RoboCop Rogue City réalise un rêve de gosse : incarner le flic chromé de notre enfance. De plus, le titre réussit pendant 26 heures à proposer un peu plus qu’un FPS bourrin. Certes, le scénario reste conventionnel, mais il se distingue par ses questionnements sur des thématiques telles que les droits civiques de Murphy. La direction artistique, impeccable, compense habilement un budget visiblement restreint, plongeant le joueur dans un Detroit convaincant et rendant l’expérience d’incarner RoboCop véritablement exaltante. Un belle réussite nostalgique, plus sérieuse qu’elle n’y paraît. (Test RoboCop Rogue City Xbox Series réalisé à partir d’une version éditeur).
Test RoboCop Rogue City : Retour vers le passé
Premier plan avec RoboCop, on a droit à sa sortie de voiture. Iconique.
RoboCop a captivé les jeunes des années 80 et 90, marquant les esprits non seulement par sa violence – la brutale mise à mort de l’agent Murphy est gravée dans ma mémoire – mais aussi par ses réflexions profondes sur l’humanité, la frontière entre le biologique et le mécanique. En revisitant la trilogie, et malgré un troisième volet discutable, on découvre un univers qui se révèle un chaînon manquant entre le monde moderne et le cyberpunk : une corporation qui détient tous les pouvoirs d’une ville à la dérive, un protagoniste augmenté et chromé, questionnant sa place parmi ses contemporains. C’est un embryon de cyberpunk, un « protopunk » qui reste fascinant.
Pas de doute, on est bien dans les années 80
C’est cette intemporalité qui fait de RoboCop une figure emblématique pour moi. RoboCop Rogue City rend un hommage absolument fidèle et respectueux aux films, recréant avec brio l’esthétique des années 80 sans céder à la modernité. Le joueur se retrouve immergé dans une ère de tubes cathodiques, de gros boutons et de salles d’arcade, une évocation nostalgique de cette époque.
C’est fou ce qu’on peut faire avec juste un flingue. Bon c’est l’Auto-9, mais tout de même !
Bien que le scénario de Rogue City, situé entre les films 2 et 3, n’offre pas de grande originalité – avec la corporation OCP au centre de scandales et des policiers en grève – il parvient à introduire un humour rafraîchissant, donnant lieu à un running gag fort amusant par ailleurs. Le nouveau vilain de l’histoire, sorte de Hans Gruber en colère, et les intrigues concentrées sur RoboCop, donnent au récit des allures de série B attachante.
Votez RoboCop !
La nuit, Detroit se pare de ses plus beaux atours
Cependant RoboCop Rogue City propose un peu plus que cela. Notre policier chromé préféré continue d’avoir des flash de son ancienne vie, à faire de l’humour, à ressentir tout simplement. De ce fait, le jeu questionne sur son statut dans la société et même à propos de ses droits civiques. C’est fort tout de même. Peut-il décemment rester la propriété de l’OCP ? Peut -il voter ? Le titre pose donc des questions inattendues et se révèle plus riche que le jeu d’action de base. Et personnellement, je me prends à rêver : et si RoboCop se présentait à la mairie ? Moi je mets un bulletin pour lui, direct !
C’est ici que tout s’est achevé. C’est ici que tout a commencé.
Pour le moment, RoboCop prend très à coeur (atomique) son boulot de policier. Nous aussi. Pendant les 26 heures de la campagne, nous voilà à faire respecter la loi dans les rues de Détroit. Cela passe par dresser des contraventions ou compléter des petites missions secondaires, dont certaines sont de simples quêtes de coursier où RoboCop est la bonne poire du commissariat. Autant dire que ce n’est pas le plus passionnant. Heureusement, le reste du temps, RoboCop réprime les gangs à sa façon au cours de la campagne. Bref, on retrouve l’hyper-violence spectaculaire des films. Les têtes volent et les corps se démembrent façon puzzle. Alors que Robocop est simplement armé de son fidèle Auto-9 emblématique et des armes ramassées sur les ennemis.
La mise en scène minimaliste en général réserve des beaux plans parfois
Le jeu prend quelques libertés avec la lenteur originelle de RoboCop, offrant la possibilité de courir et de se propulser vers l’avant grâce à un « dash », à condition de débloquer cette compétence. L’arbre de talents permet d’acquérir de nouvelles habiletés, comme par exemple le piratage ou des améliorations du blindage, apportant un équilibre bienvenu à la lourdeur du personnage. Par ailleurs, j’avoue que développer à fond l’armure pour que les balles ricochent et tuent ceux qui les ont tirées amène une satisfaction certaine.
Detroit by night
L’OCP est toujours cette corporation vorace, déshumanisante et déshumanisée
Avec peu de moyens, la direction artistique fait des merveilles. Surtout dans les phases de jeu se déroulant la nuit. Là, Rogue City revêt une belle patine. Mais tout n’est pas rose, de petites baisses de framerate se font sentir dans les combats massifs. Une certaine lassitude aussi quand on doit traverser une grande zone à pied. Il a beau avoir été dopé, Robocop reste une grosse mécanique à bouger. Surtout qu’il va falloir en couvrir de la distance ! Pour le genre FPS/action, la durée de vie se révèle très généreuse.
Detroit la nuit réserve des moments uniques !
Comptez environ 26 heures pour boucler l’aventure. Entre les petits boulots de policier dans des zones semi-ouvertes et les missions principales, il y a de quoi faire. Autant dire qu’on ne voit pas le temps passer. Pas plus lors des phases où Murphy s’interroge sur son humanité. En tout cas, il paraît bien plus humain que tous les vice-présidents de l’OCP réunis, non ?
Test RoboCop Rogue City : Conclusion
Si les visages des PNJ font peine à voir, celui de Robocop est réussi
RoboCop Rogue City parvient à être plus qu’un bel hommage. Au-delà du respect absolu de la licence, ce FPS violent nous amène sur des terrains sur lesquels on ne l’attendait pas du tout, notamment sur les questionnements autour de la place de Murphy dans la société. Ces interrogations se font au détour des phases d’action somme toute classiques, mais où la sensation de puissance et de robustesse de RoboCop demeure jouissive. Certes, une impression de traverser les mêmes bas-fonds ou friches industrielles se fait vite sentir, de plus que des baisses de framerate qui viennent parfois entacher les combats. Mais en tant qu’enfant des années 80, incarner le plus « badass « des flics chromés est un privilège qui a surpassé ces désagréments, me transportant dans cette joyeuse et furieuse capsule temporelle d’action.
Merci beaucoup pour ce test, content de voir que ce n’est pas un navet, je me laisserai prit être tenter quand son prix aura baissé 🤔
Merci pour ton retour 🙂
Et ouile soulagement concernant ce RoboCop est immense : oui, c’est un bon jeu qui en plus respecte la licence.