Crash bandicoot, ancienne mascotte déchue de la PlayStation première du nom, revient d’entre les morts pour vous faire monter vos larmes nostalgiques de trentenaire.
Jeu de plateforme révolutionnaire à l’époque, a-t-il encore aujourd’hui les armes pour faire vibrer nos âmes de gamers et s’attirer les louanges des nouveaux venus dans l’univers vidéo ludique ?
Test de Crash Bandicoot N Sane Trilogy : Un concept simple et efficace
Crash’N’Sane Trilogy regroupe les trois premiers épisodes de la série et on y manie Crash et sa sœur dans des niveaux alternants entre trois types distincts : défilement horizontal -classique des plateformeurs de l’époque 2D-, Caméra située derrière notre personnage dans des couloirs où il faut avancer d’avant en arrière, et caméra située devant notre mascotte en mode course poursuite où il faut courir vers l’écran.
Autant dire que ce troisième type de déplacement ne permet d’avoir aucune visibilité sur l’action et nécessite des réflexes prodigieux pour anticiper les sauts…on finit surtout par connaitre le niveau par cœur à force de lamentablement tomber dans les pièges qui nous sont tendus. Les épisodes 2 et 3 apportent encore un peu de diversité avec l’introduction de jet ski, courses à dos de panthères et autres loufoqueries mais le concept reste inchangé. Après tout pourquoi bouleverser une formule qui fonctionne parfaitement ?
Après une petite introduction, on se rend vite compte que l’histoire est plus que secondaire et franchement, pour ce type de jeu, c’est très bien comme ça. Il s’agit surtout de finir les niveaux en essayant de choper le maximum d’objet et confronter ses aptitudes de gamers faces aux défis mis en place par les développeurs. Les trois jeux sont directement accessibles au démarrage et si l’on bloque sur un niveau on peut toujours passer sa frustration sur le jeu suivant pour revenir dessus après une séance de Taïchi ou méditation…mais ça j’y reviendrai plus tard !
Pour les plus acharnés, il est toujours possible de vouloir finir les niveaux à 100% et les recommencer en mode chrono pour épater la galerie avec ses trophées débloqués. Autant dire qu’avec les trois jeux présents sur la galette et la possibilité de recommencer chaque niveau en boucle (pour tout débloquer), vous aurez largement de quoi craquer vos deux mois de vacances estivales devant votre téléviseur.
Test de Crash Bandicoot N Sane Trilogy : Au premier contact, ça claque !
Quelques seconde après le lancement de la première mission, on retrouve tout ce qu’on a aimé à l’époque : des graphismes colorés et chatoyants, des musiques dynamiques qui collent parfaitement à l’univers, des bruitages cartoon et surtout de l’humour en pagaille. Le principe est extrêmement simple, quatre boutons pour jouer, mais la difficulté sur les timings des sauts et attaques oblige à plusieurs essais pour boucler un niveau sans trop consommer dans le stock de vies.
On avance, on s’émerveille, on meurt et ça finit en éclats de rires assurés pour les premières parties. À chaque niveau un nouvel ennemi ou piège du décor apporte son lot de surprises. Chaque mort est spécifique et Crash se retrouve brulé, écrabouillé, aplati, mangé, découpé, explosé à la TNT… Les développeurs ont certainement passés leur enfance devant Bipbip et Coyotte pour avoir envie de faire mourir de façons aussi diverses leur héros poilu. On a vite un petit plaisir sadique à découvrir les animations pensées pour toutes les morts de notre martyre.
Manette en main, on retrouve rapidement nos réflexes d’antan. On se refuse à passer la manette au voisin pour sauver son honneur et finir ce niveau aux airs enfantins comme un grand. Les premiers tableaux sont extrêmement simples mais la marge de progression est rapide et les paliers de difficultés augmentent très (très !) rapidement pour corser l’aventure (Le 9ème niveau m’a fait mal à l’ego !)
Test de Crash Bandicoot N Sane Trilogy : Portage ou remake ?
En réalité, ce jeu n’est pas un portage mais un remake. Tout le jeu a été recodé et redéveloppé par la Team Vicarious Vision. Les graphismes sont donc vraiment honorables et ils ont mis le paquet sur le style hyper cartoon et les animations du visage de Crash sont vraiment poilantes. Après, on n’atteint pas non plus le niveau de détail et de finition d’un Ratchet and Clank sortie en 2016 sur PS4, avec quelques petits défauts par ci par là qui viennent ternir le tableau.
De même, les musiques d’ambiances ont été réorchestrées pour cette version et les bruitages réenregistrés. Nos oreilles apprécient grandement l’effort par rapport à la version de 1996 sur Playstation 1.
Le système de sauvegardes a également été automatisé entre les niveaux afin de coller aux standards actuels. Plus besoin de s’inquiéter de la sauvegarde de sa progression entre tous les niveaux…ouf me direz vous !
Petit ajout subtil, il est possible, dès le premier épisode, de passer d’un personnage à l’autre et choisir son héros.
Test de Crash Bandicoot N Sane Trilogy : Le côté obscur de la force
Après quelques heures de jeu, je me retrouve bloqué sur un niveau et j’ai commencé à me demander « bon, qu’est ce qui ne va pas? ». Pourquoi auparavant ça passait sans trop de problème et aujourd’hui je me retrouve comme un boulet face au jeu…20 ans d’expérience vidéoludique pour en arriver à bloquer sur 2 sauts de suite et une pauvre tortue à tuer…
Comme à l’époque, en fonction du type de défilement, l’évaluation des distances peut être un peu perturbante. Mais surtout, la grosse modification de ce remake, est l’évolution de la longueur de saut en fonction du temps de pression sur la touche X. Autant dire que pour enchainer des sauts sur des petites plateforme il est nécessaire de gérer le temps de pression… On se retrouve donc inévitablement à foirer des sauts qui semblent pourtant d’une simplicité extrême.
Le jeu de base avait déjà des timing cruels car il y a une petite latence entre la fin d’une attaque et la reprise de la suivante. Il ne faut surtout pas se louper sur les distances d’attaque sous peine de mourir dans la seconde d’après. Mais le gros problème de cette version est la hitbox des ennemis. Elle est bien plus large que l’affichage à l’écran. Autrement dit, on se retrouve touché sans avoir été en contact avec notre bourreau. Sur les premières phases speed, je me suis dit non je dois être mauvais…mais lorsque le jeu passe en plateforme horizontal on se rend vraiment compte de la problématique. Il suffit d’arriver sur ces p… de tortue avec le mauvais angle et c’est foutu. Autant le jeu d’origine aurait eu ce défaut, j’aurais dit « ouais mais c’est ça le gameplay à l’ancienne : cruauté, bug et sang froid »….mais le souci n’existait pas sur les versions d’origine !!!
De plus, la petite latence sur les déplacements, déjà présente dans le jeu d’origine, augmente encore la difficulté et nécessite une anticipation pour chaque déplacement.
Pour clôturer avec les aspects rebutants, les temps et le nombre de chargement sont tout simplement inadmissibles en 2017. Quand on voit cela on se dit 2 choses : 1/soit les développeurs de GTA sont des demis dieux soit 2/les petits gars de Vicarious n’ont pas optimisé leur bébé…je penche clairement pour la deuxième option.
Pour conclure, Crash’N’Sane Trilogy est un jeu fun, beau, drôle, à la durée de vie colossale qui permet à toute la famille de s’amuser. En revanche, ne vous attendez pas à un gameplay ciselé à la perfection et il va falloir accepter de vous faire « arnaquer » de temps en temps sur des sauts au timing improbables ou des ennemis aux champs de force rageants. Autant dire qu’il est jouissif de voir son pote craquer sur un niveau qui semble enfantin et qu’il y a forcément des éclats de rire en regardant jouer. En revanche, prenez un peu de recul sur ce qui vous est proposé pour éviter de fracturer quelques manettes sur votre nouvel écran 4K.
Personnellement, je prends beaucoup de plaisir à y jouer mais seulement avec du monde autour pour passer la manette de main et main. Rire et détente assurée, c’est peut-être ça le plus important finalement.
très bon test je pense que tu as tout dit
vraiment vraiment dommage pour ces problèmes de sauts et de hitbox… moi qui rushait tous les niveaux à l’époque, ça m’a ici coupait le plaisir 🙁
y a plus qu’a attendre un Crash Team Racing maintenant
Merci pour ce test : j’ai bien aimé le « On se refuse à passer la manette au voisin pour sauver son honneur » ^^ excellent. Perso, les temps de chargement, ça devient un des premiers critères et là, visiblement, ça pose problème. Bibi prendra donc cette trilogie plus tard, à petit prix, à l’occasion d’un chocobonplan des familles.