On ne l’attendait presque plus ce nouveau Resident Evil 7, tellement la saga à su sombrer dans les méandres du survival horror, s’appuyant bien trop longtemps sur les acquis d’un mythique 4ème épisode en privilégiant le côté action pure. Mais depuis la démo du jeu sortie il y a peu et quelques trailers, voici que l’espoir d’une aventure frissonnante renait dans les coeurs des fans. Alors ce cadavre va-t-il finalement se relever ou simplement finir de moisir ?
* Test réalisé sans le casque Playstation VR
Test Resident Evil 7 : redneck VS raide mec
Pour débuter ce test Resident Evil 7, je tiens à signifier d’emblée une chose : je ne suis pas un fan de la série. Non pas que je n’ai pas trimbalé ma dégaine au travers de différents manoirs, commissariats ou encore villages ibériques super chelous, mais je ne fais simplement pas partie de ces joueurs qui vouent un culte sans faille à la saga Resident Evil. Espérons que mon avis n’en soit que plus objectif.
Commençons donc par le commencement. Déjà petite déception directe : pas de « Rézidente Iveuuuul Séveune » esclafé par une voix OFF au lancement de la partie. Oui je chipote, mais c’est un gimmick un peu kitch que je trouve toujours rigolo dans la série. On lance alors la partie et on est tout de suite plongé dans l’ambiance du jeu grâce à une très jolie et courte introduction. Bienvenue donc dans les bayous de la Nouvelle-Orléans, où se mêlent Amérique rurale profonde, marécages et cultes Vaudou. Premier bon point, en ce qui me concerne, étant un grand fan de ce genre d’ambiance que je trouve à la fois pesante et malsaine. C’est simple, le jeu m’a par moments rappelé la série True Detective (saison 1), culte en terme d’atmosphère. Ca change de l’éternelle Raccoon City ou du manoir, donc j’applaudis.
Pour faire simple et sans spoiler, vous vous retrouvez à chercher votre petite amie Mia, disparue depuis 3 ans et qui vous a envoyé un jour un message pour que vous la retrouviez dans ce bled paumé. On découvre alors rapidement (et au travers de flashbacks savamment mis en scène) qu’elle est recluse dans la maison d’une joyeuse famille de Rednecks, chaque membre étant plus malsain les uns que les autres. Vous aurez même assez rapidement le plaisir de dîner avec eux dans l’aventure… Un dîner presque parfait en somme…
Test Resident Evil 7 : le POV c’est la vie
C’est lorsque l’on commence enfin à diriger Ethan, le personnage principal, qu’on comprend que ce Resident Evil ne sera pas comme les autres et pour cause : il se joue cette fois-ci à la première personne. Exit donc la maniabilité des premiers titres, qui dans mon cas a toujours été rédhibitoire pour prendre clairement mon pied. Au revoir également au gameplay qu’a adopté la série à partir du 4ème épisode (que je considère juste comme un des meilleurs jeux d’action-survival de tous les temps), désormais reprise dans quasi 90% des jeux d’action. On vit ici le jeu à travers les yeux du héros, et on évolue à pas prudents dans cette maison qui pue la mort à chaque recoins.
Niveau maniabilité rien à redire, hormis peut être que le jeu ne propose pas de bouton de saut, ce qui est plutôt étonnant pour un jeu en vue FPS. Mais nous ne sommes pas ici pour tapper du rocket-jump à tout va, et on sent que c’est clairement un choix de la part des développeurs (à la manière de ne pas pouvoir marcher et tirer dans Resident Evil 4). Si vous avez déjà joué à Condemned sur la génération de consoles précédente, vous comprendrez de quoi je parle. Un parti pris sans originalité certes, mais dont il faut souligner l’audace. En même temps vu ce qu’était devenue la série depuis quelques épisodes, c’est un moindre mal.
D’un point de vue mécaniques de jeu, ne pas non plus s’attendre à une grande révolution. On a ici à faire à un Resident Evil tout ce qui a de plus conventionnel dans son déroulé, avec des moments de panique, entrecoupés d’énigmes particulièrement basiques, jusqu’à arriver à un boss dont il faudra trouver le principal point faible pour s’en défaire dans un déluge d’hémoglobine. Rien de bien original donc, et même plutôt décevant dans mon cas car on m’avait vendu cet opus comme un épisode s’inspirant fortement de la démo du projet avorté de Silent Hill, nommé « P.T. ». Je ne sais pas si vous avez eu la chance de jouer à cette démo au moment de sa sortie, mais là on tenait quelque chose de vraiment unique, ou à la manière de Resident Evil 7 le jeu se déroulait à la première personne, mais insistait surtout sur l’ambiance et le mysticisme en nous plongeant pendant près d’une heure dans un simple couloir qui devenait l’antichambre de la mort. Marquant, et il est surtout dommage que Resident Evil 7 n’ait pas tenté ce parti pris là. On a donc plutôt à faire à une succession de couloirs bien déguisés,mais m’ayant tout de même fait pester à la fin du jeu à cause d’allers-retours dispensables et répétitifs.
Test Resident Evil 7 : T’as le boules, t’as les glandes…
Resident Evil pour moi se résume à une chose : la notion de « sursautage intempestif ». Pour vous expliquez ce à quoi je fais directement référence, je vais solliciter la mémoire des plus anciens lecteurs. En effet si je devais résumer la saga Resident Evil, ça serait certainement à ce passage dans le premier épisode, dans lequel vous passiez dans le premier couloir du manoir lorsque tout à coup, les fenêtres volaient en éclat faisant apparaître deux Zombie-doberman particulièrement véloces -pour ne pas dire relous- à dézinguer. Je me souviens encore la manière dont j’ai couiné cette fois-là… On aurait dit Marine LePen perdue dans Barbes. Et c’est principalement cet aspect là que j’ai voulu retrouver dans le dernier Resident Evil, et les petits gars de chez Capcom semblent avoir entendu ma complainte. Le jeu est en effet basé sur ce principe de surprise, en nous faisant souvent sursauter de manière imprévisible. Comprendre par là des ennemis qui apparaissent dans votre dos, qui explosent un mur pour vous tomber dessus, et j’en passe.
En plus de cela, ils ont essayé de réintroduire un élément qui m’avait particulièrement plu dans Resident Evil 3 : le Nemesis. (Attention je risque de spoiler ici). Car dans cette jolie petite famille de consanguins à laquelle on essaie d’échapper durant tout le jeu, le père est pour le moins coriace. Il passera toute la première partie du jeu à vous affronter, et à revenir perpétuellement sous une forme différente, toujours plus flippant, toujours plus badant. Un vrai plus pour le stress-o-mètre, car à chaque bruit un peu suspicieux, on lève son gun et on claque des burnes. La bande son est à ce propos très juste, avec des sons d’ambiance calés au bons moments et un habillage sonore au poil. Dommage cependant que ce délire de Némésis s’estompe progressivement, ce dernier se faisant trop rare dans la seconde partie du jeu. Mais le constat final est simple : tout au long de la progression dans le jeu, on a la trouille. Et c’est bien là l’essentiel. Je pense d’ailleurs que j’ai du mettre plus de temps que la moyenne pour finir le jeu (compter 14 heures), vu que j’ai passé les 3/4 du temps à marcher doucement.
Test Resident EVIL 7 : une histoire de virus, Amazing non ?!
Comme je vous l’ai dit précédemment, je ne suis pas suffisamment un aficionado de la saga Resident Evil (hormis le 4ème épisode) pour commencer à rentrer dans les détails niveau scénario, et de ses interconnexions avec les autres épisodes. Mais pour les novices, circulez y’a pas grand chose à voir. Une zone sinistrée des gens qui se comportent bizarrement jusqu’à ce qu’on comprenne qu’ils sont infectés par un virus, et des monstres dégueulasses qui ne cherchent pas à vous faire des câlins.
C’est basique, presque série Z par moments, et c’est un peu trop fréquemment malheureusement la marque de fabrique de la série. Car quand bien même le jeu peut être exceptionnel au niveau de l’ambiance et de ses mécaniques de jeu (j’ai déjà parlé de Resident Evil 4 ?), on a toujours droit à la même soupe, avec un scénar’ clairement en retrait. Dommage, car je ne pense pas que ce soit complètement incompatible avec ce style de jeu. Le soucis est que l’empathie envers les personnages principaux de cette histoire se veut moindre, on ne s’attache donc que difficilement aux différents personnages. Quand je vois ce que TellTalle a réussi à faire avec la série des Walking Dead, je me dis qu’un effort de ce point de vue là n’aurait pas été de trop.
Test Resident Evil 7 : T’es beau ou t’es pas beau ?
La saga Resident Evil a depuis toujours été une vitrine technologique pour les consoles sur lesquelles elle a été accueillie, que ce soit le premier sur PSOne/Saturn, le 4ème épisode sur Gamecube ou même Resident Evil 5 sur PS360 (malgré que le jeu fut quelconque). Ici , on peut donner une mention bien à Resident Evil 7, ce dernier étant techniquement plutôt propre. À retenir : un level design de qualité et des jeux de lumière crédibles. Il est cependant nécessaire de souligner qu’une bonne partie du jeu se déroule dans une obscurité presque totale, et que la machine peut ainsi concentrer ses efforts sur des éléments précis.
Petit Bémol cependant à quelques éléments comme notamment le bestiaire. Ce dernier est en effet très pauvre, et viennent se substituer aux traditionnels zombies des sortes de monstres noirs, constitués d’une matière proche du pétrole, et dont le design est clairement à revoir. Dommage, surtout que ce bestiaire est d’une pauvreté assez affligeante : vous ne verrez que 3 ou 4 sortes de monstres différents dans le jeu (et encore, j’ai la main lourde sur le chiffre). Dans la même veine, j’ai bien rigolé en voyant un des derniers boss du jeu. Je ne vous en dit pas plus, mais pour rester poli, ça a été désigné avec le cul. Je n’ai également pas trouvé que la modélisation des personnages était au top, et surtout en ce qui concerne la modélisation des cheveux des protagonistes féminin. Dès qu’elles ont la crinière un peu touffue, on a cette vilaine impression qu’elles ont tapé le défrisage de trop.
Que dire de Resident Evil 7 ? Que c’est un titre faussement audacieux, qu’il reprend des mécaniques de jeu déjà utilisées (et parfois même s’auto-plagie), mais que ce mélange est finalement agréable à déguster. On est là pour avoir peur, pour se plonger dans une ambiance oppressante et c’est pari réussi. Le choix du nouvel angle de caméra y est pour beaucoup, mais le savoir faire de Capcom également. On n’est donc clairement pas devant un titre qui -comme Resident Evil 1 ou 4- marquera un tournant majeur pour son média, mais un jeu qui devrait rassurer les fans de la première heure qui avaient vu leur série préférée se décrépir. Les nouveaux venus seront aussi ravis de plonger dans une atmosphère viscéralement malsaine, et profiter des quelques heures de ce plaisir coupable. Et c’est bien là l’essentiel.
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