement son univers, ni à le rendre plus bavard. Elle isole un fragment canon, déjà existant, et le transpose dans un autre médium sans en modifier le sens ni la portée. Le livre devient alors un objet de transmission, pas une adaptation libre, ni une relecture.
Cinéma et parcs : une expansion progressive et encadrée
Cette même logique se retrouve dans les incursions récentes de Nintendo hors du jeu vidéo. Le succès du film d’animation Super Mario Bros a marqué un tournant important, en démontrant qu’une adaptation cinématographique pouvait exister sans renier l’identité de la licence. Une suite est d’ores et déjà programmée pour 2026, signe que Nintendo entend inscrire le cinéma dans une stratégie de long terme, et non comme un simple coup ponctuel.
Dans la continuité, l’officialisation d’un film live action The Legend of Zelda confirme cette volonté d’exploration transmedia. Là encore, la prudence reste de mise. Nintendo ne communique que très peu, avance par étapes, et semble surtout attentive à la cohérence globale de ses univers. Il ne s’agit pas d’occuper tous les écrans, mais de choisir les bons supports, au bon moment.
Cette approche trouve une traduction concrète avec Super Nintendo World. Plus qu’un parc à thème classique, il s’agit d’une matérialisation physique de l’univers de sa mascotte moustachue, où chaque élément est strictement codifié. Le parc devient un support culturel à part entière, pensé comme une extension contrôlée de l’expérience Mario, et non comme une simple vitrine marketing.
Nintendo, architecte d’un patrimoine culturel
À travers ces différents projets, une même ligne se dessine. Nintendo ne cherche pas à multiplier les adaptations, mais à structurer un patrimoine. Le livre Mario Galaxy, les films, les parcs et les déclinaisons éditoriales participent tous d’une même ambition : faire en sorte que ses licences puissent exister durablement hors du jeu vidéo, sans jamais perdre leur identité.
Nintendo ne s’inscrit pas dans une logique d’exploitation massive, mais dans une construction patiente. Chaque support devient une pierre supplémentaire, soigneusement taillée, dans un édifice cohérent. Plus qu’un simple éditeur de jeux, la firme de Kyoto s’affirme désormais comme un architecte d’univers culturels, capables de traverser les générations tout en restant fidèles à leur essence.

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