Metal Gear Solid 5 (Test PS4) : The Choco-Pain

Et voilà. Après pratiquement deux mois passé dessus, j’ai enfin terminé Metal Gear Solid 5. Oui, j’en ai vu des vertes et des pas mures comme dirait l’autre pour terminer le jeu à mon rythme à raison d’1 heure de jeu environ / jour. Voici donc mon avis pour les joueurs souhaitant investir dans le jeu d’ici noël. 

Test réalisé sur PS4 à partir d’une version commerciale

Metal Gear Solid 5 The Phantom Pain : c’est beau, c’est lavé avec mirlaine

Comme vous le savez tous probablement, Metal Gear Solid 5 est le premier jeu de Konami à exploiter dans toute sa splendeur le moteur Fox Engine conçu par Hideo Kojima et servant en partie au jeu Pro Evolution Soccer 2016. Techniquement, le jeu est une grande réussite : c’est fluide, c’est beau, ça ne rame pas et l’on se trouve tout simplement admiratif par moments de l’aspect photo réaliste des véhicules ou encore des paysages. Bref, une claque assez monumentale qui témoigne d’une chose : Konami tient avec le Fox Engine un moteur de jeu capable de faire des merveilles.

Le jeu est magnifique, fluide, sans aucun ralentissement et frôlant souvent avec l’aspect photo-réaliste.

Alors oui on pourra toujours se plaindre d’une certaine monotonie des décors (bâtiments un peu trop similaires, déserts en Afghanistan, brousse en Afrique) mais l’éclairage lui permet d’assister à une véritable démonstration technique de la PS4. Le jeu de lumière est bluffant de réalisme et le cycle jour / nuit impacte directement sur un gameplay qui même si il souffre de quelques imperfections, est tout simplement la référence du genre infiltration toutes consoles confondues.

Un gameplay complet…

Metal Gear Solid 5 The Phantom Pain reprends la plupart des codes présents dans les précédents Metal Gear à savoir de l’infiltration mais également des scènes d’action. Ce cinquième volet vous rajoute la possibilité de faire appel à des partenaires bien utiles et transformant littéralement votre expérience de jeu. Vous aurez par exemple un cheval pour traverser rapidement de longues distances ou encore un chien capable de repérer des présences ennemies alentours (bien pratique pour les phases de pure infiltration). La possibilité de donner des consignes à vos coéquipiers ajoute également de la variété lors de vos approches qui commencent généralement par un repérage aux jumelles…ou pas.

L’infiltration est beaucoup plus compliquée en journée.

Car ce qui est vraiment bon dans ce Metal Gear Solid 5, c’est qu’il propose au joueur une totale liberté dans son approche furtive…ou action. Alors oui, après un début de fou furieux avec une énorme ambiance et immersion, le jeu devient rapidement monotone et répétitif dans son fonctionnement global : Mother Base – Mission – Infiltration – Pillage de ressources – Exfiltration – Mother Base. Clairement ce point m’a déçu mais je suis rapidement passé outre car le jeu propose un véritable challenge une fois toutes les aides désactivées. Les missions procurent alors de superbes sensations de stress qui vous poussera dans vos retranchements afin de ne pas mourir.

De ce côté là, il y a cependant un hic de taille que je nommerai les « Skulls ». Ces soldats d’élites qui vous en feront voir de toutes les couleurs sont la rage incarnée. Je veux dire par là que j’ai failli moi-même rage quit à plusieurs reprises devant le défi proposé par les skulls. Vous êtes prévenus.

Globalement, je dirais donc que le gameplay de Metal Gear Solid 5 est plaisant, mais qu’il aurait nettement gagné en intérêt en variant davantage les objectifs des missions comme c’est pourtant le cas lors de l’ouverture (fabuleuse) du jeu.

…mais une histoire en demi-teinte

Si vous êtes un fan de Metal Gear Solid, vous n’êtes pas sans savoir que le scénario a toujours été l’un des points forts de la saga. Le travail d’écriture des anciens Metal Gear Solid fait partie en effet des plus conséquents dans le registre des jeux d’actions / infiltration. Metal Gear Solid 5 ne déroge pas à la règle mais souffre contrairement à ses prédécesseurs d’énormes lacunes au niveau de la narration. En effet, le chapitrage des missions coupe tout sentiment d’immersion au niveau de l’histoire qui vole alors en éclat en termes de progression.

Vous perdrez souvent le fil et le seul moyen de « rester » dedans comme dirait l’autre est d’écouter des cassettes en anglais, sous titrée en français tout en jouant et en vous concentrant sur vos missions. Autrement dit, si les anglais apprécieront les dialogues anglais, l’absence de localisation française au niveau des voix vous obligera à vous arrêter, vous poser dans un coin et à écouter / lire ces cassettes. Et clairement, c’est une plaie. Non pas que le contenu soit inintéressant, mais parce qu’on a tout simplement envie d’avancer et de faire d’autre choses tout en écoutant ces cassettes. Dommage.

Une bande-son en retrait, mais une durée de vie colossale

Votre Mother Base est tout simplement gigantesque.

La bande-son de Metal Gear Solid 5 est assez discrète dans l’ensemble et c’est bien dommage là aussi. Car les rares titres entendus auraient mérité davantage de présence dans des phases de jeu (découverte d’un lieu par exemple, phase d’exfiltration etc…). L’ensemble est rattrapé par un doublage vraiment exceptionnel, des dialogues bien écrits ou encore les musiques des anciens Metal Gear Solid (1,2,3,4, Peace Walker…) présentes elles en mode multijoueur.

De ce côté là, je crois qu’il n’y a tout simplement rien à dire. Le contenu de Metal Gear Solid 5 est hallucinant. Que cela soit en armes, objets, accessoires, bonus à débloquer ou dans la construction de votre Mother Base, finir Metal Gear Solid V à 100 % avec la meilleure base possible et l’intégralité des options débloquées vous prendra au bas mot entre 80 et 100 heures de jeu. Et quand on y rajoute un mode multijoueur sympathique, il est certain que plusieurs joueurs dépasseront la centaine d’heures sur Metal Gear Solid 5.

Un mode multijoueur sympathique

Arrivé quelques semaines après la sortie du jeu, le mode multi de Metal Gear Solid 5 permet aux joueurs de s’affronter dans 3 modes de jeu différents. Un mode Death Match classique, un mode de prise de position avec armes létales et un mode de prise d’objectif (avec une seule vie au compteur) sans la possibilité de tuer son adversaire (si ce n’est de l’étrangler). 

Dans l’approche, le online de Metal Gear Solid V incite au troll. Je veux dire, prendre le dessus sur un joueur « humain » en l’étranglant par derrière puis en l’exfiltrant avec un parachute, ou hypnotiser un ou plusieurs joueurs avec vos peluches « kawaï » vous procurera à coups sûrs une bonne barre de rire.

Maintenant, cette expérience bien que sympathique manque également de profondeur (pas de véhicules, pas de soutien aérien, trop de répétition dans les matchs) mais aussi d’équilibre (le mode occulté est clairement cheaté). Dommage car le potentiel lui est bien là et nul doute qu’il y a quelque chose de vraiment sympathique à exploiter, pourquoi pas d’ailleurs en vue FPS.

Enfin un mot sur l’expérience multijoueur Mother Base. Comme vous le savez peut-être déjà, il est possible d’envahir des bases détenues par des joueurs humains dans le jeu. À l’image d’un Dark Souls, arriver dans la partie d’un joueur pour la mettre à feu et à sang est quoiqu’on en dise une idée jouissive mais aussi diabolique. Le concept pour moi est bon mais clairement faussé par l’option de micro-paiements consistant à assurer (avec de l’argent réel hein) sa base…Certes il s’agit d’une option, mais je ne pourrais m’empêcher de me dire si la base du mec que j’envahie est assurée, à quoi bon me fatiguer à lui piller ses ressources ? Oui tout ne lui sera pas remboursé mais tout de même, cela flingue 90 % de l’intérêt du concept. Et là aussi, c’est dommage.

Si le concept de Mother Base est excellent, il manque également d’ergonomie dans sa gestion souvent fastidieuse (tout comme pour l’upgrade des armes). Dommage également que le mode multijoueur pas assez ambitieux ne vienne au final nous occuper le temps d’une dizaine d’heures supplémentaires grand maximum.

Metal Gear Solid 5 The Phantom Pain reste un jeu vidéo que je vous conseille d’essayer ne serait-ce parce que c’est ce qui se fait de mieux de toute façon en termes d’infiltration mais aussi parce que l’expérience globale reste quoiqu’on en dise l’une des meilleures du genre depuis bien, bien longtemps.