Depuis son annonce surprise durant un State of Play en février 2021, je n’ai eu de cesse de porter un regard bienveillant sur le nouveau projet de Sloclap. Le studio made in France nous propose sa vision du beat them ‘all sauce vengeance. Après Absolver, bien reçu par les critiques et les joueurs, il se pourrait que les développeurs parisiens aient franchi un cap supplémentaire vers la reconnaissance de leurs talents. Pour en avoir le cœur net, voici le test de Sifu sur PS5 garanti sans jeux de mots infantiles entre les paragraphes.
Jeu testé avec amour à partir d’une version commerciale.
Test de Sifu : je connais le Kung Fu…. ou presque
Une séquence d’intro très classe
Le principe du jeu est simple ; vous incarnez un jeune maître adepte du Pak Mei Kung Fu, un style d’art martial explosif. Suite à la perte de votre père, le personnage (fille ou garçon au choix) ne rêve que de vengeance. S’ensuit alors une traversée de 5 niveaux sanctionnés par 5 boss à dessouder.
La particularité vient du fait que la voie de la vengeance est une route ardue et complexe à maitriser et que la nécessité d’apprendre s’impose d’elle-même dès les premières minutes du jeu. Bien sûr j’en attendais pas moins de Sloclap.
Le chapelet représente vos années de vie (un médaillon se brise tout les 10 ans) et à droite se trouvent les compétences à débloquer.
Donc il vous faut mourir dans Sifu pour progresser et accepter de se faire laver par l’IA. À chaque mort, vous pouvez apprendre des techniques supplémentaires avec les points d’expérience engrangés. Celles-ci sont temporaires ou définitives pour peu que vous ayez suffisamment de points à y consacrer. Une fois fait, vous revenez à la vie avec une ou quelques années de plus.
En effet, plus vous enchainez les morts, plus votre compteur d’années augmente et plus vous vieillissez. Vous commencez à 20 ans et si vous atteignez 70 piges ou plus c’est le game over assuré.
Test de Sifu : une mandale aprés l’autre
Je sens que l’on va s’amuser…
Si l’expérience en restait là, ce serait déjà pas mal. En fait, de nombreuses subtilités de gameplay, de raccourcis à débloquer sur votre route ou encore des mini boss (prévisibles ou non) viennent grossir les qualités du titre.
Le fait que chaque niveau vous propose exactement la même configuration d’ennemis à chaque fois ne pose ici aucun souci, car en plus d’apprendre les techniques inhérentes au héros, il vous faut aussi mémoriser les attaques des ennemis pour fluidifier un maximum vos enchainements.
Un mode training simple mais efficace pour vous préparer au combat
La clef de la réussite réside dans la parade mais surtout dans votre capacité à esquiver les attaques afin de créer l’ouverture de garde nécessaire pour porter vos coups. Une seconde lecture bienvenue qui renforce l’impression de maitrise mais aussi qui souligne votre progression.
Test de Sifu : Graphismes et rendu sonore
Même avec un style graphique épuré, le jeu en jette grâce à sa direction artistique
La direction artistique du jeu est assez épurée, proche du cell shading. Ne vous attendez pas à une claque graphique, bien que certains effets de lumière égayent fortement le titre. C’est propre et juste ce qu’il faut pour que l’ensemble apporte un plaisir évident à l’œil.
Sachez aussi qu’un mode photo est implanté, histoire d’immortaliser vos moments les plus punchy.
Concernant le son, la musique orchestrée par le compositeur Howie Lee, souligne avec justesse toute l’aventure. Mais c’est dans le rendu sonore des coups que Sloclap réussit à nous bluffer. C’est simple, il ne se passe pas un moment sans avoir mal pour l’opposant qui vient de se manger une série d’enchainements. Une composition de sons qui accompagne chacune de nos attaques pour le plus grand plaisir de nos oreilles en satisfaisant notre ego.
Croyez-moi, il s’en est jamais relevé !
Du côté des sensations, notons au passage l’immersion supplémentaire apportée par les vibrations de la manette. Les retours haptiques, quant à eux, sont aux abonnés absents. Ce n’est pas indispensable, mais cela aurait pu être assez cool de ressentir davantage ne serait-ce que les parades par exemple. Un petit bémol, surtout quand on sait que c’est la qualité principale de la Dualsense.
Test de Sifu : de la frustration née l’envie
C’est une véritable satisfaction de progresser et d’arriver enfin à battre un boss
Sifu est-il un jeu élitiste ? Si on peut légitiment le classer parmi les titres les plus durs aux côtés de Sekiro ou encore Returnal pour ne citer que les plus récents, il n’en reste pas moins accessible. La condition sine qua non est votre investissement. Impossible de lancer le jeu juste pour se détendre. La concentration se doit d’être rigoureuse afin de progresser. Il n’y a pas de secrets, sois vous adhérez et acceptez le challenge en étudiant cet opus sous toutes ses coutures, soit le chemin des représailles n’est pas fait pour vous.
Conclusion
Sur la voie de la vengeance
À titre personnel, je suis souvent rebuté par ce type de divertissements. Je reconnais aisément les qualités d’un titre comme Sekiro, sans jamais avoir pu le terminer. Mais pour Sifu, c’est différent. Il y a dans ce projet un « je-ne-sais-quoi » de sincère qui me pousse encore et encore à tenter de le maitriser. Sloclap a su distiller des brides d’éléments de progression qui poussent à se dire » allez encore une tentative et j’arrête » alors qu’il est déjà 2h du matin.
C’est à mon sens, le signe d’un très bon jeu. Profitons-en !
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