Capcom a décidé de dépoussiérer son catalogue de licences mythiques. Après avoir réussi le tour de force de renouveler Resident Evil, l’éditeur nippon s’attaque à Monster Hunter. Après plus de 50 heures de jeu, voici mon verdict dans le test de Monster Hunter World (MHW).
Jeu testé sur Xbox One X.
Test Monster Hunter World : Ah, y a une histoire ?
Je sais que ce n’est pas ce que l’on attend d’un jeu de chasse au gros bestiau tel que MHW, mais le « scénario » (notez les guillemets) proposé ici est d’un ennui mortel. Le tout -mal- servi par une mise en scène ultra datée lors des cinématiques. J’ai pourtant essayé de m’y intéresser ! Mais au bout de quelques bâillements, je passe frénétiquement les dialogues insipides en martelant le bouton A…
En gros, on enquête sur des dragons colossaux qui se comportent bizarrement et qui bouleversent tout un écosystème. Et pour ce faire, on bute ABSOLUMENT tout ce qui bouge. Malin, non ?
Tout commence pourtant bien lors de la création du personnage, assez poussée. Mais votre avatar restera tristement muet… Avec en prime la création de son petit compagnon, appelé ici un palico. Ce chat se tenant sur ses deux pattes arrières vous arrachera des « ooooooohhhhh, qu’il est mignon » toutes les deux minutes. Mais ne le sous estimez pas pour autant ! Capable de vous soigner, de récolter, de poser des pièges, il est vite irrésistiblement indispenCHAble !
La ville d’Astera servira quant à elle de HUB central au jeu. Marchands, artisans, donneurs de quêtes, Astera sera le centre névralgique de MHW… mais en solitaire. Seule une toute petite partie de la ville sera accessible à vos amis, pour trinquer ou faire un bras de fer. Un peu léger…
Test Monster Hunter World : la chasse est enfin ouverte
Par le passé, Monster Hunter proposait des cartes découpées en sous-zones séparées par un temps de chargement, mais ceci est de l’histoire ancienne. Désormais, les cinq grandes zones proposées ici se parcourent de manière fluide et ouverte. Mais il ne s’agit pas d’un open world comme on l’entend aujourd’hui. On est loin du niveau d’un Zelda Breath of the Wild en termes de liberté de mouvement , cependant les cartes compensent par leur extrême générosité.
Vivant. C’est le mot qui vient à l’esprit quand on se balade par exemple dans la forêt ancienne. Luxuriante, théâtre d’affrontements entre monstres, cette première zone donne directement envie de passer des heures à chasser. Mais pas seulement, car il faudra récolter de très nombreuses ressources pour l’artisanat, des traces de monstres pour les pister, etc. Les heures défilent sans qu’on s’en rende compte.
Seule une zone sur les cinq est dingue, puisqu’il s’agit d’une zone de corail. Les autres sont assez « cliché » : la forêt, le désert, le marais, le volcan. À priori classiques, mais le traitement de chaque zone est un travail d’orfèvre. Elles sont magnifiques et variées. La même carte offrira des paysages assez différents sans que cela soit abrupt. Tout se fait de manière naturelle. Par exemple, dans la forêt ancienne, on passe allègrement d’une partie luxuriante à une autre plus inquiétante, plongée dans la semi-obscurité de la canopée, là où bien sûr de terribles bêtes rôdent… ou pas. Elles peuvent très bien se prélasser du coté de la rivière faussement tranquille en attendant le chasseur imprudent.
Test Monster Hunter World : À chacun son arme
À chaque zone son lot de monstres. Costauds ou fins, bourrins ou agiles, chacun offrira des combats dynamiques et tendus au début, avec ses propres forces et surtout ses faiblesses qu’il faudra découvrir et exploiter Certaines armes seront plus efficaces sur des zones bien définies de la bestiole, ou alors telle arme élémentaire sera à proscrire car inefficace sur d’autres créatures. On expérimente, on poutre, on s’amuse.
Et pour chasser, il faut des armes. Quatorze types d’armes sont disponibles. Du classique, avec les marteaux, haches, arc et autres épées, mais aussi de l’exotique avec l’insectoglaive et la corne de chasse. De quoi taper lourdement ou rapidement, à distance ou au corps à corps. Il y en a pour tous les goûts et les circonstances.
Dépecer un monstre permet de récolter des ressources pour fabriquer de nouvelles armes/armures. Celles-ci seront indispensables pour espérer battre les monstres plus puissants, qui à leurs tours lâcheront d’autres items, et ainsi de suite. Chaque chasse réussie est récompensée en objets permettant de « upper » son matériel. Un système imparable et addictif.
Test Monster Hunter World : La meilleure attaque, c’est la dépense
Pour forger armes et armures à Astera, il faudra dépenser de nombreux composants de monstres abattus, ainsi que des Zenny (la monnaie du jeu). Ultra complet, chaque arbre de fabrication proposera des armes de plus en plus puissantes et disposant de dégâts élémentaires supplémentaires.
Chaque type de monstre permettra de forger un set d’armure. En général composé de 5 pièces d’équipement : casque, plastron, ceinture, gants, jambes. L’apparence des armures est en majorité assez inspirée. Du fait de la progression dans le jeu, elles peuvent assez vite devenir obsolètes. Pas de problème, en consommant des sphères d’armures, on peut les remettre au goût du jour. Ces sphères sont des récompenses de mini objectifs, assez facile à farmer.
Test Monster Hunter World : Craft, pèche et nature
Outre les armures et armes, il est possible de fabriquer un nombre hallucinant de potions, bombes, breuvages, pièges, munitions, et ceci avec tout le bazar accumulé pendant vos expéditions et qui traîne dans vos coffres. L’artisanat est lui aussi très poussé mais simple d’accès. Toutes les recettes ne sont pas toutes connues d’office. Il faudra les découvrir en même temps que les matériaux. De jolies petites surprises en perspective pour les apprentis alchimistes.
Pour simplifier le système de craft, une simple case cochée dans le menu permet de fabriquer automatiquement une potion au ramassage des ingrédients une fois sur le playground. Efficace.
Test Monster Hunter World : La chasse ? Une histoire de potes.
Un des gros points noirs de Monster Hunter World, c’est qu’il ne permet pas de jouer toutes les quêtes de la campagne en coopération. Las, certaines phases scriptées (combat contre des monstres vraiment géants) se paient même le luxe d’être ennuyeuses… Mais heureusement, dès la corvée des missions principales évacuées, on peut passer aux réjouissances à plusieurs. Des centaines de contrats, des missions libres à foison, des livraisons, etc… ou de simples expéditions pour s’approprier les cartes et leurs raccourcis. Il y a une quantité invraisemblable d’occasions de chasser.
Si on ne peut pas se rassembler sur Astera (chacun sera sur son HUB), on pourra très facilement s’inviter avant de lancer une mission. Et même pendant : le joueur ayant lancé la quête peut très bien partir en laissant ses potes se préparer de leur coté. Ces derniers n’auront plus qu’à se rendre à l’un des très nombreux tableaux de quêtes à disposition pour le rejoindre en cliquant sur la mission. On n’attend plus Patrick, qui met tout le temps 350 ans à faire ses potions !
De plus, un joueur parti en solo sur une quête peut très bien lancer une fusée de détresse pour que des joueurs du monde entier viennent l’aider. Pour ceux qui préfèrent faire appel à un ami, par un simple mot de passe à 4 chiffres, on peut filtrer l’accès à la session.
Là aussi, le jeu gagne en fluidité et accessibilité. Et on oublie assez vite la déception d’un hub assez vide au final.
Test Monster Hunter World : Techniquement au rendez-vous
Le jeu est beau. Les monstres, magnifiques. Le rendu des pelages de certaines bestioles impose le respect. Restent quelques textures grossières sur des rochers de-ci de-là, mais c’est vraiment de la pinaille.
Testé sur Xbox One X, Monster Hunter World permet de choisir entre la qualité graphique ou la fluidité. Disposant d’une télé 1080p, j’ai bien sûr choisi la deuxième option. Malheureusement, MHW ne parvient pas à maintenir un framerate à 60 images par seconde. Mon ressenti (je n’ai pas de données chiffrées) est qu’il oscille entre les 50 et 60 fps. Mais au final, cela ne gâche en rien le plaisir de chasser.
Côté musique, les compositions sont belles et dynamiques. Par exemple au cœur d’un combat contre un T Rex sur fond de musique endiablée, si le monstre est assommé, la musique s’éteint également. Réjouissant.
Par ailleurs, les textes du jeu sont entièrement et très bien traduits en français. Avec des traducteurs assez coquins pour glisser des références aux Inconnus ou à de célèbres chansons de variété des années 80. Marrant. La VF est elle aussi disponible, mais non testée. J’ai laissé le jeu avec les voix en japonais.
Test Monster Hunter World : Conclusion
Capcom a réussi à renouveler et à dépoussiérer Monster Hunter. Complet, riche, généreux tout en restant facile d’accès et ergonomique, Monster Hunter World vous occupera pendant des centaines d’heures. Mais cela ne sera certainement pas avec son histoire, qui passe vite aux oubliettes. Non, ce sera avec vos amis, à récolter, pister et chasser des monstres plus vivants que nature.
Monster Hunter World s’ouvre un peu plus sans être un « open world » à proprement parler. Les jolis graphismes, la direction artistique des monstres le font vite oublier. À vous de voir de quel coté vous êtes : bon ou mauvais chasseur ?
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^