Mario est de retour sur les terrains de foot dans un Mario Strikers Switch survitaminé à bien des niveaux. Cependant, malgré du fun immédiat et un certain potentiel dans les rencontres, je suis resté sur ma faim et sur un goût un peu amer. Est-ce que le jeu mérite que vous lui accordiez du temps ? Tout cela dépendra de ce que vous recherchez dans un jeu de foot mais surtout dans un jeu « Mario ». Explications. Test Mario Strikers Switch réalisé à partir d’une version commerciale.
Test Mario Strikers Switch : le gameplay est là
Le gameplay de Mario Strikers est plus riche qu’il n’y paraît.
Le point fort de ce Mario Strikers est le fun. Bien que déroutant pour les habitués de jeux de foot sur console, on découvre au fur et à mesure des matchs l’intérêt de chaque fonctionnalité / action sur le terrain. Outre les combinaisons pour attaquer et construire votre jeu (au sol, en l’air, trouver la bonne passe dans l’intervalle pour caler LA grosse reprise de volée ou le retourné acrobatique qui va bien), le placement défensif et les objets utilisables intègrent plus de subtilités qu’il n’y parait.
La lecture du jeu et l’anticipation sont indispensables et les matchs proposent leur lot d’imprévus et actions spectaculaires. Il y a beaucoup de bonnes idées et du travail bien pensé dans la recherche de l’amusement immédiat tout en proposant une vraie progression manette en mains.
Sans se prendre au sérieux mais en misant surtout sur le fun, Mario Strikers peut donc devenir vraiment technique avec le temps. Et des joueurs chevronnés capables de déclencher les actions avec un timing parfait (accélération, passe, passe lobée, tir etc…) devraient sans aucun doute proposer quelques compilations épiques dans les semaines / mois à venir. Pari réussi donc sur les bases du gameplay et de la réalisation : ça marche et c’est toujours bien assaisonné par Nintendo.
Le jeu donne souvent lieu à des scènes type Shaolin Soccer. En local, on s’amuse vraiment.
Si vous cherchez surtout des sensations au niveau du gameplay, sachez donc qu’elles sont bien là. On est en proche d’un FIFA Street et non d’un jeu de foot grandeur nature pour rappel (4 vs 4 en même temps) ce qui est pour le coup plus intéressant quand on veut initier les plus jeunes aux jeux de foot sur console. Comme dans chaque jeu Nintendo, dois-je vraiment rappeler la marque de fabrique ? La simplicité.
Le mode entraînement est très simple, bien expliqué, parfait pour initier les plus jeunes ou les débutants
Et il suffit de voir la réaction que l’on a face à un super shoot de Donkey Kong par exemple, vous obligeant à martyriser le bouton A de la manette afin de repousser un danger façon Shaolin Soccer. En local, le résultat est donc bien là et il faudra surveiller le potentiel d’un jeu en ligne malheureusement assez faible pour le moment. Tout comme le contenu qui évolue en ligue 2. Voire National désormais, comme Bordeaux (désolé pour la balle perdue, j’aime bien Bordeaux en plus).
Test Mario Strikers Switch : mais où est le contenu ?
La direction artistique est quand même bien stylée, mais le contenu est lui resté aux vestiaires.
Mario Strikers est à l’image d’un bon joueur de foot manquant cruellement de souffle et donc de volume de jeu. Si la créativité est au rendez-vous et que certains matchs peuvent laisser la place à quelques enchainements funs, voire parfois épiques, on regrettera clairement le manque d’ambition pour le jeu en réseau, sa complexité / impossibilité afin de pouvoir vous connecter à plusieurs sur le soft ou encore son contenu à l’allure d’un Peter Crouch : c’est grand, c’est efficace, mais ça manque vraiment d’épaisseur et de muscles.
Mario Strikers vous proposera de débloquer des éléments de personnalisation qui vous permettront d’augmenter certains attributs et de créer le joueur de foot associé à votre style de jeu.
Vous retrouverez donc les modes de jeux suivants :
- Match Rapide
- Coupes
- Club Strikers (jeu en ligne)
- Equipement (possibilités de personnalisations assez faibles au moment de ce test)
- Entraînement
Par ailleurs, seulement 10 personnages sont disponibles pour…5 stades de base (chaque équipe peut choisir sa moitié de terrain ). Alors oui, les coupes permettront de gagner des pièces pour la personnalisation qui vient enrichir un peu le tout…mais quand même. Ce n’est pas comme si l’univers de Nintendo ne pouvait pas proposer davantage de personnages et de décors.
Cette arrivée épique. La dégaine de Yoshi me termine à chaque fois.
Cependant, et encore une fois, en ayant une vision globale, si vous mettez ce jeu dans les mains de vos enfants à raison d’1 heure par jour, ils y trouveront leur compte sans aucun souci. Mais pour nous, grands enfants ayant été bien souvent élevés au biberon de Nintendo, on commence franchement à tirer la tronche devant ce côté « radin » de l’éditeur mais aussi des obstacles pour le jeu en ligne datant d’un autre âge. Est-ce bien sérieux ?
Les limites du jeu en réseau made in Nintendo ?
La grosse frappe dans la lucarne arrive les amis. Mais c’est une lucarne historique en CSC.
Jouer en réseau sur Nintendo Switch ne peut clairement pas se faire (pour le moment) de la même manière que sur Xbox ou PS5. Bien que Smash Bros propose ses tournois épiques, la console de Nintendo souffre clairement de la comparaison pour son jeu en ligne et son accessibilité pouvant parfois donner des situations totalement absurdes.
Je ne sais pas si vous êtes prêts à faire un bond dans le passé, mais voici la réalité du jeu en ligne sur Mario Strikers. Proposant un mode 4 vs 4, il vous sera impossible de jouer avec 3 amis différents se connectant depuis leur console afin de former votre équipe. Toute la hype liée à la communication autour des affrontements de « clubs » tombe à l’eau et perds absolument l’intégralité de son intérêt. Le but du jeu en réseau est simple pourtant : jouer avec ses amis contre d’autres équipes. Je n’arrive pas à croire que je rédige ces lignes d’une évidence absolue.
Left 4 Dead (qui évolue dans tout autre registre je sais) a plus de 14 ans d’existence et ce jeu proposait du 4 vs 4 avec un système d’invitations par ami des plus SIMPLES. A la manière d’un gamin donnant pour excuse à sa professeur d’école : « mon chien a mangé mon devoir », on fronce les sourcils devant une telle expérience sociale.
POUR…QUOI.
Rare image de joueurs tentant de jouer ensemble à Mario Strikers. Vous finirez par faire l’avion dans votre chambre, chacun de votre côté, l’expérience n’étant clairement pas encore au rendez-vous…
Sont donc accessibles au moment de ce test : le 2 vs 2 avec un ami. Cependant, Nintendo pourrait bien faire évoluer et surtout faciliter le jeu à 4 vs 4 via son mode club qui n’en est qu’à ses balbutiements. Mais pour le moment c’est niet.
On voit bien ici toutes les limites du jeu en réseau made in Nintendo qui paye par une défaillance évidente sur l’aspect social de ses productions. Et c’est un véritable gâchis car le potentiel du jeu est lui bien présent. A surveiller dans les prochains mois.
Test Mario Strikers Switch : conclusion
Au final, ce Mario Strikers aurait pu être excellent, voire culte, il n’arrive à avoir que le statut de « simple bon jeu » en local. C’est hélas très peu pour un jeu vidéo en 2022 car le calendrier des sorties étant très riche, beaucoup préfèreront garder leur argent pour d’autres hits à venir.
Faut-il pour autant tout jeter concernant Mario Strikers ? Loin de là, le potentiel est pour le moment très peu exploité, mais il est là. Le jeu sera à surveiller en cas de mise à jour avec pourquoi pas de nombreux nouveaux personnages, tournois, véritable 4 vs 4 AVEC SES AMIS (si vous lisez ça Nintendo, les gens, jouent en réseau, AVEC LEURS AMIS) et autres évènements à l’approche du mondial 2022.
On attendait de ce Mario Strikers un jeu très riche, il proposera pour le moment surtout quelques amuses bouches pour les fans de football et un online vraiment très limité. Certains seront satisfaits de cette entrée très « light » en la matière, d’autres pourront pester (à juste titre) sur une sortie au final très précoce et qui aurait pu attendre le mois de Novembre / Décembre 2022 avec plus de contenu.
D’ici là, Mario Strikers Switch doit muscler son jeu. C’est plaisant et ça vaut le coup d’oeil si vous jouez uniquement en local ou si vous voulez initier vos enfants au « Soccer », mais ça reste bien insuffisant pour des fans de foot à la recherche d’une belle expérience en ligne.
Ce CSC à la 90 ème avec ce « 4 vs 4 en ligne », je ne m’en remets toujours pas je vous jure.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^