Présenté comme un jeu phare de la fin de vie de la PS4, Days Gone arrive avec son Open World grouillant de zombies, ou plutôt d’infectés. Basant sa communication sur la masse d’ennemis affichée à l’écran, le Studio Bend est en tête de gondole malgré sa maigre expérience du genre. Voyons si des mécanismes originaux se dégagent d’une apparente copie générique.
Garantie sans Spoilers, testé sur PS4 Pro, avec un bruit de ventilateur à fond !
Test Days Gone PS4 : Living Dead Girl
Le scénario est vu et revu : le monde sombre dans le chaos après une épidémie qui transforme les êtres humains en bêtes féroces avides de chair fraiche. Plus « World War Z » ou « I am Legend » que « The Walking Dead », les infectés (appelés ici Freakers) se déplacent rapidement et contraignent les survivants à se terrer dans des camps surprotégés.
Vous incarnez Deacon St John, un motard torturé après avoir perdu de vue sa bien-aimée, blessée il y a plusieurs année. Le postulat de départ n’est pas original pour un sou mais votre héros aura l’occasion de traverser plusieurs arcs narratifs abordant des thèmes plutôt matures, parfois percutants parfois assez naïfs.
Rien de révolutionnaire, mais l’écriture des dialogues tient la route notamment sur les réactions de notre héros, d’un naturel assez saisissant. Aucune censure sur les grossièretés, c’est la règle de Deacon. L’agencement des objectifs est assez original : quand vous remplissez un de ces derniers, la complétion de quelques autres augmente de quelques pourcentages.
Par exemple vous sauvez une personne, l’objectif du sauvetage est rempli, de même que votre réputation dans le secteur ou bien votre relation avec un personnage clé. Déroutant au début (vous avez une multitude de jauge qui évolue), vous vous y habituerez sur la longueur.
Vos activités iront du chasseur de primes, aux récoltes de collectibles en passant par l’extermination en masse ou des camps de bandits. Car oui, les adversaires humains sont de la partie. Pas transcendants coté IA, des maraudeurs et autres fêlés s’inviteront à la fête pour vous gêner dans votre progression. Piège sur la route ou sniper embusqué, ils seront plus embêtants que difficiles à battre.
Test Days Gone PS4 : I wanna kill zombies with you
La grande Feature de Days Gone reste quand même les Freakers, véritable marée grouillante lors de leurs déplacements en Horde. De quelques dizaines à plus de 500, ces groupes sont le véritable challenge du jeu. Seul danger véritablement inquiétant, le résultat est sans appel : grandiose. Être pourchassé par ces horribles créatures est une expérience à vivre, rien que pour la sensation d’être une proie.
Les dix premières heures de Days Gone rajoute à ce sentiment le fait de ne pas être équipé pour survivre aux Freakers. C’est véritablement en début de partie que le coté Survival est le meilleur. Avec les missions accomplies et l’équipement qui s’étoffe, vous deviendrez de plus en plus fort et robuste grâce à un arbre de compétences simple et efficace.
Vos armes à feu deviendront plus performantes ainsi que votre arme de mêlée. Tout cet attirail se gagne mais surtout se trouve en déambulant dans ce monde ouvert, pas si vaste, mais plutôt diversifié. Le crafting vous permettra de fabriquer à la volée (façon The Last of Us) des massues renforcées, des cocktails Molotov et autres bandages.
C’est avant tout cette errance dans le monde de Days Gone qui fait toute la réussite du jeu. Vous cherchez des équipements dans une vielle stations-services abandonnée, trouvez un jerricane d’essence pour faire le plein de votre moto, poussez la porte de trop pour tomber nez à nez avec en centaine de zombie qui été endormies, avant de détaler à grand renfort de mitraillette, ameutant tous les Freakers du coin.
Test Days Gone PS4 : La mort trouve toujours un chemin
Le monde est vivant, chaque action que vous faite modifie votre partie. Vous brulez des nids d’infectés entre deux camps, vous pourrez désormais faire des voyages rapide entre ces 2 destinations. Vous ouvrez le coffre d’une ancienne voiture de police et prenez les munitions qu’il contient, ce véhicule restera ouvert sans plus aucune munition à l’intérieur.
Pas d’inquiétude, vous pourrez acheter vos consommables dans les camps fortifiés. Plus vous êtes amis avec le chef, plus vous débloquez d’améliorations notamment pour votre moto. Vous allez d’ailleurs devoir la bichonner tout au long de votre aventure tant elle est indispensable. Le gameplay de conduite est particulier avec une inertie difficile à prendre en main. Avec quelques améliorations, vous parviendrez à dompter la bête.
C’est grâce à elle que vous échapperez aux atrocités de ce monde. Veillez à toujours l’entretenir régulièrement et surtout à mettre de l’essence sous peine de panne sèche en pleine cambrousse sans d’autre choix que de l’abandonner.
Et être à pied dans Days Gone n’est pas une bonne idée. Les attaques de mêlées seront essentielles et vous permettront de vous sortir de nombreuses situations de crises. Les armes ne sont pas nombreuses mais sont plutôt convaincantes en terme d’impact et de ressenti.
Test Days Gone PS4 : L’ombre d’une silhouette
L’ambiance est excellente donc avec ce côté Survival renforcé par des conditions climatiques diablement bien retranscrites. La pluie battante ou bien encore la neige changent le comportement de vos ennemis ou encore l’adhérence de votre moto. Les changements d’éclairages entre les différents moments de la journée ajoutent tantôt une moiteur angoissante, tantôt une beauté éclatante. Days Gone fait partie des jeux exploitant pleinement le rendu HDR.
Malheureusement ce beau tableau est terni par un Framerate souvent aux fraises. Des ralentissements réguliers notamment en moto. De même, le Clipping est très présent, avec des textures s’affichant en retard et un flou un peu trop voyant lors des déplacements rapides. Plusieurs bugs émailleront ainsi votre partie, avec disparition d’un personnage ou encore des problèmes de collisions durant vos 40 à 50 heures de jeu.
Dommage car le jeu est beau, très beau même avec des expressions faciales criantes de vérité et certaines textures qui flattent la rétine. En plus, pour une fois, la VF est de qualité même si la synchronisation labiale nous sort parfois du dialogue. La musique reste dans le thème avec quelques envolées lors de balade rafraichissante.
Test Days Gone PS4 : Conclusion
Days Gone est un bon jeu, c’est dit. Bend Studio a réussi son pari de nous faire ressentir la peur d’être submergé par une marée d’ennemis vous chassant sans relâche. Dans monde ouvert beau et suintant la mort à la fois, survivre ne sera pas simple. Le scénario est solide tout en légitimant une certaine légèreté dans une ambiance dure et lourde.
Le gameplay reprend beaucoup de schéma déjà utilisé dans d’autres jeux mais sans les dénaturer. Les tares techniques ne lui enlèveront pas cette folle ambiance notamment sur le début de partie.
Amateur du genre, plongez profondément dans cette aventure jusqu’à ressentir cette peur viscérale qui vous maintiendra en vie, avant de remonter à la surface et de respirer l’air d’un jeu attachant, touchant, parfois drôle et surtout prenant.
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