Décidément, les mois de novembre et décembre 2016 auront été ceux de la résurrection de mythes oubliés. Après avoir été conquis par un Final Fantasy XV réussi dans l’ensemble, je m’attaque donc à The Last Guardian PS4, un autre jeu vidéo japonais en développement depuis Louis XIV. En tant que grand fan d’Ico et de Shadow of The Colossus, je dois dire que The Last Guardian est l’un des jeux vidéo que j’attendais tout simplement le plus sur ces cinq dernières années. Est-ce que le résultat final est à la hauteur de mes espérances ? Malheureusement non et je vais vous dire pourquoi.
Test The Last Guardian PS4 : une épopée magistrale
Je vais aller droit au but en vous rassurant d’entrée de jeu : oui The Last Guardian est un titre unique à découvrir et qui mérite de faire partie de votre ludothèque. Ok. Donc le gars nous dit en intro qu’il va nous dire pourquoi The Last Guardian n’est pas à la hauteur de ses espérances et pourtant, il l’encense dès le premier paragraphe.
Et bien mesdames et messieurs, sachez que c’est tout le paradoxe de ce jeu. Proposant une épopée magistrale entre un jeune garçon, une bête nommée Trico et un univers tout simplement fascinant, The Last Guardian marque les esprits, que l’on soit totalement conquis ou non. Il s’agit d’une expérience à laquelle on ne ressort pas indemne à l’image d’Ico et de Shadow of The Colossus. L’observation de l’environnement fait partie intégrante du jeu. Vous devrez prendre votre temps, observer, analyser le terrain et les chemins à emprunter afin de sortir d’une prison à ciel ouvert, le tout, dans un univers tout simplement bluffant.
Test The Last Guardian PS4 : graphiquement et artistiquement bluffant
Graphiquement somptueux, The Last Guardian vous enverra de nombreuses baffes malgré quelques chutes de framerate et des textures pas toujours au top. Ce qui est surtout sublimé ici (outre la direction artistique), ce sont les effets de lumières rappelant à la fois Ico et Shadow of The Colossus. On prends exactement les mêmes claques qu’à l’ère PS2 avec un supplément uppercut nous mettant KO dès les premières minutes.
Côté scénario, le jeu vous offrira également quelques petites révélations et il sera vraiment plaisant de progresser tout au long de l’aventure afin d’obtenir vos réponses. Je n’en dis pas plus volontairement car cela reviendrait à gâcher votre expérience. Cependant, je peux vous dire que d’un point de vue immersion, le dernier titre de Fumito Ueda a tout bon et introduit même une relation tout simplement unique dans l’histoire du jeu vidéo entre les personnages principaux, le décors et l’histoire. Voilà, ça, c’est dit. Mais où est donc la déception. Patience.
Test The Last Guardian PS4 : une relation unique dans un jeu vidéo
Un énorme travail a été réalisé sur l’IA de Trico, votre animal de compagnie. Vous pourrez ainsi le voir évoluer et nouer de vrais liens de complicité. Je ne sais pas si la latence entre le moment où l’on donne un ordre est volontaire ou non, mais celle-ci contribue à rendre le comportement de Trico plus réaliste et de mon côté, ça ne me dérange pas plus que ça.
Par exemple, ne comptez pas vous rendre d’un point A à un point B en l’espace de quelques secondes. Si Trico se gratte l’oreille, il se grattera l’oreille avant de bouger. Bourriner dans tous les sens sur les boutons pour donner un ordre ne sert donc à rien. De même lorsque Trico décide de ne pas monter de suite sur une plateforme et se laisse distraire par des éléments du décors.
Il est donc question ici de se laisser tout d’abord porter par le rythme de l’aventure (scénario, décors) puis de suggérer à la bête de se rendre à un endroit spécifique. Il faut donc apprendre à connaître son animal, son environnement, son histoire. Grâce au travail réalisé sur la bande son, on arrive par ailleurs à analyser le comportement de Trico en fonction de ses gémissements et autres cris. La musique elle, accompagne parfaitement les temps forts de l’aventure avec des thèmes justes et épiques sublimant les meilleurs moments de ce voyage exceptionnel.
Totalement déstabilisant au départ, le jeu mettra votre patience à rude épreuve. Clairement, cet aspect, ne plaira pas à tout le monde et cela ne m’étonnerait pas d’entendre « j’ai abandonné le jeu, pas la patience, c’est quoi ce jeu, cette bête n’en fait qu’à sa tête, elle se fout de ma gueule ». The Last Guardian est par exemple aussi inaccessible aux enfants à mon sens où ces derniers (sauf exception) n’auront jamais la patience de résoudre des énigmes parfois tordues en raison de l’IA de Trico mais également d’un level-design parfois trompeur.
Si ces points sont assez bloquants par moments, ils ne nuisent cependant pas au bonheur que procure le jeu manette en mains. Difficile de ne pas plonger tête baissée dans cet univers absolument incroyable et gigantesque. Non, là où le bas blesse VRAIMENT pour The Last Guardian, c’est bien au niveau de sa réalisation approximative et de sa jouabilité tout simplement exécrable par moments. Et bah les voilà les défauts.
Test The Last Guardian PS4 : une réalisation approximative
Il y a deux ans de cela, je découvrais Brothers A Tale of Two Sons. Un titre peu ambitieux disponible sur le Xbox Live et le PSN pour moins de 20 euros. Disposant d’une durée de vie minuscule (2 heures 30 minutes environ), le jeu était cependant parvenu à me mettre une baffe aller-retour comme rarement j’avais pu en recevoir derrière une console.
En supplément de son ambiance unique, Brothers disposait d’un gameplay exceptionnel en nous proposant de contrôler deux frères (l’un avec le joystick de gauche et l’autre avec le joystick de droite). Le gameplay venait donc se greffer à l’univers unique de ce titre que je vous recommande chaudement au passage.
Mais pourquoi est-ce que je vous parle de Brothers A Tale of Two Sons dans le test de The Last Guardian ? Et bien parce que selon moi, il est possible de faire un parallèle entre les deux titres nous invitant à suivre un duo de personnages durant tout une aventure.
La relation avec Trico dans The Last Guardian est exceptionnelle dans un jeu vidéo, je l’ai déjà dit. Cependant, comment pouvons-nous vraiment profiter de cette dernière en raison des problèmes techniques (ralentissements, bugs en tous genre) que nous rencontrons tout au long de la dizaine d’heure nécessaire pour finir l’aventure ? De mon côté je n’ai pas pu passer outre car je ne pouvais pas m’enlever de la tête que The Last Guardian PS4 aurait dû faire mieux. Beaucoup mieux. Surtout concernant sa jouabilité et le fait de greffer cette dernière au coeur même du scénario.
Test The Last Guardian PS4 : une jouabilité à côté de la plaque
C’est clairement le point noir du jeu. Je ne vais pas vous parler ici de l’inertie du personnage (que je trouve réaliste et vraiment bien fichue en termes d’animations) mais bel et bien de deux aspects précis du jeu : la gestion de la caméra et des sauts (sur Trico ainsi que sur les différentes plateformes).
Si la grande majorité du temps, le jeu ne vous pressera pas forcément dans votre exploration, vous devrez souvent monter sur Trico pour lui donner des ordres afin d’atteindre des plateformes ou d’autres endroits normalement inaccessibles.
Je ne compte pas le nombre de fois où je suis tombé de Trico sans aucune explication logique (en raison de la caméra je suppose) ni le nombre de fois où j’ai tenté désespérément de monter jusqu’au sommet de son crâne afin de le caresser pour le calmer.
Je ne compte pas également le nombre de fois où un simple saut sur une plateforme où vers un endroit s’est transformé en cauchemar absolu en raison du léger temps de latence qu’il peut y avoir au moment où vous appuyez sur la touche saut et où votre personnage décide de bouger à l’écran. Devant tous ces problèmes, le pétage de plomb n’est vraiment pas loin. Cependant…
Test The Last Guardian PS4 : un très bon jeu malgré tout
Les premières heures de The Last Guardian comporteront bon nombre de moments tels que ceux que j’ai décris plus haut avant de s’atténuer avec l’expérience que vous accumulerez pour maîtriser les commandes et la caméra capricieuses. Cela dit, impossible pour moi d’occulter ces faits tant ils m’ont vraiment ruiner des phases de gameplay pourtant passionnantes et épiques à la base. Un véritable gâchis qui témoigne une fois de plus du manque de finition d’un jeu qui aurait dû voir le jour en 2017 et non fin 2016.
Cependant, et malgré tous les défauts que j’ai pu énumérer ci-dessus, The Last Guardian mérite vraiment le coup d’oeil (je vous conseille à ce titre l’avis de J-Air sur la question). Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un jeu original qui sort des sentiers battus à une époque où bon nombre d’éditeurs tombent dans la facilité en termes de développement et nous pondent copies de copies de copies de copies.
Acheter The Last Guardian c’est donc soutenir le futur même de ce genre de titres envoûteurs. Le coeur me pousse à mettre une note de 18/20 à ce titre derrière lequel j’aurai tout de même passé des moments mémorables et où j’aurai enfin assisté à quelque chose de différent manettes en mains. Cependant la raison m’oblige à lui enlever des points pour ses problèmes techniques trop importants m’ayant clairement gâché par moments mon expérience. Dans l’espoir d’avoir un patch venant corriger un jour tous ces soucis énumérés, The Last Guardian PS4 est à l’heure actuelle un très bon jeu à défaut d’être un très grand jeu.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^