Depuis le temps qu’on en rêvait, Ubisoft l’a fait, et de quelle manière ! En tirant les leçons des excès de ses précédents opus, la licence a enfin trouvé le bon équilibre. On pourrait dire qu’elle revient à la formule d’Origins et de son escapade égyptienne… Pas faux, mais un peu réducteur tant Shadows a bien plus à offrir.
Avec ses deux personnages complémentaires et charismatiques, son Japon de carte postale à explorer au fil des quatre saisons, son système de combat affiné et ses nombreuses améliorations, cet épisode parvient-il à s’imposer parmi les références du Japon féodal ? Oui, et je vous explique pourquoi dans cette critique ! Test Assassin’s Creed Shadows PS5 réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Test Assassin’s Creed Shadows PS5 : le jeu de rêve
le Japon féodal, le terrain de jeu idéal pour les Assassins
Vidéo Test Assassin’s Creed Shadows PS5 graphismes : les paysages à partir des point de synchronisation sont souvent WAHOU
Le Japon du XVIe siècle, juste avant l’ère Edo : un cadre idéal pour Assassin’s Creed, et depuis le temps qu’on l’attendait ! La guerre civile fait rage, l’unification n’est encore qu’un rêve lointain, et même les Européens viennent ajouter leur grain de sel au chaos ambiant.
Dès les premières minutes, manette en main, on sent que tout peut basculer à tout moment. Et c’est exactement ce qui se passe avec un prologue haletant, annonçant les promesses d’une aventure intense que l’on vivra encore et encore à travers les deux protagonistes.
La mise en scène ravira les cinéphiles
Le prologue est un modèle du genre ! Yasuke se la joue Vador et est inarrêtable !
Cette période est un terrain de jeu idéal pour vivre le combat séculaire entre ceux qu’on ne voit pas et les Templiers version nippone. La carte, sans atteindre le gigantisme d’AC Odyssey, offre tout de même une belle densité. J’ai mis 16 heures pour parcourir les deux premières zones… et encore, pas à 100 %, il me reste des recoins à explorer.
Une forteresse, un challenge pour la piller sans être remarqué
Neuf régions à explorer
Avec Naoe, sur les toits, une vibe Tenshu se fait sentir. Nostalgie
Les neuf régions à explorer promettent une aventure conséquente, même en se concentrant sur les missions principales. D’ailleurs, entre les quêtes secondaires et les cibles à éliminer, qui nécessitent parfois des tâches préparatoires, on peut vite se retrouver submergé si l’on ne fait pas attention. Mais surtout, chaque mission s’intègre dans un ensemble cohérent, donnant la satisfaction de sentir que chaque action contribue à accomplir la mission ultime de nos héros.
Les Kunïa sont très efficaces ! idéal pour éliminer avec moyenne portée les ennemis de base
J’ai passé pas mal de temps à débloquer les points de synchronisation, qui révèlent les points d’intérêt aux alentours. Ces derniers peuvent être des forteresses à infiltrer pour récupérer des ressources et équipements, des sanctuaires ou encore de petites épreuves de parkour. Bref, il y a largement de quoi s’éloigner de la quête principale, tout en en profitant pour améliorer son personnage.
Si les activités secondaires ne brillent pas forcément par leur originalité, elles restent toujours gratifiantes en offrant de l’argent, des ressources, de l’XP ou encore des armes et armures, sans jamais submerger le joueur sous une avalanche de récompenses.
Au vent léger, le roseau danse
Méditer avec Naoe donnera lieu à des missions relatant son passé et son apprentissage de shinobi
La quête de Naoe la shinobi et de Yasuke le samouraï légendaire nous plonge dans un Japon à la fois magnifique et envoûtant. Magnifique, car chaque panorama donne envie de capturer l’instant, renforcé par l’excellente idée d’un cycle des saisons régulier. Voir les paysages recouverts de neige en hiver ou les sols tapissés de feuilles rouges en automne est un véritable régal pour les yeux.
Envoûtant, grâce à un sound design magistral : le vent sifflant dans les forêts de bambous, le clapotis apaisant de la pluie sur les toits… Chaque détail sonore participe à cette immersion, où la nature et l’activité humaine se mêlent en parfaite harmonie.
Explorer sous la pluie battante, un plaisir pour les yeux et les oreilles
À propos de l’Histoire d’Assassin’s Creed Shadows
Les rencontres aléatoires débouchent parfois sur de nouvelles missions ou de précieux renseignements
Le scénario démarre sur un classique bien connu : la jeune shinobi Naoe traque ceux qui ont tué son père et volé la mystérieuse boîte qu’il protégeait. Un prétexte déjà vu, servant avant tout à nous plonger rapidement dans une quête de vengeance.
Mais au fil de cette trame simple, de nouveaux personnages et leurs destins viennent s’entrelacer. Certains arcs sont prévisibles, d’autres surprennent réellement, parfois jusqu’aux larmes. Et si les discours grandiloquents sur l’honneur, le devoir et les grands principes sont inévitables, on se laisse pourtant toucher par des moments plus intimes, abordant la reconstruction de soi et le pardon. Une surprise à laquelle je ne m’attendais pas.
Comme un air de Tenchu ?
Assassin’s Creed Shadows propose deux personnages jouables à tout moment, une fois un point clé de l’histoire atteint. Au départ, cependant, on incarne uniquement Naoe, la shinobi. D’ailleurs, difficile de ne pas voir cette immersion dans le Japon féodal comme une évidence pour la licence, puisque « shinobi » signifie littéralement « se faufiler ». Et dans cet art, Naoe excelle.
Le parkour rappelle les grandes heures d’AC Unity, avec des animations fluides et naturelles. À tel point que je ne me souviens même pas avoir râlé contre Naoe coincée sur un rebord de fenêtre… Un vrai plaisir de déplacement.
Suivre un PNJ sans galérer ? Maintenir X pour automatiquement se mettre dans ses pas
Vidéo Test Assassin’s Creed Shadows PS5 gameplay : le parkour est agréable et naturel, un régal
Sur les toits des forteresses, difficile de ne pas repenser à Tenchu, tant la sensation d’être une ombre prédatrice est intense. Mais attention, Naoe reste fragile, souple comme un roseau. Au début du jeu, elle doit compter sur sa discrétion pour survivre, car un affrontement direct peut vite tourner à son désavantage. Heureusement, avec la montée en niveaux, elle devient suffisamment redoutable pour faire face à presque n’importe quelle situation.
Sous l’étreinte du grand vent, jamais le roseau ne rompt
Quand l’Animus se met au diapason de l’art japonais. Magnifique.
Au QG, une fresque avec les ennemis de Naoe
Le système de combat innove par rapport aux opus précédents avec la notion de vulnérabilité. En parant, esquivant ou en enchaînant suffisamment de coups, l’ennemi devient fragilisé, rendant chaque attaque suivante bien plus dévastatrice.
Et comme Shadows ne manque pas d’animations stylisées, les affrontements prennent vite des allures de chorégraphies mortelles. Avec un bon timing sur les parades et en évitant les coups puissants, on comprend rapidement la mécanique des combats et on s’en sort sans trop de difficulté, du moins en mode normal.
Avec Yasuke, la vulnérabilité vole littéralement en éclats. Ce personnage dégage une puissance rarement ressentie. Imposant, lourd, il donne l’impression d’être inarrêtable et invincible.
Lors de sa première prise en main dans le prologue, j’ai eu la même sensation que dans Star Wars Le Pouvoir de la Force en incarnant Dark Vador face aux Wookies : une marche implacable, écrasante. À tel point que j’en oubliais presque de parer ou de me protéger, tant Yasuke est redoutable.
Le Japon, à l’automne…
Deux personnages complémentaires
Yasuke, lourd et peu mobile, n’est pas forcément l’idéal pour explorer…
En revanche, mieux vaut ne pas trop compter sur Yasuke pour se faufiler discrètement ou assassiner en toute discrétion. Il en est capable, mais son gabarit imposant rend chaque escalade laborieuse, comme si la moindre barricade était un défi surhumain pour lui.
Mais pour défoncer les portes infranchissables pour Naoe, il est l’homme de la situation. Sa charge, telle un taureau lancé à pleine vitesse, est aussi impressionnante que destructrice. Son arsenal, composé d’armes lourdes, contraste totalement avec la finesse de celui de la shinobi. Deux salles, deux ambiances.
Nous avons donc deux personnages aux styles parfaitement complémentaires. Pour ma part, j’ai une nette préférence pour Naoe, la shinobi. Agile comme un félin et mortelle comme un serpent, elle offre une approche plus fluide et furtive.
Yasuke, lui, est une véritable force de la nature. Je l’utilise surtout pour le plaisir de foncer dans le tas lorsqu’une forteresse se dresse sur mon chemin et que j’ai envie de tout écraser. Ses mouvements sont brutaux, et ses finish gores à souhait apportent un contraste saisissant avec le gameplay plus subtil de Naoe. De quoi alterner entre finesse et défoulement total.
Le roseau ploie sans céder, Force de l’humble.
Les villes sont assez peu fréquentées…
Le crochetage selon Yasuke, il fallait y penser. Tellement jouissif !
Nos héros disposent d’un repère, mais il n’est pas nécessaire d’y retourner pour chaque action. On peut changer de personnage en se téléportant ou directement depuis le menu de l’inventaire, ce qui rend l’alternance fluide et pratique.
Le QG sert surtout aux briefings de certaines missions, à son amélioration ou encore à la mise à niveau de l’équipement chez le forgeron. Un lieu important, mais pas une contrainte dans la progression.
De bonnes idées qui améliorent l’expérience de jeu dans son ensemble.
Les temples délabrés à l’écart des villes sont magnifiques
En parlant de ça, il faut souligner les très bonnes idées déjà présentes dès le lancement de Shadows.
Premièrement, fini le système de régions bas level : le niveau des provinces s’adapte à celui des héros, rendant l’exploration plus naturelle et fluide. Ensuite, Ubisoft a enfin trouvé le bon équilibre entre le trop-plein de loot d’Odyssey et la rareté de Valhalla. On ne passe plus son temps à changer d’armure juste parce qu’on en a déniché une sous une pierre. Je caricature l’épisode grec… mais à peine.
Naoe contemple la ville où se cache sa cible… On va y aller de nuit et frapper dans l’ombre
La possibilité d’améliorer ses armures et ses armes chez le forgeron du repère est un ajout que j’ai particulièrement apprécié. Après avoir récupéré une armure légendaire de niveau 6 axée sur la furtivité de Naoe, j’ai trouvé très satisfaisant de pouvoir la renforcer au fil de l’aventure. Cela évite de devoir constamment changer d’équipement et permet de garder un set qui correspond vraiment à son style de jeu.
Les ennemis en armures sont coriaces et doivent être rendu vulnérable pour être terrassés
Du côté de l’ambiance sonore
Assassin’s Creed Shadows est entièrement en français, mais conserve certains termes japonais liés à la politique ou à la société de l’époque. Il m’est arrivé de mettre en pause une cinématique pour chercher la signification de certains mots et mieux comprendre leur contexte.
Rise of the Ronin avait trouvé une bonne solution en intégrant directement dans les sous-titres une traduction ou un équivalent pour les termes japonais. Dommage que Shadows n’ait pas adopté cette approche, cela aurait facilité l’immersion sans nécessiter de recherches externes.
Oui, on peut « emprunter » une embarcation pour traverser les rares rivières
Pour finir, le codex reste une véritable mine d’or pour les curieux et passionnés du Japon féodal. Certes, il demeure assez austère avec ses longs textes, mais il fourmille d’informations fascinantes, que ce soit sur l’éducation des jeunes samouraïs, les rites funéraires ou l’organisation de la société. Un ajout précieux pour ceux qui aiment plonger dans l’histoire au-delà de l’aventure.
Conclusion Test Assassin’s Creed Shadows PS5
Vous l’avez compris en parcourant ce test, « prenez-le, brûlez-le » est un conseil à l’impératif, non pas pour s’en débarrasser, mais au contraire pour l’acheter et s’y plonger sans modération.
Ubisoft semble enfin avoir trouvé le bon équilibre pour offrir une aventure spectaculaire, un véritable régal pour les yeux et les oreilles. Les deux personnages nous embarquent dans une épopée tantôt sauvage et brutale, tantôt plus intime et touchante. Le contraste se retrouve aussi dans leurs gameplay radicalement différents : entre la fureur de l’un et la ruse de l’autre, les heures défilent sans qu’on s’en aperçoive, tant il y a à faire.
Mon seul regret ? L’absence des chasses au trésor basées sur des énigmes. On peut également noter une IA ennemie parfois limitée. Heureusement, l’ergonomie soignée réduit au minimum le temps passé dans les menus ou au repaire, laissant toute la place à l’émerveillement devant ce Japon sublimé par les cycles jour/nuit et les quatre saisons.
En conclusion de ce test d’Assassin’s Creed Shadows sur PS5, je dirais que c’est le grand et généreux spectacle que j’attendais avec impatience. Pour les amoureux de la licence, un indispensable. Pour les autres, un épisode majeur, plus accessible, à essayer sans hésiter. S’il ne révolutionne rien, il permet de poser une formule plus équilibrée, rappelant AC Origins, modernisée et améliorée, le tout dans un cadre japonais absolument irrésistible.
Omedetō Ubisofuto, soshite arigatō ! 🎉
Vous m’avez fait peur avec un titre comme celui ci ! J’ai cru que AC Shadows était raté , heureusement à la lecture du test ce n’est pas le cas 😉 Vous avez utilisé le mot clé que j’attendais : Tenchu Ce jeu d’infiltration ayant marqué ma jeunesse j’avais hâte de retrouver cette ambiance après l’excellent Ghost Of Tsushima. Hâte d’être à jeudi pour profiter du jeu que j’ai pu commander grâce à votre bon plan à la Fnac avec le livre de JVM revenant sur l’histoire de la licence.
ahah, désolé pour l’ascenseur émotionnel^^ Après 60h de jeu, suis très satisfait de cet épisode.
Avec la shinobi, avec son aisance et sa ruse, déambuler sur les toits, de nuit, ravivent effectivement de bon souvenirs 🙂
ça manque de Tenchu de nos jours, on peut un peu palier ça avec AC Shadows. (Bon pas avec le Samurai^^, lui il défonce les portes, il n’a pas le temps)
Plus que qq heures à attendre pour en profiter jeudi, alors ! bon jeu !