C’est sur fond de polémique qu’Atomic Heart a posé ses valises sur PS5, Xbox Series X et PC. Le titre, développé depuis plus de cinq ans par le studio russe Mundfish, se retrouve commercialiser dans un contexte de guerre particulier. De notre côté, nous nous intéresserons uniquement à ce que vaut ce jeu vendu une cinquantaine d’euros environ en France. Est-il à la hauteur d’un Bioshock qui fait office de référence dans le genre du FPS solo narratif ? Voici mon test Atomic Hearts Xbox Series.
Test Atomic Hearts : oui, c’est vraiment joli
L’introduction du jeu. Le calme avant la tempête…et une petite démo technique.
Ce test a été réalisé à partir d’une version dématérialisée du jeu (GamePass) sur Xbox Series X. Je joue sur une TV LG OLED et je n’ai qu’un seul constat à faire : c’est vraiment beau. Bien que certaines textures soient parfois un peu « limite », la réalisation graphique d’Atomic Heart est une belle réussite. Le choix des couleurs, la modélisation des éléments, le soin apporté au détail est vraiment de très bonne facture.
C’est du gameplay, tout le monde bouge et c’est fluide de chez fluide.
Les effets de lumière mais aussi les explosions lors des quelques scènes impressionnantes qui vous attendent dans votre aventure viennent sublimer le rendu graphique. Surtout que l’ensemble tourne sans le moindre ralentissement. Peu importe le nombre d’éléments affichés (le début du jeu est une démonstration de fluidité dans le domaine), Atomic Heart ne bronche pas et fait figure de bon élève dans le domaine. Un très bon point qui nous captive d’entrée et placent nos attentes pour la suite très haut.
Une histoire intéressante…seulement sur le papier
Un petit air de Bioshock Infinite. Très belle ambiance à ce moment du jeu.
Atomic Heart est un jeu qui commence très bien. Le rythme est très lent et nous permet de nous familiariser tranquillement avec le jeu. Vous incarnez un ancien militaire nommé P-3 et êtes accompagné par votre IA « Charles » dans une Russie des années 30-50. Vous évoluez dans une dimension « parallèle » où la technologie est déjà très en avance, en comparaison de notre monde à la même époque. Grâce à la découverte du Polymère, la Russie a pu intégrer des robots dans le quotidien des humains et gagner des centaines d’années en avance scientifique.
La « Mère Patrie » est ainsi la nation dominante sur la planète. De son côté, le héros en partie amnésique, assiste impuissant à l’émergence de robots tueurs.
Oui, c’est une mamie avec un bazooka. Là je valide et j’ai souris.
Comme vous pouvez le voir, le scénario a de quoi proposer un FPS Solo intelligent et remarquablement bien écrit. C’est en tout cas ce que suggère les premières minutes de l’histoire. L’IA Charles (qui est dans votre main), aura quelques répliques bien punchy donnant un ton dans l’ensemble « sérieux ». Alors oui, quelques gros mots seront prononcés par le héros mais rien de bien méchant à ce moment là.
La direction artistique envoie quand même du lourd.
Non, à la manière des robots qui partent complètement en sucette, c’est bel et bien par la suite qu’Atomic Heart fait n’importe quoi et tente de basculer dans le second degré de manière totalement maladroite. La faute à une écriture des plus lourdes, que cela soit au niveau de l’humour ou même de la répétition inutile d’insultes. Cet dernier aspect ne me dérange pas plus que cela mais par rapport à ce qui a été présenté durant le premier quart d’heure (et quinze minutes, ça reste long hein quand on « observe »), l’effet est raté car en total contradiction avec la montée en tension. De la même manière, l’humour qui fonctionnait au début tombe dans la surenchère permanente. Et c’est là aussi loupé.
Les blagues les plus courtes sont les meilleures. Atomic Heart fini par faire dans le mauvais goût à force de se répéter…
Alors oui, clairement, il y aura des phrases qui feront sourire. Mais beaucoup d’autres viendront en doublon comme le cas de ce robot « féminin ». L’humour pourrait passer si la blague était de courte durée et mieux écrite en mettant l’accent sur du sous entendu plutôt que sur du « cru ». Mais ce « running gag » tombe à l’eau à vitesse grand V. C’est juste lourd et cela fini par ne plus être drôle, juste simplement malaisant au possible. C’est un peu comme si la scène du « câble » dans Le Big Lebowski était répétée à peu près 10 fois. C’est BON, on a compris, le zizi et compagnie c’est rigolo.
Autant de fautes graves qui m’ont perdu en cours de route…le rythme de progression n’arrangeant également pas la situation, bien au contraire.
De très gros problèmes de rythmes…
Pas mal de bonnes idées de gameplay avec des tas de « petits jeux » dans le jeu
Malgré tous ces soucis, Atomic Heart devient plus plaisant dans sa deuxième partie d’aventure. Vous aurez la possibilité de vous déplacer librement pour accomplir notamment certaines missions. Un peu à la manière d’un monde ouvert, on prend plaisir à découvrir des zones vraiment réussies, que cela soit d’un point de vue graphique ou sur le gameplay. Cependant, le dialogue lourd ou la perte du « bon rythme » n’est jamais loin. Les moments d’ennuis viennent souvent combler les moments intéressants avec cette désagréable sensation d’avoir un jeu qui gonfle artificiellement sa durée de vie (comptez 10 à 15 heures en ligne droite, le double ou le triple pour tout faire selon la difficulté).
Oui, graphiquement, il y a vraiment un bon niveau
Au final, Atomic Heart traîne en longueur. Le rythme de l’aventure et de cette première partie (on parle quand même de 5 bonnes heures hein), avec des objectifs ennuyeux à réaliser…et le tempo proposé par la suite font que l’on pourra facilement sortir de l’univers. Certains joueurs pourraient cependant s’y retrouver en faisant par exemple abstraction des insultes à répétition ou du côté nanar maladroit. Mais quel dommage d’avoir emprunté cette voie alors que l’univers d’Atomic Heart est clairement riche, avec un vrai travail de fond sur l’univers et l’histoire…en total décalage avec la forme. Pourquoi diable ne pas avoir proposé quelque chose de bien plus intelligent comme le sous entendait l’introduction ?
Quant au gameplay…Si les très bonnes idées sont nombreuses, l’ensemble ne tient pas toutes ses promesses.
…pour un gameplay ne tenant pas toutes ses promesses
Le manque de puissance sur certaines armes font que l’on s’ennuie clairement
Côté gameplay, vous aurez le choix entre des armes de tirs ou des armes de mêlée. Vous tiendrez votre arme de la main droite et utiliserez vos pouvoirs de la main gauche. Les possibilités sont multiples sur le papier avec des enchaînements vraiment cool à réaliser, donnant parfois lieu à des scènes épiques et vraiment stylées.
CEPENDANT.
Les sensations ne sont pas là. Les déplacements du personnage sont en décalage avec le dynamisme de l’univers. Là où Bioshock avait une véritable harmonie entre le tempo des ennemis les décors et le héros, Atomic Heart joue plusieurs partitions différentes. Un mélange détonnant, clairement, mais qui n’a pas fonctionné pour ma part. Le bestiaire n’est pas suffisamment varié (les robots à moustache, jveux plus les voir de ma vie) et les armes manquent cruellement de punch en comparaison de ce qui vous attaque.
Oui, ce sont des vaches.
Vous aurez par exemple un pistolet à impulsion électrique qui produira le son (je ne sais pas si c’était le but recherché…) d’un pet foireux. Les effets sonores sont également à côté de la plaque pour vos pouvoirs ou encore votre fusil à pompe. Oui, Atomic Heart manque cruellement de puissance quand il prend l’autoroute.
Je suis donc ressorti déçu de l’expérience, ayant passé trop de temps à aussi chercher des objectifs mal-indiqués / expliqués, et sur lesquels même le héros peste. Si l’objectif était d’agacé le joueur au même niveau que le personnage principal, c’est réussi. Sauf qu’on achète pas un jeu pour poser la manette et attendre le déplacement d’une plateforme qui bouge au ralenti… »parce que c’est comme ça dans l’histoire et pas autrement« . Non messieurs de Mundfish, le but d’un jeu vidéo reste le divertissement. Pas de se faire « chier« .
Cette phase…Vous êtes sur une plateforme bougeant au ralenti…et vous ne faites rien. Et le héros peste. OUI, c’est NUL.
Et ce ne sont pas les cut-scenes totalement à la ramasse sur la réalisation (sérieusement, c’est quoi ces angles de caméra…) qui viendront capter notre attention. Pour aller sur le terrain du cinéma, il faut au moins en avoir les codes de base. Or là, j’ai appelé les cut-scenes d’Atomic Heart des « ralentis PES ». Si vous ne connaissez pas la franchise PES, c’était une licence de jeux de foot qui tentait de montrer des ralenti « TV « sur des actions. Sauf que les gars, totalement à côté de la plaque niveau réalisation, proposaient des angles de caméra improbables.
Ici, on est dans la même idée. Quand vous alternez des phases de gameplay qui mettent la barre très haut, pour au final retomber dans du lambda et de la cut-scene « PES », vous avez franchement l’impression de bien perdre votre temps. Quel dommage, mais QUEL DOMMAGE.
Conclusion : à des années lumières de Bioshock
Atomic Heart avait sur le papier un énorme potentiel. Malheureusement, une gestion catastrophique du rythme, mélangée à des indications d’objectifs mal pensés ainsi qu’une écriture qui devient souvent TRES LOURD font que le titre m’a déçu. Au final, je me serai beaucoup plus ennuyé qu’amusé. La faute à des séquences d’une lenteur abyssale, à des armes et « pouvoirs » qui ne tiennent pas leurs promesses et au scénario qui m’aura perdu en cours route.
Quand on en arrive à être content de voir le générique de fin, c’est qu’il y a bien un souci. Attention cependant. Quelques séquences sont vraiment au niveau avec des moments forts mettant en avant les graphismes et la direction artistique. Parfois, quelques situations dans le gameplay apportent aussi leur lot de satisfaction. C’est hélas beaucoup trop insuffisant pour faire du jeu de Mundwish un « Bioshock Killer » ou un jeu ne serait-ce qu’à sa hauteur. On en est peut être proche sur le rendu visuel et parfois l’atmosphère, mais BEAUCOUP TROP loin sur le fond.
Enfin, la vulgarité « forcée » ainsi que les multiples allusions au « sexe-nanar » qui en choqueront plus d’un viennent planter le dernier clou dans le cercueil. Un titre à essayer sur le Gamepass si vous êtes abonnés, ou à prendre d’occasion si jamais le FPS purement solo vous manque, les titres se faisant quand même assez rares dans le domaine.
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