Après PES 2016, c’est au tour de FIFA 16 de débarquer sur le Playstation Store et le Xbox Live. L’an passé, de nombreux joueurs avaient décidé de quitter la franchise d’Eletronic Art pour celle de Konami. La raison ? Un jeu trop porté vers l’attaque et à la vitesse surréaliste. Alors, est-ce que FIFA 16 rectifie le tir ou pouvons-nous parler de la fin d’un cycle pour la simulation d’EA Sports ?
Quand ça ne va plus, on revient aux fondamentaux
Je vais tout de suite rassurer les fans de FIFA : oui, Electronic Arts a rectifié le tir avec cette monture 2016 en ralentissant considérablement sa vitesse de jeu et en remettant la circulation de balle au centre du jeu…du moins en apparence.
Car si il est évident que vous ne pourrez pas/plus partir dans de longue chevauchées solitaires pour éliminer toute une défense adverse, vous n’aurez toutefois pas non plus besoin de redoubler de passes au milieu de terrain pour parvenir à vos fins. La faute à une précision de passe redoutable et une assistance omniprésente qui corrigera le moindre de vos petits écarts. Réaliser 96 % de passes réussies et inscrire 2 buts dans les 20 premières minutes de jeu pour mon premier match est une blague sans nom.
Il n’est pas question ici de « niveau » ou d’analyse « facile ». Si vous jouez aux jeux de foot depuis des années, votre marge de progression sera infime pour ne pas dire nulle. Tristesse. De plus, il n’est pas impossible que vous tourniez rapidement en rond au niveau du jeu, répétant inlassablement les mêmes séquences de jeu avec toujours cette facilité pour trouver vos attaquants sur les centres ou encore battre le gardien sur une frappe lointaine. Face à un joueur humain, les errances défensives sont d’ailleurs accentuées et la features « bataille pour le milieu de terrain » vole en éclat pour laisser la place à des remontées de balle éclairs facilités par les passes « précises » que vous pouvez réaliser en maintenant la gâchette de gauche ou de droite suivant la configuration de vos touches. De plus, FIFA 16 vous placera souvent dans des situations d’impuissances en ne vous permettant pas de contrôler votre gardien manuellement sur les 1 vs 1 ou en vous donnant des défenseurs à la réactivité douteuses sur les ballons aériens et les passes en profondeur (là aussi pour changer). Ces derniers manquent par ailleurs d’impact sur le porteur du ballon et lorsqu’ils daignent utiliser de leur physique pour tenter une récupération de balle, le moteur de collision fait des siennes avec des réactions parfois étranges. Cette année, PES 2016 a vraiment crée la surprise de ce côté là avec des sensations plus prononcées manette en mains.
Un Fifa 16 qui revoit ses gammes
Pourtant côté gameplay, qui a vu son rythme global revu à la baisse, il est possible de prendre du plaisir (et pas qu’un peu) sur FIFA 16. Mais attention, un plaisir tout à fait relatif en fonction de ce que vous recherchez. Si vous aimez les jeux de foot proposant un minium de challenge, passez votre chemin. En revanche si vous aimez le feeling FIFA et cette sensation de libertés balle au pied vous proposant de conduire le ballon dans toutes les directions, vous allez certainement aimer ce nouveau FIFA qui refait du FIFA après une grosse année d’errance. Surtout que la physique de balle, un peu plus lourde malgré ce soucis légendaire sur les frappes, reste plus plaisante que l’année dernière.
Graphiquement, le jeu progresse également au niveau des gabarits moins « rugbymen » et des visages plus convaincants (si on oublie Neymar ou encore Ibrahimovic complètement ratés).
L’ensemble est donc encore plus cohérent et est surtout renforcé par un gros travail sur l’ambiance et l’immersion. Et dans ce domaine, FIFA reste la référence absolue du genre.
On sublime le tout par une réalisation impeccable
Comment réussir à vendre encore et encore le même jeu de foot en y apportant seulement de légères améliorations / retouches de gameplay ? Et bien la réponse à cette question est simple : sortez le maquillage et la poudre et sublimez le tout par des ralentis exceptionnels, des highlights qui donnent envie d’être regardés, une interface au poil, des commentaires convaincants, une bande son (supporters et musiques) de haute volée et un contenu garguantesque (licences Bundesliga, Premier League, habillage des tableaux d’affichages / transitions, nombre de stades, modes de jeu variés…). Bingo, vous avez la recette pour sortir le jeu de sport le plus vendu de l’année.
Les yeux doux d’EA Sports
Quand on lance FIFA 16, même sans avoir vu le jeu, on a tout simplement envie d’y jouer. Même ceux n’ayant jamais touché au jeu de leur vie sauront être accompagnés par le mode coach et son système de gameplay à la « demande », vous indiquant sur quelles touches appuyer pour jouer…J’y vois personnellement une intention « Monsieur Burns » afin de vendre plus d’exemplaires mais même cette idée est cool. Je vous pose la question : qu’est ce qui n’est pas cool dans FIFA ? Tout le monde le sait : le gameplay.
Celui-ci aura beau être limite comme ce fut le cas l’an passé, tant que l’ensemble affiche cette cohérence et cette impression de solidité, ce côté je joue à un jeu « cool » donc j’engraine mes potes, la formule marchera. FIFA 16 est un condensé de ce que la licence a fait de mieux à ce jour en termes d’immersion, de contenu et d’ambiance. Cette somme de petits détails comme le fait de pouvoir jouer pendant les temps de chargement et de naviguer très rapidement entre les différentes sections font la différence. FIFA réussit là où PES échoue une fois de plus : il donne envie de lancer un match avant même d’avoir vu le jeu. Heureusement que le titre de Konami possède de solides arguments niveaux gameplay pour faire de la resistance…Mais encore faut-il avoir « envie » de les voir et tenir toute une saison avec une vingtaine de stades, des modes de jeu tristounets et une interface quasimodo.
Un mot tout de même sur le football féminin. L’idée est louable, très bonne et franchement, pour une première année le résultat est intéressant. Cependant, dans la réalité, voir Morgan (Etats-Unis) enchaîner les dribbles comme le fait un Messi (en moins rapide certes mais avec la même dégaine / animation) ça fait bizarre. J’ai apprécié cependant le gameplay avec les filles même si 12 équipes seront seulement disponibles dans la version finale et que clairement, personne ne jouera avec sur le live.
Un sympathique jeu de foot qui fait le travail
Oui FIFA s’est refait une petite santé en revenant à ses fondamentaux et en proposant ce que la franchise sait faire de mieux depuis 2008 : du FIFA. La question reste cependant la suivante : pourquoi investir dans ce nouvel opus étant en réalité une légère amélioration de la version 2014 ? Hormis une actualisation des effectifs, des licences, de l’arrivée des équipes féminines et du mode « Draft FUT » pour les passionnés, les possesseurs de FIFA 14 auront comme un goût de quenelle sauce « on vous l’a encore mise » en achetant FIFA 16. Mais même malgré cela, vous pourrez apprécier le jeu. La raison ? Une réalisation toujours au poil et un contenu (nombre de stades, mode carrière, jeu en ligne…) suffisamment solide pour faire passer la pilule à la plupart d’entre nous. Damn you EA Sports.
Toutefois, cette année, FIFA ne comptera plus du tout de communauté FUMA tant le nouveau mode manuel transpire l’assistance et ne procure aucune sensation. Mais qui s’intéresse après tout à cette communauté « has been » au faible « pouvoir d’achat » et capable de « réfléchir » sur les mécanismes d’assistance du jeu et sur ce qu’on lui sert depuis cinq ans ? Quel potentiel marketing représentent-ils après tout ? Pourquoi les écouter alors qu’en prenant le minimum de risque, la rentabilité peut rester maximale ? Loin de marquer la fin d’un cycle, FIFA 16 vient nous rappeler que tant que le peuple est heureux de jouer encore et encore au même jeu, tout ira bien dans le meilleur des mondes.
Sur ce, je retourne sur Metal Gear.
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