Pour ceux qui avaient dévoré l’épisode original en 2006, tout comme ceux qui souhaitent découvrir la licence, ce remaster est définitivement une occasion à ne pas rater pour les accrocs aux zombies. Sur le plan technique, le terme « remaster » n’est absolument pas usurpé, le RE Engine a clairement du mordant. Concernant la partie gameplay, le poids des années se fait ressentir, avec sa rigidité et ses approximations. Le titre n’en demeure pas moins un rêve éveillé vidéoludique pour nos yeux ébahis, notamment pour les générations biberonnées aux films du maître Romero. Une aventure qui m’avait passionné en 2006, et plus que charmé encore une fois en 2024. Test Dead Rising Remaster réalisé à partir d’une version commerciale.
Test Dead Rising Remaster : comme un retour à la maison
Le centre commercial dans toute sa splendeur. Un paradis pour certains, un enfer pour d’autres…
En 2006, Dead Rising a été un choc. Et pour cause, il promettait ni plus ni moins que d’expérimenter en jeu vidéo le film Zombie, Dawn of the Dead de Romero. Soit arpenter un centre commercial rien que pour nous, afin d’assouvir tous nos désirs. On dirait un rêve de gosse coincé dans un magasin après la fermeture, la sensation jubilatoire de vivre une aventure unique, les morts vivants en plus. Un paradis manette en main, p mais un enfer pour les personnages virtuels coincés dans le Mall de Willamette. Les zombies sont partout, ainsi que les psychopathes prêts à régler leur compte avec la société.
L’une des scènes cultes du Dead Rising. Bon retour à la maison !
Sous ses allures très premier degré et de série B, le scénario réserve néanmoins bien des surprises et s’avère moins bête qu’il n’y paraît. Il dispense un message évidemment anti-consumériste tout comme le film de Romero. Mais il va plus loin, notamment sur la responsabilité collective des pays riches concernant notre style de vie qui dévaste celui des “petits”. Cela se fait par légères touches sans en avoir l’air, au détour de cinématiques. Car bien sûr, le cœur de Dead Rising est ailleurs.
Les cinématiques avec déguisements prennent un aspect comique involontaire irrésistible.
Franck West, journaliste freelance un peu loser, sera le héros malgré lui de cette enquête sur l’apparition de zombies dans une petite bourgade américaine. L’histoire principale se déroule sur trois jours in-game, avec des objectifs ayant des échéances, des missions chronométrées. Une course contre la montre impitoyable, où le timing sera primordial ! Surtout que pour tuer le temps, notre personnage, bonne poire qu’il est, sauvera les survivants encore coincés dans le centre commercial pour les mettre en lieu sûr (en tout cas si vous le décidez). Il croisera également des psychopathes, des personnages hauts en couleurs parfois flippants, donnant lieu à des scènes à l’ironie mordante.
Test Dead Rising Remaster : dans son jus (de zombie)
Le Supermarché ? Bonne idée pour faire le plein de soin
C’est en venant en aide aux survivants et en éliminant les psychopathes que l’on grappille de précieux points d’XP. Ces derniers permettent d’améliorer les statistiques de Franck. Rien de bien original me direz-vous, mais la montée en puissance du héros est très satisfaisante. Notre journaliste débute avec une vitesse pachydermique, avec une force de frappe de poussin et un inventaire de sac banane. Arrivé au niveau 50, Franck se mue en véritable machine à tuer, même à mains nues. Il devient rapide et peut porter de quoi se défendre et se soigner.
L’appareil photo, outil idéal pour récupérer de l’XP avec ses clichés
L’alternance entre missions principales et celles pour sauver les civils fonctionne toujours aussi bien. Pendant les heures creuses, on se balade même sans but dans les magasins pour changer de fringues, ou manger tout ce qui nous tombe dans les mains. Quel extase quand on découvre un spot où se trouve un Katana par exemple. On sait qu’on va pouvoir s’armer facilement en revenant à ce point. Demeure comme gros point noir de ce Remaster le fait qu’il ne prend pas de risque niveau du gameplay. Les armes les plus puissantes ne seront pas à fabriquer mais à récupérer sur le corps des psychopathes. Alors oui, on peut en récupérer à l’infini en revenant dans la pièce mais tout de même, cela reste lourd.
Piller l’armurerie, c’est une bonne idée… mais il y a le proprio.
J’aurais préféré que le système de craft d’armes, celui instauré à partir du second opus, et qui est devenue la signature de la licence, soit implémenté ici. Hélas, il faudra se contenter des armes des psychopathes. Celles-ci sont puissantes et badass bien heureusement. Pour s’en faire un stock, on peut exploiter le jeu en partant et revenant dans la petite zone où on a tué le boss. Mais il faudra se coltiner de petits temps de chargement… Voici donc le deuxième point noir : ce Dead Rising est structuré comme son ainé, en petites zones avec de biens tristes écrans noirs de chargements pour passer de l’une à l’autre. Tout cela fait tâche en 2024.
Où est la musique d’ascenseur de notre enfance ?
Les psychopathes donnent lieu à des combats aussi agaçants que réjouissants
Au rayon des regrets, il y a également celui concernant la rigidité et l’approximation des combats. Que ce soit contre les zombies ou les psychopathes, Franck frappe souvent à côté, avec toutes les peines du monde à se retourner. Le côté peu précis se retrouve avec cette vilaine manie d’attribuer à une touche plusieurs fonctions. Ici, c’est la touche Y qui sert à interagir avec les portes ou ramasser les objets. Et du début à la fin, c’est pénible de prendre un objet plutôt que de passer à la zone suivante. Pour peu qu’on ait notre inventaire rempli, notre arme en main se retrouve par terre… Bref, on galère pour rien.
Bon, avec ça, je me fonds parfaitement dans le décor.
Les musiques de supermarché de la version 2006, un peu pourries mais entêtantes à souhait, ont été remplacées par des morceaux plus modernes et surtout beaucoup moins mémorables. Capcom, je vous en prie, permettez-nous dans les options d’opter ou non pour ces petites ritournelles aussi agaçantes qu’indispensables à l’expérience Dead Rising ! Ceci est un appel à l’aide désespéré.
Les zombies sont très réussis, mais on retrouve souvent les mêmes.
Si sur le fond, rien n’a véritablement changé, la forme a quant à elle bénéficié de soins intensifs. Grâce au RE Engine, Dead Rising est au niveau des standards actuels (excepté pour pour ces maudites petites zones…). Mais ne boudons pas notre plaisir, l’ensemble est fluide et jouissif. Pendant les quinze heures nécessaires pour voir la vraie fin, on se régale malgré le poids des années qu’accuse le gameplay. Par contre, là où Capcom a fait fort c’est sur le fait que Dead Rising Remaster est intégralement en français. Le doublage est correct pour ce que j’en ai entendu. Je suis vite revenu à la VO, car c’est comme ça que je connais et conçois Dead Rising. Mais chacun peut faire comme il veut, et c’ets toujours plaisant d »avoir l’embarras du choix. Merci Capcom.
Test Dead Rising Remaster : conclusion
L’histoire reste secondaire mais il y a des dialogues qui font mouche
Ce remaster est le digne héritier de son aîné. Certes, l’aspect révolutionnaire des hordes de zombies de la version 2006 ne fonctionne plus de nos jours. Néanmoins, cette joyeuse escapade dans un centre commercial envahi de morts vivants reste un formidable défouloir, digne d’une bonne série B avec tout de même un scénario plaisant à suivre, à l’ironie mordante par moments. Entre la recherche de survivants, les psychopathes à éliminer et l’enquête principale, il faudra bien 15 heures pour en voir le bout. Et même plus, avec l’envie de sauver tout le monde, de débloquer une foison de bonus et j’en passe. On ne peut que regretter un gameplay resté en 2006, tout comme les musiques d’ambiance qui me manquent tant. Bref, une belle madeleine de Proust !
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