Fort d’un KickStarter réussi, SuperHot propose, sur PC et Xbox One (téléchargement), de révolutionner le FPS en y ajoutant une dose de réflexion, d’action et d’esthétisme. Savant mélange ?
Last Action Hero
Le concept de Superhot est assez simple : vous immerger dans une ambiance aux graphismes épurés et aux formes géométriques prononcées. Des ennemies, des formes humanoïdes rouges, vous attaquent. Il faut les éliminer (dans un déluge de pixels) jusqu’au dernier pour passer au niveau suivant. L’originalité se situe dans le fait que le temps s’écoule au grès de vos déplacements. Le temps se fige tant que le joueur ne bouge pas, et reprend son cours si le moindre mouvement est effectué à la vitesse de ce dernier. Une seule balle, une seule blessure et c’est la mort, vous êtes prévenus. Chaque mouvement doit être étudié, pensé avant toute chose, sous peine de se prendre une bastos dans le pois chiche.
C’est bien simple, première partie, je prends un flingue, je me déplace, j’essaye de tirer sur mes assaillants : Game Over. Rebelote, je prends mon temps, j’étudie les alentours, j’en ai marre, je prends mon flingue et je tire partout : Game Over. Bon. Il faut donc vraiment prendre son temps, difficile pour un FPS, mais en réalité très rapidement jouissif.
Au fur et à mesure que l’on progresse, les actions s’enchainent de plus en plus facilement, avec un esthétisme assez singulier mais superbement chorégraphié. On se croirait dans un film de John Woo, sans décors.
L’éventail des possibles est grand : je donne un coup de poing, l’ennemi lâche son arme, je la récupère en vol et j’élimine trois assaillants avec une balle dans la tête. Je n’ai plus de balle dans mon revolver, je la jette au visage de mon adversaire, je le déstabilise et je l’élimine.
D’un FPS, on se retrouve avec un jeu d’action-réflexion dont la difficulté ira crescendo.
Arsenal Gear
Les armes disposées dans le décor vont d’un pistolet à une boule de billard en passant par une valise ou un katana. Les situations varient assez souvent que l’on a rarement l’impression de refaire le même stage. D’ailleurs, les décors évoluent durant l’aventure mais la charte graphique reste la même, du blanc, du gris, du blanc et…(suspens) du gris. Un peu lassant.
Pour nous gratifier à chaque fin de stage, le jeu nous montre notre enchaînement à vitesse réelle. Un grand moment de fierté quand on voit un enchaînement de meurtres parfaitement maîtrisés et chorégraphiés. D’ailleurs, les possibilités de partage en ligne invitent à faire des mouvements de plus en plus stylés. La courbe de progression est assez rapide et on se prend véritablement au jeu très vite.
Une durée de vie aussi minimale que son visuel
Malheureusement, sur la durée, le jeu n’évolue pas assez. En clair, pour ne rien spoiler, il n’y a qu’une seule amélioration disponible durant tout le jeu. La narration est assez déstabilisante avec une notion de jeu dans le jeu, pas franchement à la hauteur de ses ambitions mais originale. On l’oublie vite pour replonger dans l’action immédiatement sur une durée d’à peine 2h30 sur une trentaine de niveau. Dur. Surtout que le jeu se termine quand on commence à gérer toute les possibilités. Rageant !
Heureusement, le New Game + nous permet de refaire l’aventure avec des challenges plutôt intéressant : survie, objectifs imposés etc…
SuperHot est un petit jeu, dans sa durée de vie comme dans son background. Il compense ses faiblesses par un concept novateur et un excellant gameplay. Il s’adresse donc avant tout aux adeptes de l’action avec esthétisme, du move tout en freestyle. Bref un jeu cool, fun et bien pensé mais qui pourra rebuter les allergiques aux ambiances aseptisés.
La note est trop sévère ? Pas assez sévère ? Vous avez des informations supplémentaires à apporter ? N’hésitez pas à commenter ^^