Avec sa direction artistique somptueuse, ses gunfights jouissifs, ses boss monumentaux, la richesse de son système de classe et de personnalisation, Remnant 2 emporte la mise. Ses panoramas à la fois majestueux et macabres décrochent souvent la mâchoire et nous invitent à la contemplation. Guère longtemps car les dangers rôdent sans cesse dans cette escapade furieuse dans des vertiges dévastés de mondes mémorables. Les emprunts à des cadors d’autres genres du jeu vidéo sont évidents mais fournissent un TPS solide, consistant et promettant de très longues heures de plaisir, d’exploration et de « défouraillage ». Test Remnant 2 Xbox Series réalisé à partir d’une version commerciale.
Test Remnant 2 : Que reste-t-il à sauver ?
Statuette en fond, grosse ambiance d’entrée de jeu
Les mondes postapocalyptiques, on peut dire que j’ai roulé ma bosse dessus. J’imagine facilement que vous aussi. Remnant 2 fait fort dans ce domaine et installe une ambiance unique en son genre. Je m’explique. De mémoire de joueur, j’ai rarement parcouru des mondes aussi dévastés mais surtout complètement dénués d’espoir. C’est ce qui m’a marqué. Tout est en ruines, rouillé, souillé. Tout ce qui faisait la splendeur des lieux, ainsi que toute la culture locale sont anéantis. Ah ça ne donne pas du tout dans le registre : “on a morflé mais on va tout faire pour se relever”. J’ai surtout eu l’impression de me démener non pas dans des mondes au bord du gouffre, mais quand ils en sont bien au fond. Bref, il est trop tard. Bien trop tard.
Reconnaitre les références devient un jeu dans le jeu
L’objectif dans ce TPS reste tout de même d’éliminer la menace de la Racine qui est à l’origine de l’effondrement des mondes. Ces derniers donnent maintes occasions de se décrocher la mâchoire avec des panoramas sidérants, dignes d’œuvres d’art. Je pèse mes mots. Rien que la statue monumentale avec en arrière-plan un trou noir, ça vaut le détour. Ou ce vaisseau abandonné comme surgi d’Alien. Il n’y a guère que la première zone, que l’on dirait tirée du premier opus, pour modérer mon enthousiasme. Mais alors après, c’est un festival : on visite une planète version dark de celle de Nolan dans Interstellar (mais si, celle où chaque minute correspond à sept ans pour le gars en orbite). Ultérieurement, on se retrouve à parcourir une cité gothique qui aurait sa place dans Bloodborne, avec ses ennemis armés de piques, de torches ou de mousquets, comme si nous étions le monstre de Frankenstein. Le tout instille donc des atmosphères macabres radicalement détonantes que j’ai explorées de fond en comble avec gourmandise.
Inutile d’être un fin connaisseur du premier opus pour apprécier cette suite, ni d’être un acharné des Dark Souls. Remnant 2 offre un peu de challenge mais pas du tout insurmontable dans sa difficulté de base. J’imagine par contre qu’en mode hardcore, ça doit être une autre limonade. Enfin pour information, j’ai savouré ce TPS en solo mais il est jouable en coopération jusqu’à 3.
A vot’ service !
Téma la puissance évocatrice des panoramas
Entre les missions principales, les donjons facultatifs, les trésors et même des énigmes bien cachées, les heures s’égrènent sans qu’on s’en aperçoive et le tout procure une jouissance certaine. Car si la direction artistique est grandiose, le gameplay n’est pas en reste. Remnant 2 est construit de manière archi classique. Le Service 13 sera notre QG/hub avant de partir en mission, avec comme d’habitude des marchands, des artisans etc. Là-dessus rien d’étonnant. Pas de surprise non plus en ce qui concerne l’influence de Dark Souls que l’on constate encore ici. Les feux de camps de FromSoftware sont ici des « pierres-mondes », qui régénèrent les ennemis aux alentours et nos potions de soins. Original, certes non. Efficace, oui, c’est certain.
La partie TPS est solide. Et je me suis senti à l’aise directement, comme chez moi. Il y a même le changement d’épaule ! Un régal. La formule s’enrichit avec les quatre classes disponibles au moment de créer son avatar. Et divine surprise, de nouvelles se débloquent au fur et à mesure de l’aventure. Vous pourrez d’ailleurs vous en « équiper » en tant que classe secondaire. Et elles seront également disponibles à la création d’un nouvel avatar. Ainsi, le panachage des classes offre des possibilités en termes de variétés de build assez réjouissantes. Pour le moment, je n’ai parcouru Remnant 2 qu’avec le Maître-chien ascendant Alchimiste, mais cette “carotte” de découverte de nouveaux archétypes promettant des personnages bien balèzes fonctionne parfaitement.
Elle. A les yeux, Revolver. Elle a le regard qui tue. Elle a tiré la première, ma touché c’est foutue.
En parlant du Maître-chien, j’ai été déçu de ne pas pouvoir renommer mon toutou. C’est un détail mais je traverse avec lui des périls inimaginables pendant des dizaines d’heures et il n’est connu que comme “Chien”. Un peu triste non ? Par contre, là où Remnant 2 fait très fort, c’est que tout est en français. Les dialogues sont même assurés par des voix reconnaissables entre toutes. Moi j’ai choisi celle de la comédienne qui doublait Kassandra dans AC Odyssey et Abby dans The Last Of Us Part II. Mon personnage est donc très badass^^ et en totale adéquation avec cette escapade furieuse et tonitruante.
Un passage du jeu qui fait forcément penser très fortement à Bloodborne
Pour conclure ce Test Remnant 2 Xbox Series, il parvient instantanément à nous happer avec son univers d’une richesse hallucinante. Il réalise également le tour de force de s’adresser au nouveaux venus tout en parvenant à assoir une mythologie qui ravira ceux qui ont accroché au premier opus. Avec son gameplay TPS confortable au possible et les possibilités étendues en terme de classe et de build, la durée de vie semble énorme, que ce soit en solo ou entre amis. Une très bonne pioche pour ce jeu d’action qui réussit à sortir du lot sur la forme et sur le fond.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^