Cette critique s’adresse en priorité à ceux qui, comme moi, ont abandonné en cours de route le premier opus. Death Stranding 2 propose une expérience bien plus abordable, tout en restant fidèle à l’esprit de son aîné. D’une beauté à couper le souffle (pratique pour ne pas se faire repérer par les Échoués), les plans de pur cinéma s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Manette en main, la sensation exaltante de jouer à un MGS nous submerge avec délectation dès les premières secondes pour ne plus nous lâcher. Oui, Hideo Kojima sait créer des mondes hors du commun, nous les montrer avec maestria et nous les faire vivre, manette en main. Test Death Stranding 2 réalisé à partir d’une version commerciale.
Test Death Stranding 2 : un début poussif mais un prologue salvateur
La première apparition de Sam Porter, avec l’effet toujours dingue « ah mais ça joue là !? ci-dessous
Death Stranding 2 commence par un faux pas. Délicat pour un jeu de livraison et de passage d’obstacles. En effet, pour nous raconter les événements du premier opus, un PowerPoint de 17 slides, accompagné d’une voix off, nous offre un résumé bref et lacunaire des aventures de Sam Bridges. On dit à raison que Hideo est fan de cinéma : voici une occasion manquée de nous faire saliver avec une vraie cinématique retraçant le périple nord-américain du héros. Dommage. Ainsi, pour ceux qui souhaitent un rappel du premier volet, mieux vaut chercher ailleurs.
Les premiers pas au Mexique et premiers panoramas sur lesquels s’attarder. Ce n’est qu’un début…
Test Death Stranding 2 Une aventure qui décolle enfin au Mexique
Le photo réalisme est saisissant
Heureusement, le prologue qui suit remet tout de suite le jeu sur de très bons rails. En quelques minutes, on expérimente la majeure partie des éléments propres à cette licence. Pour commencer, on en prend plein les yeux, avec des panoramas tranchant avec les vallons de verdure de Death Stranding 1. Ensuite, et très vite, on se refamiliarise facilement avec les contrôles, la gestion de l’équilibre et de l’endurance, tout en découvrant quelques nouveautés, comme les crues brutales ou les éboulements. Un régal de mise en bouche.
Test Death Stranding 2 : un écho au « voyageur contemplant une mer de nuages », sauf que là, on voit à des kilomètres à la ronde !
La suite tourne au festin et m’a ravi. Et m’a réconcilié avec, pour caricaturer, ce facteur simulator à l’univers bizarre, et avec tout ce qui fascine et agace chez Kojima. En tout cas, moi, le 1, je l’avais lâché au bout de 10 heures, car j’avais la vilaine sensation de stagner. Ici, au contraire, dans le même laps de temps, j’ai libéré cinq nouvelles bases, débloqué des guns, une moto, des structures à construire, j’ai affronté un boss immense. Le contraste est sidérant et séduisant.
Sam est prêt à rempiler pour connecter le Mexique aux USA
Séduisant, mais la routine s’installe tout de même dans un scénario démarrant au diesel. Pourquoi pas, faut bien se remettre en route, pour le héros comme pour nous autres derrière la manette. Pour la faire courte, Sam rempile et repart relier les colonies, cette fois-ci au Mexique. Et voilà que s’enchaînent les livraisons et les expéditions, sans trop de danger. Des vacances en quelque sorte… Jusqu’à la fin du chapitre 1, à la conclusion traumatisante, qui va hanter et conditionner tout le reste.
Les premières heures de jeu sont comme des vacances pour le héros
Ce véhicule accessible rapidement dans le jeu change tout
J’avoue qu’au début, mes sessions étaient courtes, me disant que franchement, ce deuxième opus était bien paresseux. Mais c’est fini ça, maintenant, je suis happé et les heures défilent sans compter pour relier le monde. Tout pousse à continuer, c’est dingue.
Test Death Stranding 2 : une réalisation maîtrisée, par Hideo Kojima
Quand on approche du point de livraison et qu’une chanson se lance, on sait qu’on ne risque plus rien, jute à profiter
Pour commencer, Death Stranding 2 est techniquement très impressionnant, fluide et beau à se décrocher la mâchoire. Que ce soit en jeu ou pendant les cinématiques, il y a des moments féériques, cauchemardesques, surnaturels… C’est bluffant. Bon, ça, c’est si on est pris dans le tourbillon. A contrario, pour les allergiques à Kojima, on peut trouver ces instants ridicules et cringes. En tout cas, cela ne laisse pas indifférent, n’est-ce pas là l’essentiel ? On se surprend même à attendre la prochaine dinguerie…
Le collier main/briquet, dernière tendance à ce qu’il parait
Le premier séisme met en hyper vigilance !
Ensuite, le scénario, mis en images grâce à des cinématiques de haute volée, a ce qu’il faut de mystères et de questionnements qu’on retrouve souvent chez Kojima. Des réflexions sur l’environnement, bien sûr, sur la guerre, évidemment. Sur la balance altruisme / tentation impérialiste des USA à imposer le réseau chiral à toutes les colonies de sa zone d’influence. L’un des côtés les plus intéressants est tout de même ce dilemme : doit-on risquer la fin du monde pour relier les humains ou rester isolé et survivre, s’exposant ainsi à renier ce qu’est justement l’humanité. Le programme est dense ! Et j’en suis qu’à 25 heures de jeu, au chapitre 4, ça promet.
C’est Kojima, bien sûr qu’il y a un ninja mystérieux super classe
L’infiltration et les combats rappellent joyeusement Metal Gear Solid
De plus, niveau gameplay, j’ai trouvé qu’on arpentait ce monde semi-ouvert très vite dans des chaussons confortables. Même s’il y a 3000 choses à savoir, elles sont distillées au fur et à mesure pour ne perdre personne. Au-delà des livraisons, avec tout ce que cela comprend de gestion de l’équilibre, de l’endurance, une vibe à la MGS se fait sentir très vite. Dans les mouvements et les gunfights, Norman Reedus prend des allures de Snake. Des campements de bandits seront à infiltrer ou à neutraliser. Pour cela, on a pléthore de gadgets à débloquer puis à améliorer aux différentes colonies, à mesure qu’on gagne leur confiance. D’autres objets et même des infrastructures permettront de se faciliter la tâche de facteur “post post apocalyptique”. Cela motive donc à récolter des ressources, à multiplier les courses, à façonner des routes, des ponts…
Connnecter les bases, connecter les joueurs
Cette route, c’est moi qui l’ai faite ! et je la partage avec le monde entier (en tout cas sur mon « instance »)
Un autre aspect m’a accroché instantanément, c’est la coopération entre joueurs. Pour peu qu’on ait relié au réseau chiral une colonie, on pourra profiter des installations des autres joueurs et faire bénéficier aux autres de ce qu’on a construit. J’ai ressenti une immense fierté de construire un tronçon de route^^, alors même qu’il s’agit juste d’acheminer des ressources à un point donné, on ne choisit pas le tracé. Mais cela fait son petit effet de voir son gamerpic sur la liste des contributeurs…
Zoom sur un ennemi… que l’ont croirait sortir tout droit d’un MGS, non ?
La coopération se fait aussi avec des dons de matériels, de ressources et de partages de missions. Perso, j’ai passé pas mal de temps à compléter les livraisons laissées par les autres, ou à donner des armes ou échelles. On est d’ailleurs récompensé avec des points d’Xp pour cela aussi. Il y a des arbres de talents de furtivité, de combats, de porteurs. Pas mal de boulot en perspective pour maximiser notre héros.
Pour le moment, cette échelle ne sert à rien mais gare aux crues et intempéries
Dure journée pour Sam, une douche réparatrice lui fera le plus grand bien
Pour ceux et celles qui veulent se la jouer solo, on peut passer hors ligne pour expérimenter Death Stranding 2 de manière plus radicale. À chacun de voir. Tout comme le mode de difficulté, cela est réglable à tout moment.
Un casting de luxe, pour une fable post-apocalyptique
Georges Miller fait partie de l’aventure parce que pourquoi pas
Pour résumer, l’histoire, le lore, le côté communautaire, le gameplay riche, les améliorations à débloquer pour le personnage, tout cela m’a séduit. Je termine avec le casting cinq étoiles, qui s’étoffe avec celui déjà présent dans le premier Death Stranding. Quelle agréable surprise de découvrir George Mad Max Miller parmi les protagonistes. Fun fact, son personnage déclare qu’il était médecin avant d’embrasser une autre carrière…
Tout comme le Miller irl qui a fait des études de médecine avant de réaliser ses films. Et j’ai hâte de découvrir les autres guests dans les prochaines heures de jeu. Cela aussi me motive à continuer, comme si les autres raisons ne suffisaient pas. À noter que la version française est excellente et que le jeu est intégralement en français, pratique quand on voit l’ampleur et la richesse du codex disponible à tout moment.
Conclusion Test Death Stranding 2
Pour conclure ce test Death Stranding 2 On the Beach, je dirai qu’il s’agit d’une méga production d’auteur avant tout. Elle demandera à dépasser les quelques heures pour vraiment déployer son potentiel et sa richesse. En effet, les débuts un brin paresseux en apparence font penser au premier opus. Certes plus accessible et plus orienté dans l’action, mais restant dans un enchaînement de petites livraisons tranquilles sans trop de surprises.
Un cliffhanger à la fin du premier chapitre explosera cette sensation de Norman Reedus en vacances au Mexique. Commencera effectivement une aventure envoûtante, onirique, voire mystique, avec un Sam en élu christique. Death Stranding 2 soulève également de nombreuses questions existentielles et tout à fait contemporaines. Attention néanmoins, on retrouve encore et toujours les mêmes gimmicks de Kojima, comme par exemple les surnoms des personnages, ou le ridicule de certaines cinématiques si on est hermétique à ce créateur décidément d’exception.
Les autres adoreront suivre les aventures de Sam, œuvrer de conserve avec la communauté de joueurs du monde entier pour relier l’humanité, améliorer son personnage et ses gadgets, se régaler du casting prestigieux, le tout dans une merveille technique permise par le moteur Decima. Ce chef-d’œuvre à tout point de vue m’a même convaincu de laisser une énième chance au premier Death Stranding, c’est dire !
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