2017 voit deux mastodontes du jeu de simulation automobile « s’affronter » à quelques jours près. D’un coté, Gran Turismo sort (enfin) sur PS4 et sera testé par Stephen McFlaherty. De l’autre, Forza Motorsport, la série phare de simulation automobile estampillée Xbox, s’est taillé une solide réputation depuis 2005. Voyons ce que cette septième itération a sous le capot, dans le test de Forza Motorsport 7.
Test de Forza 7 réalisé au bout de 30 heures de jeu et à la manette uniquement.
Développé par Turn10 et distribué par Microsoft Studios. Sorti le 3 octobre 2017 sur Xbox One et Win 10.
Test de Forza 7 : une campagne épique ??? NON.
À tort ou à raison, les jeux de sport se lancent depuis peu dans la scénarisation de leur solo/campagne (Cf. FIFA 17 et 18, divers jeux de boxe, etc). Le principe ? Créer son avatar ou entrer dans la peau d’un personnage prédéfini et suivre sa progression dans son sport. Classique, imparable. Le but étant de manière plus ou moins subtile de mettre le paquet sur l’incarnation. Le joueur EST le personnage et fera tout pour passer de jeune espoir à légende de son sport.
Revenons à FM7… une « campagne épique »… voilà ce que j’avais noté à la fin de la démo jouable (confère la preview réalisée pour l’occasion). Mais, sans caricaturer, le solo se résume à enchaîner les championnats, les courses, les épreuves sans jamais que le joueur se sente impliqué. Les courses se succèdent mécaniquement dans des menus gris, austères, sans âmes.
Et ce n’est pas le choix artificiel du sexe de son avatar en début de solo qui va masquer ce manque flagrant d’INCARNATION. Mais mince, même moi, petit joueur français insignifiant, j’ai trouvé deux ou trois idées à glisser au studio Turn10… et je les file gratos en plus, pas de problème ! Je prends juste un exemple tout bête : les podiums sont d’une tristesse insigne. On voit trois gugusses s’applaudir mollement dans une salle GRISE pendant quelques secondes interminables. Embarrassant. Mais bon sang, où est la foule en liesse ? Où est le champagne ? Les feux d’artifice ? Les Rolling Stones ? Je ne sais pas mais tout sauf cette satanée salle grise déprimante…
Test de Forza 7 : le choix de la quantité, pas de la qualité.
Exit donc la campagne épique, pas de mise en scène, pas de jeune pilote commençant dans des catégories de troisième zone pour finir en Fangio des temps modernes… non, comme d’habitude dans les Forza, le solo est une très longue succession froide de courses.
Pour le coup, le contenu est d’ailleurs à la hauteur. Il faudra venir à bout de six grands championnats à débloquer au fur et à mesure. Eux même se divisent au total en une cinquantaine de mini championnats et vingt « rassemblements ». Ces derniers sont des mini épreuves comme un duel contre Ken Blok ou un parcours d’obstacle ou encore du bowling (?!). Dans ce cas, il s’agira de renverser x quilles dans le temps imparti pour remporter la victoire. Mais cela ne brise que légèrement la monotonie du solo.
Dans les championnats, toutes les catégories sont tour à tour mises à l’honneur pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? Quel pied de conduire de vieilles voitures de légende (ou non) pour des courses qui se jouent à 150 km/h max et d’enchaîner dans la course suivante avec des monstres qui atteignent des vitesses vertigineuses. C’est ici l’essence même de Forza : retrouver peu ou prou tout ce que l’histoire automobile a produit et pouvoir le piloter.
Pour le pire, je ne citerai que deux exemples où les développeurs auraient pu (dû ?) s’abstenir. Les voitures de rallye et les gros véhicules de hors pistes… qui sont à piloter sur la piste d’un circuit. Cherchez l’erreur. En même temps, il faut bien légitimer l’argument marketing numéro 1 de FM7 : les 700 véhicules disponibles. Sorte d’argument massue, qui doit à lui seul convaincre qu’il s’agit du jeu de voiture ultime… Mais ce n’est clairement pas la panacée, tant les 32 circuits disponibles ne sont juste pas faits pour ces types de voitures.
Test de Forza 7 : Le gameplay, une mécanique bien huilée.
Il n’y a rien à redire, une fois la course lancée et manette en main, le plaisir de conduire apparaît comme par enchantement. Les aides à la conduite et la difficulté des adversaires sont paramétrables selon votre envie ou vos talents de pilote. Autre point positif, le nombre de tour est paramétrable (standard/longue/ultra longue) avant chaque course, ce qui laisse pas mal de latitude et de marge si vous être tenté par les difficultés supérieures. Au niveau conduite, à vous donc de faire de FM7 un jeu orienté arcade ou simulation.
Par contre, en mode solo, impossible de paramétrer les courses en elle-même. Le circuit, la puissance limite autorisée, mais surtout votre place dans la grille de départ, tout ceci est figé… Où est la simulation ? Pourquoi ne puis-je pas performer un tour de qualification pour obtenir la pole position et m’éviter le ventre mou de la course ? Ceci est réellement un gros point noir du titre. En effet, d’une course à l’autre, on doit d’abord s’extirper d’une horde d’I.A. plus ou moins agressive avant d’essayer de revenir sur le premier qui a pris un peu d’avance. De fait, au bout d’un moment, on a l’impression de faire toujours la même course, quelle que soit la puissance ou la catégorie du véhicule.
Histoire de pimenter ou de gratter plus de crédit/expérience, FM7 introduits les cartes Mods. Jusqu’à trois cartes sont (ou pas d’ailleurs, ceci est facultatif) à choisir en début de courses. Il peut s’agir de contraintes comme ne jamais sortir de la piste ou terminer avec 200 mètres d’avance sur le second. Ou tout bonnement, les Mods débloquent plus de crédits ou d’expérience en fin de courses. Les Mods sont à débloquer dans des caisses à acheter contre des crédits. En soi, l’ajout de ces Mods est une bonne idée. Mais je sens gros comme une maison qu’à terme, ces coffres seront l’objet de micro-transactions en argent réel…
Test de Forza 7 : Pour l’heure, un mode online très léger.
Le mode multijoueur donne accès à dix archétypes de courses (endurance, par type de voiture, puissance). C’est assez chiche pour un jeu de cette ambition. Jusqu’à 24 joueurs peuvent s’affronter, avec leurs voitures personnelles ou louées (pour ceux qui n’ont pas trop avancé dans le solo). Bien sûr et malheureusement, le multi tient plus du stock cars qu’autre chose quand on y va seul.
La possibilité de créer en privé existe et permet d’inviter ses amis pour s’affronter sur une course, puis retour au menu pour choisir la suivante. Malheureusement, il est pour l’heure impossible d’une part de créer sa propre compétition pour se mesurer au monde ou à ses amis et d’autre part ne serai-ce qu’enchaîner les courses. Un mode d’une lourdeur anachronique.
En mode multijoueur, apparaissent trois onglets grisés (décidément…) indiquant que prochainement, de nouvelles fonctionnalité seront disponibles. Ainsi pour l’heure, pas d’accès à la salle des ventes ni à la mystérieuse section « catégories ». Pour finir, la dernière partie indisponible pour le moment est le Forzathon, popularisé par Forza Horizon 3. En espérant qu’il redynamise le multijoueur à tout niveau pour en faire une expérience bien plus complète et conviviale.
Test de Forza 7 : une technique en dent de scie
Graphiquement, FM 7 souffre clairement de la comparaison avec son cousin Forza Horizon 3 (développé par Playground Games), pourtant sorti un an plus tôt. En effet, il souffle sans cesse le chaud et le froid.
Les voitures sont magnifiques. Les effets de pluies, d’orages ainsi que les reflets sont bluffants. La météo dynamique est un vrai plus ne serait-ce qu’au niveau ambiance. Pour le coup, les orages rendent tout de suite la course épique. Six vues de pilotages sont disponibles avec une mention spéciale pour les deux au niveau du volant. Avec ces vues où les tableaux de bords sont détaillés, vous êtes plongés immédiatement dans la course. C’est assez grisant comme sensations.
Par contre, les circuits ont en général un aspect simple, toc, un peu « plastique ». Les arbres présents parfois autour de la piste sont indignes. Certains diront qu’à 300km par heure, on s’en contre tamponne les amygdales. Pas moi. Pour finir, Turn 10 a introduit quelques effets à la « Forza Horizon 3 » histoire de rendre plus spectaculaire les courses. Des hélicoptères TV balaieront la piste comme si la course était retransmise ou encore 2/3 feux d’artifices en fin de courses… mais ces petits efforts retombent assez lamentablement et tristement à terre. Mettant encore plus en lumière que les circuits sont sans vie, sans âme, sans passion.
FM 7 arbore des menus sobres et austères, avec une musique d’ambiance que vous aurez assez vite coupée pour mettre votre propre musique.
Le jeu est parfaitement stable : pas de crash constaté au cours des 30 heures de jeu, ni chute de framerate. Par contre, un effet d’aliasing apparait méchamment sur certains circuits.
Conclusion
Pour l’heure, Forza Motorsport 7 est une déception. Trop sage, trop figé, trop GRIS, trop chiche en possibilité multijoueur, il peine à se rendre indispensable et il est même parfois ennuyeux. Alors oui, le plaisir de conduire des voitures de tous âges, horizons, puissances est satisfaisant mais le reste est clairement défaillant. Sans parler des sections bloquées pour l’heure qui indiquent (c’est mon avis) que FM 7 est pensé pour être prêt pour la Xbox One X, le 7 novembre prochain. En tout cas, inutile de dire qu’il sera attendu au tournant.
Evidement, le présent test sera mis à jour dès la Xbox One X disponible. Croisons les doigts pour que d’ici là, les gars de Turn 10 mettent les bouchées doubles pour étoffer grandement le multijoueur pour tous les possesseurs de Xbox One. Et embellir son jeu pour les plus chanceux sur Xbox One X.
Bon test! mais aie aie aie, les défauts que tu donnes au jeu (notamment au début), concernent des modes de jeu qui ne semblent même pas exister dans GT7……… ça va faire mal 🙁