En cette fin d’année 2018, dans la galaxie Call of Duty, c’est le tour de Treyarch de sortir l’énième itération de la célébrissime série. Exit le solo, ce « Call of » se tourne résolument vers une expérience FPS multi-joueurs compétitive et coopérative, avec même l’introduction d’un mode Batlle Royal (BR). Bon, bas les masques, voilà bien longtemps que je n’avais pas mis les pattes sur un Call of… Mais la vie de testeur de jeux vidéo n’est pas toujours un long fleuve tranquille. On se retrouve parfois à aller contre sa nature et devoir critiquer des jeux que l’on n’aurait pas joué autrement (voir mon test de Metal Gear Survive). Quoiqu’il en soit, voici mon verdict dans le test de Call Of Duty Black Ops 4 (BO4).
Condition du test : réalisé sur la version 1.3, sur Xbox One X.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : Solo, a Call of Duty Story
Cette année, Call Of Duty « innove » en supprimant la campagne. Un QG de spécialistes est néanmoins à disposition pour présenter les dix agents sélectionnables en JcJ (Joueur contre Joueur). Une jolie cinématique présente leur histoire et un tutoriel introduit leurs capacités spéciales et gadgets. Certes, cette idée est louable mais pourquoi ne pas ajouter un tutoriel pour le mode Battle Royal par la même occasion ?
Les spécialistes de BO4 sont assez classiques. Au programme, des Tanks (avec bouclier ou barricade), des Supports délivrant des munitions, des Soigneurs, des Sapeurs et d’autres qui sont juste là pour tout faire péter. S’ils ne brillent pas par leur originalité, ils ne brillent pas non plus par le character design, assez insipide et largement déjà-vu. Ces personnages seront vos avatars dans les affrontements JcJ et peuvent embrasser toutes les classes prédéfinies (assaut, soutien…) ou personnalisées.
L’arsenal à disposition a un aspect général assez singulier. Les armes oscillent entre le bricolage futuriste et le « Nerf« . Le ressenti arme au poing conforte cette impression de manipuler des arme-jouets. Heureusement, de très nombreuses possibilités de customisation permettent de l’étoffer et de rendre ses armes un peu plus sérieuses… Un peu.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : Un multi toujours aussi nerveux et dynamique
Même après dix ans sans jouer à un multijoueur de Call of, je ne me suis pas senti trop dépaysé. On retrouve les éternels matches à mort par équipe, mêlées générales (chacun pour soi), la recherche et destruction… Ainsi, que ce soit en standard ou hardcore, les modes de jeu sont archi-classiques. Néanmoins, deux modes de jeux font leur apparition. « Control » requiert de capturer deux zones de la carte et de les détenir en même temps… Mais rien de bien fou, surtout pour les habitués de Destiny où le même genre de match existe également (mais avec trois zones à tenir).
De son coté, Heist (littéralement braquage), fait plus dans l’originalité, en tout cas à l’échelle de la licence… En effet, il met en scène un paquet de pognon à récupérer puis à emmener à un point donné. A l’instar de Counter Strike, chaque joueur dispose d’une seule vie par manche, et doit acheter de l’équipement pour la suivante contre de l’argent glanés en cours de route en tuant etc… pas très exotique au final.
Quatorze cartes sont à disposition pour se fritter joyeusement. Les modes de jeu impliquent un maximum de 12 joueurs, la taille des cartes s’en ressent et apparaissent petites, voire étriquées. Du pur « Call of » en somme, avec du JcJ dynamique, fluide, nerveux, sans temps morts mais sans grande envergure ni souffle épique. En termes de progression, chaque partie vous octroie des points d’Xp faisant grimper votre niveau. Celui-ci permet d’obtenir comme d’habitude de nouvelles armes, de nouvelles options de personnalisation de classes etc… Chaque arme a également une barre d’Xp à faire grimper pour se débloquer de nouveaux accessoires. La progression est simple et addictive.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : Un mode zombie de série Z
Le mode Zombie permet à 4 joueurs de coopérer dans une carte labyrinthique, divisée entre couloirs, salles et arènes. Le gros point fort de ce mode est une ambiance de film d’épouvante de série Z. On se baladera sur le Titanic en train de sombrer, dans une arène de l’Antiquité et dans la prison d’Alcatraz. Soit un total minimaliste de 3 cartes, plus 1 en DLC payant. Chiche comme contenu.
Le but est de survivre à des vagues d’ennemis de plus en plus fortes et de trouver la sortie du niveau. Tuer des Z permet de glaner de l’argent que l’on dépensera pour acheter des armes mises à disposition tout au long du niveau. L’action non-stop, l’ambiance ainsi que les dialogues entre les personnages participent à rendre ces sessions agréables surtout entre amis, à défaut de les rendre mémorables. A noter que comme le mode JcJ, le joueur gagne de l’Xp pour débloquer de nouvelles armes, de nouveaux buffs, ultimes et autres joyeusetés rendant les missions suivantes un poil plus facile. Pour finir, là encore, si le jeu n’est pas une claque graphique, il reste toujours fluide, même avec une horde de zombie vous déferlant à la tronche.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : A la BR comme à la BR
La grande « nouveauté » de cet opus est l’introduction d’un mode Battle Royal baptisé Blackout. Perso, je suis un gros joueur et passionné de PUBG (plus de 50 jours de jeu), cela se ressent dans mon test à l’époque. PUBG, même presque un an après l’avoir entamé, reste pour moi très addictif et me fait vivre des sessions intenses en terme d’émotions et de plaisir de jeu. Autant dire que j’attendais avec excitation ce Blackout. Hélas, la douche est froide, voire polaire.
Jouable en solo ou duo jusqu’à 88 joueurs (euh, pourquoi ?) et jusqu’à 100 en escouade, le joueur est largué sur une carte unique pour le moment. En termes de superficie, elle fait ¼ de la taille de la première map de PUBG, Erangel ! Ainsi, Treyarch, comme pour le JcJ classique, privilégie l’action directe. Cet aspect se ressent encore plus avec le déploiement. Celui-ci se fait en wingsuit, vraiment impressionnant et agressif en piqué.
Des lieux dits, reliés par des routes, des véhicules, du loot un peu partout, des caisses larguées avec de l’équipement puissant, la gestion de l’inventaire, la zone de jeu qui rétrécie au fur et à mesure et concentre les joueurs… Sur le fond, Blackout est une copie assez creuse. Un des rares points positifs est la possibilité d’équiper directement un accessoire sur l’arme équipée en cliquant sur un bouton, cela évite de passer par son inventaire et perdre quelques précieuses secondes. Mais plutôt léger pour sortir du lot.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : Blackout… un nom prémonitoire ?
Sur la forme, Blackout ne brille pas non plus. Plutôt moche, les bâtiments et les intérieurs sont proprets et laissent une impression étrange… On dirait un décor de carton pâte, de cinéma de série B, avec ce soleil toujours brillant et artificiel. Par ailleurs, l’avatar ne peut guère être personnalisé, ce qui pénalise, à mon sens, l’implication du joueur. Mais heureusement, Blackout est toujours fluide, sans perte d’image par seconde.
Un autre point très négatif est le son. Un aspect on ne peut plus crucial. Et s’il est bien retranscrit, il permet d’emballer le cœur du joueur au moindre pas entendu (comme sur PUBG). Hélas, ici, les bruits de pas, l’agaçant bruit des portes qui se ferment/ouvrent et les détonations forment une espèce de maelstrom, et difficile d’identifier la source et l’origine précise du son…. Et ce, malgré l’utilisation d’un casque Astro A40 (Ceci n’est pas un placement de produit^^). Pénible et à des années lumière de PUBG.
Blackout… Littéralement cela veut dire coupure électrique ou de signal. J’ai souffert de pas mal de perte de connexion en cours de parties. Agaçant mais cela devrait (espérons) se régler dans les prochains patches. Au final, pour un joueur chevronné de PUBG, ce Blackout laisse une impression peu convaincante et peu satisfaisante.
Test de Call of Duty Black Ops 4 : Conclusion
Pour paraphraser le philosophe Roger Murtaugh, « je suis trop vieux pour ces conneries » ou plutôt, ce n’est vraiment pas, ni plus mon style de JcJ. Néanmoins, les habitués et les fans de la licence seront ravis… mais peu surpris. BO4 conserve viscéralement son ADN. En effet, toujours dans son approche arcade, directe et toujours fluide, BO4 leur offre encore et toujours un plaisir immédiat, sans temps mort, sur de très petites cartes, avec des temps de chargement très courts. Le mode Zombie, agréable sans plus, permet de s’amuser quelques temps entre amis. Le constat est largement plus mitigé concernant Blackout. Ce battle royal apparait froid, mécanique et sans âme. Et la concurrence pointe déjà le bout de son nez avec Battlefield V au mois de novembre, lui aussi pourvu d’un mode BR…
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^