Test Disco Elysium-The Final Cut sur PC

Développé par le studio Estonien ZA/UM, Disco Elysium est le genre de jeu qui ne laisse pas indifférent. Sortie le 15 octobre 2019, la première version exclusive au PC a fait l’effet d’une bombe. Le jeu fut récompensé de nombreuses fois et plébiscité par les joueurs. Depuis le 30 mars dernier, le titre a reçu sa dernière mise à jour intitulée  » The Final Cut » et en profite pour se montrer sur les consoles de salon. Voici donc le Test Disco Elysium-The Final Cut sur PC.

 

Condition de test : J’ai testé le jeu sur support PC qui est identique à la version PlayStation 5. La version Xbox n’est prévue que cet été. J’ai pratiqué le jeu avec une manette et clavier/souris.

Test Disco Elysium-The Final Cut : gueule de bois

Pauv’type

Quelle étrange façon de commencer un jeu vidéo. Les premières interactions se font dans un noir total, celui d’une gueule de bois mémorable doublée d’une amnésie. Puis vient le réveil, difficile, en slip, couché au milieu d’une chambre miteuse et saccagée. Une introduction forte qui ne laisse pas indifférent. De plus, le jeu fixe directement les règles qu’il imposera tout le long. Disco Elysium se joue comme un jeu de rôles de table, avec un maître du jeu et lancer de dés préfigurant la moindre action. Un concept inédit dans le format vidéoludique, mais au combien intelligent. Chacun de vos gestes et de vos décisions porte à conséquence, pour vous ou votre entourage.

Test Disco Elysium-The Final Cut : un pendu dans l’arrière-cour

Gérer votre inventaire influe sur votre réussite.

Le titre de ZA/UM est une enquête policière finalement des plus banals. Un cadavre se trouve pendu depuis 7(!) jours dans l’arrière-cour d’un hôtel miteux et vous devez résoudre cet homicide. Ce qui ne l’est pas, c’est le contexte. Par exemple, l’amnésie du héros est tel qu’il ne souvient même pas de son nom. À cela se rajoutent des cas de conscience avec lesquelles vous devez discuter. En effet, votre voix intérieure resonne et vous pose question. La mise en situation est parfaitement retranscrite, vos pensées interférant régulièrement dans vos choix. Tout y est ; culpabilité, empathie, colère, envie, paresse et j’en passe. De plus, le narrateur, interprété par Lenval Brown, impose un timbre très marqué, vous accompagnant tout au long de vos péripéties. À cela se rajoutent les différents protagonistes de l’histoire. Ainsi, un mélange étonnant d’accents européens vient rafraichir l’ensemble, apportant encore une touche d’originalité dans ce monde si singulier.

Test Disco Elysium-The Final Cut : le roman d’une vie

Un humour très marqué.

Afin de profiter de toute la richesse proposée par Disco Elysium, il va falloir lire. Le jeu étant intégralement traduit en Français, seule les voix sont en anglais. Et c’est parfait ainsi. Sinon, comment capter toutes les subtilités de la retranscription d’un texte aussi riche ? Si les clins d’œil et l’humour qui s’en dégage ne s’adaptent pas à tout le monde, force est de constater que les développeurs ne font fi d’aucune censure et vont jusqu’au bout de leurs idées. Il faut donc réfléchir à la moindre action et peser le pour et le contre afin de ne pas se risquer à perdre ses options. Même votre conscience joue avec vos nerfs, tente de vous influencer et vous conforte dans vos choix, mauvais ou non. Ainsi, le héros combat régulièrement ses démons tout en essayant de sauver le peu de fierté qu’il lui reste, ou pas. Tout dépend de vous en fait.

Test Disco Elysium-The Final Cut : l’art de la manipulation

Voici tout ce qui vous défini.

La complexité du jeu ne viendra pas de ses commandes. En jouant de manière traditionnelle sur Pc, vous pouvez quasiment tout faire avec votre souris et en mémorisant 3 touches de raccourci. Le jeu semble alors hériter de ses ancêtres en points & click. À la manette, le contrôle du personnage est sensiblement différant et, associé au stick droit, la sélection perd en précision. Rien de bien grave cependant, mais je me dois de vous le faire savoir. À l’heure où même les consoles accepte les claviers/ souris, autant utiliser le périphérique le plus adéquat.

Au niveau des graphismes, le partit prit du studio semble vous faire évoluer dans une fresque peinte à la main. Les menus aussi ont bénéficié d’un soin particulier. Inspirée par le peintre Francis Bacon, toute votre conscience est matérialisée par une figure représentant différentes catégories. L’intellect, la psyché, le physique et la motricité contiennent chacun six compétences particulières. Le fait d’interagir avec chacune d’entre elles vous permet de faire évoluer votre détective. Du coup, rien n’est superflu dans Disco Elysium.

Test Disco Elysium-The Final Cut : un petit goût de reviens-y

Si votre première session dure, en moyenne, une quarantaine d’heure, prenez en compte que l’expérience est largement renouvelable. En effet, vos choix, vos envies et vos échecs façonnent toute votre aventure. De fait, redémarrer l’enquête en changeant tout cela vous emmènera forcément vers une nouvelle itération. Enfin, un mode hardcore vient aussi se rajouter pour imposer aux plus méritants d’entre vous, une alternative beaucoup plus corsée.

Vous l’aurez compris, Disco Elysium est une perle. Un sacré jeu, mais pas forcement simple à appréhender par tous les joueurs. Cependant, faire l’effort de s’immerger dans cet univers si particulier ne peut qu’être gratifiant, tant il existe peu de jeux aussi intelligents et bien pensés. Il serait dommage de rater l’opportunité d’y jouer ou de se fermer au concept.

Mais comme dans ce titre Estonien, au final, ce n’est qu’une question de choix.