Fire Emblem Engage est le premier gros jeu Nintendo Switch de cette année 2023. Cet épisode qui a pour ambition de réunir néophytes et les « anciens » de la licence a-t-il réussi à atteindre son objectif ? Voici le test Fire Emblem Engage Switch (test exclusivement autour du mode hors ligne et réalisé en mode de jeu portable).
Test Fire Emblem Engage Switch : c’est jouli
Un oeil bleu, un oeil rouge, de la couleur en voulez-vous en voilà
La première chose qui marque au lancement du jeu, c’est sa beauté. Pour un titre Nintendo Switch, j’ai été agréablement surpris par sa finition (même si on soulignera quelques chutes de framerate par ci par là) et surtout l’excellent choix des couleurs. La direction artistique, bien que se reposant sur quelques facilités avec quelques chara-design fortement discutables, arrive à proposer un ensemble des plus cohérents et agréable à l’oeil. Ce n’est pas le plus beau jeu de la console mais en mode portable, le résultat est plus que correct donc.
La République, c’est NOUS ! Défoncez cette porte.
Alors oui, il y aura par moment quelques petites textures un peu baveuses par ci par là qui vous rappelleront quand même que vous n’êtes pas sur Playstation 5 ou Xbox Series X. L’ambiance Nintendo se dégage fortement du titre également avec un scénario qui prête à un rendu des plus colorés et des thèmes beaucoup moins matures, beaucoup plus « classiques » (la mort, la vengeance, une quête, un grand méchant et roulez jeunesse).
Vous aurez l’occasion « d’explorer » un peu les zones de combat. Ces arènes sont quand même bien petites mais font la part belle à quelques décors bien sympathiques.
Du jeu sans prise de tête avec un scénario des plus lambda, mais totalement maîtrisé dans son écriture et en parfaite cohérence avec l’univers dans lequel il évolue. Autrement dit : c’est simple et ça marche même si certaines scènes sortent directement du bouquin du bon petit J-RPG avec son lot de scènes bien caractérisées et que l’on voit venir à environ 150 km derrière son écran.
Quand je vous dis que l’histoire est simple. Aussi simple que ce dialogue.
On finit par se prendre au jeu et à ce qui nous est raconté, à la manière d’un animé, qui se suit principalement pour sa mise en scène, ses combats et ses moments épiques réussis. Et pour nous aider à suivre un scénario qui aurait été complètement lambda en dehors du jeu vidéo, Intelligent Systems s’appuie sur un gameplay au top.
Un gameplay bien plus riche qu’il n’y paraît
Passons surtout à l’aspect le plus important de Fire Emblem Engage : son gameplay. Comme tout bon J-RPG tactique, le jeu vous présente ses mécanismes de manière progressive. Exit le tuto lourdingue et indigeste et place à des tutos très simples vous distillant mission après mission ce que vous avez besoin de connaître pour évoluer et faire face à vos ennemis. On vous présente le concept de la fusion, des déplacements, des attaques, de l’importance du terrain lors des combats, de la portée des unités avec arcs etc…Les facettes du gameplay sont vraiment multiples et laissent la place à de très, très, très nombreuses combinaisons et approches possibles en combat.
Ce petit style rétro 2D dans le menu, je valide parfaitement. Voici les différentes affinités avec vos alliés.
Au fur et à mesure des heures qui passent, le gameplay de Fire Emblem Engage dévoile tout son potentiel avec un véritable point fort à mes yeux : une excellente maîtrise du rythme à travers les chapitres. C’est d’ailleurs le maître mot pour les jeux tactiques me concernant, et un signe que l’on a clairement un très bon jeu du genre entre les mains. On ne s’ennuie jamais et chaque fonctionnalité précédemment proposée trouve un intérêt dans le gameplay dans les minutes / heures qui suivent.
La mise en scène des combats est vraiment top
Passé plusieurs heures, on se retrouve donc face à des vagues d’ennemis bien plus puissantes (tout comme les boss qui vous surprendront mais je n’en dirai pas plus pour ne pas vous spoiler le plaisir durant vos combats). Autrement dit, vous évoluez dans le grand bain et votre sens tactique prend alors le dessus avec un véritable sentiment de liberté et de maîtrise. Vous aurez par exemple la possibilité d’assigner des Emblèmes à vos alliés et de développeur leur affinité en trouvant le style et les associations qui vous conviennent. Prenant, et clairement addictif.
Surtout lorsque les combats proposent une mise en scène de haute volée, avec de superbes animations et un côté animé bien prononcé (et réussi là aussi). On se surprend alors à tenter bon nombre de combinaisons en fonction du nombre d’alliés et d’Emblèmes (et ils sont nombreux) et à se perdre petit à petit dans le jeu. Une heure, puis deux, puis trois…Ok, il est franchement pas mal du tout ce Fire Emblem Engage au final.
Voici un exemple de lien entre un allié et un Emblème. Ces liens modifient les statistiques et vous permettent de former des unités complémentaires. Bref, de la bonne petite gestion tactique sans non plus surcharger le joueur d’informations. Le rythme encore une fois les amis.
Outre les combats bien pensés, vous aurez aussi la possibilité d’évoluer entre les combats / chapitres, dans votre base (Somniel) afin d’y débloquer des activités et d’en apprendre plus sur les personnages et les Emblèmes de Fire Emblem Engage. Petit à petit, le jeu se découvre aussi à ce niveau et exploite alors tout son potentiel pour de nombreuses, très nombreuses heures de jeu (si vous voulez vraiment tout faire).
De nombreuses cut-scenes et dialogues pour une très bonne durée de vie
Le choix proposé au début du jeu. Le mode classique est on ne peut plus recommander pour vraiment se prendre au jeu.
L’histoire de Fire Emblem Engage est des plus simples : un Dragon du nom de Sombron jadis vaincu par les Emblèmes est de retour pour tout casser. Vous incarnez Aear, un gardien Divin qui a pour mission de retrouver 6 anneaux qui contreront le pouvoir de Sombron en cas de retour. Vous avez une histoire qui se laisse tranquillement suivre avec ses différents personnages sans tenter de faire plus que ce qu’elle n’est : une histoire simple. Et le simple mes amis, quand c’est bien fait, et bien ça marche et ça peut même avoir du bon. Nous nous trouvons ici exactement dans ce cas précis mais avec le vrai bonus d’avoir un gameplay riche.
La mise en scène alterne entre cinématiques et moteur du jeu.
Concernant la durée de vie du jeu, elle dépendra clairement de votre manière de jouer. Si vous foncez en ligne droite (chose qui ne rime clairement à rien dans un jeu qui vous invite justement, à prendre votre temps via son gameplay tactique…), vous verrez le bout de l’aventure entre 25 et 30 heures. Cependant, si vous vous intéressez à vraiment tous les personnages, l’univers et les défis proposés, notamment dans le mode de difficulté le plus élevé, Fire Emblem Engage vous occupera un sacré bon moment à travers ses dizaines de chapitres.
Je crois, je suis pas sûr, mais il y a une grosse attaque qui se prépare.
Voici Somniel, votre « base » à partir de laquelle vous pourrez vous entraîner, avoir des mini-jeux et échanger avec vos alliés.
Vous l’avez compris : Fire Emblem Engage a un vrai potentiel sur cette formule et le temps passera vraiment vite sur vos parties. Hélas, passer autant de temps sur le jeu mettra en évidence un point qui m’aura particulièrement gêné la bande-son. Celle-ci est déséquilibrée de part certains choix discutables et incompréhensibles.
Test Fire Emblem Engage Switch : de l’importance de la bande-son les amis
Voici Sombron, le grand méchant…mais aussi votre humble rédacteur quand il a entendu le thème du générique principal.
Oui, je sais, les goûts et les couleurs pour la musique. Cependant, en faisant le choix de se rapprocher à fond de l’univers Animés, tant dans sa construction scénaristique, que son chara-design qui surfe sur les tendances du moment, Fire Emblem Engage m’a parfois fait mal aux oreilles (enfin, surtout le thème d’introduction). Alors je vous rassure, tous les thèmes ne sont pas une catastrophe LOIN de là, mais on a entendu clairement bien mieux à ce niveau et si vous n’êtes pas fan du rock nippon ou du mélange mystique de certains genres, vous risquez de grincer des dents sur quelques (rares) moments.
Mais comme dit plus haut, le résultat global est plus que satisfaisant. La majorité des thèmes sont vraiment bons et viennent relever l’ensemble…avant de laisser la place à un thème bien moins marquant et / ou inapproprié. Un scénario qui ne traite pas forcément de thèmes « matures » et qui se repose clairement sur des formules classiques pour fonctionner, ne me dérange clairement pas plus que cela. Mais ne pas avoir une véritable harmonie entre l’ensemble du jeu et sa bande-son me dérange quand même beaucoup plus. Après je vieillis hein, je le sais. Je suis vieux jeu que voulez-vous, de l’ancienne école avec des thèmes musicaux bien marquants pour chaque moment. C’est dur de vieillir.
Conclusion : un très bon Fire Emblem
Joli graphiquement, soigné en termes de gameplay et proposant une bonne durée de vie, que demander de plus au final à ce Fire Emblem Engage ? Et bien un scénario bien plus sombre (mais exit les jolis couleurs) et des musiques exclusivement orchestrales et plus cohérentes ? Vous l’avez compris, les défauts du jeu n’en seront clairement pas pour d’autres. Vous pourrez donc facilement rajouter un voire deux points à la note de ce Fire Emblem Engage qui présente de véritables qualités également sur sa durée de vie et les défis tactiques proposés.
Un très bon cru donc avec un joli démarrage pour Nintendo en ce début d’année 2023. Si vous n’avez jamais joué à Fire Emblem, c’est en tout cas l’épisode parfait pour faire connaissance avec la saga et probablement un épisode test pour pourquoi pas, la porte ouverte à des remake ou de nouveaux épisodes plus ambitieux encore.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^