Test Resident Evil 4 Remake : le meilleur jeu de la saga ?

Avec trois millions de ventes en deux jours de commercialisation, Resident Evil 4 Remake vient prouver une nouvelle fois que la franchise de Capcom reste plus populaire que jamais à travers le monde. Est-ce que ce succès est mérité ? C’est ce que nous allons essayer de voir à travers ce test Resident Evil 4 Remake. 

Test réalisé à partir d’une version commerciale PS5

C’est l’histoire d’un mec, qui doit sauver la fille du Président

On est pas loin du clip musicale romantique chanté par Léon sur ce plan là. 

Resident Evil n’est pas une franchise qui a brillé par son scénario à travers les années, bien au contraire. Si les premiers opus (jusqu’au magnifique Code Veronica) ont su apporter leur vraie part de mystère, la franchise a toujours eu ce côté « Série B » parfaitement assumé.

Resident Evil 4 Remake n’échappe pas à cette règle. Vous incarnez Leon S.Kennedy, survivant de l’horreur de Raccoon City (Resident Evil 2) et travaillant désormais pour le gouvernement américain. Ce dernier est chargé de retrouver la fille du Président des Etats-Unis, enlevée par un mystérieux groupe de ravisseurs.

Leon est fort, il n’a absolument pas besoin de renforts policiers et / ou militaires, surtout quand 2 agents ont déjà été sauvagement assassinés hein.

Très vite, vous vous trouvez plonger dans l’horreur la plus totale avec une sombre histoire de virus contrôlant corps et esprit. Tous les codes des classiques du genre sont ici utilisés : de l’arrivée en voiture dans un village des plus inquiétants, aux morts atroces des personnages secondaires. Certains dialogues viendront clairement vous arracher un sourire, tant ils ne seraient jamais prononcés dans la réalité mais qu’importe. La formule est là, elle fonctionne quand on pose son cerveau à côté sur le canapé.

Test Resident Evil 4 Remake : un vrai remake graphique

La direction artistique et les graphismes envoient quand même du lourd

Resident Evil 4 Remake frappe tout de suite par sa qualité graphique. Le moteur RE Engine fait des merveilles sur PS5 et le mode performance, activé avec le Ray Tracing, permet d’obtenir un très bon équilibre entre la fréquence d’image par seconde et le rendu des graphismes. J’ai cependant une préférence pour le mode résolution, plus fin. C’est beau, fluide et l’ensemble fourmille de détails. On notera le soin apporté au détail des protagonistes (avec des cheveux réussis bon di diou) ainsi qu’un bestiaire suffisamment varié et détaillé pour nous plonger plus loin dans l’horreur.

Resident Evil feat Dark Souls avec ce château en fond. Le panorama extérieur le plus réussi. 

Le level design n’est pas en reste puisque le jeu vous proposera trois grandes zones aux décors vraiment variés, rendant un bel hommage à l’œuvre d’origine…pour les deux premières. Vous traverserez donc un village, un château (la partie la plus réussie selon moi) pour atterrir sur une île posant les bases du gameplay action de Resident Evil 5 et 6.

Resident Evil 4 Remake est un très beau jeu à bien des niveaux mais il souffre cependant de quelques (rares) effets d’aliasing (sur PS5) et d’un rendu de la pluie…abominable. Fort heureusement, cette partie constitue tout au plus une heure de jeu sur l’ensemble des 20 heures nécessaires pour compléter l’aventure (en mode normal, en mode hardcore, comptez plutôt 30 heures).

Le jeu est riche en détail graphique mais aussi dans le gameplay : respiration de Léon, changement dans la manière de tenir le pistolet en fonction de la distance de tir, la douleur ressentie à l’épaule avec le recul d’un fusil puissant etc…

En dehors de ces couacs, le titre étonne par moments sur certaines textures qui viennent comme un cheveu sur la soupe. Alors oui, il faut les chercher et s’attarder pour les voir (en extérieur) mais elles sont là, cachées au fond à gauche.

En dehors de ces quelques fausses notes, Capcom propose donc une belle mise à jour graphique de son épisode culte de la Gamecube, avec un gameplay encore meilleur.

Le gameplay de la Gamecube en mieux

Le jeu propose un mode photo. J’ai appliqué le filtre noir et blanc car ça reste quand même bien gore à souhait.

Resident Evil 4 Remake reste dans la lignée de ce qui était proposé sur Gamecube à l’exception que nous pouvons avancer ou reculer en tirant. Tout le reste du gameplay est donc de retour, que cela soit dans la lourdeur des déplacements ou la « vitesse de course » de Leon (qui ne tapera aucun sprint en dehors des cinématiques).

Les énigmes Resident Evil. Là, on est en plein dedans et dans la digne lignée des casses têtes à résoudre dans la saga. 

Certains pesteront contre cette décision de ne pas avoir suffisamment modernisé le gameplay d’origine. Pour ma part, je trouve au contraire que l’équilibre est trouvé avec cette formule. Même si certains ennemis, notamment en mode hardcore, ne vous laisseront aucune chance, et que les munitions (toujours en mode hardcore) seront une denrée vraiment rare, je valide ce choix de la part de Capcom.

Les effets de lumière, c’est aussi quelque chose. Certains ennemis en mode hardcore vous donneront du fil à retordre.

Le titre conserve ainsi son côté « arcade scoring » en gardant, dans les deux premières parties de l’aventure, les bases de la franchise Resident Evil : exploration, enigmes et gestion de vos munitions / ennemis. Encore une fois, et je le conseille vivement aux joueurs ayant terminé plusieurs fois les jeux Resident Evil : optez pour le mode Hardcore d’entrée de jeu.

Toute la partie « Château » dans le jeu est l’une des mieux réussie, tous Resident Evil confondus. Un pur bonheur. 

Concernant les améliorations de gameplay, celles-ci sont multiples. Outre une interface nettement plus claire et intuitive, Capcom a retiré certains QTE du jeu (lors des cinématiques) , rendu la partie avec Ashley NETTEMENT plus supportable (fini sa barre de vie à gérer ou l’IA totalement aux fraises) et optimisé la progression des armes et améliorations. L’ensemble est donc beaucoup plus fluide, cohérent et intelligemment simplifié. Les amateurs de scoring / speedrun en auront aussi pour leur compte via le New Game Plus débloquant un mode Professionnel encore plus retord (aucune sauvegarde automatique). Enfin, mention spéciale aux effets sonores et surtout à la musique qui propose des thèmes inédits et parfaitement adaptés. De quoi vous plonger de manière épique dans les moments les plus marquants.

Une autre phase de gameplay vraiment marquante…avec la musique en fond…Un énorme oui. 

Cependant, si le gameplay de Resident Evil 4 Remake surpasse celui de l’épisode d’origine, j’ai pu noter des bugs faisant bien tâche dans une version finale.

…malgré quelques bugs et incohérences

Ceci, est un mur « trop haut » à escalader…Ce n’est pas comme si il y avait une sorte d’échelle en plus. Incompréhensible.

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé concernant ce bug, mais plusieurs dialogues, lors des communications radio avec Hannegan ou d’autres protagonistes, n’avaient tout simplement pas de son. Un brin gênant quand on active le jeu avec le doublage français sans sous titres. J’ai donc dû rebasculer sur le doublage anglais avec sous titres et rebelotte : toujours aucun son durant les échanges. Fort heureusement, les sous titres activés m’ont permis de suivre l’histoire mais quand même, on espère un patch venant régler ce souci cassant l’immersion.

C’est beau, mais absolument pas logique dans l’exploration. Devoir se taper des détours avant autant de prise d’escalade possible. POUR-QUOI. 

Egalement, et même si nous sommes dans un jeu vidéo, je m’étonnerai toujours de ces phases d’énigmes / gameplay à l’incohérence la plus totale. Le chemin est bloqué LEON ! Il y a une barrière d’un mètre 90 que tu ne peux escalader !

Littéralement 2 minutes plus tard : Leon réalise un saut façon Avengers de 3 mètres pour esquiver une attaque durant une cinématique.

Certains ennemis abattus tombent dans des positions bien spécifiques en fonction de l’endroit où ils rendent l’âme. Un soin du détail plaisant. 

Alors oui, comme dit plus haut, nous sommes dans un jeu vidéo et ces incohérences ne viennent pas non plus gâcher l’expérience globale qui reste excellente. Mais ces exemples sont tout de même multiples et récurrents. Cela ne demanderait pas un grand effort que de rendre le tout plus cohérent et moins « stupide ». Nous avons des yeux et devoir résoudre une énigme quand la solution consisterait parfois à mettre un bon coup de pied ou simplement « sauter » ou « escalader » un obstacle de cour de récréation…NOUS AVONS DES YEUX CAPCOM.

Fort heureusement, ces incohérences prêteront surtout à sourire et ne m’ont clairement pas autant gêné que dans un God of War Ragnarok restant toujours en tête dans ce domaine sur Playstation 5.

Test Resident Evil 4 Remake : un contenu généreux ?

Le jeu regorge de trésors à découvrir et autres secrets à débloquer. 

Même si l’on notera l’absence de la partie avec Ada ou du mode Mercenaire (à venir en DLC gratuit selon Capcom pour ce dernier), Resident Evil 4 Remake propose déjà un contenu généreux pour une bonne durée de vie globale. Les missions secondaires sont nombreuses (bien que répétitives pour certaines) et on se prend rapidement au jeu de la chasse au trésor.

Vous trouverez ainsi de nombreux colliers, calices, coupes etc… à sertir de joyaux (à trouver également) afin de leur faire prendre de la valeur auprès du marchand dans le jeu. L’exploration revient donc au centre du jeu par moments, à la manière des premiers Resident Evil grâce à des cartes bien pensées. On se balade et se retrouve facilement dans les différents niveaux proposés mais attention : une fois une zone franchie, impossible de revenir en arrière donc pensez à bien tout regarder / explorer avant de progresser.

Le marchand ambulant qui a tout compris : c’est l’apocalypse, tout le monde va mourir, peu importe, je fais mon petit biff. 

En jouant de la sorte, la durée de vie peut passer du simple au double donc, surtout dans un mode hardcore où le « Game Over » s’affichera assez souvent. C’est la raison pour laquelle je conseille aux fans de la première heure de jouer dans cette configuration, qui présentera un vrai challenge, mais qui aura le mérite de nous renvoyer au côté « survival » de la franchise en faisant bien attention à vos munitions.

Bon di diou que j’y ai passé du temps dans ce stand de tir. 

Enfin, dernière mention spéciale sur la durée de vie : le stand de tir proposé par le marchand du jeu. Du pur arcade old-school à l’ancienne dans lequel j’ai pu passer pas mal de temps afin de débloquer tous les jetons dorés qui vous donneront accès à des bonus in-game (achats de produits moins chers, items redonnant plus de vie etc…). En tant qu’amateur de jeu de scoring, j’ai beaucoup apprécié cette partie du jeu. Attention cependant : il y a un vrai challenge. Être précis sur la Dualsense demandera de la vrai dextérité et beaucoup, beaucoup, beaucoup de répétition.

Conclusion Test Resident Evil 4 Remake : meilleur que l’original

Resident Evil 4 Remake est objectivement le jeu Resident Evil le plus abouti. Bien qu’éloigné du genre Survival Horror culte et mythique des épisodes 1, 2 et Code Veronica, ce quatrième opus condense le meilleur de l’action / suspens sur console. Grâce à une gestion intelligente de l’inventaire / munitions, le titre de Capcom propose de l’action avec une dose de stress dawns l’esprit des opus d’origine, surtout en mode Hardcore.

Ce remake, qui sublime l’épisode Gamecube conserve également la lourdeur de déplacement, ce qui ne conviendra clairement pas aux personnes habituées aux standards de notre époque. Pour les vieux que nous sommes, le sentiment nostalgique viendra clairement atténuer ce retour dans le passé pour notre plus grand plaisir mais vous voilà prévenus.

Resident Evil 4 Remake est un must-have pour tous les fans du jeu, et un excellent jeu d’action à essayer pour les nouveaux venus. Même si Capcom pourrait poursuivre sa logique de remake avec Resident Evil 5 (et 6 ?), j’attends désormais une belle mise à jour de l’opus Code Veronica et pourquoi pas des épisodes 0 et 1.

Mais donnez nous surtout Code Veronica ne serait-ce que pour sublimer l’oeuvre d’origine avec le RE Engine (avec au passage une édition collector magnifique).

Vous savez ce qu’il vous reste à faire Capcom.