Vous connaissez les bandes annonces de films qui, au final, vous racontent tout ? Ce sentiment que le nanar, paraissant si alléchant de prime abord, est en fait une grosse coquille vide ? Voici tout l’effet que viens de me faire le solo de Gears of War 4. Fort heureusement, le jeu mérite quand même le coup d’oeil. C’est l’heure du verdict.
Les Gears s’en vont en guerre.
Oui, Gears of War 4 est magnifique. Voilà, c’est dit. L’unreal Engine 4 fait son taff et nous éclate la rétine au premier coup d’œil. Les détails sont présents, la végétation bouge et nos valeureux chevaliers des temps modernes sont sublimés par moult détails. La boue, la pluie, le sang et autre déjections suspectes rencontrées au cours de l’aventure imprègnent leurs armures. Certes, il y a bien quelques textures 2d baveuse pour gonfler le visuel et de très légers retards d’apparition de certains modèles 3d, mais ce n’est que du chipotage. Je passerais volontiers sur l’aspect sonore, furieux dans ses bruitages, mais basique pour le fond musicale.
Test de Gears of War4 : C’est l’histoire d’un mec…
Je ne vous ferez pas l’affront de reprocher à Gears of War 4 d’être un jeu de couloir. Ni d’être respectueux du genre que la série à su créer, magnifié par quelques subtilités de gameplay bienvenues. Non, moi ce qui me hérisse le poil, c’est toutes la chierie faites autour du solo depuis l’E3 2015. Les B.A vantant l’arrivée de « nouvelles menaces » et le fait surtout de « ne plus combattre seul »… Pourquoi ? Parce que notre nouveau héros au charisme d’huître (comparé à son cher papa) ne fait que ré-emprunter un chemin tout tracé, avec au final très peu de surprises.
Test de Gears of War4 : un manque de prise de risques
Il y a bien une bébête inédite déclinée en deux catégories (petites et grosses) que l’on tardera à affronter. Une autre beaucoup moins inspiré, pâle copie de nos chers rebus, une armée de robots insipides et….c’est tout. Le reste nous est servi sur un twist scénaristique bancal, surement par peur de perdre les fans de la première heure.
Quel dommage que le studio The Coalition n’ait pas plus cherché à se démarquer en s’autorisant un véritable renouveau ! Un vrai problème d’ambition sublimé par le manque de profondeur de son histoire. Celle-ci s’appuie sur des situations de combats à rallonge, des séquences entière basées sur le mode horde et une fin (justifiant une suite) qui se termine de manière abrupte et sans classe.
Bref, une déception inattendue, complétée par le fait de ne pouvoir jouer au-delà de deux joueurs en coopératif alors que cet opus s’y prêtait réellement. Le concept rabâché de » ne plus combattre seul » prends du plombs dans l’aile…
Tout cela nous est évidemment servi sur un temps de jeu moyen d’une dizaine d’heure en mode normal. Mais si vous voulez vous arrachez les cheveux, le mode dément sera parfait. Bon, à condition de faire mieux que deux de mes potes sur le live qui ont passé autant de temps sur l’acte 1 que moi pour boucler cette aventure (sans toutes fois jamais parvenir à le passer). Tout simplement fou.
Test de Gears of War 4 : Sauvé par son multi ?
Le mode multijoueur de Gears of war à toujours suscité l’admiration et le respect de la communauté sur le live. Le côté bourrin & gore que montre la série aux premiers abords laisse place à de nombreuse phases tactiques et stratégiques une fois le jeu maîtrisé.
The Coalition ne pouvait pas se louper sur ce sujet. Et bien que très classique dans sa démarche, le pari est réussi. Enfin, en grosse partie. Sur un plan purement technique, le jeu évolue en 60 fps constant, sur serveur dédié. C’est fluide et ça touche. Les graphismes tiennent bien mieux la route que sur la bêta.
Les modes de jeux, regroupés sous l’appellation « Bataille », se distinguent en plusieurs sous catégories. Malheureusement, celle-ci n’apporte que confusions, mêlé d’un bonne dose de frustration. Le jeu rapide amical n’autorise qu’un groupe de deux joueurs mais propose un mélange des genres sur toutes les maps suite à un vote.
La bonne idée de cet épisode est l’intégration des bots afin de fluidifier le matchmaking. Tout ceci est vite oublié pour les modes standard et compétitif. En effet, les escouades peuvent y contenir 5 comparses mais la suppression des bots et surtout l’impossibilité de voter pour la map suivante alourdissent considérablement le tout. Les joueurs se retrouvent donc obligés de retourner au menu principal pour relancer une joute ! Tout simplement mal pensé et incompréhensible.
Si l’on compare Gears of War 4 avec Forza Horizon 3 et sa gestion quasi parfaite du basculement offline/online, on est en droit de se demander ce qu’à bien pu foutre Microsoft sur ce plan.
Test de Gears of War 4 : Le menu s’il-vous plaît !
Les amateurs de la série seront bien servis. Huit modes de jeux en PvP allant du classique Match à mort en équipe ou Domination sont présents.
Deux nouveautés sont à mettre en avant :
- Le mode Dodgeball, reprenant le principe de la balle au prisonnier (on ne peux respawn que si notre agresseur s’est fait fragger à son tour).
- Le mode Escalade, reprenant les codes de la conquête, si cher à nos soldats sur Battlefield, à une différence prêt : si la domination des positions est totale, la manche prends fin instantanément.
Point de reproche de ma part sur ce sujet, tant il est difficile pour le studio de supplanter le travail achevé par son prédécesseur. Le cahier des charges est donc respecté et la prise de risque est minimal. Je passerai volontiers sur le mode coop en ligne contre des bots, anecdotique et pas franchement intéressant. Mais si botter des culs virtuels gérés par l’IA vous fait kiffer, je ne saurais trop vous conseiller le mode Horde 3.0.
Test de Gears of War 4 : Horde 3.0, le bébé à son papa…
La fierté de The Coalition dans Gears of War 4 est le mode Horde 3.0. C’est indéniable. Personnellement, je n’ai jamais compris l’engouement populaire autour de ce mode, mais les faits sont là. Pour ceux qui aiment se goinfrer de vagues incessantes d’ennemis de plus en plus forts entre copains, vous aurez de quoi manger. C’est, à mon sens, le plus gros morceau du travaille du jeune studio au point de nous en offrir (ou imposer suivant les points de vu) dans son solo.
Le principe est de fortifier ses positions à l’aide de herses et autres tourelles automatique générées par une espèce de malle appelé le « Fabricator ». Oui, vous avez le droit de rire / pleurer. Pour vous aider dans votre besogne, chacun des joueurs se voit attribuer une classe vous permettant de réparer, être meilleur au combat, spécialiste sniper ou autres joyeusetés. Le but final étant de survivre suffisamment longtemps pour atteindre la vague 50.
Si je mets de côté mon sarcasme, je vous avouerai que je suis assez surpris par la profondeur de cette partie du jeu liée à la progression de vos classes. C’est ici que l’on touche du doigt le sens même du mot coopération.
Test de Gears of War 4 : Fin du débat
Ce test de Gears of War 4 devrait se conclure par un bon 18/20. J’aurais aimer pouvoir lui attribuer cette note. Cependant, au vu de la déception générée par le mode histoire et de la gestion douteuse de son mode multijoueur, je ne puis m’ y résoudre.
Un studio aussi important que celui de Microsoft se doit d’être au top pour être un porte-étendard de la Xbox One. C’est sympa le marketing mais ça ne fait pas tout. Alors oui, Gears of War 4 est toujours aussi nerveux, furieux et exigeant. Mais au milieu de la sueur du sang et des balles pointe une désillusion. Dommage.
Je m’attendais à plus de remontrances vu ce que tu m’as rapporté, mais cava tu as été sobre et propre!
Merci Choco !
Moi aussi , un jour, je serais » Héros Légendaire » !!!!
Merci pour le test Ju. Toujours très complet sur le Solo et le Multi !